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Mondialisation, pauvreté et inégalité: Commerce International

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par LIUYINDULADIO Eric et LUSENGE NDUNGO Patrick
Université de Kinshasa - Licence en Science Economique et de Gestion 2006
  

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I.2.2 Définition du seuil de pauvreté

Le seuil de pauvreté est un ligne de démarcation a partir de laquelle un individu peut être considéré comme pauvre ou non pauvre.

La définition d'un seuil de pauvreté se fait selon trois approches :

· L'approche nutritionnelle : le seuil de pauvreté est établi par l'apport minimal

en calories pour assurer la survie a terme. L'OMS fixe un seuil absolu sur la consommation journalière d'énergie nutritive a 2.133 calories et selon les normes FAO, a 2.400 calories pour la pauvreté et a 1.800 calories pour l'extrême pauvreté ;

· Une deuxième approche élargit le concept de pauvreté a l'ensemble des besoins qui doivent être satisfaits pour mener une digne en société. La

23Daniel Verger et al, Op.Cit , p.9

banque mondiale a fixé le seuil de pauvreté absolue a une consommation journalière de biens et services aux Etats-Unis en 1985 d'un volume de 1$ ;

· Une dernière approche postule que le seuil de pauvreté peut être mesuré par

la part des déciles inférieurs dans la distribution des revenus et qu'il doit refléter une certaine stratification sociale.

I.2.3 Définition de la ligne de pauvreté

La ligne de pauvreté pour un espace déterminé a une époque donnée est le niveau minimum de revenu ou de consommation de biens et services d'une personne qui assure l' atteinte du seuil de pauvreté absolue tout en respectant ses habitudes de consommation.

Il s'agit d'un revenu ou d'une consommation de biens et services qui correspond a un seuil donné de pauvreté relative.

I.2.4 Les indicateurs synthétiques de la pauvreté

I.2.4.1 Définition

Un indicateur de pauvreté peut être défini comme une variable « proxy » mesurable

et aussi près que possible d'une dimension particulière spécifiée dans l'espace de pauvreté.24

Un indicateur de pauvreté ne doit pas être confondu avec une mesure de pauvreté ni avec un indice de pauvreté.

Ainsi, un indicateur est un nombre synthétique qui renseigne sur l'état de

manifestation ou de manque de capacités. Il n'a guère de contenu éthique ou de considération normative.

Par contre, un indice de pauvreté est un nombre, qui par sa formule de calcul a un contenu et un jugement éthique et / ou de justice social sur la manifestation ou le manque de capacités d'une vie humainement humaine.

I.2.4.2 Propriétés d'un bon indicateur de pauvreté

Depuis les travaux de Sen (1976) qui introduit les axiomes de monotonicité et de transfert, plusieurs autres axiomes ont été proposés et sont généralement acceptés par la littérature (voir entre autres Foster et al., 1984; Donaldson et Weymark, 1986; Foster et Shorrocks, 1991; Bourguignon et Fields, 1997).

Les différents axiomes sont les suivants25 :

Axiome 1 La concentration : L'indice de pauvreté demeure inchangé lorsqu'un at- tribut j augmente pour un individu i, les autres attributs de la matrice étant con- stants, si initialement la situation était caractérisée par

24 Louis-Marie Asselin et Anyck Dauphin, Op.Cit. , p.27

25 Yélé Maweki B., Tests de comparaisons de la pauvreté

multidimensionnelle basés sur le ratio de vraisemblance empirique, Séminaire de thèse, Département d'Économique, Université Laval, mai 2006, pp.10-14

Le premier axiome dit que lorsqu'un individu est bien loti au niveau d'un attribut, lui

en augmenter n'influe pas sur l'intensité de la pauvreté même s'il est pauvre dans d'autres attributs.

Axiome 2 La monotonicité : Pour , une augmentation de n'accroît pas

l'indice de pauvreté si les autres attributs restent inchangés.

L'axiome 2 nous dit que l'amélioration des conditions des pauvres n'augmente pas

la mesure de la pauvreté. Au contraire, elle peut la réduire.

Axiome 3 Le principe de population : Si la matrice des attributs X est repliquée

plusieurs fois alors l'indice de pauvreté ne change pas et l'on aura alors

, où est la matrice repliquée fois.

L'axiome 3 permet par la réplication par exemple de réduire deux matrices de tailles différentes a la même taille, ce qui peut s'avérer utile pour les comparaisons ordinales de pauvreté entre régions et entre périodes.

Axiome 4 La symétrie ou l'anonymat : Pour tout , toute permutation des individus la matrice n'aura aucun impact sur l'indice de pauvreté, autrement dit

d'ordre N.

, où représente une quelconque matrice de permutation

L'axiome 4 requiert que les mesures de pauvreté ne dépendent pas des caractéristiques non pertinentes des individus.

Axiome 5 La continuité : Pour tout est continu sur M, ce qui sig-

nifie que l'indice de pauvreté ne doit pas être très sensible a une variation marginale

de la quantité d'un attribut.

L'axiome 5 s'assure que les imprécisions qui caractérisent les données sur le bien- être ne les affectent pas significativement.

Pour Tsui (2002), la mesure de la pauvreté multidimensionnelle est une valeur

réelle d'une fonction qui satisfait les cinq axiomes ci-dessus cités. Il existe d'autres axiomes permettant de spécifier une forme aux mesures de pauvreté.

Axiome 6 La décomposabilité par sous-groupe : Pour tout

et tels que alors où Ni est la taille associée a chaque sous-groupe avec

Cet axiome signifie que lorsque la population est partitionnée en plusieurs sous-

groupes k, alors la mesure de pauvreté globale est une moyenne pondérée des mesures de pauvreté pour chaque sous-groupe. Ceci permet notamment d'étudier la pauvreté selon différents sous-groupes (ethnique, géographique, etc.) et d'analyser

leur contribution a la pauvreté globale, ce qui peut offrir des perspectives intéres- santes pour le ciblage de la lutte contre la pauvreté. Si l'on ajoute cet axiome aux autres, Bourguignon et Chakravarty (2002) définissent l'indice de pauvreté multidi- mensionnelle suivant comme satisfaisant l'ensemble de ces axiomes:

Cette forme est conforme a la forme générale dérivée par la proposition 1 de

Tsui (2002) comme nécessaire et suffisante pour que l'indice de pauvreté multidi- mensionnelle P (X; z) satisfasse l'axiome 6:

H est une fonction continue et strictement croissante tandis que :

est continue et non croissante par rapport aux attributs.

Pour faciliter les comparaisons ordinales de pauvreté entre pays pouvant utiliser des unités de mesures différentes, l'axiome suivant est proposé:

Axiome 7 L'invariance aux variations d'échelle : Pour tout et tout

soit une matrice et , alors

Cette propriété signifie que la mesure de pauvreté est homogène de degré 0 par rapport a X et z. Il s'agit ainsi de ne pas faire dépendre l'indice des unités de mesure.

A ces propriétés s'ajoutent d'autres axiomes moins faciles a adapter au cadre multidimensionnel de la pauvreté (Bourguignon et Chakravarty, 2003).

Axiome 8 Le principe de transfert : Pour tout et lorsque Y

est dérivé de X par une redistribution des attributs au niveau des pauvres avec

B est une matrice de transformation (et non de permutation)

bistochastique appropriée, alors

Cet axiome s'appuie sur le principe de Pigou-Dalton qui, dans le cadre uni- dimensionnel habituel, suggère qu'une redistribution égalitaire de revenu entre les

pauvres qui n'engendre pas de reclassement entre ces derniers est de nature a diminuer la pauvreté.

Axiome 9 Non décroissance de la pauvreté suite à une augmentation de la corréla-

tion entre attributs : Pour tout si est obtenu a partir de

X par le transfert d'un attribut entre deux individus pauvres a la fois dans tous les attributs, ce qui accroît la corrélation entre attributs, alors si

les attributs sont substituables.

Cet axiome peut être illustré dans le cadre de deux attributs comme suit: en

supposant deux individus pauvres a la fois dans deux attributs 1 et 2, avec toutefois chacun d'eux qui est mieux loti que l'autre dans l'un des attributs. Si l'on transfère

un attribut de l'individu le plus loti vers le moins loti, on augmente la corrélation entre les attributs puisqu'ils se retrouvent, l'un, avec une combinaison d'attributs

relativement élevés et, l'autre, avec une combinaisons d'attributs relativement peu élevés.

Cependant, les attributs étant substituables dans le sens qu'ils sont de la

même nature, ce que gagne en termes de réduction de la pauvreté l'individu qui

voit son attribut augmenter n'est pas suffisante pour compenser l'augmentation de

la pauvreté du second individu. Il est alors raisonnable de s'attendre a une non décroissance de la pauvreté globale. C'est l'inverse dans le cas d'attributs complé- mentaires. En effet, puisque la pauvreté sera dépendante de l'attribut relativement

rare pour chaque individu, l'on pourrait alors, en transférant la partie non contributive

de l'attribut de l'individu 1 a l'individu 2, réduire la pauvreté au niveau du second individu sans affecter la situation du premier. C'est ce qu'exprime l'axiome suivant

qui n'est que la version du précédent, adaptée au cas d'attributs complémentaires:

Axiome 10 Non croissance de la pauvreté suite à un accroissement de la corréla-

tion entre attributs : Pour tout et si est obtenu a partir de

X par le transfert d'un attribut entre deux individus pauvres a la fois dans tous les attributs, ce qui accroît la corrélation entre attributs, alors si

les attributs sont complémentaires.

I.2.4.3 Quelques indices de pauvreté

Dans la littérature on utilise plusieurs indicateurs synthétiques pour analyser la pauvreté en dépassant la considération de la seule proportion des pauvres. La plupart de ces indicateurs sont ceux de la classe Foster Greer Thorbecke plus communément appelés FGT (1984). A partir d'une ligne de pauvreté (Z), plusieurs indices de la famille FGT peuvent être déclinés de la formule suivante26 :

yi est le revenu de l'individu ou du ménage i.

P0 est le taux de pauvreté qui correspond a

P1 représente la profondeur de la pauvreté (Poverty Gap), il prend en compte

l'éloignement des pauvres par rapport a la ligne de pauvreté ().

P2 () mesure la sévérité de la pauvreté, il est un indicateur de l'inégalité au sein des pauvres.

La plupart de ces indicateurs ont le défaut d'être très sensibles aux erreurs de mesure dans le bas de la distribution. La ligne de pauvreté, le taux d'incidence, de l'intensité et de la sévérité de la pauvreté sont des indicateurs de mesure et d'analyse dérivés de l'approche utilitariste.

IL existe aussi d'autres indicateurs issus de l'approche non utilitariste qui prennent

en compte certaines dimensions non saisies par les approches traditionnelles du revenu ou de la consommation, il s'agit des indices de développement humain suivants : IDH, ISDH et IPH.

Compte tenu des inconvénients des uns et des autres, nous allons utiliser les indicateurs de la famille FGT et de Sen.

26Daniel Verger et al, Op.Cit, p.48

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand