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Enquête sur la perception de la notion de "développement durable" par les étudiants.

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par Pryscillia PORLON
Paris 7 DIDEROT - MASTER 1 METIERS DES ETUDES, DU CONSEIL ET DE L'INTERVENTION 2015
  

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1.2 Les représentations positives à l'égard du développement durable

? La dimension environnementale toujours ancrée

L'ensemble des entretiens révèlent que les étudiants interrogés semblent avoir conscience de ce qu'est le développement durable. En effet, ils estiment que le développement durable est « quelque chose de positif » et un ensemble d'actions, de démarches en faveur de l'environnement. De même, il apparait que le développement durable est perçu comme un processus « important ». Au premier abord, c'est la dimension environnementale qui est dominante. Comme pour les enquêtes menées auprès des ménages par le CREDOC, la dimension environnementale semble encore bien ancrée dans l'esprit des individus. Les étudiants interrogés attribuent, en premier lieu, le caractère environnemental pour définir le développement durable. On remarque que les autres piliers ne sont pas mentionnés dans leur définition. C'est uniquement au fil des entretiens que la définition du développement durable tend à s'élargir.

« Ce qui m'évoque en premier c'est faire attention à l'environnement » F.

« Selon moi, le développement durable serait la capacité que les sociétés pourraient avoir pour garantir le futur de la terre. Garantir l'existence de toute les espèces, les faunes marines comme les terrestres et ainsi que les ressources durables. » L

On remarque bien, que la dimension naturelle et environnementale prime dans le discours des enquêtés concernant la notion de développement durable. De même lorsque l'on demande quel pilier leur semble plus important, c'est le pilier environnemental qui resurgit.

« Le pilier environnemental parce que selon moi quel que soit l'économie dans laquelle on est, l'environnement ça reste le pilier essentiel pour toute croissance économique. » L

Pour résumer, la définition de développement durable selon les enquêtés reste très marquée par la prédominance de la dimension écologique. De même, lorsque l'on leur demande d'associer des termes à la notion de développement durable, on remarque que « environnement » et « écologie » sont les termes les plus employés. Il existe donc une similitude au niveau des résultats par rapport aux enquêtes déjà réalisée auprès des ménages12. En effet, le volet environnemental prime dans le discours des enquêté au début des entretiens.

? L'enseignement, au secours des idées pré conçues

12 CREDOC, 2013 IFOP, 2007

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Un aspect positif a été mentionné par trois des étudiants interrogés. Ils estiment que l'enseignement de Madame Petia KOLEVA, dans le cadre du Master 1 MECI, a été très bénéfique. En effet, cet enseignement proposé leur a permis d'être davantage sensibilisé au développement durable. De plus, les étudiants pris conscience que d'autres aspects et acteurs pouvaient intervenir dans des logiques de développement durable.

« Je trouve qu'elle a réussi à nous sensibiliser sur le fait que les entreprises font du profit, cherchent à faire du profit mais derrière faut quand même penser qu'il y a un environnement qu'il faut protéger mais aussi une société qu'il faut surveiller » T

« On a eu droit au cours de développement durable et ça nous permis de comprendre qu'il faut essayer de garder les ressources, de les travailler correctement pour ne pas les épuiser et aussi pour ne pas dégrader l'environnement ». F

En somme, cet enseignement a permis aux étudiants d'élargir leur vision du développement durable qui semblait se limiter à la dimension écologique. De même, il semblerait que les enquêtés ont appris sur la dimension économique, particulièrement sur le rôle des entreprises, que sur les autres aspects.

« Pour moi le développement durable c'était surtout un acte citoyen et avec le cours de madame Petia KOLEVA je me suis rendue compte que les entreprises avaient aussi une grande part dans le développement durable ».L

Les enquêtés avaient des idées pré conçues sur le développement durable, c'est l'enseignement qui leur a permis d'avoir une vision plus large. De ce fait, ils semblent avoir obtenus de nombreuses connaissances sur la question.

« J'ai appris beaucoup de nouvelles choses. Disons que j'avais une certaine idée du développement durable, j'avais une certaine base et que cette base s'est solidifiée, s'est imprégnée de son cours ». F

On ne peut exclure le fait que l'enseignement suivis par les étudiants a été déterminant dans la suite des entretiens réalisés. A l'inverse des individus interrogés par l'IFOP ou encore le CREDOC, le « public » étudiant est avantagé dans la mesure où le développement durable leur aie enseigné. Ils sont, a priori, en mesure de répondre car ils disposent de toutes les informations nécessaires en termes de développement durable. Cela s'inscrit dans leur quotidien puisqu'ils étudient la question. Pour finir, l'enseignement a dans un premier temps sensibilisés les étudiants à la question du développement durable mais il a , par ailleurs, « éteints » certaines idées pré conçues qu'avaient les étudiants du développement durable. L'enseignement semble avoir forgé leurs opinions et notamment permis aux étudiants d'établir une grille de lecture sur les problématiques de développement durable. Il aurait été intéressant d'administrer des questionnaires avant l'enseignement proposé pour ainsi comparer les résultats de l'étude.

? L'importance du rôle des entreprises

L'étude a révélé que les étudiants ont pris conscience du rôle qu'ont les entreprises dans les logiques de développement durable. En effet, comme dit précédemment, les enquêtés avaient des idées pré conçus. Cela se limitait à l'environnement. Selon les étudiants, l'entreprise agit dans le but de « rendre le monde meilleur ».

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« L'entreprise ce n'est pas du profit à tire largo c'est aussi essayer de rendre le monde un peu meilleur. L'entreprise peut être là pour faire du profit mais peut être là aussi pour améliorer les droits du travail dans un pays où il n'y en a très peu. [..] Elles peuvent aussi apporter des solutions ». T

Le discours de l'enquêté laisse à penser que les entreprises ont un rôle aussi déterminant que l'Etat dans ces dynamiques. En effet, les entreprises doivent également assurer le bien-être des salariés.

« En Tunisie par exemple, il y avait la pratique courante de proposer aux employés un séjour à la Mecque offert par l'entreprise. » F

Les enquêtés semblent donc avoir conscience que les entreprises n'ont pas pour unique objectif de faire du profit mais d'assurer le bien-être des salariés. Ils comprennent donc que la dimension sociale concerne le monde de l'entreprise. De même, les étudiants semblent attribuer une place importante au rôle des entreprises. De ce fait, certains étudiants interrogés estiment que les grandes entreprises se préoccupent uniquement du pilier économique alors que les « jeunes entreprises » du pilier social.

« Déjà souvent les grandes entreprises quand elles pensent développement durable elles pensent écologie et pas forcément social. Et les plus jeunes entreprises pensent plus au social/environnemental. » T

En d'autres termes, l'enquêté oppose grandes et petites entreprises. Selon lui, les grandes entreprises se préoccupent davantage du pilier écologique que du pilier social alors que les petites entreprises se concentrent sur le pilier social ainsi que sur le pilier environnemental.

En somme, les étudiants interrogés semblent comprendre la place qu'occupent les entreprises dans les logiques de développement durable. Au départ, ils avaient une vision « éco centrée » de l'entreprise. A présent, ils parviennent à comprendre les enjeux sociaux autour des entreprises. De même, les entreprises sont perçues comme des acteurs incontournables du développement durable.

? Le développement durable : un effet générationnel

L'étude a mis en évidence que le développement durable est à la croisée de plusieurs générations dans lesquelles il y aurait des écarts de connaissance. Nous pourrions donc dire qu'il existe un effet générationnel. Une étudiante interrogée a expliqué qu'il y a trois générations qui se suivent et que le développement durable n'était pas « pratiqué » ou compris de la même manière selon les générations.

«J'ai l'impression d'être à cheval entre une génération qui s'en préoccupait pas du tout du développement durable et une génération qui l'a complètement intégré [...] Ma belle-mère qui vient de la génération de mes parents, ne se pose pas du tout la question [des déchets, de préserver la planète] et ça ne fait pas partie de ses pratiques alors que votre génération oui ». A, 32 ans

L'enquêtée distingue donc une génération qui n'est pas du tout sensibilisée aux problématiques de développement durable, une génération « entre les deux » et enfin une génération sensibilisée et ayant intégré le développement durable.

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Par ailleurs, elle explique que les anciennes générations ne sont pas sensibilisées au développement, par le fait que ce sont des générations ayant connu des « privations ».

« Faut dire que la génération de ma belle-mère c'est une génération qui a connu des privations ou alors, c'est considéré comme un progrès d'avoir accès à l'opulence ». A

En effet, les années 1950 sont marquées par le début de la société de consommation (société où les consommateurs sont incités à consommer des biens avec abondance). De ce fait, avoir accès à la consommation de manière abondante était synonyme de mutation, voire de progrès, de la société. Rappelons que c'est en 1972 (période de croissance) que les problématiques en termes de développement durable ont commencé à émerger auprès de l'opinion publique. Ce qui pourrait expliquer le degré de sensibilisation de ces anciennes générations.

« Moi mes parents ils s'en foutent complètement de l'écologie, ils ne votent pas ils ne votent pas EELV13, c'est générationnel, c'est évident ». T

Par ailleurs, l'étudiant interrogé pense que cet effet générationnel peut évoluer de manière positive. Selon, lui les générations futures seront encore plus sensibilisées. « Nous oui on est sensibilisé à ces choses-là, peut-être que les générations futures seront encore plus sensibilisées parce qu'elles seront encore plus ancrées dans ces enjeux écologiques et sociaux ». T

Un autre étudiant affirme également que le développement durable est une « question de génération ».

« Quand je vais chez certaine personne de ma famille, ceux qui font du tri ce sont ceux qui sont proches de ma génération. Mais c'est sûr qu'au niveau des parents, grands-parents ou de ma famille d'un certain âge, il n'y a pas vraiment de tri. » F

A travers cet exemple, on remarque que le rapport au développement durable diffère selon la génération notamment à travers les pratiques comme le tri. Il apparait donc que les générations anciennes semblent moins préoccupées par les démarches de développement durable. Pourrait-on dire que ces générations ne se préoccupent pas aux enjeux du développement durable en raison du degré de connaissance de la notion ? L'enquête du CREDOC menée en 2013 a mis en évidence qu'il subsiste un clivage générationnel. 56 % des 18-24 estimaient avoir une idée précise du terme contre 32% des 70 ans et plus. On pourrait peut-être établir un lien entre le degré de connaissance et le degré de préoccupation aux problématiques du développement durable. Plus une personne connait et maîtrise la notion de développement durable plus elle serait préoccupée à ces enjeux.

Une quatrième étudiante a montré qu'il existait aussi un effet générationnel. A l'inverse des autres étudiants interrogés (qui estimaient que les anciennes générations étaient beaucoup sensibilisées et préoccupées par le développement durable), L pense que les générations anciennes sont aussi sensibilisées. En effet, l'enquêtée explique que ses parents viennent du Cameroun et que les conditions de vie n'étaient pas les mêmes qu'en France. Par exemple, les personnes étaient contraintes de récupérer de l'eau dans un puit car l'Etat n'avait pas pu construire de canalisations pour l'eau.

13 Europe Ecologie Les Verts, parti politique écologiste Français

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« En fait, c'était pas la même vie, mes parents viennent du Cameroun. Là-bas la vie n'était pas la même par exemple y'a des coupures d'électricité assez souvent [...] donc les modes de vie n'étaient pas les mêmes. » L

Elle explique alors que sa mère a gardé des habitudes en raison de ses conditions de vie. Elle a donc des pratiques en termes de développement durable comme par exemple la gestion de l'eau. « Ma mère a gardé cette idée de ne pas gaspiller l'eau. » L.

A travers ce discours, on remarque que la mère de l'enquêtée a adapté ses comportements en fonction du cadre de vie. De même, le manque a permis d'être plus vigilant aux ressources naturelles et énergétiques.

« Elle fait quand même plus attention qu'une personne qui aurait vécue avec de l'eau et de l'électricité à disponibilité ». L

Les différents discours des étudiants ont montré qu'il existait bien un effet générationnel en termes de développement durable. Cet effet peut s'expliquer par le contexte socioéconomique (l'essor de la consommation de masse par exemple). Par ailleurs, les entretiens ont également montré que les conditions de vie pouvaient avoir un impact sur les pratiques en termes de développement durable.

Les anciennes générations apparaissent encore comme des générations peu sensibilisées ou peu informées en comparaison avec les générations actuelles, même si il existe des exceptions (par exemple, les conditions de vie qui peuvent entraîner des comportements et pratiques en matière de développement durable). Cet écart de connaissance a un impact sur les pratiques des individus. Les plus jeunes semblent plus sensibilisés aux logiques de développement durable.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984