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Prise en charge de l'état confusionnel aigu (delirium) à l'hôpital général: recommandations pour la pratique clinique

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par Laurent Michaud
Université de Lausanne (Suisse) - Thèse de doctorat 2005
  

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4 ETAT CONFUSIONNEL AIGU : NOTIONS THEORIQUES

4.1 EPIDEMIOLOGIE

L'épidémiologie de l'ECA est un sujet complexe dont les enjeux ont bien été mis en perspective par plusieurs revues, qu'il nous a paru utile de résumer ici même si elles n'ont pas employé de recherche systématique de littérature et n'ont pas évalué la qualité des études de manière formelle (52-54).

Premièrement, les changements des critères diagnostiques au cours du temps, en particulier des versions successives du DSM et de la CIM, de même que la variation dans les instruments utilisés pour dépister, diagnostiquer et coter la sévérité de l'ECA diminuent la valeur des comparaisons entre les différentes études. L'usage alternatif d'entretiens psychiatriques libres, semi standardisés ou standardisés contribue également à cette limitation. Par ailleurs, les populations étudiées proviennent de différents services hospitaliers ou ambulatoires et diffèrent fortement en termes d'âge et de morbidité. Ces différences sont souvent mal documentées. Finalement, pour étudier la prévalence et l'incidence de l'ECA, des études longitudinales avec des mesures répétées sont indispensables en raison de la fluctuation des symptômes. Cela présuppose une infrastructure lourde qui n'est souvent pas disponible.

Les conclusions de ces revues sont les suivantes. L'ECA est un syndrome fréquent chez les patients âgés hospitalisés. Des différences importantes sont cependant notées entre les différentes études, en raison des limitations évoquées plus haut. A l'avenir, l'utilisation plus fréquente de critères diagnostiques fixes et de méthodes standardisées pour détecter et diagnostiquer l'ECA devrait permettre d'obtenir une meilleure homogénéité dans les chiffres de prévalence et d'incidence. Le cours et la phénoménologie de l'ECA sont moins bien connus, en particulier en raison de l'absence jusqu'à récemment d'instrument valide et fiable pour les documenter de manière systématique et sur une base quotidienne. Les conséquences de l'ECA ont finalement été largement étudiées et un faisceau d'études convergentes montre des taux de mortalité plus importants, une durée de séjour allongée et un taux d'institutionnalisation plus élevé chez les patients atteints d'ECA. Dans ces différents travaux cependant, les facteurs confondants n'ont généralement pas été contrôlés de manière adéquate. L'ECA peut donc être considéré avec certitude comme un marqueur de mauvais pronostic mais pas forcément comme un facteur prédictif indépendant de mauvais pronostic.

4.1.1 Prévalence de l'ECA à l'hôpital général

L'ECA est une pathologie fréquente en milieu hospitalier aigu. Dans des études récentes, la prévalence à l'admission varie de 11 à 33%, et l'incidence durant le séjour de 3 à 42% (55-60). Les résultats d'une revue de 1999 (52) suggèrent que l'ECA touche 10 à 15% des patients des services de médecine ou de chirurgie générale à un moment ou un autre de leur hospitalisation, ce pourcentage s'élevant en fonction de l'âge des patients étudiés. De leur côté, les RPC de l'American Psychiatric Association (18) mentionnent une prévalence de 10 à 30 % chez le patient hospitalisé et de 10 à 40% chez la personne âgée hospitalisée. L'évolution des chiffres de prévalence et d'incidence dans le temps est difficilement évaluable en raison des différences méthodologiques mentionnées plus haut. Cependant, le vieillissement démographique et la poly-morbidité croissante des patients hospitalisés en milieu somatique qui en découle permettent de supposer que les praticiens seront confrontés de plus en plus souvent à l'ECA.

Diverses études se sont intéressées spécifiquement à la prévalence de l'ECA dans certains services. Aux soins intensifs, une revue de 2001 (61) mentionne des prévalences allant de 7 à 72% selon les études. Il faut relever cependant qu'il existe pour les soins intensifs un manque de données valables en raison du grand nombre d'études ne prenant pas en compte les patients intubés et donc incapables de communiquer. A l'hôpital psychiatrique, une étude récente (62) a montré une faible incidence de l'ECA à l'admission et par la suite lors du séjour. Dans les EMS par contre, on note 15% de prévalence chez les nouvellement admis (63) et entre 40 et 60% pendant le séjour (64;65). Chez les patients oncologiques ou HIV positifs, la prévalence de l'ECA varie entre 8% et 85% en fonction de l'âge et de la co-morbidité (66;67). Dans les services de soins palliatifs, la probabilité de développer un ECA varie selon les études

entre 34% et 88% (66;68-71), des évaluations fréquentes étant clairement associées à une prévalence plus haute (72).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo