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La contribution de l'organisation internationale de la francophonie (OIF) à  la consolidation de la démocratie en Afrique de l'ouest.

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par Kofi Nagno M'BEOU
Ecole nationale d'administration - Diplôme de 'ENA, option Cycle III Diplomatie 2013
  

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B- La menace du Commonwealth

En adhérant à l'OIF, les Etats ont nourri l'espoir de trouver en son sein un soutien pour assurer leur développement. Pour cela, ils devraient compter sur l'OIF à travers les divers partenariats qu'elle noue avec les différents acteurs en développement notamment les

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institutions financières et sur les grandes puissances comme la France et le Canada-Québec également membres. En échange, ceux-ci devraient servir la cause de la langue française, porteur de valeurs. Cependant, plus de quatre décennies après, leur situation n'a aucunement changé en comparaison avec les Etats du Commonwealth à obédience anglaise.

Le Commonwealth de son côté n'en finit de séduire les pays africains. Le Burundi a fait le 04 octobre 2012 une demande d'adhésion à l'association anglophone d'anciennes colonies ou protectorats de l'Empire britannique. Il n'est pas le seul pays à vouloir intégrer la grande famille anglophone. Le Rwanda, de tradition francophone, a été admis comme 54e membre du Commonwealth en novembre 2009103. Quelles en sont les causes ?

Certains analystes pensent que ces causes trouvent leurs explications dans le déclin de la langue française. D'autres par contre, lient ce manque d'attrait pour l'OIF à la colonisation et au niveau de croissance économique au sein du Commonwealth. Enfin, il y a ceux qui l'expliquent par le contexte politico-social en cours dans les pays francophones d'Afrique. Cependant, dans le cadre de notre étude, les situations économique et politique seront les aspects sur lesquels nous insisterons.

Sur le plan de l'économie, il faut relever que le Commonwealth est trois fois plus peuplé et apparemment plus riche avec un produit national brut de 3 717 milliards de dollars en 2002 contre 2934 milliards du moins en apparence seulement car le revenu par habitant est plus élevé chez les francophones (5150 dollars contre 2 000 chez les anglophones). Cependant, il existe une différence en matière de mobilisation des ressources car, 90 % de la richesse en terre francophone est assurée par les pays développés alors qu'elle ne l'est qu'à hauteur de 74 % dans le Commonwealth104. Ceci traduit le degré de dépendance extérieure des Etats francophones par rapport à leurs homologues d'obédience anglaise. L'OIF semble ne plus être le meilleur cadre d'expression et de promotion du développement de ses Etats membres et quand on sait que les Etats n'intègrent les organisations internationales que s'ils y ont des intérêts, la séduction du Commonwealth trouve ici tout son sens.

Sur le plan politique, les Etats du Commonwealth connaissent un niveau de stabilité très remarquable par rapport à ceux de l'OIF qui par contre sont en retard. Les Etats du

103 La langue de Shakespeare attire de plus en plus les pays d'Afrique francophone. Pour preuve, M. Ali Bongo, président du Gabon, un des plus proches alliés de la France en Afrique, s'était effectivement prononcé le 1er octobre 2012 pour l'introduction de l'anglais dans son pays. Le Gabon envisage même d'introduire l'anglais comme langue officielle, au même titre que le français.

104 Voir Francophonie-Commonwealth : duel au sommet, Samir Gharbi, Jeune Afrique, www.jeuneafrique.com, 23/11/2004.

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Commonwealth ont fait depuis leurs accessions à la souveraineté internationale des progrès en matière de démocratie en comparaison avec les pays de l'OIF. Le retard des Etats francophones semble dans bien des esprits des populations voire des dirigeants de l'espace francophone être lié au système de colonisation français ainsi qu'au sentiment de néocolonialisme ressenti par la présence française dans tous les grands dossiers brûlants internationaux: allusion est faite à la Françafrique. L'illustration de ce retard est donnée par le niveau de développement spectaculaire du Ghana, pays anglophone entouré par trois Etats francophones notamment le Togo, le Bénin et la Côte-d'Ivoire. En effet, ce pays a aujourd'hui un niveau de prospérité et une avancée en matière politique libérale marquée depuis près d'une décennie d'une alternance et surtout des élections jugées transparentes et acceptées par tous les acteurs politiques.

Une des leçons qu'il convient de retenir de cet exemple, est que développement et progrès démocratique sont liés.

A la différence des Etats francophones, ceux du Commonwealth du moins pour la plupart, ont su imbriquer le droit colonial avec le droit traditionnel. La France contrairement au Royaume Uni, s'est certes retirée officiellement mais elle continue par exercer son influence dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies.

De plus, le contexte politique de l'Afrique francophone en général et de l'Afrique de l'ouest en particulier est fréquemment agité par des crises et des conflits. En effet, de nombreux pays connaissent une instabilité palpant en témoigne les nombreuses missions de paix de l'ONU et l'UA en Afrique notamment avec la MONUSCO en RDC, la MUNICI en Côte d'Ivoire, la MINUSMA au Mali...Ceci dit la plupart des crises liées au déficit démocratique ont lieu dans l'espace francophone. Dans ce vaste espace, l'Afrique de l'ouest fait figure de mauvais élève puisque la plupart des changements anticonstitutionnels y ont lieu. Les exemples du Niger, de la Guinée, de la Mauritanie, du Mali, de la Côte d'Ivoire et aussi de la Guinée-Bissau sont édifiants.

Face à ces multiples crises, l'OIF n'arrive pas à trouver des solutions adéquates d'où l'attrait réduit qu'elle présente.

Ainsi, dans la poursuite de ses objectifs, elle est amenée à poser certaines actions et à adopter des positions. Ces différents actes ne produisent malheureusement pas l'effet escompté en raison des difficultés auxquelles l'Organisation se trouve confrontée. Ces insuffisances qui sont autant liées à l'organisation elle-même et aux Etats, l'empêche de jouer véritablement son rôle notamment l'accompagnement des Etats dans la promotion et l'enracinement de la

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams