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Le mercenariat en Afrique au sud du Sahara : approche endoscopique et perspectives

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par Ylliass Destin Lawani
Université d'Abomey Calavi - Diplôme du Cycle I de l'ENA en Diplomatie et Relations Internationales 2004
  

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B -Cas des Etats Unis

Après la période exceptionnelle de la guerre froide49(*) qui voit une présidentialisation inédite du régime politique américain, l'Oncle Sam tend à revenir à des préoccupations de " domestic policy " et à un système plus équilibré dans lequel le Congrès retrouve ses pouvoirs constitutionnels et l'opinion publique américaine fait pression pour recentrer les objectifs politiques du pays. Dans cette nouvelle configuration des forces internes, les Etats-Unis se montrent d'autant plus réticents à intervenir militairement que les sondages et le Congrès s'y opposent fortement.

Le recours à des compagnies privées est alors un moyen commode de contourner les autorisations budgétaires du Congrès et d'éviter les réactions défavorables de l'opinion face aux pertes américaines. De plus, les activités de firmes américaines d'assistance militaire permettent des actions moins officielles dans la plus pure tradition des " black operations " du temps de la guerre froide.  

Dans tous les cas de figure, l'aval du Département d'Etat américain est nécessaire et se matérialise par le biais d'une licence du State Department Office of Defense Trade Controls qui autorise ou pas, l'exportation de main d'oeuvre sécuritaire ou l'octroi d'une assistance militaire par un opérateur privé, pour le compte des Etats-Unis. Cette procédure s'apparente à celle utilisée pour les ventes de matériels de guerre (Foreign Military Sales), suivant en cela l'opinion générale des responsables du Pentagone qui insistent sur la légitimité de cette comparaison et donc sur la nécessité de l'identité formelle entre les dispositions de contrôle : négociations d'accords d'Etat à Etat, autorisations progressives à la conclusion du contrat et durant son déroulement, etc.  

  Des experts estiment qu'en 2004 le Pentagone aura dépensé $30 milliards US, ce qui représente environ 8% du budget de la défense, en contrat avec des compagnies militaires privées50(*). Il existe donc une relation d'extrême proximité entre le Pentagone et les compagnies militaires privées, puisque ces dernières sont généralement dirigées par d'anciens hauts gradés du département de la défense. Ce lien étroit rend parfois difficile la distinction entre les forces régulières et civiles oeuvrant pour des compagnies privées.

Des soupçons ont même pesé sur une ONG américaine comptant pourtant dans son conseil d'administration Henry Kissinger : l'International Rescue Committee. Des journalistes belges ont mis en cause son rôle dans le soutien logistique accordé à Laurent-Désiré Kabila et notamment dans l'installation de batteries antiaériennes autour de la ville de Bukavu après le bombardement de la ville. Ces allégations ont été démenties par la suite.

Quant au MPRI, elle a la particularité de ne pouvoir travailler qu'avec l'accord de la Maison Blanche : autrement dit, elle n'a jamais été qu'un prestataire de services de l'exécutif américain. On relève notamment qu'elle succéda à EO en Angola au lendemain de la visite du Président Clinton à Luanda, et sous la pression de l'administration démocrate.

Paragraphe 2 : Des risques politiques pour les Etats africains bénéficiaires

* 49 . Les Etats-Unis ont dès leurs origines été très réticents à s'impliquer dans la gestion des affaires internationales. Repliés sur leur modèle de société, les Américains ont souvent prôné la retenue et l'isolationnisme face à leurs dirigeants, trop enclins à exporter l'american way of life. La doctrine Monroe, charnière entre la fin du XIXème siècle et le XXème siècle, en est le parfait exemple, la formule " l'Amérique aux Américains " résume cet état d'esprit. Intervenant uniquement quand leurs intérêts sont menacés, notamment en Europe pendant les deux guerres mondiales, Washington craint depuis toujours les " foreign entanglements " qui entraveraient sa liberté d'action

* 50 http://etudiants.fsa.ulaval/projet/gie-64375/mercenaires/accueil.htm

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