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La contribution de l'organisation internationale de la francophonie (OIF) à  la consolidation de la démocratie en Afrique de l'ouest.

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par Kofi Nagno M'BEOU
Ecole nationale d'administration - Diplôme de 'ENA, option Cycle III Diplomatie 2013
  

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Paragraphe II : La relative efficacité des actions de l'OIF

L'OIF, dans l'accomplissement de ses missions, est amenée à poser des actions sur le terrain dans ses Etats membres. Ces actions font intervenir le Secrétaire Général en tant que porte-parole de l'organisation. Il dispose en la matière des compétences définies par la Charte.

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Seulement certaines de ses actions ou prises de position sont jugées inconstantes (A). Aussi, le statut du Secrétaire Général parait fragile (B).

A-L'inconstance des prises de position

L'OIF prend des mesures et des positions souvent à la suite des coups d'Etat, des violations des droits de l'homme et des révisions anticonstitutionnelles non consensuelles ainsi qu'en situation de conflits armés. Ces actes se traduisent par des déclarations, des condamnations et sanctions des régimes ne respectant pas les principes démocratiques par eux souscrits. On ne peut ignorer les appels à l'apaisement.

D'abord, pour ce qui est de la définition des concepts, il semble opportun de s'interroger sur la conception francophone des notions de « démocratie », de « culture démocratique intériorisée», de « droits de l'homme » et d'« Etat de droit » dans ses diverses déclarations. Un constat s'impose : chacune de ces notions fait l'objet d'interprétation de façon très variable selon les auteurs. Ceci est d'autant plus vrai qu'il est permis aux négociateurs d'utiliser dans les grandes conférences ces concepts, chacun avec la signification que lui accorde chaque partie, selon que cela l'arrange dans le seul but d'aboutir à la conclusion des conventions auxquelles elle est censée adhérer sans réserve. En même temps, l'on peut regretter qu'une institution qui fait l'éloge du français comme d'une langue qui puise sa supériorité au plan diplomatique, dans sa précision, ne montre pas plus de rigueur terminologique dans ses documents les plus solennels.

Ensuite, il n'est point nécessaire de rappeler, car ce n'est un secret pour personne, que l'OIF aujourd'hui connait une évolution quant à ses missions. Le processus de leur accomplissement fait observer que derrière cette évolution, se cachent en réalité des « perceptions et représentations plus difficiles à harmoniser et des tensions résultant d'un risque de fonctionnement à deux vitesses à apaiser » comme le disent si bien Martin et Michel-Louis dans l'ouvrage « La francophonie, objet de la théorie des relations internationales : brèves remarques de synthèse ».

S'agissant des sanctions, certains membres souhaitent que l'OIF ne s'aventure pas trop hors de son domaine d'action traditionnel afin d'éviter que l'intervention de l'institution ne constitue une source de divisions comme l'a relevé l'ancien président Jacques Chirac pour qui la sanction « n'est pas la tradition de l'espace francophone [...] cela relève de l'ONU ». Il faut noter que les mécanismes francophones reposent, avant tout, sur l'accompagnement des

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Etats pour approfondir et pour consolider leur expérience démocratique, plutôt que sur la dénonciation des violations.

Dès lors, comment assurer l'effectivité d'un droit francophone respectueux de valeurs et de principes démocratiques si au sein même de la communauté des Etats membres de l'OIF, parmi lesquels la France, des voix s'élèvent pour refuser d'en sanctionner les violations? Les professeurs André Cabanis et Albert Lourde, s'étaient attachés à relever ces distorsions par rapport aux missions de l'OIF au cours d'un colloque organisé à l'Université Jean-Moulin de Lyon92.

Dans l'ensemble, l'intervention de l'OIF semble être en fonction des intérêts des Etats membres qui sont prêts à faire l'impasse ou à fermer les yeux sur certains conflits de l'espace francophone.

Il convient également de noter que sur la question de l'engagement démocratique, le constat est celui d'une timidité de l'action, l'absence d'un dessein réel car pour l'instant le verbe ne fait que se substituer à l'action.

Une autre cause, non des moindres qui peut expliquer le manque d'efficacité des actions de l'OIF, trouverait sa source dans la fragilité du statut du Secrétaire Général.

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