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Instruments de politique agricole et libéralisation des échanges: Application à l'analyse économique du marché laitier européen

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par B. G. Jean-Jacques IRITIE
MPSE - Université Toulouse 1 - Master Research in Economics, mention environment, natural resources, agriculture 2005
  

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2.2. Le modèle ERS/Penn State WTO

Le modèle ERS/Penn State WTO a été développé par l'Economic Research Service (ERS) de l'USDA en collaboration avec l'Université Penn State; plusieurs études ont utilisé ce modèle pour examiner les effets des échanges internationaux sur le secteur agricole. En nous appuyant sur l'une d'entre elles, notamment celle de Langley et al (2003), nous présentons ici de manière succincte le modèle ERS/Penn State WTO et analysons les effets de la libéralisation des échanges sur le marché laitier européen.

2.2.1. La forme analytique du modèle

Le modèle appliqué ERS/Penn State WTO est un modèle en équilibre partiel, multi-produits et multi-régions de politique agricole et d'échanges internationaux de produits agricoles. C'est un modèle dynamique qui permet un ajustement des décalages temporels des productions agricoles, animales et des produits laitiers. Il est centré sur une représentation fine des instruments commerciaux utilisés dans l'agriculture. Il intègre 35 biens (incluant le lait primaire, le lait liquide, fromage, beurre, PLE, poudre grasse entier et autres produits laitiers), 15 régions du monde dont les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Corée du sud et le Reste du monde (ROW). Les biens sont considérés homogènes et les stocks sont considérés exogènes au modèle.

Le modèle est non spatial et ne prend en compte que les importations totales et les exportations totales de chaque bien dans chaque région. Les données du modèle proviennent de plusieurs sources 1. L'année de base pour les données sur le lait est 2001.

Dans le modèle, le lait primaire et le lait liquide sont considérés comme des biens non échangeables. En outre, le modèle incorpore explicitement les politiques domestiques et aux frontières mises en oeuvre dans chaque région. Pour l'UE, le modèle prend en compte les prix d'intervention, les tarifs douaniers, les quotas tarifaires, les paiements compensatoires, les quotas de productions, les subventions au consommateur et au producteur. Tous les produits laitiers sont échangeables.

§ Les équations des produits laitiers 2

Le modèle ERS/Penn State WTO est un modèle à forme réduite dans lequel le comportement des différents agents économiques est représenté par des élasticités et par d'autres paramètres. Les équations de comportement - la production, la consommation et autres variables - sont représentées par des fonctions à élasticité constante. Le choix des fonctions à élasticité constante à été motivé par certaines de leurs propriétés (interprétation facile, choix de l'élasticité appropriée, etc.).

Notons que la structure des équations de comportement est la même pour toutes les régions du modèle ; par contre, les paramètres des équations et les valeurs des variables dans ces équations varient d'une région à une autre. Les valeurs des paramètres proviennent de la

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1 Par exemple, les données sur les superficies, les productions, les consommations, les stocks et les échanges proviennent de la base de données de l'USDA et d'autres pays y compris la base de données de l'USDA PS&D (Production, Supply and Distribution) : site http://www.fas.usda.gov/psd/ ; les données sur les tarifs douaniers et les TRQs proviennent de l'AMAD (Agricultural Market Access Database) : site http://www.amad.org/

2 Les motivations théoriques et très techniques de ces équations sont présentées dans Alber & Blanford (2000) ; l'idée de base est que l'on suppose que le lait primaire contient des composantes (matière grasse, matière protéique, eau, etc.) en proportion fixe. De même, on suppose que chaque produit laitier est composé de ces mêmes composantes de lait en proportion fixe. Il serait donc judicieux de modéliser les équations des produits laitiers basées sur le prix de ces composantes ; mais, selon les auteurs, cette tâche s'avère difficile. Ils ont donc choisi de modéliser les équations de chaque produit laitier comme de fonction de son propre prix, des prix des autres produits laitiers et du prix du lait primaire.

littérature et d'autres modèles1. Cependant, ces paramètres ont été ajustés et des restrictions ont été imposées sur les élasticités pour respecter certaines conditions2 de la théorie économique. Les valeurs des élasticités d'offre sont pour l'UE calculées en dehors du modèle et sont présentées au tableau 4-2 de l'Annexe 4

§ L'équation d'offre des produits laitiers

La fabrication des six produits laitiers (le lait liquide, fromage, beurre, PLE, lait entier et autres produits laitiers) requiert l'utilisation du lait primaire. Ainsi, l'offre d'un produit laitier i à l'année t (PRDit) est modélisée comme étant proportionnelle à la quantité totale de lait primaire produit à l'année t (PROCt) ; le coefficient de proportionnalité est supposée endogène dépendant des prix du produit laitier i et des autres produits laitiers. Ce coefficient de proportionnalité, fonction à élasticité constante, est de la forme :

(2-1)

PPjt est le prix au producteur du produit laitier j ; óprdij sont les paramètres d'élasticité et ëprdd est un paramètre d'ajustement partiel tel que 0 = ëprdd = 1. Les termes constants ái sont tels que le modèle reproduit les productions des produits laitiers de l'année de base.

En fait, pour prendre en compte l'ajustement lent dans la production des produits laitiers, on ajoute dans le membre de droite la production précédente avec un coefficient d'ajustement partiel.

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1 les sources des paramètres : ESIM (European Simulation Model), Projections du modèle de base ERS, FAPSIM (Food and agricultural Policy Simulator), Modele AGLINK de l'OCDE, SWOPSIM (Statis World Policy Simulation), Policy Analysis System-Economic Research Service (POLYSYS-ERS).

2 les conditions d'homogénéité et de symétrie dans les équations de d'offre et de demande des produits laitiers et d'autres produits agricoles. L'homogénéité est satisfaite à travers les choix appropriés des élasticités tel que pour un ensemble d'élasticités óij (i = 1,...,n ; j = 1,...,n), ?j=1óij = 0 pour tout i . La condition de symétrie : pour chaque couple de demande (i, j), ?yi/?pj = ?yj/?pi

En réécrivant l'équation (2-1), on obtient l'équation d'offre de produits laitiers (2-2) :

(2-2)

§ L'équation de demande des produits laitiers

Contrairement à la production, le modèle de la demande ne contient pas des termes d'ajustement. Cela s'explique par le fait que la demande de produits laitiers réagit très rapidement en réponse à une variation des prix.

La demande pour un produit i à une date t (FOit) est spécifiée par l'équation ci-dessous :

(2-3)

FOit est une fonction à élasticité constante ; CPit est le prix au consommateur du produit laitier j; ófoij sont les paramètres d'élasticité. âi représentent les termes constants de sorte que le modèle reproduit les demandes de consommation de l'année de base.

§ Equation de production de lait primaire

La production de lait primaire à la date t (PROCt) est spécifiée par une fonction à élasticité constante. Elle dépend de la production de lait primaire précédente (PROCt-1) et du ratio d'un indice des prix des produits laitiers aux producteurs (DPIDXt) et du prix (CPt) du bien primaire au consommateur :

(2-4)

avec óproc un paramètre d'élasticité, ëproc est un paramètre d'ajustement partiel qui satisfait la condition 0 ? ëproc = 1. La constante ã permet au modèle de reproduire les données de l'année de base sur le lait primaire.

L'indice des prix aux producteurs pour les produits laitiers est donné par :

(2-5)

PPjt est le prix au producteur pour le produit laitier j à la date t, PRDjbase est la production du produit laitier j à l'année de base et PROCbase est la quantité de lait primaire produite pendant l'année de base.

En substituant (2-5) dans (2-4), nous obtenons :

(2-6)

2.2.2. Les scénarios de libéralisation

Deux scénarios sont analysés ; l'objectif de ces scénarios est d'examiner l'effet de la libéralisation des échanges sur le marché international de lait. En outre, l'on peut aussi examiner les effets indirects de la libéralisation du marché laitier sur les autres produits agricoles tels que les graines alimentaires.

Scénario 1 : libéralisation des échanges de lait et de produits laitiers. Cela se fait à travers une ouverture plus grande des marchés intérieurs par la réduction des tarifs douaniers et l'élimination des TRQs, par la réduction des exportations subventionnées, la réduction des subventions au consommateur et au producteur.

Scénario 2 : libéralisation totale des marchés de tous les biens agricoles inclus dans le modèle.

2.2.3. Les résultats  et analyse des impacts de la libéralisation

Les résultats sont présentés dans le tableau 4-1 de l'Annexe 4. A court terme, les prix mondiaux de tous les produits laitiers augmentent quelque soit le scénario considéré. Cela est du à la baisse de la production de lait et des produits laitiers dans les pays qui subventionnent fortement leurs exportations (l'UE, les Etats-Unis, le Japon). En effet, les volumes exportés diminuent, la demande mondiale excède l'offre mondiale et les prix augmentent.

Le prix du beurre augmente très fortement après la libéralisation car ce produit bénéficie de fortes subventions (à la consommation et à l'exportation). Pour nous, la différence d'impacts observée entre les scénario 1 et 2 pourrait être un indicateur de l'existence d'une interaction entre les marchés laitiers et tous les autres marchés. Par exemple, les produits servant pour l'alimentation des vaches provient d'un autre marché agricole.

Notons qu'en moyenne le volume échangé des produits laitiers diminue. Cependant, à cause de la hausse des prix suite à la libéralisation, la valeur des échanges internationaux des produits laitiers augmente (37% et 29% pour le beurre respectivement sous le scénario 1 et le scénario 2 ; 38% et 33% pour le fromage respectivement sous le scénario 1 et le scénario 2).

Les effets à moyen terme donnent des prix mondiaux élevés pour les deux scénarios (cependant une légère baisse de 3 à 4% scénario 1 et de 4 à 6 % scénario 2 par rapport aux impacts à court terme). Il y a une réponse de l'offre car les producteurs vont augmenter la production de lait et des produits laitiers suite à la hausse des prix. En outre, la production de lait primaire augmente aussi à cause de l'élimination des quotas de production. Ainsi, à long terme, les prix du lait primaire et des produits laitiers baissent dans les pays fortement subventionnés comme l'UE.

Les pays qui subventionnent peu ou pas les exportations, tel que la Nouvelle-Zélande, voient leur production du lait primaire augmenter de 5 à 6%. Ils profitent ainsi de la hausse des prix mondiaux des produits laitiers. Ces pays sont bénéficiaires de la libéralisation quelque soit le scénario considéré. Ils exportent beaucoup plus leurs produits.

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