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La contribution de l'organisation internationale de la francophonie (OIF) à  la consolidation de la démocratie en Afrique de l'ouest.

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par Kofi Nagno M'BEOU
Ecole nationale d'administration - Diplôme de 'ENA, option Cycle III Diplomatie 2013
  

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B- Le statut fragile du Secrétaire Général

Dans sa stratégie de résolution ou de prévention des crises et des conflits, l'OIF a fait le choix de la médiation et de la prévention depuis une période récente. Ce rôle est confié au Secrétaire Général qui reçoit ses compétences de la Charte et de la Déclaration de Bamako notamment au travers des articles 6 et 7 en ce qui concerne la Charte et conformément au chapitre 5 de la Déclaration de Bamako. C'est le Sommet de Hanoi qui avait consacré la Francophonie politique par l'adoption d'une Charte le 15 novembre 1997.

Elle se trouve donc dotée d'un nouvel ordre institutionnel avec la création d'un poste de Secrétaire Général. Cette mutation conférait à l'OIF une présence au monde en même temps qu'elle lui donnait un responsable politique, un concepteur de sa politique, une personnalité d'envergure internationale capable de mettre en oeuvre la politique arrêtée par l'organisation. La fonction d'intermédiation de l'OIF était désormais assurée.

92Cf Cabanis André (2007), « Regard de l'historien », Existe-t-il une culture juridique francophone ?, Toulouse, p. 251). Cf. aussi les actes d'un récent colloque publiés par M. Guillou et par Trang Ph. Thi Hoai (édit.), La Francophonie sous l'angle des théories des relations internationales, Lyon, Iframond/université Jean-Moulin, pp. 241-250.

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Aujourd'hui, la voix du Secrétaire Général de l'OIF paraît étouffée alors que l'universalisme marchand impose ses modes d'intervention partout faisant, triompher l'unilatéralisme et au moment où la multipolarité humaniste recule. A l'examen, l'on constate que le statut juridique du Secrétaire Général paraît fragile et ne lui permet pas de jouer le rôle de premier plan qui est attendu de lui. La médiation francophone à présent n'est ni efficace ni attractive. De plus, la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme, plus récente mission de l'OIF soulève plus d'interrogations. Elle résulte en effet de la mise en oeuvre de la Déclaration de Bamako. Dans ce texte, l'OIF rappelle son attachement à certaines valeurs et se dote d'un dispositif d'observation et de réaction en matière de prévention des crises et des conflits dont le rôle échoit au Secrétaire Général.

Le symposium international de Bamako, chargé de dresser un bilan sur l'application de la Déclaration de 2000, a confirmé en novembre 2005 ce mécanisme de prévention et de gestion de crises. En mai 2006, la Déclaration de Saint-Boniface sur la prévention des conflits et la sécurité humaine est allée dans le même sens.

Pour montrer la fragilité du statut du Secrétaire Général, on peut à titre d'illustration renvoyer à l'alinéa 2 de l'article 793 de la Charte qui se contente de limiter le rôle du Secrétaire Général à une proposition d'une série de mesures en faveur de la prévention. L'examen de cet article laisse penser que les Etats ne sont pas obligés de suivre le raisonnement et les propositions de ce dernier et l'usage du verbe « propose » est plus qu'édifiant.

On peut aussi souligner le retard accusé dans les actions posées par celui-ci. Ce retard pourrait être justifié par la lenteur ou la réticence de certains Etats membres à donner le quitus nécessaire au premier responsable qu'est le Secrétaire Général d'où l'échec des médiations de ce dernier dans certains conflits qui ont perduré tels que la Côte d'Ivoire, les Comores ou le Liban. C'est donc l'efficacité d'un dispositif purement diplomatique qui est en cause.

Il faut enfin regretter le retard de l`OIF à réagir en Côte d'Ivoire et aux Comores alors même que l'objectif assigné est précisément de prévenir les conflits. Son absence d'anticipation et d'initiative dans ces deux cas peut lui être reprochée. C'est pourquoi la posture défensive dans laquelle se trouve l'OIF devrait pouvoir être revisitée.

Les difficultés intrinsèques à l'organisation ne peuvent expliquer à elles seules l'échec relatif de l'OIF dans sa mission de promotion de la démocratie, des droits de l'homme et de

93 En cas d'urgence, le Secrétaire Général saisit le Conseil permanent et, compte tenu de la gravité des événements, le président de la Conférence ministérielle, des situations de crise ou de conflit dans lesquelles des membres peuvent être ou sont impliqués. Il propose les mesures spécifiques pour leur prévention, éventuellement en collaboration avec d'autres organisations internationales.

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prévention des conflits dans l'espace francophone. Elles ne peuvent cacher qu'il y a aussi à côté des difficultés qui sont le fait des Etats. Ces difficultés ont pour origine le regard de l'implication de l'OIF qu'ont ceux-ci et de l'attrait réduit qu'offre désormais l'organisation.

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