WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l'homme

( Télécharger le fichier original )
par Sydney Adoua
Université d'Orléans - Master 2 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B) Le principe de la légalité des délits et des peines

« Les peines encourues par une personne accusée d'activités terroristes doivent être prévues

par la loi pour une action ou une omission qui constituait déjà une infraction au moment où elle a été commise ; aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'infraction a été commise ne peut être infligée » (114).

Cette ligne directrice reprend les éléments contenus dans l'article 7 de la Convention européenne des droits de l'homme qui consacre le principe de la légalité des délits et des peines (115).

L'article 7 § 1 de la Convention consacre les règles « nullum crimen sine lege » et « nulla poena sine lege ».

Il s'agit de principes fondamentaux de droit pénal qui sont reconnus par de nombreux pays.

La prééminence de l'article 7 est soulignée par le fait que l'article 15 § 2 interdit de déroger à l'article 7.

Les principes fondamentaux auxquels l'article 7 § 1 fait allusion sont les suivants : la légalité des infractions, la non rétroactivité des infractions, la légalité des peines, la non rétroactivité des peines.

Ces principes s'inspirent de l'idée de sécurité juridique des citoyens, ce qui est punissable et

les sanctions qui y sont attachées doivent être prévisibles.

Le principe est clair, il n'y a pas d'infraction sans base juridique. Le principe contraint le juge

à ne jamais se fonder sur l'usage ou la coutume pour créer une incrimination.

Le citoyen doit être au courant des normes qui sont applicables, le droit doit être accessible et prévisible.

La sécurité juridique exige que le citoyen sache quel comportement fait l'objet d'une incrimination.

Cette exigence est mise en danger si l'incrimination n'est pas claire. Le principe de la légalité des délits et des peines comporte l'exigence d'une interprétation pas trop extensive des

infractions. Le principe de légalité des délits et des peines exclut l'interprétation par analogie.

114) Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, « Lignes directrices sur les droits de l'homme et la lutte contre le terrorisme/Textes

références », point X, p.23.

115) « Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui, au moment où elle a été commise, ne constituait pas une infraction d'après le droit national ou international. De même il n'est infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'infraction a été commise. » (article 7 § 1 de la Convention européenne des droits de l'homme)

La cour distingue trois principes faisant parties de l'article 7 : le principe «pas d'infraction, pas

de peine sans texte légal», le principe de la non rétroactivité pénale et l'interdiction d'interprétation par analogie.

La cour a eu l'occasion de rappeler le caractère fondamental du principe de la légalité des délits

et des peines lors de l'affaire « S.W et C.R c. Royaume-Uni du 22 novembre 1995 » (116).

La cour a ainsi rappelé que :

« La garantie que consacre l'article 7, élément essentiel de la prééminence du droit, occupe une place primordiale dans le système de protection de la Convention, comme l'atteste le fait que l'article 15 n'y autorise aucune dérogation en temps de guerre ou autre danger public.

Ainsi qu'il découle de son objet et de son but, on doit l'interpréter et l'appliquer de manière à assurer une protection effective contre les poursuites, les condamnations et sanctions arbitraires ».

L'article 7 § 1 pose également le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale au profit de la personne concernée. Son comportement doit constituer une infraction au moment où il a été commis.

Portalis avait souligné l'importance de ce principe bien avant la Convention européenne des droits de l'homme lorsqu'il avait dit :

« Le législateur ne doit point frapper sans avertir ; s'il en était autrement, la loi, contre son objet essentiel, ne se proposerait pas de rendre les hommes meilleurs, mais seulement de les rendre plus malheureux. » (117).

Le projet de loi antiterroriste britannique qui doit être présenté au Parlement britannique d'ici l'automne, s'il était adopté tel quel, porterait une sérieuse atteinte au principe de non rétroactivité

de la loi pénale.

En effet la loi prévoit de punir l'incitation à la haine religieuse et raciale de façon rétroactive. Au nom de la lutte antiterroriste on ne peut restreindre les droits intangibles.

En revanche il est possible, sous certaines conditions, de restreindre certains droits.

116) Affaire « S.W et C.R c. Royaume-Uni » du 22 novembre 1995, série A n° 335-B et 335-C, pp.41-42 et pp 68-69.

117) Larguier (J), Le droit pénal (collection Que sais-je ?), PUF, Paris, 15e édition, 2004, p.20

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery