II. ETAT DES LIEUX DE LA
PARTICIPATION CITOYENNE DANS LA COMMUNE D'ARRONDISSEMENT DE TOKOMBERE
Dans cette partie, il est question pour nous, de
présenter de manière située l'exercice de la
volonté des politiques à associer les populations de cette
Commune dans le processus de démocratisation participative, qui implique
de mettre à leur disposition les moyens de débattre, d'exprimer
leur avis sur les décisions qui les concernent. Nous nous appesantirons
successivement sur les volets vie politique (II.1) ; économique
(II.2) et socioculturel (III.3).
II.1- Sur le plan politique
D'après les travaux de Teoell (2006), il existe des
conceptions différenciées de la participation citoyenne sur le
plan politique. Elles s'observent suivant des perspectives
représentative, participative et délibérative ;
elles-mêmes prenant ancrage sur des conceptions particulières de
la démocratie. Du point de vue représentatif, la participation
politique est considérée pour Bastien (2013), comme :
une tentative [en vue] d'influencer les gouvernants afin
qu'ils agissent conformément aux voeux des gouvernés en veillant
à une protection égale des intérêts en jeu.
Cette perspective est très présente dans les
travaux portant sur la participation. Elle donne à la notion une teinte
représentative s'articulant autour de deux actions : le choix des
représentants et le recours aux représentants pour faire entendre
sa voix. Cela a une conséquence sur les modalités d'expression de
cette participation qui assumeront une forte intermédiarité. La
perspective participative soulignerait-elle, les possibilités, les
cadres offerts aux citoyens en vue de se prononcer eux-mêmes sur des
décisions publiques, politiques (Barber, 1997). Cette modalité
qui a une préférence pour une forme de participation directe, est
très située (niveau local). Elle s'inscrit parfois, selon les
situations, dans une tension ou une complémentarité avec les
institutions représentatives. La conception délibérative
pour sa part, mettrait l'accent sur le processus de formation des
préférences, des points de vue politiques. C'est l'échange
des points de vue, des arguments qui est ici valorisé. La discussion
favorise la formation, l'information des opinions en vue de la prise de la
décision (Fishkin, 1991).
Dans le cas d'espèce, on observe une participation
politique adossée sur le modèle représentatif. Faisant
référence au choix des élus locaux par le vote, tout en
faisant entendre leur voix par les conseillers municipaux. Il est à
noter que dans cette contrée, les franges de la population qui
s'intéressent au jeu politique et à ses mouvements sont les
personnes d'un certain âge, notamment celles inscrites dans l'intervalle
]40-80[ ans. Les jeunes, considérés selon l'agenda du MINJEC, ne
s'intéressent pas vraiment à la chose politique,
prétextant à tout bord, « ce n'est pas moi qui vais
changer les choses ». Cette situation nous conduit à
observer une certaine rupture dans la chaîne de l'appareil politique qui
se veut dynamique, et revigorable.
Par ailleurs, la lecture faite de la participation citoyenne
(politique) dans notre zone d'étude, épouse la pensée
d'André (2012) formulé comme suit : la participation
citoyenne s'inscrit dans la recherche d'un modèle démocratique
plus près des citoyens.
À titre d'illustration, le voeu formulé par
l'exécutif communal de mettre sur pied un document cadre, fruit d'une
approche concertée de toutes les composantes sociologiques et forces
vives de la Commune, témoigne à suffisance de la volonté
du top management d'implémenter un modèle de gestion proche
de la démocratie participative. Cependant, depuis l'élaboration
du Plan Communal de Développement en 2013 (expérience ayant prise
en compte les aspirations et problèmes les plus saillants des
populations), nous observons un certain recul dans le partenariat
gouvernants-gouvernés à l'échelle locale. Recul traduit
par une forme de désinformation et sous-information, d'insuffisance et
d'inadéquats procédés de communication communale. À
titre d'illustration, la majorité des projets de communication
conçus et élaborés dans le PCD n'ont jamais vu le jour.
À l'instar de :
· séances de communication adossées sur une
fréquence trimestrielle ;
· la création d'un site internet ;
· d'une ligne verte... pour ne citer que ceux-ci.
Quid de la participation citoyenne sur le plan
économique.
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