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Le transport dans la stratégie de production des grandes entreprises

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par Namory DIOMANDE
Ecole Supérieure des Travaux Publics de l'Institut National Polytechnique Félix Houphouet-Boigny - Diplôme d'Ingénieur des Travaux Publics 2007
  

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I.4. Logistique

l I.4.1. Approche définitionnelle

La logistique est une activité de services qui a pour objet de gérer les flux de matières en mettant à disposition et en gérant des ressources correspondant aux besoins, aux conditions économiques et pour une qualité de service déterminée, dans des conditions de sécurité et de sûreté satisfaisantes.

La logistique est gérée par les logisticiens. Par extension, un logisticien peut être une personne morale, le prestataire en logistique.

Par ailleurs, la logistique est l'ensemble des opérations matérielles et immatérielles visant à assurer des conditions optimales à la circulation des marchandises, interne à l'entreprise, ou lors des opérations de distribution physique entre les fournisseurs et leurs clients. L'activité logistique concerne les produits livrés aux clients (produits finis ou intermédiaires), ainsi que ceux qui sont transférés entre unités de production ou à l'intérieur de ces mêmes unités (produits en cours de fabrication). En d'autres termes, la logistique est axée sur la rationalisation des opérations liées au déplacement des marchandises :  emballage, conditionnement, étiquetage, stockage, transport, manutention, déclaration en douane...

L'objectif essentiel de la logistique est de prévenir les ruptures d'approvisionnement des points de vente pour les différents produits, tout en veillant à éviter un engorgement qui rendrait complexe et coûteuse leur gestion. Elle cherche à mettre en place un système qui assure la présence, au moindre coût, des quantités adéquates (souhaitées) de marchandises, aux moments et aux lieux voulus, et le tout sans stocks intermédiaires. Pour parvenir à cela, la logistique s'intègre au processus commercial et en même temps, la communication est devenue le principal outil de gestion de la logistique. Cette intégration a donné naissance à (au):

- la politique du « stock zéro » qui consiste, pour une entreprise, à minimiser ses inventaires et immobilisations, qu'il s'agisse de matières premières ou de produits finis. Cette politique influence le rythme de mise à disposition d'un produit par un fournisseur ;

- concept de JAT (Juste-à-Temps) qui consiste, pour un fournisseur, à livrer le produit à son client au moment où ce dernier en a besoin ;

- l'EDI (Echange de Données Informatisées), rendu indispensable par la diminution considérable des délais de transit mais posant des problèmes dans les pays en développement sous-équipés dans ce domaine ;

- l'intermodal, qui consiste à transférer des marchandises d'un mode de transport à un autre dans le cas d'un système intégré dont l'efficacité est très faible au niveau des pays en voie de développement.


Le rôle de la fonction Logistique et Transport se rapporte donc principalement à la planification et à l'optimisation des systèmes logistiques (approvisionnement, production, distribution), dans leurs aspects stratégiques, tactiques et opérationnels. La logistique s'occupe des problèmes de localisation et dimensionnement d'unités industrielles et logistiques ; de la planification et l'optimisation des approvisionnements, des stocks et de la distribution ; de la planification et l'optimisation du transport, et en particulier du transport à longue distance par tous modes, les tournées de véhicules de livraison et du transport inter usines.

I.4.2. Rôles de la fonction logistique

I.4.2.1.Les processus logistiques de base

L'optimisation souhaitée à travers les processus logistiques (voir figure 3), demande au préalable la connaissance et la maîtrise du processus logistique choisi : savoir mesurer les enjeux tant en terme d'organisation que de coûts et définir les actions prioritaires. On peut également avoir besoin de différencier les processus par canal de distribution ou seulement pour quelques clients choisis ou bien pour une zone géographique spécifique. Les enjeux des optimisations souhaitées peuvent être relativement différents:

- Optimiser les coûts logistiques (sans pour autant dégrader les délais) ;

- Optimiser la configuration logistique (pour gagner sur les coûts de transports et de stockage) ;

- Optimiser les coûts de distribution (des usines vers entrepôts, des usines vers clients, des entrepôts vers clients) ;

- Optimiser les processus et organisations qui contribuent à livrer les produits à la date promise ;

- Optimiser les délais de fabrication et de distribution des produits ;

- Optimiser le coût, le délai, la qualité ;

- Optimiser les niveaux de stocks.

L'un des facteurs majeurs d'optimisation et de  mutation de l'organisation logistique des entreprises est l'utilisation croissante des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) qui conduit au développement de nouvelles organisations logistiques et modifie en profondeur l'organisation des entreprises (achats, production, stockage, distribution).

Figure 3 : Les processus logistiques de base

Dans ces processus, il est indéniable que l'entreprise doit être dotée d'équipements : usines, entrepôts, plateformes, points d'approvisionnement, points clients, etc. L'interconnexion entre ces différents éléments est assurée par le transport qui nécessite une optimisation. La question est alors comment organiser ou réorganiser les circuits de flux au mieux pour que dans le délai promis aux clients l'organisation d'approvisionnement et de distribution soit la plus efficace et la moins coûteuse possible?
La réponse à cette question passe par l'utilisation de logiciels de simulation spécialisés (déjà cités) qui peuvent aider le directeur Logistique tant au plan stratégique que tactique et opérationnel pour déterminer un meilleur optimum.

Les paramètres clés dans ce genre d'étude sont :

- la taille moyenne des commandes et la répartition des produits à livrer sur les différents points d'approvisionnement. Ces éléments seront déterminants sur les possibilités compte tenu des délais, de la capacité des véhicules et des dépôts en vue de réaliser des livraisons directes ou indirectes ou des tournées de collecte ;

- l'affectation des produits aux zones de consommation et de production ;

- le temps d'écoulement des flux sur chaque tronçon (approvisionnement ou distribution).

Toutes ces précautions ont pour but d'atteindre certains objectifs à travers le respect de certaines contraintes.

I.4.2.2. Les contraintes et objectifs d'un processus logistique

La figure ci-après résume les contraintes dans la distribution et les objectifs à atteindre.

Figure 4 : Contraintes et objectifs d'un processus logistique

Ces contraintes et objectifs sont réalisables dans un contexte de collaboration efficace entre les acteurs de la chaîne logistique. En logistique, il existe plusieurs formes de collaboration.

Ø Les différentes formes de collaboration en logistique

La collaboration est l'ensemble des moyens utilisés par les entreprises au sein d'une chaîne logistique pour travailler ensemble et atteindre des objectifs communs, en partageant des idées, des informations, des savoir-faire, des risques et des gains. »

La collaboration transactionnelle :

La collaboration transactionnelle a pour objectif de garantir l'exécution efficace des transactions entre partenaires. Cela ne veut pas dire que les relations transactionnelles n'ont aucune valeur stratégique, mais, dans ce type de collaboration, les partenaires se préoccupent rarement de réduire les coûts de la chaîne logistique ou d'accroître les revenus. Ils veulent surtout fluidifier les transactions, en éliminant par exemple les renégociations incessantes. La collaboration transactionnelle s'applique principalement à des relations entre clients et fournisseurs portant sur l'achat de matières communes.

Exemple : un client et un fournisseur se mettent d'accord sur un prix fixe pour un produit donné, pour une période donnée et à partir d'un volume donné. L'acheteur bénéficie ainsi d'un prix fixe pendant toute la durée d'accord et s'engage en échange à acheter une quantité de produits minimale. Cela aide également le fournisseur à planifier sa production.

La collaboration transactionnelle correspond au modèle de collaboration le plus élémentaire et, de loin, le plus courant.

La collaboration coopérative :

Dans les relations coopératives, le niveau de partage d'informations est plus élevé. Les partenaires de la chaîne logistique fournissent par exemple des confirmations automatiques, échangent des informations sur les prévisions, le stock disponible, les commandes ou encore l'état des livraisons. De façon générale, un partenaire envoie des informations que l'autre partenaire revoit et utilise pour travailler. Les informations peuvent être transmises manuellement ou électroniquement d'un partenaire à l'autre, ou publiées de manière à ce que le destinataire puisse y accéder.

En règle générale, le type et le format des données fournies sont standardisés. L'Echange de Données Informatisées est la méthode de communication la plus utilisée.

La collaboration coordonnée :

Dans une relation coordonnée, les partenaires de la chaîne logistique travaillent plus étroitement ensemble et chacun s'appuie d'avantage sur les capacités de l'autre. Une relation coordonnée nécessite donc un flux d'informations dans les deux sens, ainsi que des processus d'exécution et de planification étroitement synchronisés.

L'infrastructure et les processus nécessaires à ce type de partage d'informations étant plus complexe que ceux du modèle coopératif, la collaboration coordonnée est généralement réservée à des partenaires de la chaîne logistique plus stratégiques. A la différence des collaborations transactionnelles ou coopératives, la collaboration coordonnée exige un haut niveau de négociation et de concession.

La GPA (Gestion Partagée des Approvisionnements) est une méthode de collaboration coordonnée très courante où le fournisseur est chargé de veiller à ce que le client ne manque jamais de matière. Dans certains cas le fournisseur gère le stock du client à l'aide des prévisions et données de consommation. Dans d'autres, le fournisseur utilise les taux de consommation réels et le niveau de stock pour déterminer s'il faut réapprovisionner. Dans tous les cas, le succès de la GPA dépend d'une transmission efficace des données, la preuve d'une collaboration coordonnée.

La collaboration synchronisée :

La collaboration synchronisée correspond au plus haut degré de collaboration. Dans ce modèle, les relations dépassent le simple cadre des activités de la chaîne logistique pour recouvrir d'autres grands processus de l'entreprise : projets de recherche et développement communs, développement de fournisseurs et développement de propriété intellectuelle.

Le partage d'actifs physiques et intellectuels peut même aller jusqu'au partage de personnel. Les collaborations synchronisées sont souvent appelées alliances stratégiques. Dans ce type de collaborations, les informations sont développées conjointement et non pas simplement partagées ou échangées.

Toutes ces formes de collaboration mettent en avant la communication qui permet aux uns et aux autres de jouer leurs rôles au sein de la chaîne logistique. En ce qui concerne le transport, elle permettra de programmer les véhicules en fonction de la nature et de la quantité du produit, de la distance à parcourir en vue de budgétiser le service de transport.

Le transport qui est un des éléments essentiels de la circulation des flux de matières occupe une place importante dans la traçabilité des produits.

Ø La traçabilité

La traçabilité est définie comme l'aptitude à retrouver l'historique, l'utilisation ou la localisation d'un article ou d'une activité, ou d'articles ou d'activités semblables, au moyen d'une identification enregistrée. Elle permet de suivre et donc de retrouver un produit ou un service depuis sa création (production) jusqu'à sa destruction (consommation) en passant par les étapes de transformation et son acheminement.

Dans la réalité, la traçabilité tient probablement en trois points :

- la volonté et la nécessité moderne de connaître le parcours de chaque produit,

- l'apparition de nouveaux outils de suivi et de contrôle (codes barre, logiciels spécialisés...),

- la généralisation d'une codification universelle, lue et comprise par tous, notamment les machines.

On distingue cinq(5) sortes de traçabilité :

- Traçabilité amont est l'ensemble des procédures et outils mis en place pour pouvoir retrouver ce qui est advenu avant qu'un acteur devienne responsable légalement ou physiquement des produits.

- Traçabilité ascendante est la capacité, en tout point de la chaîne d'approvisionnement, à retrouver l'origine et les caractéristiques d'un produit à partir d'un ou plusieurs critères donnés.

- Traçabilité aval est l'ensemble des procédures et outils mis en place pour pouvoir retrouver ce qui est advenu après le transfert de propriété ou après le transfert physique des produits de l'acteur vers un tiers.

- Traçabilité descendante est la capacité, en tout point de la chaîne d'approvisionnement, à retrouver la localisation de produits à partir d'un ou plusieurs critères donnés.

- Traçabilité interne est la mise en place tout au long de la transformation effectuée par l'acteur sur ses produits. Elle est indépendante des partenaires commerciaux.

Ø Caractère stratégique de la fonction logistique

Pour favoriser la performance logistique, c'est-à-dire le respect du cahier des charges rédigé par les industriels ou les distributeurs, qui définit où et quand la marchandise doit être livrée, et dans quel état, les parties prenantes à la fonction étendent leurs domaines d'interventions en amont (gestion des flux matières, vers le lieu de stockage) et en aval (gestion des flux matières du lieu de stockage, vers le lieu de distribution). Ce qui nous conduit à ces trois paramètres qualificatifs de la fonction logistique :

· Garantir au producteur et au distributeur la qualité, c'est-à-dire la conformité du service logistique avec ce qui figure au cahier des charges, leur donne un avantage concurrentiel, opposable à leurs compétiteurs sur le marché.

· L'optimisation de la qualité du service permet par conséquent d'augmenter les ventes et / ou les parts de marché.

· Le faire à moindre coût permet d'améliorer la marge bénéficiaire de l'entreprise. Y parvenir en garantissant l'intégrité des personnes, et de l'environnement, c'est-à-dire la sécurité et la sûreté permet à l'entreprise de rester présente sur le marché, d'une part en évitant les sanctions, d'autre part en communiquant sur des thèmes actuels, comme le "développement durable", les "produits et les services éthiques", le "respect de l'environnement".

Au moins ces trois paramètres (qualité, productivité, sécurité) et dorénavant la sûreté, dépendants les uns des autres, pourraient expliquer l'importance stratégique de la fonction logistique pour de nombreuses entreprises. 

I.4.2.3.Activités principales

La fonction logistique prend en charge la gestion des flux matières (ou marchandises) et s'intéresse à leur environnement. La notion d'environnement est toujours une notion relative. L'environnement est constitué, pour la logistique, des ressources (ressources humaines, sources d'énergie et carburants, ....), des biens nécessaires à la réalisation de la prestation logistique (entrepôts, outillages, machines ...) et des services (emballage, fournitures, transport, systèmes d'informations, contrôle de gestion).

Par rapport à l'entreprise, les flux de matières sont souvent subdivisés comme : "amonts" (du fournisseur à l'usine) ; "avals" (de l'usine à la consommation) ; "retours" (de la consommation à l'entrepôt).

En amont : approvisionnement

· Le développement (création ou modification de l'existant) et la recherche de sources d'approvisionnement, dans ou à l'extérieur de l'entreprise cliente, par la mise en relation avec :

o des fabricants aussi dénommés producteurs, industriels, fournisseurs ou sous-traitants;

o des prestataires de services, aussi dénommés sous-traitants ou encore commissionnaires de transport ou transporteurs ;

o des producteurs de prestations intellectuelles, aussi dénommés consultants logistiques ;

· Les achats qui impliquent la notion de contrat et de vendeur ;

· L'approvisionnement qui induit la notion de commande et de bons de commandes ;

· Le transport amont et les opérations de douane, pour acheminer les marchandises (matières premières, produits finis ou matériaux, minerais, composants..) vers un point de stockage ou une plateforme de préparation de commande.

En aval : écoulement-distribution-commercialisation

· Le stockage en entrepôt (entreposage) ;

· Le suremballage, la constitution de kits ou de lots, le conditionnement, l'adressage ;

· La préparation de commandes qui peut porter d'autres noms :

o la répartition pour les entreprises du secteur pharmaceutique (en incluant toutefois sous cette dénomination le stockage et le transport aval),

o l'éclatement pour les entreprises du secteur alimentaire frais (qui représente un seul passage à quai sans stockage, avec répartition et rechargement immédiat de véhicules) ;

· Le transport aval (après le lieu de stockage), qui se décompose en :

o traction, c'est-à-dire le transport jusqu'à un point de répartition ou d'éclatement ou de mise en tournée,

o passage à quai, pour éclater, répartir ou mettre en tournée sur d'autres véhicules,

o distribution, c'est-à-dire le transport de petite et moyenne distances qui ne demande que l'utilisation de véhicules légers (véhicules d'au plus 3,5 tonnes de P.T.A.C (Poids Total Autorisé en Charge)) et / ou de livraisons urgentes vers une entreprise ou vers un particulier.

En retour

La logistique retour est la gestion de l'acheminement de marchandises, généralement hors d'usage, du point de fabrication (en l'occurrence, le consommateur final) jusqu'au point de réparation, de recyclage ou de destruction définitive et totale. La gestion des flux retours est potentiellement un marché prometteur, parce qu'elle devrait permettre, à terme, de recycler des matières premières de plus en plus rares (donc chères), d'autre part parce qu'elle est source d'emplois. Elle représente cependant une dépense supplémentaire, à court terme, pour les entreprises et les particuliers.

Ø Le type de marchandises ou de services et la réglementation applicable

· Les catégories de marchandises transportées ou stockées

o marchandises dangereuses (produits pétroliers),

o marchandises de forte valeur ou d'intérêt stratégique (produits industriels d'utilité vitale)

o marchandises impliquant la mise en ?uvre de la chaîne du froid pour la sécurité alimentaire

o animaux vivants .....

· Les catégories de services apportées par les entreprises clientes

o stockage

o transport

o conditionnement à façon ....

· Les réglementations applicables aux personnes, aux marchandises, aux biens et aux services pour les activités réglementées :

o mise sur le marché de produits pharmaceutiques

o transport, manipulation, stockage de matières dangereuses

o transports, stockage d'aliments

o toutes activités de transports ...

· Les méthodes de gestion rendues obligatoires par la réglementation:

o gestion de la traçabilité et gestion par lots

o gestion des dates limites de consommation

o gestion des températures de stockage ou de transport

Ø Les systèmes de distribution ou de commercialisation : les canaux de distribution

· Vente directe (vente par internet "E-business", par correspondance, à domicile) ;

· Moyenne distribution et distribution spécialisée (magasins de proximités, spécialistes ...) ;

· Grandes et moyennes surfaces (GMS) ou grande distribution (enseignes généralistes ou spécialistes)....

Ces canaux de distribution permettent également d'opérer le choix des véhicules dans le cas des GMS. En fait, la taille des sites logistiques impose un certain gabarit de véhicule.

I.4.2.4. Sites logistiques : Entrepôts et plates-formes

Ø Utilité

L'entrepôt s'inscrit dans un réseau logistique :

- en amont de la production (matières premières, produits semi-finis, consommables),

- en aval (distribution des produits finis),

- en après-vente.

C'est un lieu  de rencontre et de gestion de différents flux, de réalisation d'opérations physiques et administratives, de création de valeur ajoutée, où la rentabilité est un souci permanent, où les besoins de gestion sont importants.

Globalement  la Gestion de l'entrepôt et l'Exécution des transports doivent assurer la distribution des produits et fournir à l'entreprise les avantages spécifiques suivants :

· Meilleure productivité de l'entrepôt,

· Réduction des coûts administratifs, de main d'?uvre et de transport,

· Espace le mieux utilisé possible,

· Pertinence de l'inventaire,

· Moins de livraisons partielles et meilleure rotation des produits,

· Utilisation plus efficace du matériel (comme les chariots élévateurs ou les palettiseurs),

· Service de transport optimal,

· Capacité de distribution renforcée.

Ø Typologie

Pour toutes ces raisons (diversité des filières, destination des entrepôts, vocation domestique ou continentale, vocation industrielle ou commerciale, types de véhicules ou de moyens de transports accueillis ...), les caractéristiques des entrepôts (ou plates-formes logistiques) ou des sites logistiques (réunion d'entrepôts) diffèrent largement. Citons par exemple :

· L'entrepôt adossé à l'entreprise industrielle (stockage près du lieu de production ou de transformation) ou l'entrepôt implanté loin des lieux de production (destiné à regrouper les productions de plusieurs sites industriels) ;

· L'entrepôt de campagne destiné à collecter des fruits et légumes, et l'entrepôt implanté en zone industrielle, en banlieue, pour alimenter les chaînes commerciales de la grande distribution ;

· L'entrepôt connecté aux voies de chemin de fer, pour recevoir des trains de marchandises lourdes, l'entrepôt placé au bord d'un canal pour recevoir les transports par voies fluviales, ou l'entrepôt de messagerie destiné à accueillir fréquemment de très nombreuses camionnettes ;

· Entrepôts pétroliers de matières lourdes.

Ø Nombre et dimensions des entrepôts dans un système logistique

Les différents facteurs déjà évoqués induisent la taille et le nombre d'entrepôts qui devront être construits, pour rendre le système efficace. Un réseau logistique doit définir le nombre de sites pour desservir le territoire le plus efficacement.

Il faut déterminer un optimum de nombre de sites en déterminant leur emplacement

Les variables à optimiser sont :


· les coûts de transport d'approche qui augmentent en amont avec le nombre de sites ;


· les coûts de stock qui augmentent avec le nombre de sites (on multiplie les stocks de sécurité) ;


· les coûts opérationnels sur site qui sont à peu près identiques quel que soit le nombre de sites (sauf frais d'encadrement et moyens de manutention) ;


· les frais généraux qui augmentent avec le nombre de sites ;


· les coûts de transport terminal (livraisons), qui sont les seuls à diminuer avec l'augmentation du nombre d'entrepôts (proximité des clients), notamment en réduisant les retours à vide.

- Influence du délai de livraison

Le délai de livraison (temps alloué à préparer la commande et temps de transport) accordé par le donneur d'ordre (client, actionnaire) et le type de véhicules utilisés pour livrer (temps égal distance divisé par vitesse) permettent de calculer l'espacement le plus grand admissible entre deux entrepôts, et par conséquent, sur une surface finie, le nombre total d'entrepôts à construire.

Plus les délais de livraisons sont courts, plus les entrepôts seront nombreux et plus ils seront nombreux, moins ils seront grands, tous autres paramètres restant égaux, par ailleurs.  

- Influence de la taille des commandes ou des productions

Pour tenter de limiter la hausse du prix du transport ramené à la quantité transportée (au poids) ou à la distance parcourue (au kilomètre), le rôle affecté à l'entrepôt sera de massifier les flux. Ces entrepôts sont dits massificateurs. La massification peut être réalisée en amont, en affectant aux véhicules d'approvisionnement des fonctions de ramassage (colis, palettes) ou de collecte (liquides alimentaires, farines..). De cette manière, le véhicule collecteur remplace plusieurs véhicules plus petits qui se seraient rendus séparément à l'entrepôt. La massification peut-être réalisée en aval, de la même manière. Elle peut être réalisée simultanément, en amont et en aval.

Le rôle de l'entrepôt sera alors de permettre de limiter le coût des transports, en optimisant leur chargement, donc en augmentant la production du véhicule et du personnel de conduite dans le temps (productivité égale production divisée par temps de production).

Ce type d'entrepôts massificateurs, stockeurs, est généralement mis en place par des grossistes.

Si le passage par l'entrepôt ne nécessite pas la constitution d'un stock (c'est le cas de la "messagerie"), le passage à quai unique est aussi dénommé "cross docking". L'opération consiste à décharger des marchandises collectées, à les trier rapidement, et à les recharger immédiatement sur les véhicules de livraisons.

Ce type particulier d'entrepôts est généralement mis en place par des transporteurs routiers de marchandises.

- Influence des métiers hébergés par l'entrepôt

Le métier exercé par l'entrepôt et la filière (type de marchandises stockées), détermine aussi la configuration des entrepôts.

· Si le produit est volumineux et / ou doit être stocké longtemps, l'entrepôt sera plus grand ;

· Si l'entrepôt reçoit ou expédie de nombreux véhicules, il devra disposer de nombreuses portes et de nombreux quais de réception et d'expéditions ;

· S'il a pour objet de stocker des marchandises sur palettes, il devra être plus élevé ;

Finalement, selon les marchandises, la durée du stockage, les contenants (emballages) utilisés (qui induisent la forme et le poids des objets expédiés) enfin les matériels de manutention et de stockage qui y sont mis en ?uvre, les dimensions des entrepôts seront différentes.

- Détermination du lieu de la construction

L'emplacement d'un entrepôt se détermine en fonction des différents points d'approvisionnement (fournisseurs) et surtout de livraison (clients) en cherchant le lieu qui minimise les coûts de transport grâce à la diminution des distances.

Le lieu optimal d'implantation d'un entrepôt est LE BARYCENTRE ou centre de gravité pondéré par le poids ou les volumes des différents points à desservir. L'unité à minimiser est plus la tonne/km que la tonne1(*).

Le calcul du barycentre tiendra compte non seulement de la distance mais des temps de transport (cartes isochrones).

La détermination de la taille et du nombre d'entrepôts et leur localisation approximative sur une surface finie structure un espace global (généralement à la dimension du continent ou du pays). Déterminer précisément leur position nécessite d'examiner précisément les espaces locaux, c'est-à-dire jusqu'à l'échelle de la commune. L'examen de l'environnement portera plus précisément sur les données suivantes :

· La desserte pour l'accès des marchandises (chemins de fer, infrastructures routières, aéroports) et des personnes (transports en commun) ;

· La proximité et l'abondance de main d'?uvre et sa qualification, si elle est jugée nécessaire ;

· Le coût des charges, des taxes et des impôts locaux, régionaux ou nationaux. Leur montant plus élevé qu'ailleurs conduit soit à ne pas implanter l'entrepôt, soir à le délocaliser ;

· La proximité des ressources (énergie, carburants, fournisseurs de machines ...) et des infrastructures (gares, hôtellerie, postes, accueil des familles, écoles..) ;

· La proximité des entreprises dont les métiers sont complémentaires (intégration horizontale) ou la proximité d'entreprises participant au même métier (clients ou sous-traitants potentiels : intégration verticale) ;

· La distance au marché, c'est-à-dire aux lieux de consommation ;

· La disponibilité de marchandises à proximité, pour recharger les camions, dans le sens du retour ;

· Le coût du terrain et le coût de la construction ;

· Les risques (sociaux, environnementaux, politiques, ...).

L'ensemble de ces facteurs conduira finalement au moins mauvais choix, selon l'importance accordée à l'un ou l'autre facteur, et explique qu'une décision d'implantation peut ne pas paraître parfaitement rationnelle du point de vue de la gestion des flux, mais présenter d'autres avantages pour les actionnaires ou les salariés. Tous ces facteurs peuvent conduire à des décisions de délocalisation ou de rapatriement des activités logistiques, à leur externalisation ou à leur appropriation par le producteur, l'industriel ou le commerçant.

Ø Qui construit

Les travaux de réflexion, comme les travaux de construction peuvent être décidés autant par le producteur, l'industriel ou le commerçant (le "chargeur"), dont le choix stratégique est de conserver la maîtrise de ses opérations logistiques, que par le prestataire logistique, dont le métier est uniquement de gérer les flux logistiques pour un client ou un ensemble de clients.

· Dans le premier cas, le chargeur tentera d'optimiser le coût de sa logistique par l'organisation de sa production (taille des lots et le moment de production) et par ses conditions générales de ventes (tarifs à la quantité commandée / livrée, promotions annuelles, ..) ;

· Dans le deuxième cas, le prestataire logistique tentera de réduire ses prix de revient d'une part en conseillant le chargeur, d'autre part en massifiant les flux, donc en mutualisant les flux de plusieurs clients en amont, ou ceux de plusieurs destinataires, en aval, créant alors des synergies.

La réalisation de la construction elle-même est prise en charge, à la demande ou par anticipation, par des investisseurs immobiliers, par des architectes, ou par le maître d'ouvrage lui même. Lorsque ces opérations sont conduites pas des organismes purement financiers, la notion de spéculation à la hausse de la demande est proche.

I.4.3. Missions de transport d'une fonction logistique dans une entreprise

Certains auteurs ont décrit la logistique par les cinq qualités suivantes : « assurer la disponibilité d'un produit ou d'un service, dans de bonnes conditions, au bon moment, au bon endroit, au bon client, au coût le plus juste. Ces qualités ne peuvent exister en l'absence d'un dispositif efficace du transport. Ce qui nécessite les missions de transport suivantes de la fonction logistique :

- la détermination du choix du mode (la route, le rail, le fluvial, le maritime et l'aérien) ;   

- les coordinations des transports d'approvisionnement, des transferts inter-usines et des transports de distribution (frets de retour, trafics triangulaires, tournées de livraison) ;

- la programmation des envois et détermination des unités de charge par groupage ;

- la programmation des chargements et déchargements en fonction des conditions d'exploitation des points de départ et d'arrivée ;

- l'organisation des trafics et gestion du parc ;

- le choix entre compte propre et compte d'autrui ;

- la connaissance des activités auxiliaires.

Le transport est la deuxième composante prise en compte dans la détermination d'une infrastructure logistique, pour les raisons principales, liées à son prix de revient, au temps qu'il représente et pendant lequel les marchandises ne sont plus disponibles, par les implications de chaque rupture de charge, enfin par la part de risques qu'il supporte, dans l'évaluation de la qualité totale, dans l'évaluation de la performance de la chaîne logistique.

L'offre de transport quant à elle est multiple, au regard des moyens qu'elle met en ?uvre, des voies de communication qu'elle utilise, de la taille des entreprises qui effectuent la prestation de transport.

Le choix du moyen de transport est par conséquent stratégique et fait partie de la décision globale d'implantation d'une infrastructure logistique, qui inclut déjà le nombre, la position géographique, les dimensions, et la typologie des entrepôts.

Ø Qualité du transport

La qualité du transport recouvre plusieurs notions, qui peuvent être plus ou moins maîtrisables :

· Le délai de transport ou plus exactement sa durée. Il n'est maîtrisable qu'en choisissant un mode de transport différent. Il faut noter que la durée de la rupture de charge est souvent incluse dans le "délai de livraison". La rupture de charge sera définie plus bas.

· La capacité à maintenir en état les marchandises transportées, en évitant qu'elles soient abîmées, détruites, volées ...

La qualité du transport dépend de son organisation qui doit être pensée en fonction des 3 niveaux qui constituent la chaîne logistique : stratégique, tactique et opérationnel. En ce qui concerne le transport, nous avons la figure suivante.

Figure 5 : Niveau de planification des systèmes de transport

Ø Offre de transports et les infrastructures

La pertinence d'un choix de transport dépend bien entendu de la marchandise transportée, mais aussi de son degré d'urgence et du coût du transport en relation avec les deux points précédents.

Mais ce n'est pas tout. En effet, l'absence ou l'inefficacité relative des infrastructures chargée de recevoir les moyens de transport rend inefficace le mode de transport qui aurait été retenu, et oblige à mettre en place une alternative moins favorable. C'est pourquoi, l'offre de transport ne peut pas être considérée en dehors de son environnement.

Ø Ruptures de charges

La rupture de charge est un moment pendant lequel la marchandise change de lieu. Elle s'accompagne souvent d'un transfert de responsabilités, c'est-à-dire qu'elle change au même moment de garde. Cette rupture de charge intervient généralement au moment du chargement, du changement de moyen de transport, ou au moment de son déchargement.

* 1 DUONG Philippe, Chaire logistique-transport-tourisme année 2006-2007, Unité d'enseignement ltr 111, Logistique de distribution, l'entreposage.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein