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Le consensus en droit électoral camerounais


par Rodrigue Stéphane Agathon Ondoa
Université de Douala - Master 2 2017
  

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B- L'avènement des règles consensuelles

Dans un rapport sur les processus électoraux, le Réseau du savoir électoral indiquait que « l'étude des processus électoraux, peu importe la législation, tient toujours compte de considérations liées au contexte historique, social, politique, économique et culturel »82. Si la trajectoire historique rend compte des comportements politiques en matière électoral, on peut donc envisager que depuis la réactivation du processus de démocratisation, le Cameroun n'a sans cesse fait face à la contestation de la gouvernance électorale. Loin d'être un phénomène sporadique, la contestation de la gouvernance électorale au Cameroun est restée des plus vives. Et pour cause, les acteurs politiques de premier plan ne se sentent pas suffisamment impliqués dans les processus décisionnels. Tout simplement que, lorsque les acteurs politiques ne se sentent pas suffisamment impliqués dans la définition des règles du jeu politique, ils seront naturellement tentés de rejeter l'ordre proposé par les autorités. Tout se passe au cas d'espèce comme si l'ordre électoral leur était imposé. Du coup ils manifestent un certain ressentiment à l'endroit de cet ordre, lequel peut donc être compris autrement et en toute logique comme la négation de l'idéologie véhiculée par le parti au pouvoir. Pour s'en convaincre, il faudrait garder à l'idée que le droit électoral en vigueur dans un système représentatif est le fruit d'une majorité qui s'impose à la société entière, mais surtout à la minorité.

Or comme on le sait, la minorité politique est en elle-même porteuse d'une idéologie, d'une offre politique propre, laquelle a vocation à substituer celle majoritaire en temps opportun.

C'est donc dire au-delà de ces considérations que les partis d'opposition sont de véritables alternatives politiques. Cette position de contre-pouvoir politique trouve l'adhésion favorable de BÉLIGH NABLI pour qui l'opposition, quelle que soit sa forme, est au coeur de l'équilibre démocratique83. En conséquence, on comprend que la soumission à la logique gouvernante peut être une situation difficile à vivre pour l'opposition lorsqu'on sait avec JEAN GICQUEL84 qu'elle a vocation à devenir le pouvoir de demain. C'est dans cet optique qu'avait été convoqué la tripartite avec pour ambition de définir de façon concerté les règles de la compétition politique, entre autre. Cette initiative aura alors le mérite de rompre avec l'ordre ancien dominé par ce que

82 RESEAU DU SAVOIR ELECTORAL ACE, op. cit., p.14.

83 BELIGH (Nabli), « L'opposition parlementaire : un contre-pouvoir politique saisi par le droit », Seuils, Pouvoirs, n°133, 2010, p.129.

Le consensus en droit électoral camerounais

PATRICK QUANTIN appelle l' « autoritarisme normatif »85. Car l'on a encore en mémoire les paroles de l'ancien président de la République Démocratique du Congo, PASCAL LISSOUBA pour qui « on n'organise pas les élections pour perdre ». Cette boutade reprise par le doyen DODZI KOKOROKO 86 illustre bien l'esprit qui a toujours aminé les présidents africains nouvellement convertis en démocrates dès la décennie 9087. Finalement exposé au tribunal de la légitimité, la loi électorale n'a cessé de faire l'objet de contestations. Les débats de la tripartite permettront alors d'asseoir des règles au terme de longues négociations. Il s'agit notamment de la majorité électorale fixée à 20 ans ; du contrôle des élections assuré par des commissions instaurées au niveau national et préfectoral avec pour membres les représentants des partis politiques ; etc.

Si le dialogue inter camerounais de 1991 a permis de projeter le consensus comme une nécessité sociale devant fondée l'Etat à tous les niveaux, c'est surtout la réforme constitutionnelle qui va suivre qui en fixera définitivement le cap.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams