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Prise en charge de l'état confusionnel aigu (delirium) à l'hôpital général: recommandations pour la pratique clinique

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par Laurent Michaud
Université de Lausanne (Suisse) - Thèse de doctorat 2005
  

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1.4 ETUDES

Depuis la parution de ces revues systématiques, plusieurs études ont paru, qui méritent d'être mentionnées ici. Comme les revues et les RPC, elles s'intéressent à un mode de prise en charge globale de l'ECA, raison pour laquelle nous les incluons dans ce chapitre introductif.

1.4.1 Médecine

L'étude de Inouye de 1999 (60) est prise en compte dans la revue systématique Cochrane. Rappelons qu'il s'agit d'un essai clinique non randomisé avec appariement des 426 patients du groupe intervention aux 426 patients du groupe contrôle. Les patients cible ont plus de 70 ans et ont un risque modéré à sévère d'ECA selon une échelle de prédiction développée également par Inouye (105;149;150). Dans le groupe intervention, des protocoles de prise en charge de six facteurs de risque sont appliqués aux patients < porteurs >> de ces facteurs. Ces derniers se répartissent en quatre facteurs prédisposants (le déficit cognitif, les troubles visuels, les troubles de l'ouie et la déshydratation) et deux facteurs précipitants (les troubles du sommeil et l'immobilité), même si cette classification est discutable. L'étude montre une réduction dans l'incidence (9.9 % vs 15% dans le groupe contrôle) et la durée des ECA (nombre totaux de jours d'ECA 105 vs 161 dans le groupe contrôle.) Dans la mesure où le protocole d'intervention continue à être appliqué après le développement de l'ECA, cette étude teste aussi son efficacité thérapeutique. Du point de vue de la sévérité (mesurée par un score cotant de 0 à 2 les symptômes cardinaux de l'ECA selon le DSM) cependant, le travail ne montre pas de différence significative entre le groupe intervention et le groupe contrôle, ce qui amène les auteurs à conclure que la stratégie de prise en charge la plus efficace est probablement la prévention primaire.

Le même groupe s'est intéressé au pronostic à six mois des patients intégrés dans cette étude (253), sans pouvoir montrer de différence en termes de status cognitif (MMSE), activités de tous les jours (ADL Activities of Daily Living), dépression (GDS Geriatric Depression Scale), ECA, visites à domicile, réhospitalisation, institutionnalisation. La seule différence est observée pour la proportion de patients atteints d'incontinence. Les auteurs concluent que l'intervention n'a pas permis d'améliorer le pronostic à six mois.

En 2002, le groupe canadien de Cole a reconduit une étude déjà menée en 1994 (76;251). Il s'agit d'un essai clinique randomisé portant sur 114 et 113 patients (contrôles/intervention) dans un service de médecine interne. L'intervention se caractérise par un suivi des patients par un gériatre ou un psychiatre de l'âgé et par la présence d'une infirmière de liaison chargée de mettre en oeuvre un protocole de prise en charge de l'ECA regroupant des interventions environnementales et communicationnelles (basées sur les RPC de l'APA.) A noter que les patients des deux groupes sont soignés dans le même service ce qui implique un risque de contamination. Les différents outcomes sont évalués de manière indépendante par un chercheur ignorant l'appartenance du patient à tel ou tel groupe : sévérité de l'ECA (Delirium Index), status fonctionnel (Barthel Index), longueur du séjour, taux de retour à domicile, survie. Cet essai clinique ne montre aucune différence significative dans ses résultats. Tine tendance non significative est observée pour une diminution du temps de séjour dans le groupe intervention. Parmi les explications avancées par les auteurs pour expliquer ce manque d'effet, on peut mentionner l'effet de la contamination évoquée plus haut (dont témoignent les hauts taux d'ECA dans le groupe contrôle par rapport aux données de la littérature), le fait que le protocole de traitement géré par l'infirmière de liaison a été peu suivi et celui de standards de soins déjà très hauts dans l'hôpital où a été mené l'essai. Dans leur conclusion, les auteurs rejoignent Inouye en insistant sur l'importance de la prévention dans la prise en charge de l'ECA.

Tin travail paru avant la dernière revue systématique mais n'ayant pas été considéré nous paraît important également (250). Il s'agit d'une étude d'intervention prospective. Après le développement de RPC (< practice guidelines >>) sur l'ECA par un panel multidisciplinaire, deux essais cliniques non randomisés sont conduits avec un service de médecine interne constituant le groupe contrôle et deux autres services comparables mais séparés géographiquement constituant deux groupes intervention différents. Dans le premier groupe, les RPC et des articles sur l'ECA sont distribués aux équipes soignantes et une séance d'information est organisée dans le groupe d'intervention tandis que la prise en charge habituelle a cours dans le groupe contrôle. Dans le second, le groupe intervention bénéficie de l'implantation d'une équipe

médico-infirmière spécialisée dans l'ECA, conseillant les médecins et le corps infirmiers sur l'utilisation des RPC et la prise en charge des patients atteints d'ECA et d'une << Delirium hot-line >> disponible 24h/24 pour répondre aux questions des équipes. Dans le groupe contrôle, c'est la prise en charge habituelle qui a cours. Les outcomes suivants sont examinés de manière rétrospective : documentation de l'ECA dans les dossiers, utilisation de neuroleptiques, utilisation de la contention physique, mise à contribution des consultants en neurologie ou psychiatrie, situation de vie au moment de la sortie (domicile vs institution), survie, longueur du séjour pondérée par le diagnostic principal.

Dans le premeir groupe, aucune différence significative n'est observée. Dans le second groupe, l'implantation active des RPC et l'implication d'une équipe spécialisée permet une amélioration significative de la documentation de l'ECA, un moins grand nombre de consultations spécialisées et une durée de séjour plus courte (de 9.1 à 7.4 jours par patient en moyenne). Tine analyse des coûts est également effectuée pour le second groupe, qui montre une économie de 57 $ par patient (en considérant uniquement la différence entre le coût salarial de l'intervention et le coût du nombre de jours d'hospitalisation << économisés >>).

Tine étude similaire (47) a été menée plus récemment pour tester l'implantation des RPC de la British geriatrics society (20). Il s'agit d'une étude pré versus post intervention qui compare les soins usuels avec trois niveaux d'implantation différents des RPC :

1. Information sur les RPC (Feedback of baseline data), portant sur 110 patients avant et 37 patients après intervention.

2. Information sur les RPC et diffusion aux corps médicaux et infirmiers, portant sur 110 patients avant et 37 patients après intervention.

3. Information sur les RPC, diffusion aux corps médicaux et infirmiers et séances de formations pour les médecins et les infirmier(e)s, portant sur 101 patients avant et 88 patients après intervention.

Les outcomes examinés sont comparables à ceux de l'étude précédente, la documentation dans le dossier médical étant étudiée plus en détail (documentation des troubles sensoriels en particulier). Les analyses se font sur dossier de manière rétrospective. Aucune différence n'est observée entre avant et après l'intervention pour les deux premiers groupes. Dans le troisième groupe, la documentation des troubles auditifs est améliorée de manière significative et une tendance vers une meilleure documentation du status cognitif et une diminution du temps de séjour est observée (P value de 0.07 dans les deux cas.)

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand