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Enquête sur la perception de la notion de "développement durable" par les étudiants.

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par Pryscillia PORLON
Paris 7 DIDEROT - MASTER 1 METIERS DES ETUDES, DU CONSEIL ET DE L'INTERVENTION 2015
  

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2. L'accessibilité aux pratiques quotidiennes

Deux étudiants interrogés estiment que les pratiques en termes de développement durable sont difficilement accessibles.

« On essaye d'avoir des pratiques mais après c'est vrai que parfois ce n'est pas facilité de ce qui nous entoure quand on a pas les infrastructures nécessaires. Il y a très peu d'infrastructures ici à part à Paris où ils essayent de permettre le développement durable franchement quand on est en banlieue il n'y en pas des masses ». L

Le discours montre qu'il existe une forme d'inégalité dans l'accès aux pratiques en termes de développement durable entre le centre et les villes en périphérie. Elle estime que le développement est difficilement accessible et qu'il subsiste une inégale répartition des infrastructures.

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Le second étudiant considère qu'il existe un accès difficile au développement durable non pas en terme de pratique des citoyens mais en terme d'équipement collectif comme les transports.

«Le développement dans les grandes villes de transport aux communs, les tramways, les Vélibs et Autolibs. Il y a une certaine discrimination, toutes les villes ne peuvent pas se payer ce genre de choses. » F

On comprend donc qu'à travers ses dires, le développement durable parait difficilement accessible tant par les citoyens que par les villes. Il y aurait une inégale répartition de ces équipements selon les départements.

« Par exemple, tu prends le 92 il me semble que dans toutes les villes du 92 tu as des Vélibs et Autolib. Quand tu vois le 93, je connais que la ville de Drancy qui ait des Autolibs ». F

Le développement durable parait peu accessible que ce soit individuellement (en terme de pratiques) ou collectivement (équipement des villes comme les transports). Les étudiants estiment donc qu'il y aurait un effet discriminant dans les logiques de développement durable, dans le sens où cela ne serait pas accessible à tous. Les entretiens ont permis de comprendre que certaines villes seraient donc en marge de ces démarches en termes de développement durable.

? Une notion ambiguë et « trop large »

Les étudiants perçoivent également la notion de développement durable comme une notion ambigu et large.

« Ce sont des mots simples normalement compris par beaucoup de monde. Mais voilà c'est trop large : Le développement durable ça veut tout et rien dire ! Il y a trop de choses à comprendre. Ca englobe beaucoup de choses. Ces choses ne sont pas comprises et cernées par tout le monde. » F

Selon l'enquêté , la notion de développement durable est une notion très large. De ce fait, elle recouvre de nombreux éléments qui ne sont pas forcément compris par tous les individus.

« Le développement durable c'est plutôt un mot fourre-tout que ce soit dans le marketing ou dans des discours politiques.. » A

« A force de créer des concepts on le perd. C'est beaucoup trop fourre-tout. Si on avait un concept clair par exemple le développement durable, c'est seulement ça, ok ! Mais dire que le développement durable c'est l'économie, la croissance, l'environnement, les ressources naturelles, santé. Les personnes se sentent perdues ». L

« C'est ça le problème avec le développement durable c'est qu'ils ont mis des domaines différents et des domaines où personnes ne peut être expert dans ces domaines-là ». L

Comme énoncé dans le point précédent, il y a un écart de connaissance. Les domaines qui forment la notion de développement durable sont des domaines explicités uniquement dans la sphère académique/universitaire. Les discours en termes de développement durable ne semblent pas adaptés à tous. Dans les définitions officielles du développement durable, trois piliers sont distingués. Néanmoins, les étudiants ont quand même le sentiment que cette notion est vaste. Cela traduit le fait que certaines personnes peuvent définir la notion de développement selon sa propre perception.

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« Quand tu demandes à un écolo de définir le développement durable, il va prendre sa partie à lui. Il ne va pas prendre en compte les autres piliers. » L

Définir le développement durable selon sa propre conviction, perception ou encore vocation, peut en définitif déformer la définition concrète. C'est pourquoi beaucoup d'individus considèrent le développement durable comme un concept « ambigu ».

? Le rôle des acteurs : médias, gouvernements

Nous avons vu que les étudiants avaient une représentation positive de certains acteurs comme par exemple les entreprises. Cependant, il apparait que d'autres acteurs ne sont pas forcément bien perçus par les étudiants, c'est le cas des médias.

Un enquêté regrette que les médias n'informent pas suffisamment les individus sur le développement durable et que par ailleurs, cela crée un manque de sensibilisation et d'information. De ce fait, l'étudiant propose que le développement durable soit davantage explicité dans les médias comme par exemple dans les magazines spécialisés.

« Je dirai que les médias n'en parlent pas forcément assez. Je dirai qu'il faudrait plus de sensibilisation à travers des revues spécialisées. Je dirai qu'il y a un manque de transparence, un manque de développement sur ce sujet par les médias ». F

De plus, certains étudiants interrogés considèrent que les médias mettent en avant certains piliers du développement durable au détriment des autres. Les entretiens réalisés ont donc permis de distinguer deux types de discours. Le premier discours énonce le fait que les médias mettent en avant le pilier écologique alors que le deuxième discours affirme que c'est le pilier économique qui est le plus exposé.

« On s'intéresse trop à l'écologie je trouve, l'écologie c'est un fait mais faut aussi se rendre compte qu'il y a des inégalités, je trouve que les médias en parlent trop peu. C'est pour ça quand tu vas demander à n'importe qui n'a pas fait de cour de développement durable, on dit c'est quoi le développement durable il va dire `écologie' ». T

« La dimension sociale est en retrait, on se focalise beaucoup sur l'écologie et très peu sur le social. C'est bien beau d'avoir un environnement tout propre mais c'est bien aussi d'avoir des humains qui se sentent bien et égaux ! » T

A travers son discours, on comprend donc que le pilier social semble en retrait par rapport au pilier écologique. Le pilier social semble être important puisqu'il se doit de procurer du bien être aux individus dans la société. La surexposition du pilier environnemental dans les médias a donc ancré cette logique dans l'esprit des individus. Lorsque l'on demande aux étudiants de citer des mots qu'ils pourraient associer au développement durable, on remarque que ce sont les termes « écologie » et « environnement » qui reviennent fréquemment. Nous pourrions donc mettre en cause le rôle des médias dans la diffusion des informations. Cette surexposition de la dimension écologique conditionnerait donc les individus à penser « écologie » et donc mettre à distance involontairement les autres piliers. Par ailleurs, cette surexposition tendrait également à fausser la définition concrète du développement durable.

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L'enquête a permis d'identifier un second discours. Une étudiante estime que c'est la dimension économique du développement durable qui est surexposée au détriment du pilier environnemental.

« Le pilier environnemental n'est pas suffisamment exposé » L

« En fait les médias ont souvent tendance à communiquer cette phrase `L'environnement est important mais ce qui est plus difficile c'est l'économie et on verra l'environnement plus tard'. Et tous les ans l'écologie est remis à plus tard, ça veut que ce n'est pas suffisamment important selon eux. » L

L'étudiante juge que les médias se préoccupent principalement de l'économie. Elle estime donc que le pilier économique « fait de l'ombre » au pilier social. La représentation de l'étudiante confirme un des résultats de l'enquête du CREDOC. L'étude a montré que les préoccupations concernant le chômage, par exemple, semblent beaucoup plus inquiétantes que les préoccupations environnementales. En d'autres termes, dans un contexte de crise économique, les préoccupations environnementales sont mises à distance en dépit de problèmes socioéconomiques. On pourrait dire que la surexposition de certains piliers dans les médias aurait donc une influence sur les représentations des individus. Plus un pilier est exposé, plus il sera davantage préoccupants dans l'esprit des individus.

Concernant les acteurs, deux étudiants avancent une idée similaire. Ils estiment qu'il y aurait un « manque d'acteurs » et plus particulièrement, un manque de « spécialistes » dans les logiques de développement durable.

Une étudiante interrogée reproche le manque de « techniciens » dans les logiques de développement durable. En effet, elle estime que la notion de développement durable est très conceptuelle car elle a été mise en place par des théoriciens et non des « techniciens ».

« C'est surtout ça le problème. Je pense que le jour où l'écologie, l'économie et le social seront compréhensibles par tout le monde c'est le jour où les techniciens vont essayer de vouloir reprendre ces principes là et les recréer en fait pour être plus facilement compréhensibles. » L

Cela pourrait expliquer le fait que certains individus n'ont pas une idée précise de ce que signifie la notion de développement durable. La manque de « techniciens » ou de personnes qui mettent en place des mesures concrètes concernant le développement durable, pourrait avoir un impact sur la perception des individus. De ce fait, les « techniciens » seraient en mesure de rendre la notion plus compréhensible en la concrétisant réellement et en l'incorporant dans le quotidien des individus.

Un second étudiant déplore également un manque de « spécialistes » en termes de développement durable.

« J'aurai tendance à vouloir mettre des personnes qui sont spécialisées dans les domaines en question. Par exemple pour le développement durable je suis sure que les personnes à la tête du ministère ils doivent être très intelligents. Mais qu'est-ce qui en savent au développement durable ? Il y a peut-être ce manque de spécialistes au sein du gouvernement ou du moins leur place n'est pas valorisée. » F

L'étudiant interrogé estime que le gouvernement manquerait d'acteurs-spécialistes dans le domaine du développement durable et que leur place mériterait d'être valorisée. Mettre des personnes spécialisées dans ces domaines permettraient en définitif une meilleur compréhension de cette notion. L'enquêté insiste sur le rôle du gouvernement. Il considère que c'est au gouvernement d'inclure des acteurs spécialisés.

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« Le gouvernement devrait peut- être faire de la recherche et du développement peut être qu'ils devraient intégrer à leur ministère des personnes spécialisées dans les domaines. » F

Cette partie avait pour ambition de présenter les résultats de la partie qualitative de l'enquête. Cependant, ce n'est pas représentatif puisque 4 étudiants ont été interrogés. Malgré que cette partie de l'enquête ne soit pas représentative, plusieurs conclusions ont pu être tirées. De ce fait, nous verrons si la partie quantitative confirme les résultats de l'enquête qualitative ou si les résultats diffèrent.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard