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à‰tude comparée de la régulation des enjeux environnementaux liés à  l'orpaillage dans les pays sahéliens. Cas du Burkina Faso et du Mali.

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par Zoéwendsaongo Fabrice OUEDRAOGO
Université de Limoges - MASTER 2 DROIT INTERNATIONAL ET COMPAREE DE L'ENVIRONNEMENT 2014
  

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B) le régime institutionnel de l'orpaillage au Burkina Faso

Le cadre institutionnel des mines est défini par la Politique Sectorielle des Mines (POSEM) adoptée par le Conseil des Ministres du 16 octobre 2013 et la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD). Pour la SCADD, la stratégie reposera sur la promotion de pôles de croissance autour des zones minières en développant les activités connexes à la production minière, développant la transformation, réinvestissant les recettes minières dans la diversification de la production et dans le développement des secteurs sociaux au profit du pays et plus spécifiquement, des zones de production.59

59 Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) Burkina Faso, rapport 2011.

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L'orpaillage implique plusieurs ministères tout comme au Mali dont ceux chargés respectivement des mines, des finances, de la santé et de l'environnement. Le Ministère des Mines et de l'Energie (MME) est le premier responsable de la tutelle technique du secteur des mines et de la géologie. Il régularise, suit et contrôle l'ensemble des activités du secteur à travers plusieurs structures. A cet effet, les principales structures opérationnelles dont dispose le Ministère des Mines et de l'Energie, sont :

- La Direction Générale des Mines et de la Géologie (DGMG) dont la mission est la conception, l'élaboration, la coordination et l'application de la politique du ministère dans le domaine des mines et de la géologie. Cette Direction a la charge d'étudier les dossiers, de suivre et contrôler la conformité des activités de terrain des sociétés minières, de suivre la production sur site et de gérer le cadastre minier.

- La Brigade Nationale Anti-Fraude de l'or (BNAF) qui est chargée de lutter contre la fraude au niveau de l'or, particulièrement au niveau des comptoirs et des exploitants artisanaux.

- Le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) est une entité de l'Etat jouissant d'une autonomie financière. Le BUMIGEB est chargé d'apporter un appui à la mise en évidence et à la valorisation des substances minérales du sol et du sous-sol, de soutenir la promotion et le développement de la petite mine, et d'assurer l'exécution de divers contrôles de sécurité minière et environnementale.

En ce qui concerne l'exploitation, le permis d'exploitation artisanale semi-mécanisée est accordé par l'Administration des mines après consultation des autorités administratives compétentes et des communautés locales concernées au terme de l'article 24 de la loi no 031-2003/AN du 08 mai 2003 portant Code Minier au Burkina Faso. Quant à l'exploitation artisanale, l'article 45 dispose que l'autorisation d'exploitation artisanale traditionnelle est accordée, sous réserve des droits antérieurs, par décision de l'Administration des mines, après consultation des autorités administratives compétentes et des collectivités locales concernées, aux personnes physiques burkinabé, coopératives à participation exclusivement burkinabé, entreprises et sociétés de droit burkinabé dont le capital est à majorité burkinabé pour deux ans. Elle est renouvelable par période de deux ans chacune.

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Le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) intervient dans le secteur des mines et de la géologie à travers trois structures la Direction Générale des Impôts (DGI), la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) et la Direction Générale des Douanes (DGD) qui collecte des droits, taxes et recettes du secteur minier.

Concernant le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD) son intervention dans le secteur des mines et de la géologie se situe au niveau des questions de l'environnement. Au terme de l'article 74 du code minier, les activités régies par le code minier doivent être conduites de manière à assurer la préservation et la gestion de l'environnement et la réhabilitation des sites exploités selon les normes, conditions et modalités établies par la réglementation en vigueur.60 Le département de l'environnement a la charge de l'analyse et de l'appréciation des études d'impact environnemental et social des sociétés minières, du suivi de la mise en oeuvre des mesures prévues dans cette étude, de l'inspection et du contrôle des impacts environnementaux. La régulation des atteintes à l'environnement est décrite à l'article 77 qui stipule que « Tout demandeur d'un titre minier à l'exception du permis de recherche ou d'une autorisation d'exploitation de carrières, désireux d'entreprendre sur le terrain un travail susceptible de porter atteinte à l'environnement doit, conformément au code de l'environnement, selon le cas, fournir une notice ou mener une étude d'impact sur l'environnement assortie d'une enquête publique et d'un plan d'atténuation ou de renforcement des impacts négatifs ou positifs ».

La prévention des enjeux de l'orpaillage sur la santé est contenue dans l'article 73 du code minier qui dispose que toute personne physique ou morale exécutant des travaux de recherche ou d'exploitation en vertu du code minier, est tenue de les exécuter selon les règles de l'art, de façon à garantir la santé publique et la sécurité des personnes et des biens. Les règles de santé publique et de sécurité au travail applicables aux travaux de prospection, de recherche et d'exploitation ainsi qu'au transport, au stockage et à l'utilisation de matières explosives sont fixées par la réglementation en vigueur61.Outre ces institutions

60 Loi no 031-2003/AN du 08 mai 2003 portant Code Minier au Burkina Faso

61 Article73 ; Loi no 031-2003/AN du 08 mai 2003 portant Code Minier au Burkina Faso

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classiques, on dénombre des institutions particulières telles les organisations d'orpailleurs regroupés en associations, en coopératives et en syndicats. Il existe une structure des artisans miniers appelée Corporation Nationale des Petits exploitants Miniers (CONAPEM). Dont une pour les femmes du secteur minier appelée AFEMIB (Association des Femmes Miniers du Burkina) et la chambre des mines du Burkina.

En définitive, l'orpaillage connait un ancrage institutionnel au Burkina Faso et au Mali. Au niveau communautaire, les deux pays sont membres du programme de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) intitulé « Initiative pour la Réduction de la Pauvreté et de gestion de l'environnement (PREMI) ». Ce programme cherche à promouvoir la gestion intégrée des ressources naturelles pour la réduction de la pauvreté et l'adaptation au changement climatique en Afrique de l'Ouest. Son objectif est de renforcer les capacités de la région, à montrer l'importance de la prise en compte de la valeur des biens et services des écosystèmes dans les plans de développement régionaux, les politiques et stratégies de réduction de la pauvreté et d'adaptation au changement climatique dans le but d'améliorer la création de richesses et la croissance économique.

Pour faire face aux enjeux environnementaux, ces deux pays ont adoptés au niveau national des politiques, des programmes et des plans et stratégies pour réguler les effets néfastes de l'exploitation anarchique de l'or. Par ailleurs, ces Etats ont adhéré à l'Initiative de la Grande Muraille Verte qui couvre toute l'Afrique notamment le Sahara et le Sahel et intègre les problèmes de dégradation de l'environnement liées à l'orpaillage. Un autre point commun est l'existence d'organisme para public tel que la chambre des mines et les institutions de l'ITIE. Cependant, le Mali est en avance sur le Burkina avec la signature d'une convention sur l'orpaillage en Mai 2014 entre le gouvernement malien et les orpailleurs. Il s'agit d'une convention de collaboration allant dans le sens de l'exploitation des ressources du sous-sol en préservant la terre pour les générations futures. Le protocole d'accord qui traite en grande partie de l'orpaillage mécanisé consiste à conserver, protéger et promouvoir les ressources de la surface avec celles du sous-sol. Un exercice de

conciliation permettant d'améliorer les revenus des orpailleurs en préservant dame terre d'une dégradation très avancée62.

Au regard de tout ce qui précède, il importe de se demander si la protection des espaces, des espèces et des paysages ainsi que la lutte contre les pollutions et nuisances sont suffisamment prises en compte dans ces règlementations. Les impacts de l'orpaillage invoqués dans le premier chapitre conduit donc à se pencher sur les insuffisances de la règlementation et à faire des propositions de solutions dans la deuxième partie de l'étude.

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62 http://www.malijet.com

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