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Externalisation des politiques migratoires européennes au Niger: reconfigurations des lieux et des trajectoires des migrants


par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - These de Doctorat  2021
  

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4.2.2 Reconduire les migrants à la frontière

La reconduite à la frontière est une pratique visant en majorité les migrants ayant eu accès au territoire du Niger frauduleusement et sur lesquels la police arrive à mettre la main de diverses manières notamment lors des contrôles qu'elle effectue aux postes. Elle concerne les migrants qui n'ont pas de documents valides de voyage ou dont le passeport n'a pas les cachets d'entrée attestant qu'ils sont bien passés par les postes de police officiels. Quelle que soit la variante à partir des postes de décompte ces migrants sont mis à disposition en fonction de la proximité géographique soit à la DRPN soit à la DDPN qui ont en charge les reconduites au point d'entrée.

La mise à disposition des migrants par la police obéit à un modus vivandus non écrit avec les compagnies de transport. Ainsi, la compagnie ayant transporté les migrants jusqu'au poste de police frontalier est tenue d'utiliser le même billet pour une mise à disposition à la police. À partir des DDPN de Gaya pour la frontière Bénin, Birni N'Konni pour la frontière du Nigéria et Tikim, Mai Moujia pour le Nigéria ou Makalondi pour le Burkina Faso les migrants sont reconduits au poste frontalier des pays voisins par lesquels ils sont entrés au Niger.

Lors des patrouilles dans les gares routières ou lors de opérations de démantèlement des réseaux de migrations irrégulières, il est fréquent que des cas soient mis à la disposition de la DST ou de ses services déconcentrés pour procéder à la reconduite à la frontière. Dans l'ensemble en 2017, « les reconduites aux frontières ont visé sept mille six cent quatre-vingt-huit (7.688) personnes toutes nationalités confondues. » (Rapport bilan, 2017, p 50).

La police exécute très vite cette action pour ne pas à avoir à prendre en charge les besoins quotidiens (nourriture, hébergement) des migrants. Souvent sans ressources, les migrants sont une charge financière pour l'administration. Pour faire face, les agents des postes frontaliers utilisent les amendes forfaitaires pour payer le transport de ces personnes et même la prise en charge alimentaire. On voit donc que la lutte contre la migration irrégulière au-delà de ses implications négatives sur les droits de l'homme réduit les ressources internes. Les maigres ressources que le trésor public arrive à mobiliser à l'interne sont dépensées en partie pour satisfaire les besoins des partenaires externes du Niger. De l'avis des agents de la police aux frontières, les ressources pour effectuer ces tâches manquent. Les DDPN sont contraintes de se

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débrouiller pour accomplir les missions au quotidien que leur impose la collaboration du Niger avec l'UE.

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