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Gouvernance et performance dans les établissements de soins en Tunisie


par Wadji Ben Rejeb
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis - DEA Management 2003
  

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I.2 LES DIMENSIONS DE INTERNES DE LA PERFORMANCE

I.2.1 La performance économique

La performance économique correspond aux résultats présentés par la comptabilité. Il s'agit

principalement des soldes intermédiaires de gestion.

1- production et marge commerciale : pour les entreprises exerçant une mesure commerciale,

le flux global de l'activité est mesuré par la marge commerciale :

Marge commerciale = Ventes des marchandises - Coût d'achat des marchandises vendues.

Pour les entreprises exerçant une activité de production, ce flux correspond à la production :

Production de l'exercice = Production vendue + Production

stockée + Production immobilisée

2- la valeur ajoutée : ce solde représente la contribution productive ou la valeur économique

créée par l'entreprise.

Valeur ajoutée = Production - Achats réalisés auprès des tiers.

3- l'excédent brut d'exploitation : il correspond au résultat économique brut lié à l'activité opérationnelle de l'entreprise. L'E.B.E désigne la véritable rentabilité de l'exploitation.

E.B.E = V.A + subventions d'exploitation - impôts, taxes et versements assimilés - charges

du personnel.

4- le résultat brut d'exploitation : ce solde correspond aux ressources additionnelles

permettant le financement des investissements futurs et l'efficacité de l'exploitation après

la soustraction des charges financières.

R.B.E = E.B.E + Résultat financier

5- le résultat net : ce solde permet aux actionnaires et aux analystes financiers d'apprécier la performance et la rentabilité de l'entreprise.

R.N = R.B.E - Dotations + Résultat exceptionnel - Impôts.

115

I.2.2 La performance financière

La performance financière est étroitement liée à la performance économique, elle est mesurée par plusieurs ratios :

- La rentabilité ((ROE): ce ratio rapporte des indicateurs de résultats à des indicateurs relatifs au montant des ressources mises en oeuvre. Le ratio le plus souvent utilisé est le ROE (return on equity).

ROE = Résultat de l'exercice / Capitaux propres

- Le ratio Q, proposé par Tobin, constitue dans son principe une mesure de l'ensemble des rentes anticipées, sur un horizon infini. Cette mesure se fait en rapportant la somme des valeurs des titres détenus par les investisseurs financiers (actionnaires et créanciers) au montant des capitaux qu'ils ont investis. La valeur des capitaux investis est mesurée par le coût de remplacement des actifs financés, le plus souvent évalué à partir des

immobilisations94.

Q de Tobin = Valeur de marché (capitaux propres + dettes financières) / Coût de remplacement des actifs

- Le ratio de Marris repose sur la même logique que le Q de Tobin, mais ne retient en compte que des capitaux directement investis par les actionnaires. Il s'évalue en rapportant la capitalisation boursière à la valeur comptable des capitaux propres.

Ratio de Marris = Capitalisation boursière / Valeur comptable des capitaux propres

Différentes mesures recommandées par un certain nombre de cabinets conseils anglo- saxons95, sont représentées notamment par la Market Value Added (MVA) et l'Economic Value Added (EVA). Elles s'appuient sur le même référentiel théorique que les mesures présentées précédemment.

94 K.H CHUNG et S.W. PRUITT, « A simple approximation of Tobin's Q », Financial Management, Vol 23, N°3, 1994, pp.71-74.

95 J.CABY et G. HIRIGOYEN, « La création de valeur de l'entreprise », Economica, 1997, p.139.

116

La MVA, « la valeur de marché ajoutée », se définit comme la différence entre la valeur de

marché des capitaux investis VM (capitaux propres et dettes financières) et la valeur comptable de ces mêmes capitaux VC ; MVA = VM - VC. L'EVA, la « valeur ajoutée économique », est égale à la différence entre le résultat économique après impôt et le coût des capitaux investis par les investisseurs financiers (actionnaires et créanciers financiers) :

EVA = Ka*. VC - CMP.VC = (Ka - CMP). VC

Notons que depuis les dix dernières années, les écrits sur les mesures de la performance remettent en cause l'utilisation de mesures financières comme seul système permettant d'apprécier l'atteinte des objectifs et la réussite des entreprises. La plupart de ces indicateurs demeurent axés sur le passé et n'indiquent pas aux gestionnaires comment améliorer leur performance. Ils n'indiquent pas davantage si cette performance est en cohérence avec les

objectifs et les stratégies de l'entreprise96.

I.2.3 La performance sociale

Au niveau de l'organisation, la performance sociale est souvent définie comme le rapport entre son effort social et l'attitude de ses salariés. Cependant cette dimension de la performance est difficile à mesurer quantitativement.

La performance sociale est aussi définie comme le niveau de satisfaction atteint par l'individu participant à la vie de l'organisation97. Ou encore l'intensité avec laquelle chaque individu adhère et collabore aux propos et aux moyens de l'organisation98.

Certains critères présentent le climat social et le satisfaction du personnel comme principaux indicateurs de la performance sociale. Afin d'évaluer cette performance, les critères suivants peuvent être utilisés :

§ La nature des relations sociales et la qualité des prises de décisions collectives.

§ Le niveau de satisfaction des salariés mesurés par les sondages et les enquêtes d`opinion.

* avec Ka le taux de rentabilité économique mesuré de façon comptable et CMP (coût moyen pondéré du capital)

96 Hélène BERGERON, « La gestion stratégique et les mesures de la performance non financière des PME », 6° Congrès international francophone sur la PME - Octobre 2002 - HEC - Montréal.

97 TEZENAS DU MONCEL, cité par Mohamed BAYED, « Performance sociale et performance économique dans les PME industrielles », Annales du Management, 1992, p.381.

98 Idem.

117

§ Le degré d'importance des conflits et des crises sociales (grèves, absentéisme, accidents

de travail...).

§ Le taux de turnover, la participation aux manifestations et aux réunions d'entreprise, ainsi que le dialogue avec les membres du comité d'entreprise.

I.2.4 La performance humaine

La question de la performance humaine est une préoccupation fondamentale de tous les acteurs de l'entreprise aujourd'hui. Elle est perçue, aussi bien du coté des dirigeants d'entreprises que du côté des salariés, comme le facteur essentiel contribuant à la performance économique de l'entreprise.

Alors qu'à l'ère de l'organisation taylorienne, on n'exigeait du salarié que sa force de travail, on exige de lui aujourd'hui une implication directe, intellectuelle et psychologique dans son travail. Ceci se traduit au niveau des ressources humaines par des interrogations autour des notions de motivation, d'autonomie et de responsabilisation. La performance humaine passe alors par une redéfinition individuelle et collective des règles régulant les rapports entre les salariés et l'entreprise.

Pour M. Lebas, La clé de la performance humaine se trouve non seulement dans les résultats passés, mais plus en amont, dans les capacités d'action des salariés, c'est à- dire, dans leur capacité à mettre en oeuvre leur sens de l'initiative pour faire face aux aléas du travail99. La performance humaine est alors définie comme une question de potentiel de

réalisation100. Par conséquent, la performance est un concept qui a trait au futur et non au

passé.

Deux paradigmes traitent la question de la performance humaine. Le premier paradigme est celui proposé par Zarifian qui considère le travail en termes d'événements. La performance se situerait au niveau de la gestion d'événements101. L'autre paradigme est celui proposé par la vision ergonomique qui présente une vision du travail et de la performance humaine comme activité et élaboration de compromis entre travail prescrit et travail réel. Plusieurs auteurs associent la notion de performance humaine à la compétence « Est performant celui qui est

99 Joseph NOONE, « À propos de la performance humaine en entreprise : pour une philosophie de l'action et une philosophie d'action », Working Papers IAE de Paris (Université Paris 1 ), GREGOR, 1999, p.3.

100 M.LEBAS, «Performance : Mesure et management. Faire face à un paradoxe», Groupe HEC, Paris, 1998.

101 P.ZARIFIAN, Objectif Compétences, pour une nouvelle logique, Paris, Editions Liaisons, 1999, p.44.

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compétent, Est compétent celui qui est performant 102». Pour d'autres auteurs la performance

humaine est la gestion du binôme (Compétence, Expérience)103.

I.2.5 La performance managériale

La performance managériale est définie comme la capacité du manager et de l'équipe dirigeante à atteindre les objectifs fixés. Un certain nombre de critères peuvent être utilisés pour évaluer la performance managériale104 :

§ L'entrepreneurship : efficacité, efficience, proactivité, utilisation diagnostique des concepts.

§ Le leadership : confiance en soi, communication, logique de raisonnement, capacité de conceptualisation.

§ Gestion des ressources humaines : utilisation sociale du pouvoir, gestion des processus et des groupes.

§ Direction des subordonnés : développement, aide, support des autres, autorité, spontanéité.

§ Autres compétences : contrôle de soi, objectivité relative , énergie et capacité

d'adaptation...

La performance managériale peut aussi être appréhendée à travers la capacité du manager à répartir son temps et à coordonner les trois éléments suivants105 :

§ L'esprit de conception : orientation et ouverture d'horizon.

§ L'habilité d'exécution : application pure et simple.

§ La doigté d'arrangement : conciliation et gestion des contradictions.

I.2.6 Performance organisationnelle

La performance organisationnelle est définie par Kalika comme « les mesures portant directement sur la structure organisationnelle et non pas sur ses conséquences éventuelles de nature sociale ou économique. Ces indicateurs sont intéressants dans la mesure où ils permettent de discerner les difficultés organisationnelles au travers de leurs premières

102 Idem.

103 Mohamed FRIOUI, « Cours de Politique Générale et Stratégie de l'entreprise », DEA Management, FSEG Tunis, 2001.

104 BOYATIZIS, cité par A.PAYETTE « l `efficacité des gestionnaires et des organisations ».

105 Mohamed FRIOUI, « Cours de Politique Générale et Stratégie de l'entreprise », DEA Management, FSEG Tunis, 2001.

119

manifestations, avant que les effets induits par celles-ci ne soient ressentis d'un point de vue

économique106 ».

Kalika avance quatre facteurs de l'efficacité organisationnelle :

§ Le respect de la structure formelle : le non respect de la structure annoncée par la

direction, peut traduire un dysfonctionnement au sein de l'organisation.

§ Les relations entre les services : la recherche de la minimisation des conflits reflète un

besoin de coordination nécessaire à l'efficacité.

§ La qualité de la circulation de l'information : l'organisation doit développer des systèmes d'information permettant l'obtention d'informations fiables et exhaustives, indispensables

au bon fonctionnement de l'organisation.

§ La flexibilité de la structure : l'aptitude de celle ci à changer est un facteur déterminant

d'adaptation aux contraintes de l'environnement.

I.2.7 La performance technologique

La performance technologique peut être définie comme l'utilisation efficace des ressources

de l'entreprise, le degré d'innovation dans le système de gestion, le processus de production ainsi que les biens et services produits par l'entreprise.

Elle peut être mesurée par un certain nombre de critères :

§ Veille technologique et bilans périodiques des innovations introduites dans les projets, les

stages d'information et de formation sur les innovations

§ Bilans d'activité des équipes traitant les innovations et la mise à disposition de « briques

de logiciels » produits pour les autres

§ Ajustements périodiques de l'organisation, des procédures en fonction du développement

des projets et de l'entreprise

§ Utilisation des modules e-learning et des résultats des tests d'acquisition de compétences.

106 Michel KALIKA, « Structures d'entreprises, Réalités, déterminants et performances », Editions Economica, Paris, 1988, p.340.

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I.2.8 La performance commerciale

La performance commerciale peut être définie comme la capacité de l'entreprise à satisfaire sa clientèle en offrant des produits et des services de qualité répondant aux attentes des consommateurs.

Les entreprises visant la performance commerciale doivent se soucier des besoins de leurs clients, prendre en compte les stratégies de leurs concurrents afin de conserver, voire de développer leurs parts de marché. Plusieurs indicateurs permettent de mesurer la performance commerciale , parmi les quels on cite :

§ La part de marche ;

§ La fidélisation de la clientèle ;

§ L'attrait de nouveaux clients ;

§ La satisfaction des clients ;

§ La rentabilité par segment, par client, par produit, par marché...

I.2.9 La performance Sociètale

La performance Sociètale d'une entreprise peut être définie co mme un ajustement entre les pressions sociètales et les réponses apportées par l'entreprise. Ces pressions sociales concernent :

§ La protection et l'épanouissement du facteur humain au travail ;

§ La préservation de l'environnement et des ressources naturelles ;

§ La défense et promotion des intérêts du consommateur ;

§ Le respect de l'éthique des affaires ;

§ La protection des valeurs et des intérêts particuliers (minorités, groupes ethniques et religieux).

La performance sociètale nous renvoie au concept de l'entreprise citoyenne : l'obligation

de répondre de ses actions, d'en justifier et d'en supporter les conséquences. Ainsi, une

entreprise qui assume ses responsabilités sociales, est celle qui :

- reconnaît, d'une part, les besoins et les priorités des intervenants de la société ;

- évalue les conséquences de ses actions sur le plan social afin d'améliorer le bien-être de la population en général tout en protégeant les intérêts de son organisation et de ses actionnaires107.

107 Samuel MERCIER, « une typologie de la formalisation de l'éthique en entreprise : l'analyse de contenu de 50

documents » Papier de recherche, FARGO/LATEC, Université de Bourgogne, 1998, p.7.

121

La performance sociètale se traduit par un certain nombre de critères :

§ Une bonne image de marque ;

§ Un accroissement de la part de marché

§ Une Crédibilité et une confiance accordées à l'organisation ;

§ La reconnaissance du mérite108.

Certains auteurs insistent sur la nécessité d'introduire la notion de performance sociètale109

à coté de la performance économique et financière. En effet, la responsabilité sociale de l'entreprise oscille entre deux extrêmes : l'un réduit la performance de l'entreprise à l'obtention d'un profit maximal pour ses actionnaires, et l'autre étend la responsabilité de la firme à tous les acteurs ayant un intérêt dans l'entreprise. C'est pourquoi la notion de performance sociètale s'associe avec les valeurs de solidarité de justice sociale, d'équité..., dans le cadre d'un concept d'efficacité pluriel et multidimensionnel.

I.2.10 La performance stratégique

Pour assurer sa pérennité, une organisation doit se démarquer de ses concurrents et doit, pour ce faire, se fixer des objectifs stratégiques appropriés, tels que l'amélioration de la qualité de ses produits, l'adoption d'un marketing original ou l'adoption d'une technologie de fabrication plus performante. Pour la haute direction, le souci majeur à cette étape est de communiquer ses objectifs stratégiques au personnel et d'assurer leur transformation en objectifs opérationnels afin d'atteindre la performance à long terme ou performance

stratégique110.

La performance stratégique peut être aussi définie comme le maintien d'une distance avec

les concurrents, entretenue par une forte motivation (système d'incitation et de récompense)

de tous les membres de l'organisation et une focalisation sur le développement durable111.

La performance à long terme est associée à :

§ La capacité à remettre en cause les avantages stratégiques acquis ;

108 MACHESNAY, « Economie d'entreprise », Eyrolles, 1991, p.96.

109 Daniel BACHET, « Quelle performance pour les entreprises et pour l'emploi ? », Revue Economie et

Politique, Novembre - Décembre 1998, pp.46-47.

110 Jacques BARRETTE et Jocelyn BERARD « Gestion de la performance : lier la stratégie aux opérations », Revue Internationale de Gestion, volume 24, numéro 4, hiver 2000, p.15.

111 G. HAMEL et C.K. PRAHALD, cité par MARMUSE dans « La performance », Encyclopédie de gestion,

1997.

122

§ La définition d'un système de volontés visant le long terme ;

§ La capacité de l'entreprise à développer un avantage compétitif durable ;

§ La capacité de l'entreprise à trouver des sources de valeur créatrices de marge ;

§ L'excellence à tous les niveaux de l'entreprise.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry