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La contribution de l'organisation internationale de la francophonie (OIF) à  la consolidation de la démocratie en Afrique de l'ouest.

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par Kofi Nagno M'BEOU
Ecole nationale d'administration - Diplôme de 'ENA, option Cycle III Diplomatie 2013
  

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DEUXIEME PARTIE :

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UNE CONTRIBUTION PERFECTIBLE

Depuis son repositionnement sur la scène politique mondiale, l'OIF s'est impliquée véritablement dans la consolidation et l'affermissement de la démocratie en Afrique en général et tout particulièrement en Afrique de l'ouest. Que ce soit en matière de la promotion d'une culture politique intériorisée, des efforts dans la prévention et de la résolution des conflits..., elle a été toujours aux côtés des Etats membres pour leur apporter son soutien, notamment en expertise, en formation et en moyens financiers. Cependant, malgré cet effort de l'OIF, on note des insuffisances qui mettent à mal la pertinence de ses actions faisant dire

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que c'est une contribution laborieuse. Il convient donc d'examiner les difficultés auxquelles elle est confrontée (Chapitre I) afin d'apporter des perspectives dans le sens du renforcement de ses actions (Chapitre II).

CHAPITRE I : LES LIMITES DES ACTIONS DE L'OIF

L'OIF mène des actions extrêmement variées eu égard à ses nombreux domaines d'intervention. Le bilan de l'investissement de l'OIF semble présenter un actif impressionnant mais aussi un passif palpable. Ses actions manquent de pertinence et d'efficacité en raison des difficultés auxquelles elle est confrontée. Ces limites peuvent être liées d'une part à l'organisation elle-même (Section I) et aux actions des Etats membres d'autre part (Section II).

Section I : Les difficultés intrinsèques à l'OIF

De nombreux obstacles internes ne permettent pas à l'OIF de mener à bien les objectifs qui sont les siens notamment l'aide à l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit. Ces difficultés font de l'OIF une organisation affaiblie (Paragraphe I) avec comme conséquence le manque de pertinence et d'efficacité relative de ses actions (Paragraphe II).

Paragraphe I : Une organisation affaiblie

90 Voir notamment le rapport de l'Observatoire, Délégation à la paix, à la démocratie et aux Droits de l'homme (DDHDP), OIF, 2006.

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Au départ essentiellement consacrée à la culture, l'OIF s'est assignée au fil des années bien d'autres missions qu'elle ne parvient pas toujours à remplir comme cela convient. Le manque d'efficacité de ses actions trouverait son origine dans la multiplicité des objectifs à atteindre (A) et dans l'insuffisance des ressources financières à sa disposition (B).

A- La multiplicité des objectifs à atteindre

La raison de la création de l'OIF est originellement liée au souci de regrouper l'ensemble des Etats ayant en partage la langue française. L'OIF a aujourd'hui bien d'autres missions. Elles ressortent nettement des déclarations adoptées par les sommets et les conférences, et des rapports du Secrétaire Général : la langue française et l'éducation, la culture démocratique des droits de l'homme, le renforcement de l'influence de la Francophonie dans les relations internationales, la diversité culturelle, le renforcement de la concertation et de la solidarité Nord-Sud. L'OIF est donc présente sur tous les fronts. Elle embrasse tous les domaines d'activités sans pour autant véritablement arriver à les réaliser avec efficience. L'OIF s'occupe de politique, d'économie et de culture sans en avoir toujours les moyens; ce qui fait dire qu'il y a un éparpillement dans les objectifs à atteindre.

Le 2e rapport de l'Observatoire des pratiques de la démocratie conduit par la Délégation à la Paix, à la Démocratie et aux Droits de l'homme (DDHDP) met en lumière concernant, les objectifs fixés, des insuffisances, des lacunes, voire des échecs.90 Ce rapport souligne à titre d'exemple les effets pervers de la « consolidation » forcée de la démocratie et de l'état de droit dans nombre d'Etats du Sud. En effet, il y a eu un risque de « surinvestissement institutionnel » pour des Etats incapables de dégager les moyens humains et matériels nécessaires pour donner consistance aux dispositifs conformes aux standards internationaux. On note aussi une prolifération d'institutions notamment juridictionnelles et para juridictionnelles toujours plus spécifiques et sophistiquées ; de même on observe des difficultés à « intérioriser » l'Etat de droit et à faire fonctionner des institutions surdimensionnées et inadaptées d'où il faut craindre les dangers du « mimétisme institutionnel ».

Quelque fois, on note une certaine dichotomie entre les objectifs affichés et les capacités concrètes de l'organisation en matière de consolidation de la démocratie, des droits de

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l'homme et de l'Etat de droit. C'est ce qui explique justement le fait que les initiatives de l'organisation manquent d'efficacité et restent peu connues en dehors de ses propres instances. Le préambule du cadre stratégique de 2004 défini à Ouagadougou reconnaît d'ailleurs implicitement la faiblesse des capacités de l'organisation raison pour laquelle il souligne la nécessité d'avoir des « objectifs resserrés et en nombre restreint ».

Cette situation, non des plus envieuses, a amené les Chefs d'Etat et de gouvernement à repenser les objectifs de l'OIF. Ainsi, la nécessité de réagir contre l'éparpillement des initiatives et de recentrer le champ d'action de l'OIF est énoncée publiquement lors du Sommet de Beyrouth en octobre 2002. Cependant, le manque de pertinence et le recadrage nécessaire des objectifs de l'OIF ne peuvent à eux seuls expliquer l'absence de vitalité de cette organisation tant de nombreuses insuffisances ou nombreux échecs trouvent leurs causes dans l'insuffisance de ressources financières.

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