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La contribution de l'organisation internationale de la francophonie (OIF) à  la consolidation de la démocratie en Afrique de l'ouest.

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par Kofi Nagno M'BEOU
Ecole nationale d'administration - Diplôme de 'ENA, option Cycle III Diplomatie 2013
  

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CHAPITRE II : UNE ADAPTATION NECESSAIRE DES ACTIONS DE L'OIF

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démocratie. Pour cela et dans le souci de renforcer l'efficacité des actions de l'OIF, un certain nombre d'adaptations s'avère nécessaires.

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Afin de mieux remplir ses missions, des solutions adaptées se doivent d'être trouvées aux limites ci-dessus relevées. A cet égard, on peut envisager des perspectives tant à l'égard de l'organisation elle-même (Section I) qu'à l'égard de ses actions (Section II).

Section I : Les perspectives organisationnelles

Les diverses propositions visant à renforcer la capacité de l'OIF dans l'atteinte de ses objectifs, ne peuvent avoir un impact réel que si elles prennent en compte l'amélioration de la démarche francophone (Paragraphe I) et la révision du système institutionnel (Paragraphe II).

Paragraphe I : L'amélioration de la démarche de la francophonie

Améliorer la démarche de la francophonie revient à établir une adéquation entre les objectifs et les moyens dont dispose l'OIF. Il s'agira dans ce sens de redéfinir ses objectifs (A) et ensuite de renforcer le système de prévention (B).

A- La redéfinition des objectifs de l'OIF

La nécessité de réagir contre l'éparpillement des initiatives et de recentrer le champ d'action de l'OIF est énoncée publiquement lors du sommet de Beyrouth en octobre 2002.

Le Xe sommet de l'OIF tenu en novembre 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso) a adopté un cadre stratégique décennal des actions de l'OIF. Dans ce cadre stratégique, il y est reconnu que « la Francophonie ne peut pas intervenir sur tous les fronts. Elle doit impérativement faire des choix afin d'agir dans les domaines où son expérience et son savoir faire ainsi que ses capacités réelles peuvent faire la différence et apporter des progrès décisifs grâce à une masse critique suffisante » 105.

En effet, l'OIF embrasse à la fois plusieurs domaines d'intervention. De l'éducation à l'économie en passant par le politique, le social..., elle est présente sans véritablement les mener à bien ou mieux obtenir des résultats probants. Le problème c'est qu'il existe une inadéquation entre les objectifs dont elle s'est assignés et les modestes moyens financiers dont elle dispose. Il est donc impérieux de revoir les missions en fonction des moyens dont elle dispose. Il ne sert à rien d'avoir des ambitions et des programmes aussi nobles soient-ils si on ne peut les réaliser.

C'est pourquoi ayant pris conscience du danger que représente une telle pratique, les Chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Ouagadougou ont retenu dans le cadre stratégique sus

105 Voir le Cadre stratégique décennal, point 2.2.

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évoqué à l'horizon 2014 les missions prioritaires que doit s'attribuer l'OIF ainsi que les principes directeurs et les modalités d'intervention qui s'imposent à la programmation, désormais quadriennale des opérateurs.

Il s'agit en réalité suivant ce cadre, des missions dans lesquelles « la Francophonie peut et doit jouer un rôle majeur ». Selon ce cadre stratégique, l'accent devrait être mis sur la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme, l'appui à l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche, le développement de la coopération au service du développement durable et de la solidarité.

Cependant, neuf (9) ans après l'adoption de ce cadre et à un an de son évaluation, on peut mesurer la portée des actions de l'OIF au regard des principes directeurs et des objectifs retenus. Globalement, le bilan est contrasté faisant une part belle aux nombreuses lacunes relevées plus haut. L'OIF continue d'intervenir sur tous les fronts. Il est donc clair que beaucoup reste encore à faire d'où l'idée de revoir les domaines d'intervention et mettre l'accent sur les plus prioritaires.

Améliorer la démarche francophone, revient non seulement à redéfinir les objectifs mais aussi à revoir les conditions d'adhésion à l'organisation et du coup à trouver une solution au dilemme de l'élargissement sans fin de l'OIF.

Originellement, l'OIF est le regroupement des Etats ayant en partage la langue française. Mais de plus en plus, on retrouve des Etats dont la langue officielle n'est pas le français ou du moins où le français n'a qu'une faible audience.

Nous pensons modestement que l'une des faiblesses de l'OIF est son élargissement sans fin. En effet, il n'y a pas de sommets où on n'enregistre pas de nouvelles candidatures notamment des Etats d'Europe centrale, d'Asie, d'Afrique... Cette situation loin de créer une harmonie véritable entre les membres et un atout pour l'OIF, représente plutôt une faiblesse. L'identité de l'OIF semble donc être menacée. C'est pourquoi l'OIF doit à l'instar de l'Union européenne et bien d'autres organisations, faire face aux enjeux de l'élargissement. L'OIF doit faire preuve de crédibilité en refusant l'adhésion de certains Etats.

Certes le critère linguistique n'en est pas le seul critère. Il y est également tenu compte entre autres de l'évolution de la démocratie et de l'Etat de droit or ce n'est pas souvent le cas. Un regard panoramique sur les dernières adhésions montre qu'aucun des critères n'est pris en compte mais ces adhésions se font désormais sur la base des intérêts. L'illustration est donnée par l'entrée controversée du Qatar le 13 octobre 2012.

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Cette entrée du Qatar a fait des polémiques. La polémique portait principalement sur la légitimité du Qatar qui n'est pas francophone à entrer dans l'OIF. Certains se sont aussi inquiétés de l'ambition de ce pays de développer davantage son influence en Afrique de l'ouest musulmane et notamment de sa propension à financer des écoles religieuses prenant parfois la place d'écoles en langue française. Et si cela s'avérait, il faudrait craindre l'extrémisme religieux qui n'est pas de nature à offrir un climat de paix et de stabilité contrairement aux objectifs de l'OIF.

En somme, tous les Etats membres ne semblent pas s'accorder sur les conditions d'adhésion certains préférant faire passer leurs intérêts au détriment de ceux de l'organisation. Tout ceci accroît la nécessité de réviser ces conditions.

Au regard de ces analyses, l'OIF devrait revoir ces conditions, veiller à ce qu'elles soient respectées et dans la mesure du possible être renforcées. De plus, dans le souci de prévenir les crises et les conflits, il serait opportun de parfaire le système de prévention.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams