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Les déterminants de l'inflation en Guinée.

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par Mamadou Safayiou DIALLO
Université de Sonfonia - Master 2014
  

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1.2.3La politique monétaire de la BCRG après la réforme introduite de 1993 à nos jours: usage des instruments indirects

C'est dans le cadre du programme d'ajustement économique et financier de la Guinée en 1993 qui a fait l'objet de négociation avec le FMI et la BM, que la Banque Centrale a mis un accent particulier sur les réaménagements de la politique monétaire qui s'articule désormais, autour des instruments du marché. En d'autres termes la mise en place des nouveaux instruments de la politique monétaire devrait permettre un meilleur contrôle de la liquidité bancaire et une maîtrise de l'évolution de la masse monétaire dans le but de maitriser l'inflation. La modalité du contrôle du crédit passe par une action sur la liquidité bancaire. Le réaménagement de la politique monétaire s'est accompagné d'une redistribution du rôle de la Banque Centrale, celle-ci oriente ses activités vers celles prioritaires d'un institut d'émission.

Les instruments indirects (sont essentiellement représentés ici par les bons de trésor, la nouvelle politique de taux d'intérêt, les opérations d'open market et la politique des reserves obligatoires) agissent en influant sur l'offre et la demande.

Ø Bons du Trésor (BDT)

Introduits depuis 1993 en Guinée, les bons du trésor constituent l'une des opérations d'open market de la Banque Centrale qui se déroulent une fois dans la semaine (chaque mercredi). Ils sont émis et gérés par la BCRG pour le compte de l'Etat à des fins de financement des besoins de trésorerie de l'Etat. L'introduction de ces bons du trésor a eu pour objectif de permettre à la BCRG d'anticiper sur la base monétaire et d'absorber la liquidité bancaire en corrélation avec les objectifs macro-économiques.

L'adjudication des bons du trésor se fait sur la base des offres de souscription des banques et des compagnies d'assurance dans l'ordre croissant des taux proposés. Les propositions d'offres sont ainsi acceptées ou rejetées, selon la loi de l'offre et de la demande sur le marché, par la commission d'adjudication composée de représentants du Trésor et de la Banque Centrale.

Aujourd'hui, on dénombre les bons du trésor à 14 jours, 28 jours, 42 jours, 91 jours et 182 jours. Au cours de l'année 2008, la BCRG a émis sur le marché monétaire GNF 3391,820 milliards2(*) en Bons du Trésor, soit en moyenne GNF 282,652 milliards par mois. Avec une croissance moyenne de 7,4%, l'encours total des bons du trésor s'est fixé à 830,90 milliards contre GNF 371,80 milliards en 2007, correspondant à un endettement supplémentaire du Trésor de GNF 459,1 milliards de francs guinéens.

Il convient de noter que depuis le 27 mai 2009, le trésor a cessé d'émettre des BDT.

Ø La nouvelle politique de taux d'intérêt

Les taux d'intérêt complètent le dispositif d'instruments existants en vue de mieux gérer la liquidité bancaire en Guinée. Déterminés sur le marché monétaire, ces taux sont fonction des transactions réalisées sur le marché des bons du trésor. En effet, à partir du taux des bons du trésor, les banques fixent librement les autres taux débiteurs et créditeurs.

Le taux directeur de la BCRG, taux pivot des différents taux d'intérêt, était fixé à 22,25% durant les cinq (5) premiers mois de 2008. Suite aux tensions inflationnistes observées, cette valeur a été relevée par la BCRG pour atteindre 25,25% à partir du mois de juin. Les taux créditeur minimum et débiteur maximum sont restés libres durant toute l'année 2008. Au cours de cette année, le taux d'intérêt des titres de régulation monétaire était, en moyenne, estimé à 18,84%.

Les taux moyens pondérés des bons du trésor à 28 jours, 42 jours, 91 jours et 182 jours étaient respectivement fixés à 19,98%, 19,73%, 19,25% et 20,94%, les bons du trésor à 14 jours n'étant pas émis durant 2008.

Les instruments de la politique monétaire, qui viennent d'être présentés sont limités pour contrôler la circulation fiduciaire. Il importe de signaler leurs limites.

Ø La politique d'open market

La politique d'open market consiste en une intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire sous forme d'achat ou de vente des titres pour influencer la liquidité des banques et leurs capacités de prêt. Les titres qui sont achetés et vendus par la Banque Centrale sont généralement des titres publics.

Jusqu'en novembre 2000 les opérations d'open market ont porté essentiellement sur les nouveaux bons de trésor issus de la conversion des avances permanentes de la BCRG à l'Etat.

Il convient de noter que les transactions sur les titres des créances de la BCRG appelés titres de régulations monétaires(TRM) introduites le 10 novembre 2000 à la place des nouveaux bons de trésor sont transformés en prêt de long terme sur le trésor public.

Les titres de régulations monétaires (TRM) sont des titres émis par la BCRG dans le cadre strict de la politique monétaire dont l'objectif est la régulation de la liquidité bancaire. Ils sont émis également une fois par semaine (chaque vendredi). Les souscriptions des titres de régulation monétaire sont limitées seulement aux banques. Comme ceux des bons du trésor, le taux sur les TRM résulte de la loi de l'offre et de la demande sur le marché des titres. Il existe des TRM à 7 jours, 14 jours, 28 jours, 42 jours et 91 jours. A ce jour, seuls les TRM à 14 jours sont émis par la BCRG.

L'encours des TRM s'est établi à 264 milliards de francs guinéens à fin décembre 2008 contre 163 milliards à fin décembre 2007.

Si les réserves obligatoires visent à limiter la capacité d'intervention des banques et à stabiliser les taux d'intérêt, les TRM servent à réguler les liquidités du système bancaire en fonction de l'objectif de la Banque Centrale. Le taux des réserves obligatoires est fixé par la BCRG tandis que les taux d'intérêt sur les titres de régulations monétaires (TRM) sont eux fixés par le marché.

Les facilités permanentes, contrairement aux titres de régulations monétaires (TRM), ne donnent pas lieu à des opérations de marché. Elles sont réalisées dans le cadre bilatéral entre la Banque Centrale et les banques primaires. Ce sont des instruments qui, après arbitrage entre compensation interbancaire, réserves obligatoires et opérations courantes directes avec la clientèle, donnent la possibilité aux banques de placer leurs excédents de liquidité (facilité de dépôt) ou d'emprunter un montant donné pour faire face aux problèmes de trésorerie immédiate ou de réserves obligatoires (facilité de prêt), chacun d'eux pour une durée de 24 heures.

Le taux sur la facilité de dépôt est le Taux Directeur (TD) de la BCRG moins quelques points de pourcentage, tandis que le taux sur la facilité de prêt est le TD plus quelques points de pourcentage. La facilité de dépôt peut donc être considérée comme une opération de ponction de liquidités à plus faible coût pour la BCRG et la facilité de prêt comme une opération d'injection de liquidités à un coût plus élevé pour les banques, les deux pour des maturités de 24 heures.

Ce corridor définit autour du taux directeur l'essentiel des taux d'intérêt officiels pratiqués par la BCRG. Dans ce nouveau cadre, le taux directeur de la BCRG sera déterminé hebdomadairement par la moyenne pondérée des taux adjugés sur le marché des TRM et reflétera de façon hebdomadaire les conditions monétaires des opérations d'épargne et de crédit.

Ø Les réserves obligatoires

Un système de réserve obligatoire impose aux banques de maintenir des avoirs à la Banque Centrale, en général au prorata de leur engagement. La politique des réserves obligatoires consiste alors à modifier le taux des réserves obligatoires afin d'agir sur la liquidité et les conditions de financement de l'économie.

Prévu par la loi bancaire, comme instrument de contrôle de la liquidité bancaire, le système des réserves obligatoires est entré en vigueur en 1993. Le principe de ce système consiste à obliger les banques à détenir une fraction, non rémunérée, des dépôts de leur clientèle et de leurs crédits à court terme en francs guinéens et en devises sur leur compte courant ouvert à la Banque Centrale (réserves). Les réserves obligatoires sont constituées uniquement en monnaie nationale (francs guinéens). Elles permettent de modifier la demande de monnaie banque centrale des banques, et accroissent artificiellement le phénomène des fuites. Le but des réserves obligatoires est d'exercer une pression sur la liquidité bancaire, et ce faisant, elles permettent à la Banque Centrale d'agir plus facilement sur le coût du refinancement. Elles augmentent la sensibilité des banques à l'évolution des taux directeurs de la banque centrale.

En 2008, comme en 2007, le taux des réserves obligatoires était maintenu à 9,5% pour une durée de 15 jours.

A fin décembre 2008, les réserves obligatoires constituées par les banques étaient estimées à 287,666 milliards de francs guinéens contre 203,298 milliards à fin décembre 2007, soit une hausse de 41,5% imputable à la forte progression des dépôts dans les banques. Malgré cette hausse, toutes les banques, à l'exception d'une seule, avaient enregistré des manquements à la constitution des réserves obligatoires.

Ainsi, les taux planchers et plafonds ont été supprimés depuis décembre 2007. Vers la fin du premier semestre 2008, deux nouveaux instruments devraientcompléterles réserves obligatoires et les titres de régulation monétaire (TRM) utilisés pour la gestion des liquidités bancaires (suspendu depuis 2009). Il s'agit de la facilité de prêt marginal et la facilité de dépôt qui, jusqu'en 2012 n'avait pas vu jour.

* 2Rapport annuel de la BCRG (2008)

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore