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L'auteur-interprète à  l'ère du numérique: application et évolution


par Charles PAGE
Université Jean Moulin Lyon III - Master 2 Droit de la Propriété Intellectuelle 2014
  

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CHAPITRE I : DES RAPPORTS AUTEUR-PRODUCTEUR BOULEVERSES

87. Trois à quatre générations. C'est le degré de protection dans le temps conféré par la protection communautaire du droit d'auteur à son titulaire, pour 70 ans post mortem auctoris. Cette durée particulièrement longue -L'on rappellera que celle-ci s'expirait initialement 20 ans après la publication de l'oeuvre-, est vue par certains comme le lobbying des industries culturelles, personnes morales. A l'image de Joëlle Farchy, cette durée de protection ne se justifie pas, et perd tout son sens lorsque les droits sont cédés auxdites personnes morales : « Des pans entiers de ce qui aurait pu tomber dans le domaine public sont ainsi privés d'une diffusion large au profit des intérêts de grandes compagnies »93

88. Ces grandes compagnies se comptent sur les doigts d'une main tout en concentrant 71.7% des parts de marché sur le marché mondial des ventes de productions musicales représentant plus de 50 milliards de dollars: Universal Music Groupe (38.9%), Sony Music Entertainment (21.5%) et Warner Music Groupe (11.3%)94.Agents économiques qualifiés de producteurs, il s'agit de personnes morales, organisant et finançant l'enregistrement de l'interprétation de l'artiste, ce qui implique notamment la location d'un studio et la rémunération des musiciens. Celui-ci devient généralement le propriétaire de l'enregistrement une fois terminé et en assure alors la fabrication, commercialisation et promotion95.

89. Progressivement, les critiques qui s'élevaient de prime abord contre le droit d'auteur se déplacent vers les producteurs. Les dérives de ces derniers n'ont pas manqué d'interpeller certains auteurs, à l'image de Joost Smiers pour qui ces industriels de la culture ne sont qu'une simple copie des patent box. Ces entreprises amassent les oeuvres, se font céder les droits attachés, et juridicisent la création : Ces nouveaux titulaires ont alors un comportement frénétique de protection stricte et systématique de leurs droits par des règles contractuelles sévères ou actions en justice systématiques,

92 J. Farchy, Internet et le droit d'auteur, la culture Napster p.74

93 J. Farchy, « Le droit d'auteur est-il soluble dans l'économie numérique ? » p. 22

94 [en ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/Major (industrie musicale) (consulté le 07/06/2014)

95 A. Bertrand, op. cit. p.16

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face à des artistes aux faibles moyens de réponse. Le producteur serait-il donc non pas un auxiliaire de la création96, mais un frein à la création ?

90. Certains auteurs opposent donc la liberté et la culture à l'industrie musicale. Une position peut-être exacerbée, exagérée, mais reflet d'une réalité. En effet, les industriels de la musique, ou Majors, ont toujours su profiter d'une situation monopolistique en leur faveur (Section 1), qui semble progressivement leur échapper aujourd'hui au profit d'une société de l'information qui remet en cause la balance économique de l'industrie musicale (Section 2).

Section 1 : Une situation classiquement monopolistique au profit des Majors

91. Certains économistes soulignent que l'expansion du droit d'auteur favorise avant tout les investisseurs et non les créateurs et interprètes97. Ces cessionnaires de droits, vastes groupes internationaux, font appel aux marchés financiers, son côtés dans la plupart des grandes bourses et tendent à conserver une position de surpuissance et l'on ne doute pas que l'apparition de nouveaux acteurs, modes de financement et techniques les amènent à se défendre par l'attaque, en qualifiant automatiquement ces nouveaux phénomènes de contrefaçon, de « piratage » ou de parasitisme98. Ces réactions ne sauraient étonner si l'on se penche sur l'historique des comportements de telles industries. Les phonogrammes furent un temps vus comme une menace pour les vendeurs de partitions, les radio « pirates » sont devenues des radios « libres », le magnétoscope était qualifié d'outil privilégié et dédié à la copie contrefaisante, et aujourd'hui, la situation n'est pas nouvelle, seul l'objet des craintes évoluent.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon