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L'auteur-interprète à  l'ère du numérique: application et évolution


par Charles PAGE
Université Jean Moulin Lyon III - Master 2 Droit de la Propriété Intellectuelle 2014
  

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TITRE II : UNE MODIFICATION SOUS-ESTIMEES DES RAPPORTS ENTRE ACTEURS

83. Le droit de la propriété intellectuelle est le « reflet d'une époque, de sa culture politique, de son environnement économique », ce qui en fait un droit « nécessairement évolutif »90. Le progrès a constamment été le moteur du droit et des avancées sociétales. Et qui mieux que le droit peut-il illustrer cette progression ? Face à un idéal d'élaboration juridique, la réalité ne semble pourtant pas être aussi resplendissante. Nous avons pu voir les différents écueils de la législation actuelle. Qu'il s'agisse de la qualification même d'une frange non négligeable des utilisateurs de « pirates », des mesures techniques de protection abandonnées après avoir démontré leur inefficacité relative ou une offre légale non satisfaisante, le droit n'a pas encore pris la mesure pleine et entière des nouvelles possibilités offertes par le numérique et il est nécessaire d'en parfaire les contours.

84. Dès 2002, les phénomènes de contrefaçon démocratisés ont d'après ces producteurs entraînés une diminution des ventes, de 50% en 5 ans, alors que l'industrie du disque connaissait auparavant une progression annuelle de 2 à 3%. Les majors n'ont eu d'autre choix que de recourir à la restructuration pour limiter les pertes, en divisant par deux leurs effectifs, réduisant leurs investissements pour les artistes et leur nombre dans leurs catalogues. Pour certains, la conclusion est frappante : « La piraterie a donc eu pour effet de conduire à un appauvrissement de la création musicale en terme de diversité, de chances pour un artiste de rencontre un public. Et si cela continu, il n'y aura plus de productions nouvelles »91. Un tel constat, aux allures de fin du monde artistique, laisse pourtant sceptique. Rappelons que l'art se définit par lui-même et la création se fait ex post, sans idée de rétribution. Un musicien compose, un artiste peint, un auteur écrit, non tant pour être rémunéré, mais par un élan artistique, telle une nécessité d'extérioriser une pulsion de l'art. Le raisonnement n'est pas identique dans les domaines à investissement plus importants, et l'on pense directement à l'industrie cinématographique ou à l'univers des jeux vidéo, mais en matière musicale, il n'est nul doute que l'élaboration d'une maquette ne demande pas, en principe, d'investissements majeurs. Bien évidemment, avec des moyens réduits, l'artiste ne peut en faire son activité principale ou recourir aux instruments les plus perfectionnés. Mais de là à sonner le glas de la création, il semble exister un gouffre.

85. Le courant du copyleft, tendant à modifier le droit d'auteur actuel, repose notamment sur un principe particulier : Le numérique a modifié l'économie de l'art et le droit d'auteur a été spolié à ses titulaires originaux par des industriels non contributeurs à l'expansion artistique. Cette idée est résumée au plus simple dans l'Anthologie du Libre d'Olivier Blondeau et Florent Latrive :

« Lorsque les artisans du Libre évoquent l'échange, la connaissance et le partage, les gardiens de la création entendent piratage, copie et plagiat. Lorsque les libres enfants du savoir parlent de

90 L. Marino Thémis, op. cit., p.12

91 V. de Beaufort, op. cit. p.117

31

contribuer au savoir collectif, une coalition mêlant les plus avides businessman et nombre d'idéalistes convaincus de la justesse de leur combat leur rétorque : Vous allez étouffer la création »92.

86. L'on peut définir le droit de plusieurs manières. Sans entrer dans des considérations théoriques complètes, nous pouvons considérer qu'il s'agit d'une réponse à des phénomènes sociaux, culturelles, économiques, et ce plus particulièrement en matière de propriété intellectuelle. L'internet a troublé des postulats et visions d'un monde matériel, en bouleversant les réalités dans nombres de domaines. Permettant de donner la part belle au débat et entraînant de profonds bouleversements dans les schémas économiques classique et de répartition des fonctions le numérique a bouleversé les rapports entre l'auteur et le producteur (Chapitre I), ainsi que ceux de l'auteur avec son public (Chapitre II).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus