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Instruments de politique agricole et libéralisation des échanges: Application à l'analyse économique du marché laitier européen

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par B. G. Jean-Jacques IRITIE
MPSE - Université Toulouse 1 - Master Research in Economics, mention environment, natural resources, agriculture 2005
  

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2.3. Le modèle AGLINK de l'OCDE

Nous nous appuierons sur l'étude de Shaw et Love (2001) pour présenter brièvement le modèle AGLINK de l'OCDE et analyser les effets de la libéralisation des échanges. Cette étude analyse les effets de la réduction des barrières commerciales et des subventions aux exportations sur le marché laitier mondial.

2.3.1. La structure du modèle

Le modèle AGLINK est un modèle structurel dynamique de l'offre et de la demande des produits agricoles sur les marchés mondiaux. Il a été mis au point par le secrétariat de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) en étroite coopération avec les pays membres. Il représente l'offre, la demande et les prix annuels des principales denrées agricoles produites, consommées et échangées dans les pays membres. La conception globale du modèle accorde une importance particulière à l'impact possible des politiques agricoles sur les marchés agricoles à moyen terme. Elaboré sur la base de littérature économique agricole, de modèles existants dans les pays membres et d'échanges bilatéraux, le modèle reflète les vues des pays membres participants.

AGLINK est un modèle en équilibre partiel qui estime l'offre, la demande et les prix des produits agricoles (dont le lait et les produits laitiers) sur les principaux marchés de l'OCDE et de certains pays non membres. Les secteurs non agricoles ne sont pas modélisés et sont traités de manière exogène au modèle. Le modère considère treize (13) pays/régions (Australie, Canada, Corée, Etats-Unis, Hongrie, japon, Nouvelle-Zélande, UE, Argentine, Chine et le Reste du monde).

Dans le modèle AGLINK, les relations fonctionnelles qui lient l'offre et la demande aux prix sont généralement linéaires dans les logarithmes des variables. Les coefficients de l'équation sont des élasticités partielles, dont la plupart proviennent de modèles actuellement utilisés dans les Etats membres. Certaines élasticités sont le résultat d'une analyse économétrique établie par le Secrétariat ou des consultants.

Dans cette étude, AGLINK est utilisé pour mesurer l'impact des changements des politiques internationales dans l'industrie laitière mondiale. Le modèle reproduit les principales caractéristiques des industries et des échanges mondiaux  des produits laitiers. Les politiques de soutien domestique et les politiques commerciales sont inclues dans le modèle. Le modèle inclut le système d'intervention de l'UE au niveau des stocks de beurre et de la PLE aussi bien que le système de soutien des prix du fromage, du beurre et de la PLE des USA.

2.3.2. Les scénarios de libéralisation

Deux scénarios sont simulés par le modèle pour estimer les effets de la libéralisation des échanges mondiaux des produits laitiers. Les résultats de ces deux scénarios sont ensuite comparés aux données de l'année de base 1999. Dans ces scénarios, l'on suppose que les politiques domestiques sont maintenues fixes à leurs niveaux de 1999.

- scénario 1 : Augmentation de l'accès au marché : il simule l'impact d'une augmentation multilatérale de l'accès aux marchés laitiers mondiaux. Cela se fait en doublant multilatéralement tous les TRQs et en diminuant de moitié les tarifs douaniers (in-quota et over-quota) de leur valeur de 1999 pour le fromage, le beurre et les poudres de lait.

- scénario 2 : Réduction des exportations subventionnées : il simule les impacts de la réduction du volume des exportations subventionnées de l'UE et des USA. Pour ce faire, on diminue de moitié le volume maximal des produits laitiers subventionnés (suite aux accords AAUR pour l'année 1998-99).

Dans les deux scénarios, le modèle détermine simultanément les importations, le volume des exportations subventionnées et les stocks détenus par le gouvernement et les privés. Les résultats sont analysés après un (1) an et après trois (3) ans.

2.3.3. Les résultats et analyses des impacts de la libéralisation

§ Augmentation de l'accès au marché : résultas et analyses

L'augmentation de l'accès au marché engendre, après une année, l'augmentation des prix mondiaux du fromage, du beurre et des poudres de lait de 16 à 29% par rapport à la base. Nous pouvons expliquer cela par le fait que une année après la libéralisation, l'offre de lait varie très peu parce que l'expansion des troupeaux est limitée par les contraintes biologiques ; l'offre de lait est donc inélastique à court terme. Cependant, les prix mondiaux des produits laitiers augmentent à cause de l'accroissement de la demande de ces produits laitiers. Cet accroissement de la demande est plus important que le volume échangé. La valeur des échanges augmente (fromage (39%), de beurre (37%), de PLE (25%) et de la poudre de lait entier (14%) mondiales). (Voir tableau 5-1 Annexe 5)

Cependant, trois années après les prix sont toujours élevés mais avec 12 à 19% d'augmentation. En effet, les producteurs réagissent à l'augmentation à leurs profits (dû à la hausse initiale des prix) par l'accroissement de la production de lait  (c'est la réponse de l'offre); ce qui va modérer la hausse initiale des prix et augmenter ainsi la consommation. Cela a aussi pour effet d'encourager l'expansion des échanges commerciaux. La valeur des échanges des produits diminue comparée à la valeur précédente.

L'on comprend mieux ces résultats en examinant les résultats pour l'UE (fortement protégée par les TRQs et tarifs douaniers). Sur le marché laitier européen, l'accroissement des TRQs signifie que les consommateurs peuvent avoir accès à des grandes quantités importées ; donc, la réduction des tarifs douaniers signifie que ces importations sont à un prix moins élevé qu'auparavant. C'est ainsi que, par exemple, les importations de fromage de l'UE augmentent de 67%, la consommation de fromage produit à l'intérieur baisse de 1%. En effet, les marchés européens des produits laitiers sont fortement protégés ; une augmentation de l'accès à ces marchés est très bénéfique aux consommateurs (à l'absence de variation de revenu, de goût ou des prix des produits substituts aux produits laitiers).

En outre, l'effet de l'augmentation de l'accès au marché sur les producteurs de l'UE est la baisse du prix moyen de lait à la ferme de 1,5% la première année. Notons que l'augmentation des importations dans les pays dont les marchés laitiers sont fortement protégés est relativement petite par rapport à la taille totale de ces marchés ; par conséquent, la baisse des prix des produits laitiers sur les marchés domestiques est très petite comparée à la hausse des prix correspondant sur le marché mondial.

Tous les pays exportateurs (marchés fortement protégés ou non) de produits laitiers font face à une demande d'exportation plus élevée. Les exportateurs de l'EU bénéficient de l'accroissement en volume et en valeur des échanges des produits laitiers. Dans les pays exportateurs dont les marchés sont faiblement protégés ou non protégés, tel que la Nouvelle-Zélande, les prix domestiques élevés réduisent la consommation ; la production est exportée sur le marché mondial.

§ Réduction des exportations subventionnées : résultats et analyse

La baisse des volumes d'exportations subventionnés de l'EU et des Etats-Unis entraîne la réduction des quantités exportées de ces deux régions sur le marché mondial. Ce qui a pour effet la réduction de l'offre mondiale des produits laitiers (de 6% pour le fromage, 11% pour le beurre, 8% pour la PLE et 14% pour la poudre grasse) ; la conséquence est l'augmentation des prix (poudre grasse (32%), PLE (27%), fromage (16%), beurre (14%) et la réduction de la consommation sur la plupart des marchés. Comme précédemment, à long terme, les producteurs vont accroître leur production qui aura pour effet de réduire l'accroissement initial de prix. (Voir tableau 5-2 Annexe 5)

Bien que les exportations subventionnées baissent, l'UE et les USA bénéficient des prix mondiaux élevés sur leurs exportations non subventionnés. Au niveau du producteur, les prix de lait à la ferme de lait baissent de 6% dans l'Union européenne. Comme dans la simulation précédente, quand les prix mondiaux de produits laitiers augmentent la consommation baisse sur la plupart des marchés. Avec des prix mondiaux élevés, les importations des pays importateurs baissent tandis que les exportations des pays exportateurs augmentent.

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