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controle des puissances et des tensions dans un réseau de transport au moyen de dispositifs FACTS (SVC)

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par Houari BOUDJELLA
Université Djillali Liabes Sidi Bel Abbes - Magister en Electrotechnique option conversion d'énergie et commande 2008
  

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I.7 Conclusion

Ce chapitre a traité les différents phénomènes perturbateurs qui influents sur la qualité de la tension, ainsi on a présenté une étude détaillée concernant les profils de la tension, courant et l'écoulement de la puissance active et réactive sur les lignes de transport d'énergie électrique en régime permanent.

Les lignes longues ont un impact significatif sur la régulation de la tension et la stabilité du réseau. En outre, il est démontré qu'il est nécessaire de compenser ces lignes pour respecter les deux contraintes fondamentales du transport d'énergie électrique.

Dans ce chapitre, les critères justifiant la compensation des lignes sont essentiellement des critères de régime permanent : maintien de la tension en régime permanent à une valeur acceptable et augmentation de la puissance transportable de façon stable. Cependant, l'utilisation simultanée de la compensation série et de la compensation shunt inductive est très importante pour avoir une qualité d'énergie transportée le long de la ligne.

La compensation conventionnelle (séries et shunts) et la compensation moderne utilisant les dispositifs FACTS (basées sur l'électronique de puissance) seront traitées en détaille dans le prochain chapitre.

II.1 Introduction

L'amélioration de la qualité de l'énergie, l'augmentation de la capacité transitée et le contrôle des réseaux existants peut être obtenus grâce à la mise en place de nouvelles technologies. [22]

Pour les différentes raisons évoquées dans l'introduction générale, les dispositifs FACTS ont un rôle important à jouer dans le contrôle des transits de puissance et dans le maintien de conditions d'exploitation sûres du réseau de transport. Ce chapitre a pour but de mettre en évidence les caractéristiques et le potentiel des différents FACTS développés à ce jour.

Il commence par un bref rappel sur l'exploitation d'un réseau électrique et les différentes techniques de compensation (shunt et série). Le concept FACTS est ensuit présenté de manière générale et une classification des dispositifs est proposée. La fin du chapitre est consacrée à la discussion d'utilisations des FACTS ainsi leurs placements dans les réseaux électriques.

II.2 Exploitation d'un réseau électrique

Figure II.1: Puissance transité entre deux réseaux

La puissance active P transitée entre deux réseaux de tensions V1 et V2 présentant un angle de transport ä (déphasage entre V1 et V2) et connectés par une liaison d'impédance X est donnée par l'équation suivante :

P 1 2

V . V

= (II.1)
sinä

X

Cette équation montre qu'il est possible d'augmenter la puissance active transitée entre deux réseaux soit en maintenant la tension des systèmes, soit en augmentant l'angle de transport entre les deux systèmes, soit en réduisant artificiellement l'impédance de la liaison.

En jouant sur un ou plusieurs de ces paramètres, les FACTS permettent un contrôle précis des transits de puissance réactive, une optimisation des transits de puissance active sur les installations existantes et une améliorations de la stabilité dynamique du réseau. Ils permettent aussi aux consommateurs industriels de réduire les déséquilibres de charges et de contrôler les fluctuations de tensions crées par des variations rapides de la demande de puissance réactive et ainsi d'augmenter les productions, de réduire les coûts et d'allonger la durée de vie des équipements.

II.3 Compensation Traditionnelle II.3.1 Compensation shunt

La compensation parallèle (shunt) consiste à enclencher des condensateurs shunt et/ou des inductances shunt connectés entre les phases du réseau et la terre en général par le biais de disjoncteurs à différents endroits sur le réseau pour modifier l'impédance des lignes, dans le but de maintenir des niveaux de tension acceptables suivant l'état de charge du réseau [22] [24].

Ces éléments permettent de compenser les réseaux en puissance réactive et de maintenir la tension dans les limites contractuelles.

Cette technique de compensation est dite passive car elle fonctionne en tout ou rien. C'est-à-dire qu'elle est soit en service, par exemple lorsqu'une inductance shunt est enclenchée, soit complètement hors service lorsque l'inductance est retirée. Lorsqu'elle est en service, aucune modification des inductances ou des condensateurs n'est effectuée pour essayer de contrôler la tension ou l'écoulement de puissance.

D'après la figure (II.2), on voit que ces équipements permettent aussi d'augmenter la puissance active transitée. La puissance transitée peut être augmentée de 50% pour une compensation au niveau de la charge et de 100% pour une compensation au point milieu.

Une ligne HT peut être modélisée par un schéma en ð représenté par la figure (II.2).

Figure II.2 : Représentation du Système

Lorsque le réseau n'est pas ou peu chargé, c'est-à-dire que l'impédance de la charge est très élevée, la tension sur la ligne a tendance à monter considérablement (effet Ferranti) [10] [13], cette augmentation de tension est d'autant plus importante que le réseau est exploité à tension élevée et que les lignes sont longues. Pour réduire la tension en bout de ligne, il faut augmenter artificiellement l'impédance caractéristique de la ligne en diminuant sa capacité shunt. Des inductances shunt sont enclenchées à différents postes sur le réseau [21]. Cependant, lorsque le réseau est fortement chargé, dans ce cas l'impédance de la charge est très faible et la tension a tendance à diminuer sur le réseau. Pour compenser cet effet, il s'agit de diminuer artificiellement l'impédance caractéristique de la ligne pour la rendre égale, ou la plus près possible, de l'impédance de la charge. Les réactances shunt deviennent inutiles. Pour maintenir la tension dans les limites contractuelles, le gestionnaire du réseau doit donc augmenter la capacité shunt de la Ligne et connecter des condensateurs shunt dans différents postes du réseau selon la charge.

Les bancs de condensateurs vont compenser la puissance réactive absorbée par la charge et ainsi éviter la transmission de puissance réactive sur de longues distances. De même que les réactances, ces bancs de condensateurs doivent être connectés\déconnectés par des disjoncteurs.

Dans le cas théorique ou la compensation est répartie sur toute la longueur de la ligne, le degré de compensation shunt d'une ligne est défini comme étant le rapport de la valeur absolue de la susceptance du compensateur par unité de longueur (Bsh) sur la susceptance de capacité de ligne par unité de longueur (BC):

K= (II 2)

sh B

(a)

(b)

P

Figure II.3: Principe de compensation shunt dans un réseau AC radial (a) sans compensation, (b) avec compensation [22]

L'impédance caractéristique virtuelle de la ligne s'écrit :

Z

'

(II.3)

sh

Z

0

0 1K

=

-

Sa puissance naturelle virtuelle est :

P 0 = P· 1-K (II.4)

'

0sh

On constate aussi que la longueur électrique de la ligne est également modifiée avec compensation shunt:

è ' = è· 1-K (II.5)

sh

La compensation réactive shunt est un bon moyen pour contrôler l'impédance caractéristique, dans le but de maintenir un niveau de tension acceptable sur les lignes de transport d'électricité. Par contre, elle ne constitue pas un bon moyen pour augmenter la

puissance maximale transportable. Pour augmenter cette puissance, il faut diminuer è; pour diminuer è, il est nécessaire d'augmenter Ksh en ajoutant des inductances shunt.

En pratique, la compensation shunt passive est utilisée principalement pour maintenir la tension à toutes les barres du réseau à un niveau proche de la tension nominale, et ce pour les différents niveaux de charge du réseau. Il est clair que les équipements de compensation ne sont pas distribués de façon uniforme le long de la ligne comme le sont les inductances et les condensateurs du circuit équivalent d'une ligne. La compensation est localisée dans des postes qui sont répartis à des endroits stratégiques sur la ligne. Puisque la compensation n'est pas répartie d'une façon uniforme, il est impossible de maintenir la tension à sa valeur nominale en tout point de la ligne. II est donc important de bien sélectionner les endroits où la compensation shunt est installée pour éviter que la tension s'écarte trop de sa valeur nominale.

II.3.2 Compensation série

L'équation (II.1) montre que la puissance active échangée entre deux systèmes peut être augmentée si l'on réduit l'impédance de la liaison. C'est ce que réalise la compensation série par l'adjonction d'un banc de condensateurs d'impédance XC en série avec la ligne.

Les condensateurs ajoutés ont une capacité fixe qui ne varie pas dans le temps. Cette compensation permet d'une part de diminuer Zo et d'autre part de diminuer la longueur électrique è de la ligne.

(a) (b)

Figure II.4: Principe de compensation série dans un réseau AC radial
(a) sans compensation, (b) avec compensation

Artificiellement l'impédance de la ligne est donc réduite de XL à (XL - XC) et le transit de puissance est augmenté. De plus, comme le montre le diagramme de Fresnel illustré sur la figure (II.4), le profil de la tension est amélioré tout au long de la ligne (V1 - V'2) plus petit, et l'angle de transport ä est réduit [22][25].

En pratique, la compensation série est localisée dans des postes situés à des endroits stratégiques sur les lignes. Pour mieux comprendre son influence il est utile de considérer qu'elle est répartie uniformément sur toute la longueur de la ligne. Dans ce cas, le degré de compensation série se définit comme étant la valeur absolue du rapport de la susceptance inductive série de la ligne par unité de longueur sur la susceptance par unité de longueur de la capacité série qui est ajoutée.

B

K= (II.6)

se

L

se B

En réduisant l'impédance inductive série de la ligne, l'impédance caractéristique virtuelle devient :

Z0 = Z· 1 - K (II.7)

0se

Sa puissance naturelle virtuelle est:

P

'

(II.8)

se

P0

0 1K

=

-

Plus le degré de compensation est élevé plus l'impédance virtuelle est faible, ce qui contribue à augmenter la puissance maximale transportable par la ligne. D'autre part, la longueur électrique virtuelle de la ligne s'écrit :

è ' = è· 1 - K (II.9)

se

Pour transporter la puissance de façon stable il est nécessaire que l'angle de transmission ä soit inférieur à 90' et idéalement assez faible pour prévoir les cas d'un appel de puissance à la suite d'une perturbation sur le réseau [13] [21].

Si Ie profil de la tension sur la ligne compensée est pratiquement plat, ce qui est le cas lorsque la ligne est bien compensée, la puissance absorbée par la charge est pratiquement égal à la puissance virtuelle de la ligne. De (I.23) et (I.35) on déduit que :

P=P (II.10)

00 '
'

sinè sin ä

Comme '

P=P0 alors '

ä è.

Puisque l'augmentation de la compensation série diminue è', l'angle de transmission ä diminue également avec la compensation série.

La compensation série augmente la puissance maximale transportable, en diminue angle de transmission de la ligne. Ces deux effets font en sorte qu'elle est un moyen très efficace d'augmenter la limite de stabilité en régime permanent du réseau et par conséquent la stabilité dynamique et transitoire.

Cependant du fait du nombre limité d'opérations et des délais d'ouverture/fermeture des disjoncteurs, ces réactances et condensateurs connectés en parallèles ou en séries ne doivent pas être commutés trop souvent et ne peuvent pas être utilisés pour une compensation dynamique des réseaux. Dans le cas ou le contrôle du réseau nécessite des commutations nombreuses et/ou rapides, on fera appel à des équipements contrôlés par convertisseurs à base de l'électronique de puissance appelés sous nom FACTS (Flexible AC Transmission Systems), c'est ce qui fait l'objet du prochain paragraphe.

Les deux principales raisons qui justifient l'installation des dispositifs FACTS dans les réseaux électriques sont:

· Augmentation des limites de stabilité dynamique.

· Meilleur maîtrise des flux d'énergie.

II.4 Dispositifs FACTS

Selon l'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), la definition du terme FACTS est la suivante: Systèmes de Transmission en Courant Alternatif comprenant des dispositifs basés sur l'électronique de puissance et d'autres dispositifs statique utilisés pour accroître la contrôlabilité et augmenter la capacité de transfert de puissance du réseau.

Avec leurs aptitudes à modifier les caractéristiques apparentes des lignes, les FACTS sont capables d'accroître la capacité du réseau dans son ensemble en contrôlant les transits de puissances. Les dispositifs FACTS ne remplacent pas la construction de nouvelles lignes. Ils sont un moyen de différer les investissements en permettant une utilisation plus efficace du réseau existant [26] [34].

II.5 Classification des dispositifs FACTS

Depuis les premiers compensateurs, trois générations de dispositifs FACTS ont vu le jour. Elles se distinguent par la technologie des semi-conducteurs et des éléments de puissance utilisés [34] [35].

1- La première génération est basée sur les thyristors classiques. Ceux-ci sont généralement utilisés pour enclencher ou déclencher les composants afin de fournir ou absorber de la puissance réactive dans les transformateurs de réglage.

2- La deuxième génération, dite avancée, est née avec l'avènement des semiconducteurs de puissance commandables à la fermeture et à l'ouverture, comme le thyristor GTO. Ces éléments sont assemblés pour former les convertisseurs de tension ou de courant afin d'injecter des tensions contrôlables dans le réseau.

3- Une troisième génération de FACTS utilisant des composants hybrides et qui est adaptée à chaque cas. Contrairement aux deux premières générations, celle-ci n'utilise pas de dispositifs auxiliaires encombrants tels que des transformateurs pour le couplage avec le réseau.

Dans notre proposition, une autre classification des contrôleurs FATCS basée sur les cinq caractéristiques indépendantes [32] [33]:

1. Selon le type de Raccordement sur le réseau (Connexion) ;

2. Selon le mode de Commutation ;

3. Selon la Fréquences de Commutation ;

4. Selon le mode de Stockage d'énergie ;

5. Selon le mode de Connexion au Port DC.

Selon ces critères, trois familles de dispositifs FACTS peuvent être mises en évidence [27] [33]:

· les dispositifs shunt connectés en parallèle dans les postes du réseau.

· Les dispositifs série insérés en série avec les lignes de transport.

· Les dispositifs combinés série-parallèle qui recourent simultanément aux deux couplages

II.5.1 Dispositifs FACTS Shunt II.5.1.1 Compensation shunt

L'objectif principal de la compensation shunt est l'accroissement de la puissance transmissible dans le réseau. Le principe consiste à fournir ou à absorber de la puissance réactive de façon à modifier les caractéristiques naturelles des lignes pour le rendre plus compatibles avec la charge [21] [23].

En régime permanent, la compensation réactive est utilisée pour la sectionnalisation des lignes ainsi que le maintien de la tension aux noeuds.

En régime transitoire, les dispositifs shunt permettent un contrôle dynamique de la tension pour l'amélioration de la stabilité transitoire et l'amortissement des oscillations de puissance et réduction des oscillations de tension (flicker) [34].

II.5.1.2 Compensateur statique de puissance réactive SVC

Compensateur Statique de Puissance Réactive (CSPR) (acronyme anglais de Static Var Compensator SVC) est un équipement de compensation parallèle a base d'électronique de puissance (Thyristor) capable de réagir en quelques cycles aux modifications du réseau (Figure II.5). IL permet entre autres la connexion de charges éloignées des centres de production et la diminution des effets des défauts ou des fluctuations de charges [22].

Un SVC est généralement constitué d'un ou plusieurs bancs de condensateurs fixes (FC) commutables soit par disjoncteur, ou bien par thyristors (Thyristor Switched Capacitor TSC) et d'un bancs de réactances contrôlable (Thyristor controlled Reactor TCR) et par des réactances commutables (Thyristor Switched Reactor TSR), et d'autre part on trouve des filtres d'harmoniques.

Si le SVC fonctionne en réglage de tension, le système de contrôle ajust le courant dans le SVC de façon à ce que courant et tension suivent la courbe caractéristique représentée par (Figure II.6).

Chapitre II : Généralités sur les FACTS

Vm

Vref

Figure II.5: Structure de base d'un SVC [28]

La courbe caractéristique est une droite dont la pente et la tension de référence peuvent être ajustées par le système de contrôle [28] [34].

Capacitive

Inductive

V

B max

Bmin

I

Figure I.6: Courbe caractéristique tension-courant du SVC.

Le système de contrôle permet un ajustement du courant du SVC en 2-3 cycles et donc de répondre rapidement à des variations de charge.

Le SVC a un seul port avec une connexion parallèle au système de puissance. Les thyristors sont à commutation naturelle, ils commutent à la fréquence du réseau, comme montré à la (Figure II.5). Il existe deux types de SVC: SVCs industriels et les SVCs de transmission [22].

Les SVC industriels sont souvent associés à des charges déséquilibrées qui peuvent varier très rapidement telles que les laminoirs ou les fours à arcs pour lesquels les fluctuations rapides de puissance réactive limitent les capacitives de production et provoqent du flicker (scintillement des lampes).

Les SVCs de transmission ont pour fonction de réduire la tension des réseaux moins chargés en absorbant de la puissance réactive, d'augmenter la tension des réseaux fortement chargés en fournissant de la puissance réactive et d'aider le système à retrouver sa stabilité après un défaut.

Cette dernière fonction est particulièrement importante, et sur ce type de FACTS que notre étude sera développée dans le troisième chapitre.

II.5.1.3 Résistance de freinage contrôlée par thyristors TCBR

La résistance de freinage contrôlée par thyristors TCBR (Thyristor-Controlled Braking Resistor) est formée d'une résistance fixe branchée en série avec une valve à thyristors bidirectionnelle [29]. La valeur effective de la résistance est contrôlée avec l'angle d'allumage des thyristors. Il existe également des dispositifs sans commande de phase, dans lesquels les thyristors sont simplement commutés. La TCBR est utilisé pour aider à la stabilisation du réseau ou pour diminuer l'accélération des générateurs en cas de perturbation. Les dispositifs avec contrôle de l'angle d'amorçage peuvent être utilisés pour amortir de façon sélective les oscillations basses-fréquences.

Figure II.7 : Schéma du SVC avec TCBR.

II.5.1.4 Compensateur statique synchrone STATCOM

Le compensateur statique synchrone STATCOM (Static Synchronous Compensator), autrefois appelé compensateur statique de puissance réactive avancé, est également désigné par les acronymes SSC et STATCON (Static Condenser). Le STATCOM est basé sur la structure d'un convertisseur de tension triphasé (figure II.8). Il correspond à l'équivalent statique exact de la machine synchrone classique fonctionnant en compensateur, mais sans inertie. Il est principalement utilisé pour la compensation dynamique des réseaux, afin de faciliter la tenue en tension, d'accroître la stabilité en régime transitoire et d'amortir les oscillations de puissance [22] [30].

Le convertisseur ne fournit ou n'absorbe que de la puissance réactive. Ceci est réalisé en contrôlant les tensions de sortie de manière à ce que ces dernières soient en phase avec les tensions du réseau. De ce fait, la puissance active fournie par la source de tension continue (le condensateur chargé) doit être nulle. De plus, la puissance réactive étant par définition nulle en régime continu (fréquence égale à zéro), le condensateur ne joue pas de rôle dans la génération de puissance réactive. En d'autres mots, le convertisseur fait tout simplement l'interconnexion entre les trois phases, de manière à ce que les courants de sortie réactifs puissent circuler librement entre ces dernières. En pratique, les semiconducteurs utilisés dans les convertisseurs ne sont pas sans pertes. De ce fait, de l'énergie stockée dans le condensateur sera consommée par les pertes internes des thyristors. La puissance réactive nécessaire pour couvrir ces pertes peut être fournie par le réseau en sorte que les tensions à la sortie du convertisseur soient légèrement déphasées par rapport aux tensions du réseau. Dans ce cas, le convertisseur absorbe une faible quantité de puissance active.

Le STATCOM est un circuit avec un seul port monté en parallèle avec le réseau, il utilise la commutation forcée, la fréquence de commutation des interrupteurs est élevée, son élément de stockage d'énergie est un condensateur et ceci implique un port DC (Figure II.8).

Figure II.8: Structure de base d'un STATCOM.

L'échange de puissance réactive avec le réseau se fait en faisant varier l'amplitude des tensions de sortie. Selon l'amplitude de ces tensions, les trois régimes de fonctionnement suivants sont possibles pour le STATCOM

1. U' < U : le courant circule du convertisseur vers le réseau; le STATCOM produit alors de la puissance réactive (comportement capacitif).

2. U' > U : le courant circule du réseau vers le convertisseur; le STATCOM consomme de la puissance réactive et alors un comportement inductif.

3. U' = U : aucun courant ne circule entre le réseau et le convertisseur (aucun échange d'énergie réactive).

La variation de l'amplitude des tensions de sortie est obtenue en faisant varier la tension continue aux bornes du condensateur. Le STATCOM peut fournir un courant capacitif ou inductif indépendant de la tension du réseau. Il peut donc fournir le courant capacitif maximal même pour de faibles valeurs de tensions. Sa capacité à soutenir la tension du réseau est donc meilleure que celle du SVC. De plus, le STATCOM peut augmenter temporairement les valeurs nominales du courant (inductif ou capacitif).

Par rapport au compensateur statique de puissance réactive conventionnel de type SVC, le STATCOM présente les avantages suivants:

· l'espace nécessaire pour l'installation est réduit en raison de l'absence de bobines d'inductance et de condensateur;

· le recours à des filtres d'harmoniques n'est pas nécessaire;

· les performances en régime dynamique sont meilleures.

L'avantage de ce dispositif est de pouvoir échanger de l'énergie de nature inductive ou capacitive uniquement à l'aide d'une inductance. Contrairement au SVC, il n'y a pas d'élément capacitif qui puisse provoquer des résonances avec des éléments inductifs du réseau. La caractéristique statique de ce convertisseur est donnée par la figure (II.9).

V

I

Figure II.9: Caractéristique V-I du STATCOM.

II.5.1.5 Générateur synchrone statique SSG

Un générateur synchrone statique SSG (Static Synchronous Generator) est une combinaison d'un STATCOM et d'une source d'énergie capable de fournir ou d'absorber de la puissance. Cette source a pour rôle de maintenir la tension aux bornes du condensateur à la valeur désirée. Le terme SSG inclut toutes les sources d'énergie telles que les batteries, volants d'inertie, aimants supraconducteurs, etc. toutefois, deux dispositifs particuliers peuvent être mis en évidence [31] [35].

1. Le système de stockage par batterie BESS (Battery Energy Storage System) utilise une source de nature chimique. Généralement, les unités BESS sont relativement petites mais permettent un échange de puissance élevé. Leur capacité à ajuster rapidement la quantité d'énergie à fournir ou à absorber est utilisée pour la stabilité

transitoire. Lorsqu'il ne fournit pas de la puissance active au système, le convertisseur est utilisé pour changer la batterie de manière appropriée.

2. Le système de stockage d'énergie par aimant supraconducteur SMES (Superconducting Magnetic Energy Storage) est un dispositif permettant d'injecter ou d'absorber de la puissance active et réactive. Le SMES sert principalement au contrôle dynamique des transits de puissance dans le réseau électrique.

Y

Figure II.10 : SMES mises en application avec un convertisseur à thyristor [31]

II.5.2 Dispositifs FACTS séries

Il existe deux familles de dispositifs FACTS qui sont insérés dans le réseau: les compensateurs série et les régulateurs statique de tension et de phase. Leurs caractéristiques et principes respectifs sont décrits dans cette section.

II.5.2.1 Compensateurs séries

La réactance des lignes est une des limitations principales de la transmission de courant alternatif à travers les longues lignes. Pour remédier à ce problème, la compensation série capacitive a été introduite il y a plusieurs dizaines d'années afin de réduire la partie réactive de l'impédance de la ligne. Les dispositifs FACTS de compensation série sont des évolutions des condensateurs série fixes. Ils agissent généralement en insérant une tension capacitive sur la ligne de transport qui permet de compenser la chute de tension inductive. Ils modifient ainsi la réactance effective de la ligne. La tension insérée est proportionnelle et perpendiculaire au courant dans la ligne.

II.5.2.2 Compensateurs séries à thyristors

Les premiers schémas de compensateurs série à thyristors ont été proposés en 1986 [36]. À l'heure actuelle, trois conceptions principales de compensateurs série à thyristors peuvent être distinguées:

· le condensateur série commandé par thyristors;

· le condensateur série commuté par thyristors;

· le condensateur série commandé par thyristors GTO.

En pratique, les compensateurs série à thyristors sont souvent des combinaisons de branches contrôlées et 'éléments de valeurs fixes.

II.5.2.2.1 Condensateur série commandé par thyristors TCSC

Un condensateur série commandée par thyristors TCSC (Thyristor Controlled Series Capacitor) est formé d'une inductance commandée par thyristors en parallèle avec un condensateur [22][25]. Ce montage permet un réglage continu sur une large gamme de la réactance capacitive à la fréquence fondamentale. Les montages peuvent varier selon les fabricants. La figure (II.11) illustre le schéma du TCSC composé de plusieurs modules identiques tous contrôlés de la même façon. En pratique, une varistance à oxyde métallique ou MOV (Metal Oxide Varistor) est insérée en parallèle afin de protéger le condensateur contre les surtensions.

TCSC

Figure II.11: Schéma d'un TCSC composé de plusieurs modules identiques

La valeur de l'impédance du TCSC est modifiée en contrôlant le courant circulant dans l'inductance au moyen de la valve à thyristors.

L'expression de l'impédance est donnée par l'équation suivante où á représente l'angle de retard à l'amorçage des thyristors [29] :

X

()á=

(II.11)

jLù

2 sin2á

()2

ð á

- + - LCù

ð 2

Trois régimes de fonctionnement peuvent être distingués [35]:

Figure II.12: Régimes de fonctionnement du TCSC

a) Les thyristors sont bloqués; le courant de la ligne passe uniquement par le condensateur. Le TCSC a alors une impédance fixe correspondant à celle du condensateur.

b) Les thyristors sont en pleine conduction; l'impédance du TCSC est fixe et correspond à l'impédance équivalente résultant de la mise en parallèle de la capacité et de l'inductance.

c) Les thyristors sont commandés en conduction partielle. Un courant de boucle circule dans le TCSC et la réactance apparente de ce dernier est supérieure à celle de la capacité (ou de l'inductance) seule.

II.5.2.2.2 Condensateur série commuté par thyristors TSSC

Le schéma de base d'un condensateur série commutée par thyristors TSSC (Thyristor Switched Series Capacitor) est constitué de plusieurs capacités montées en série, chacune étant shuntée par une valve à thyristors montée en dérivation.

Le degré de compensation est contrôlé par paliers. Une capacité série est insérée dans le circuit en bloquant les thyristors lui correspondant. L'extinction a lieu de manière spontanée lors du passage par zéro du courant. Une fois la valve bloquée, la capacité se charge sur une demi-période puis se décharge le demi-cycle de la polarité opposée. Pour minimiser les transitoires, les thyristors sont enclenchés lorsque la tension aux bornes de la capacité est nulle [29] [35].

Figure II.13: Condensateur série commuté par thyristors TSSC

II.5.2.2.3 Condensateur série commandé par thyristors GTO GCSC

Un condensateur série commandé par thyristors GTO GCSC (GTO ThyristorCotrolled Series Capacitors) est formé d'un condensateur de capacité fixe monté en parallèle avec une valve à thyristors GTO (figure II.14) . En pratique, une protection contre les surtensions est réalisée au moyen d'un dispositif de limitation de la tension tel qu'un MOV ou un disjoncteur monté en dérivation. Le GCSC est à la compensation série ce qu'est le TCR à la compensation shunt, les relations valables pour le courant étant transformées en équations de tension.

Figure II.14: schéma de base d'un GCSC

Pour un courant de ligne donné, la tension aux bornes de la capacité est contrôlée. Elle est nulle lorsque les thyristors sont passants et maximale lorsqu'ils sont bloqués. Le contrôle de la tension est réalisé en contrôlant l'angle d'extinction ã des thyristors GTO. Celui-ci est mesuré depuis le passage par zéro du courant.

La réactance effective du GCSC est donnée par l'eqn. Suivante :

2 1

XGCSCXC1
()

ãsin2

= - - ã

ã (II.12)

ð ð

Le contrôle de l'angle d'extinction des thyristors GTO est source d'harmonique de tension. Celle-ci est d'autant plus importante que ã est grand. L'élimination des harmoniques par des méthodes conventionnelles n'est pratiquement pas applicable dans le

cas du GCSC. Elle nécessiterait l'insertion d'un transformateur. Les amplitudes des harmoniques peuvent cependant être réduites en utilisant plusieurs unités montées en série et en les contrôlant de manière séquencée.

II.5.2.3 Compensateurs statique séries synchrone SSSC

Le compensateur statique série synchrone SSSC (Static Synchronous Series Compensator) est un dispositifs FACTS de la deuxième génération (figure II.15). Il est formé d'un convertisseur de tension inséré en série dans la ligne par l'intermédiaire d'un transformateur [25] [29]. Le SSSC agit sur le courant de ligne en insérant une tension en quadrature avec ce dernier, la tension pouvant être capacitive ou inductive. Un SSSC est capable d'augmenter ou diminuer le flux de puissance dans une ligne, voir d'en inverser le sens. Le comportement d'un SSSC peut être assimilé à celui d'un condensateur ou d'une inductance série réglable. La différence principale réside dans le fait que la tension injectée n'est pas en relation avec le courant de ligne. De ce fait, le SSSC présente l'avantage de pouvoir maintenir la valeur de la tension insérée constante, indépendamment du courant. Il est donc efficace tant pour des petites charges (faibles courants) que pour des grandes charges.

 

Convertisseur de tension

Figure II.15: Schéma d'un Compensateurs statique séries synchrone [34]

Un autre avantage du SSSC réside dans le fait que ce type de compensateur n'insère pas de condensateur en série avec la ligne de transport. De ce fait, il ne peut pas provoquer de résonance hyposynchrone. De plus, sa taille est réduite en comparaison de celle d'un TCSC [34].

Par contre, sa commande est plus complexe. Parmi les inconvénients, il y a également le coût élevé du SSSC par rapport à celui des condensateurs série réglables. Il est en grande partie dû au transformateur HT.

Les applications pour lesquelles sont utilisées les SSSC sont identiques à celles où l'on a recours à des condensateurs séries réglables. Ce sont plus particulièrement:

· les commandes statiques et dynamiques des flux de puissances;

· l'amélioration de la stabilité angulaire;

· l'atténuation des oscillations électromécaniques.

II.5.3 Régulateurs statiques de tension et de phase

Les dispositifs de réglage de tension et de phase présente une différence fondamentale avec les autres FACTS. Ils ne sont en effet pas capables de produire ou d'absorber de la puissance et ne permettent que de modifier les transits de puissances active et réactive. Tout comme les transformateurs déphaseurs et de réglage classiques, ils agissent en insérant une tension UT en série dans la ligne de manière à augmenter ou diminuer le courant y circulant.

Le réglage en charge mécanique est toutefois remplacé par un transformateur de prises de réglage à thyristors classiques ou GTO (figure II.16).

Figure II.15: Schéma de principe d'un régulateur statique de tension et de phase

Il existe plusieurs types de régulateurs qui se différencient par l'architecture du convertisseur et le couplage du transformateur auxiliaire en parallèle. Parmi ces dispositifs, les deux familles suivantes peuvent être distinguées:

1- les régulateurs de tension dont la tension insérée est en phase avec la tension au noeud et qui sont utilisés pour le contrôle de la puissance réactive.

2- les dispositifs déphaseurs dans lesquels la tension injectée modifie l'angle de transport et qui agissent principalement sur les transits de puissances active.

II.5.3.1 Régulateurs de tension contrôlé par thyristor TCVR

Le régulateur de tension contrôlé par thyristor TCVR (Thyristor Controlled Voltage Regulator) insère une tension UT qui est en phase avec la tension nodale Ui, de sorte à augmenter ou diminuer son amplitude. Le contrôle de Uieff permet de modifier les transits de puissance réactive dans les lignes. La figure (II.16) présente un des montages utilisé pour la réalisation d'un TCVR. La tension en phase est prélevée sur un transformateur auxiliaire qui dispose de trois enroulements secondaires ayant des proportions 1:3:9.

Chaque bobinage possède un commutateur à thyristors qui lui permet d'être inclus ou non en sens positif ou négatif.

Figure II.16: Schéma d'un régulateur de tension contrôlé par thyristors

II.5.3.2 Régulateur de phase

Plusieurs variantes de déphaseurs ont été développées. Elles permettent d'obtenir des tensions injectées de phases différentes [37]. Le principe du régulateur de phase consiste à modifier l'angle de transport ä de la ligne dans laquelle il est placé en contrôlant la phase du noeud i auquel il est connecté. De ce fait, il permet de contrôler les transits de puissance active dans les lignes. Les dispositifs déphaseurs ont des effets bénéfiques pour les problèmes dynamiques tels que l'amélioration de la stabilité transitoire et l'amortissement des oscillations de puissance.

Figure II.17: Régulateur de phase dans une ligne reliant deux générateurs [34]

Les deux principaux types de déphaseurs sont le régulateur de phase contrôlé par thyristor TCPAR (Thyristor Controlled Phase Angle Regulator) et le transformateur déphaseur contrôlé par thyristors TCPST (Thyristor Controlled Phase Shifting Transformer). D'autres dispositifs, basés sur des convertisseurs à thyristors GTO, peuvent remplir les fonctions de déphaseur.

II.5.4 Dispositifs FACTS combinés série-parallèle

Les dispositifs FACTS présentés aux sections II.5.1, II.5.2 et II.5.3 permettent d'agir uniquement sur un des trois paramètres déterminant la puissance transmise dans une ligne (tension, impédance et angle). Par une combinaison des deux types de dispositifs (shunt et série), il est possible d'obtenir des dispositifs hybrides capables de contrôler simultanément les différentes variables précitées.

II.5.4.1 Contrôleur de transit de puissance unifié UPFC

Le contrôleur de transit de puissance unifié UPFC (Unified Power Flow Controller) est formé de deux convertisseurs de tension reliés par une liaison à courant continu formée par un condensateur. Il s'agit en fait de la combinaison d'un STATCOM et d'un SSSC. Son schéma est représenté à la figure (II.18).

Le principe de l'UPFC consiste à dériver une partie du courant circulant dans la ligne pour le réinjecter avec une phase appropriée [29] [32]. Le convertisseur 1, connecté en parallèle, a pour fonction de prélever la puissance active et de la délivrer au convertisseur série (2). Ce dernier génère une tension Upq, contrôlée en amplitude et en phase, qui est insérée dans la ligne.

Figure II.18: Schéma de base d'un UPFC [39]

Le convertisseur shunt peut également générer de la puissance réactive indépendamment du transfert de puissance active et ainsi contrôler la tension Ui (figure II.19). L'UPFC permet de contrôler simultanément les trois paramètres régissant les transits de puissances dans les lignes (tension, impédance et phase). Il peut de ce fait agir à la fois sur les puissances active et réactive. En général, il possède trois variables de commande et peut s'exploiter dans différents modes. Le convertisseur shunt règle la tension au noeud i alors que l'autre, branché en série, règle les puissances active et réactive ou la puissance active et la tension au noeud k [38].

Figure II.19: Compensateur universel dans une ligne reliant deux générateurs

Dans le cas d'une ligne munie d'un UPFC et dont la tension est maintenue constante aux deux extrémités, la puissance active transmise peut s'écrire [38] [39] :

U2

P pq

UU ä

= -

sinäcos +è (II.13)

ik X X 2

L'UPFC est capable de remplir toutes les fonctions des autres dispositifs FACTS. Il peut être utilisé en particulier pour:

· le réglage de la tension;

· l'amélioration des flux de puissances active et réactive;

· la limitation des courants de court-circuit;

· l'amortissement des oscillations de puissance.

II.5.4.2 Contrôleur de transit de puissance entre ligne IPFC

Le contrôleur de transit de puissance entre ligne IPFC (Interline Power Flow Controller) est utilisé dans le cas d'un système de lignes multiples reliées à un même poste. Son principe est illustré à la figure (II.20). L'IPFC est formé de plusieurs SSSC, chacun d'eux fournissant une compensation série à une ligne différente. Du coté continu, tous les convertisseurs sont reliés entre eux via des disjoncteurs [34] [38].

Figure II.20: Schéma du contrôleur de transit de puissance entre lignes

L'IPFC permet de transférer de la puissance active entre les lignes compensées pour égaliser les transits de puissances active et réactive sur les lignes ou pour décharger une ligne surchargée vers une autre moins chargée. Les tensions injectées possèdent une composante en quadrature et une composante en phase avec les courants respectifs des lignes. La composante en quadrature permet une compensation série indépendante dans chaque ligne, alors que la composante en phase définit le niveau de puissance active échangée avec les autres lignes. Sur la liaison continue, le bilan est touj ours nul [34].

II.5.4.3 Régulateur de puissance Interphases IPC

Le régulateur de puissance interphases IPC (Interphase Power Controller) a été développé pour la gestion de la répartition des puissances [40]. Il s'agit d'un dispositif de contrôle qui est composé de deux impédances par phase: l'une inductive et l'autre capacitive, chacune étant directement liée à une unité de déphasage (figure II.21). Les valeurs de ces impédances sont élevées afin de limiter les courants en cas de court-circuit.

Dans le cas particulier où les impédances ont des valeurs complexes conjuguées, chaque branche de l'IPC peut être représentée par une source de courant contrôlée en

tension. De cette manière, l'impédance inductive et l'impédance capacitive forment un circuit bouchon à la fréquence fondamentale. La commande de la répartition des puissances actives et réactives à l'aide de l'IPC est obtenue en premier lieu par les angles de déphasage Ø1 et Ø2 des transformateurs.

Ø1

Ø2

Figure II.21: Régulateur de puissance Interphases [40]

De par sa conception, l'IPC a les aptitudes suivantes:

· le contrôle des flux de puissance active;

· la limitation des courants de court-circuit;

· le découplage des tensions entre deux noeuds.

Il permet également d'obtenir un contrôle de la puissance réactive indépendant de la puissance active. À l'heure actuelle, l'IPC est le seul moyen pour l'interconnexion des réseaux qui soit en mesure d'empêcher la propagation des perturbations entre les réseaux interconnectés.

II.6 Synthèse

Les différents dispositifs FACTS présentés dans ce chapitre possèdent tous leurs propres caractéristiques tant en régime permanent qu'en régime transitoire. Chaque type de dispositif sera donc utilisé pour répondre à des objectifs bien définis. Des considérations économiques entreront également dans le choix du type d'installation à utiliser. Le tableau (II.1) synthétise les principaux bénéfices techniques des différentes technologies de FACTS. Le nombre "+" est proportionnel à l'efficacité du dispositif.

Tableau II.1: Bénéfices techniques des dispositifs FACTS [34]

Dispositif

Contrôle du transit
de puissance

Contrôle de La tension

Stabilité transitoire

Stabilité statique

SVC

+

+ + +

+

+ +

STATCOM

+

+ + +

+ +

+ +

TCSC/GCSC

+ +

+

+ + +

+ +

SSSC

+ +

+

+ + +

+ +

TCPST

+ + +

+

+ +

+ +

UPFC

+ + +

+ + +

+ + +

+ + +

IPFC

+ + +

+

+ + +

+ +

 

Plus précisément, la figure (II.22) illustre l'effet de chacun des diposistifs de la première et de la deuxième génération sur les différents paramètres régissant le transit de puissance active dans une ligne.

Figure II.22: Paramètres contrôlés par les différents dispositifs FACTS:
a) avec thyristors, b) avec convertisseur GTO.

II.7 Conclusion :

Nous avons présenté dans ce chapitre, en premier lieu les techniques de compensation conventionnelles (série et shunt), ainsi nous avons donné une définition et une classification des divers types de contrôleurs FACTS comme le SVC, STATCOM, TCSC, SSSC, UPFC, IPFC. Cette classification est adoptée comme classification universelle des systèmes FACTS. La plupart d'entre eux sont déjà en service dans la pratique.

Le choix des contrôleurs particuliers cependant, dépend de la condition d'application et de l'exécution désirée. Les débuts d'analyse avec l'étude et les problèmes d'identification de système se sont associés au système existant.

Si aujourd'hui les FACTS sont encore peu utilisés par rapport à leur potentiel, les évolutions techniques de l'électronique de puissance vont rendre les solutions FACTS de plus en plus compétitives face aux renforcements des réseaux.

Nous avons choisi d'étudier le SVC (Static Var Compensator) comme dispositifs FACTS pour contrôler et améliorer la tension et la puissance réactive dans un réseau de transport d'énergie électrique. Une étude profonde concerne la modélisation et la commande du contrôleur SVC sera détaillée dans le prochain chapitre.

III.1 Historique du SVC

Le compensateur statique de puissance réactive SVC (Static Var Compensator) est apparu dans les années soixante-dix, le premier SVC est installé dans l'ouest de Nebraska, au l'Amérique du Nord [18] [41], pour répondre à des besoins de stabilisation de tension rendue fortement variable du fait de charges industrielles très fluctuantes telles que les laminoirs ou les fours à arc. Les SVC sont des FACTS de la première génération. Ils utilisent des thyristors classiques, commandables uniquement à l'amorçage. Plusieurs conceptions différentes ont été proposées. Toutefois, la plupart des SVCs sont construits à partir des mêmes éléments de base permettant de fournir ou d'absorber de la puissance réactive.

Depuis 1970 plus de 300 SVC est installé autours du monde, plus de 90 installer au Amérique du Nord. La figure (III.1) montre évolution d'installation du SVC dans le monde jusqu'à l'année 2006 [18].

Figure III.1: Nombre approximatif d'installations du SVC de 1970 à 2006 [18]

(basé sur Liste compilée on 2006 par Groupe IEEE I4 travaillé sur SVC et autre données des fabricants)

III.2 Définition du SVC

Le compensateur statique de puissance réactive (SVC ou CSPR) est un dispositif qui sert à rnaintenir la tension en régime permanent et en régime transitoire à l'intérieur de limites désirées. Le SVC injecte de la puissance réactive dans la barre où il est branché de manière à satisfaire la demande de puissance réactive de la charge [42].

Le Compensateur Statique de Puissance Réactive est un dispositif de compensation parallèle a base des composantes d'électronique de puissance.

Figure III.2 : Schéma d'un SVC de type TCR-FC

Cette analyse du SVC ne comporte pas l'étude des transitoires ni celui de la stabilité du circuit. Il se limite à l'étude du SVC et ces composants en régime permanent.

Les dispositifs FACTS comme il a été mentionné dans l'introduction font en général appel à des éléments de l'électronique de puissance. Ces éléments sont utilisés depuis quelques années seulement. Le principal problème concernant l'utilisation de ceux-ci dans un dispositif FACTS est le contrôle. Le thyristor est dans la plupart des cas l'élément qui permet de contrôler ces dispositifs. L'opération d'un thyristor présente des caractéristiques spéciales. Par exemple, il est à la source des effets non linéaires et de la présence d'harmoniques dans les circuits qui comportent une branche TCR.

III.3 Opération d'un thyristor

Le thyristor est un élément redresseur à semi-conducteur. Il a deux modes d'opération: il est soit dans l'état allumé ou de conduction, soit dans l'état éteint ou de non-conduction. Le début de la conduction est appelé l'amorçage ou l'allumage et la fin de la conduction est appelée l'arrêt [42].

La figure (III.3) nous montre le symbole du thyristor ainsi leurs paramètres. On peut y identifier les paramètres suivants: le courant dans le thyristor (I), la tension dans l'anode (VA), la tension dans la cathode (VC) et la tension de gâchette (VG).

I

Figure III.3 : Schéma d'un thyristor

La figure (III.4) présente la caractéristique statique du thyristor. Sur cette figure on peut voir que le thyristor se comporte comme une résistance à deux états qui correspondent aux états du thyristor. La valeur de cette résistance change de Rfjd lorsque le thyristor est en mode de conduction à Rrev lorsque il est en mode non-conduction. L'arrêt de conduction se produit en fonction du courant qui circule entre l'anode et la cathode, et l'amorçage en fonction d'une tension de valeur élevée (tension de retournement) [42].

Figure III.4 : Caractéristiques statique du thyristor [42]

La tension de retournement Vakf est la tension entre l'anode et la cathode à laquelle l'élément semi-conducteur se polarise et laisse passer le courant, passe à l'état allumé. A l'allumage, la résistance du thyristor passe de Rrev de valeur élevée à Rfjd de valeur plus faible. La tension de retournement est élevée, elle peut être diminuée par l'application d'une

tension entre la gâchette et la cathode VGK. Plus la tension VGK est grande moins sera élevée la tension de retournement nécessaire à l'allumage du thyristor.

La figure (III.4) montre la tension de retournement Vakf à laquelle correspond une tension VGK égal à zéro. On montre aussi deux autres tensions VAK1 et VAK2 dont les tensions VGK pour l'allumage du thyristor sont aussi montrées. Le courant de seuil ISEUIL est le courant minimal pour que la conduction se produite et persiste. De même, la tension VAK

et la tension VGK possèdent aussi un seuil VAK SEUIL et VGK SEUIL , respectivement.

III.4 Constitution du SVC

Le compensateur statique SVC est composé de plusieurs éléments tel que le condensateur fixe (FC), qui est commandé par des éléments mécaniques; d'une réactance commandée par thyristors (TCR), et de condensateurs commutés par des thyristors (TSC), et parfois de réactance commutée par thyristors (TSR), et des filtres d'harmoniques [42].

III.4.1 Condensateur fixe (FC)

Le condensateur fixe fournit à la barre une puissance réactive fixe, il est connecté au réseau mécaniquement et comporte un contrôle pour l'ouverture du disjoncteur qui le relie à la barre.

III.4.2 Réactance commandée par thyristors (TCR)

III.4.2.1 Principe de fonctionnement

La réactance commandée par thyristors TCR (Thyristor-Controlled Reactor) possède une bobine d'inductance fixe L branchée en série avec une valve à thyristors bidirectionnelle montré sur la figure (III.5.a). La réactance contrôlée par thyristors permet un contrôle plus fin de la puissance réactive car elle permet un contrôle continu du courant de compensation.

Les thyristors sont enclenchés avec un certain angle d'allumage á et conduisent alternativement sur une demi-période. On définit l'angle d'allumage á à partir du passage par zéro dans le sens positif de la tension aux bornes du thyristor à allumer. L'angle de conduction ó est l'angle pendant lequel les thyristors conduisent. Un thyristor se met à conduire quand un signal de gâchette lui est envoyé et la tension à ses bornes est positive. Il s'arrête de conduire lorsque le courant qui le traverse s'annule. Les thyristors sont

allumés de façon symétrique toutes les demi périodes. Le courant à fréquence fondamentale est réglé par la commande de phase de la valve à thyristors [34] [43]. En pleine conduction (a = 90°), le courant est essentiellement réactif et sinusoïdal, et lorsque a = 180°, on est en conduction nulle.

La relation qui lie angle d'allumage et angle de conduction en régime permanent est : ó = 2(ð-á) (III.1)

Une conduction partielle des thyristors est accomplie avec un angle d'amorçage a compris entre 90° et 180°, a pour effet de réduire la fondamentale du courant (fig.III.5.b), et donc de diminuer la susceptance apparente de l'inductance (fig.III.6.a).

(a) (b)

Figure III.5: Réactance commandée par thyristors- a) Montage, b) tension simulé et courant inductif résultant pour un angle d'amorçage donné

L'équation dynamique qui régit le mode de fonctionnement du TCR est v(t)= 2 V sin co t,

La valeur instantanée du courant dans la réactance TCR est :

ùt

iTCR

()=1 2

t2sin= (-)

V

ùcoscos

Vtdt áùt(III.2)

L ù L

á

2

V

XL

positive, a

<> +

cot ac

()

cos cos , pour la demi période
á ù

- t

(() )()()

cos cos , pour la demi période négative, acot a c

á ðùðð

+- + < > ++

t

(III.3)

2

V

=

i L

XL

()

á

0, pour

accota

+ <>+ð

 

Où V : tension efficace et XL = co L: réactance pour fréquence fondamentale du TCR.

Une décomposition en série de Fourier donne pour l'amplitude de la fondamentale :

á =

() [ ( ð á )(á)]

V

IL 2 - + sin 2(III.4)
ðùL

Equation (III.4) peut être écrit comme :

(a)BLeff(a).V = (III.5)

1

à

I L

avec BLeff est la susceptance effective du TCR qui varie de la même manière que la fondamentale du courant :

BLeffaBL.

()[2(ita)sin (2 a)]

1

=- + (III.6)

Cette loi du contrôle est montrée dans la figure (III.6). La valeur maximale de BLeff est 1/XL, obtenue avecá = 90° , c'est, conduction pleine dans le contrôleur du thyristor. La valeur minimum est zéro, obtenue avec á = 180°. Ce principe est appelé le contrôle de phase [31] [34].

La variation du BLeff en fonction de a est illustrée sur la figure (III.6.a). Pour une tension donnée V, le courant absorbé dépend de la valeur de la susceptance effective. La zone de fonctionnement d'un TCR est délimitée par les valeurs maximales de la susceptance BL, de la tension VLmax et du courant ILmax (figure III.6.b).

XL BL(a)

(a) (b)

Figure III.6 : Principe de contrôle du TCR, a) Susceptance apparente, b) Zone de fonctionnement [34] [44]

III.4.2.2 Harmoniques

Augmentation de l'angle d'amorçage (réduction de l'angle de conduction) a deux autres effets importants. En premier, les pertes des puissances diminuent dans le contrôleur TCR [21]. La seconde, le courant devient de moins en moins sinusoïdal et contient des harmoniques. Ces harmoniques passent ou se transmettent du circuit TCR au circuit SVC, qui a une importance capitale pour le fonctionnement du SVC. Si les angles d'amorçages sont équilibrés, (c.-à-d. égal pour les deux thyristors), d'autres harmoniques sont produits, et la valeur efficace évaluent du composant harmonique énième est donné par [31] [34] :

In

4sin1V() n+á sin +

ðX2.1

()

n+

()n -1

(III.7)

() ()()

á sin
-cos.

á

L

2.1

n-n

Le tableau (III.1) donne l'amplitude maximale des l'harmoniques jusqu'aux 37ième.

Les valeurs sont exprimées comme un pourcentage d'amplitude du composant fondamental en pleine conduction [21].

Tableau III.1: Amplitudes maximales de
courants harmoniques dans TCR

Ordre d'harmoniques

Pourcentage

1

100.00

3

(13.78)b

5

5.05

7

2.59

9

(1.57)

11

1.05

13

0.75

15

(0.57)

17

0.44

19

0.35

21

(0.29)

23

0.24

25

0.20

27

(0.17)

29

0.15

31

0.13

33

(0.12)

35

0.10

37

0.09

 

Les réactances contrôlées par thyristors sont habituellement connectés en triangle pour éliminée harmonique trois et multiple de trois (3ième , 9ième , 1 5ième , etc).

Plusieurs méthodes sont utilisées pour réduire l'amplitude de courants d'harmoniques produits par le TCR, parmi ces méthodes:

· Mise en parallèle de m TCRs contrôlés séquentiellement (séparément), Dans ce cas eqn. (III.7) sera divisée par le facteur m, et l'amplitude de chaque harmonique sera réduit.

· Emploie des filtres d'ordre réduit pour éliminée les harmoniques d'ordre bas (5ième,

7ième , 11 ième).

Lorsque l'angle d'allumage (amorçage) est fixe, on parle d'inductance commutée par thyristor TSR (Thyristor-Switched Reactor). Généralement á vaut 90°. Dans ce cas, les thyristors sont en pleine conduction sur un nombre entier de demi-périodes et le TSR ne génère pas de courants harmoniques. En revanche, la valeur de la susceptance effective n'est pas modulable et il n'y a que deux cas de fonctionnement possibles. Lorsque les thyristors sont enclenchés, le courant réactif IL absorbé par le TSR est proportionnel à la tension appliquée V. il est nul lorsque la valve à thyristors reste ouverte. Les valeurs maximales admissibles du courant et la de tension doivent être respectées (fig. III.1 6.b). Le recours à plusieurs branches TSR connectées en parallèles permet d'obtenir une admittance réactive contrôlable par palier, tout en conservant un courant sinusoïdal [34].

III.4.3 Condensateur commuté par thyristors (TSC)

Le condensateur commuté par thyristors TSC (Thyristor-Switched Capacitor) est composé d'un condensateur fixe C branché en série avec une valve à thyristors bidirectionnelle et une bobine d'inductance d'atténuation L~ (fig.III.7.a). Le commutateur a pour rôle de d'enclencher et de déclencher le condensateur pour un nombre entier de demi-cycles de la tension appliquée. Le condensateur n'est ainsi pas commandé en phase, mais simplement enclenché et déclenché. L'inductance d'atténuation sert à limiter le courant en cas de fonctionnement anormal et à éviter la résonance avec le réseau à des fréquences particulières [21] [34].

Pour avoir un minimum de perturbations transitoires, les instants de commutation sont choisis de façon à ce que la tension aux bornes des thyristors soit minimale.

L'enclenchement est donc réalisé lorsque la tension résiduelle du condensateur est égale à la tension instantanée du réseau (fig.III.7.b).

v

vC

n

=

 
 

X C

 
 
 
 

1

(III.12)

 
 
 

XL

 
 
 

w0

LC
,

 
 
 
 
 
 
 
 

(a) (b)

Figure III.7: Condensateur commuté par thyristors: a) montage, b) courant et tension dans la capacité

Le condensateur peut être commuté avec un minimum de transitoire si le thyristor est allumé (état on), au l'instant quand la tension VC du condensateur et la tension V du réseau ont la même valeur. La tension v(t) est donnée par:

()(0) () ()() 0

dit1

VtVsinwtaL.

= += , +

m C

it.dtV

+ (III.8)

dt C

V

()()

1

,+ (III.9)

C 0

VpL.p

=Ip+

C.pp

VC0: Tension de condensateur à l'instant t = 0.

Par plusieurs manipulations et transformation inverse que nous obtenons, le courant instantané est exprimé comme:

2

(III.10)

n

itI.coswtanB.

()()

= + +VsinaVsin(wt)Icosa.cos(wt)

mC r m r

- -

0

m C

n1

2 0
- avec ù0 fréquence fondamentale et ùr la fréquence de résonance du système donnée par:

n w0 (III.11)

1

wr =

LC
,

Le courant maximale Im est donnée par:

2

(III.13)

n

I V . B . 2

m m C -

=

n1

La présence de l'inductance d'atténuation rend le régime transitoire oscillant. En cas d'enclenchement, le courant en régime permanent est donnée par:

2

(III.14)

()B.cos(ùt)

n

itV.

= m-

2C 0

n1

La susceptance étant fixe, le courant dans le TSC varie linéairement avec la tension V (qui explique l'absence des harmoniques sur le TSC). La zone de fonctionnement est similaire à celle d'un TSR; elle est illustrée à la figure (III. 8.a). Généralement le SVC de type TSC contient n banc de TSC montés en parallèle. La susceptance est ajusté par le contrôle du nombre de condensateurs parallèles en conduction. Chaque condensateur conduit touj ours pour un nombre intégrant de demi-cycle. La relation qui relie le courant de compensation et le nombre de condensateurs en conductions est montrée dans la figure (III. 8.b).

(a) (b)

Figure III.8: Principe du contrôle de TSC, a) zone de fonctionnement, b) relation entre courant et nombre de condensateurs en service

Plusieurs TSC de tailles différentes peuvent être mis en parallèle, de façon à former un banc de condensateurs enclenchables et déclenchables par thyristors. Dans certaines installations, les commutations sont parfois réalisables par disjoncteurs. Ce type de dispositif porte le nom de condensateur commuté mécaniquement MSC (Mechanically-Switched Capacitor).

Les MSC sont des dispositifs conçus pour n'être enclenchés et déclenchés que quelques fois par jour. De ce fait, leur fonction principale est de fournir de la puissance réactive en régime permanent.

III.5 Schémas de SVC

La figure (III.9.a) présente différentes configurations possibles de SVC. Lorsque le dispositif comporte une anche de type TCR, un filtre permett ant de réduire les harmoniques est rajouté. La zone de fonctionnement équivalente du SVC est obtenue par la combinaison des zones de toutes les branches. Un exemple est donné à la figure (III.9.b).

(a)

(b)

Figure III.9 : Compensateur statique de puissance réactive, a) schémas, b) zone de fonctionnement

III.6 Principe de fonctionnement du SVC

Le SVC est utilisé fondamentalement pour contrôler la tension à la barre où il est connecté au réseau électrique, de façon à obtenir un profil plat de la tension. Pour ce faire, il doit générer ou absorber de la puissance réactive à ses bornes [42].

Figure III.10 : Schéma d'un SVC de type TCR-TSC-FC

La figure (III.10) décrit le circuit équivalent du SVC formé d'un condensateur fixe (FC) et d'un banc de condensateurs commuté par thyristor (TSC) et d'un banc d'inductance variable commandée par thyristor (TCR). Mais où l'on considère seulement un TSC et un TCR. La tension aux bornes de la barre où le SVC est branché, VS , et l'impédance ZS sont la tension et l'impédance équivalent de Thévenin du réseau vues de la barre.

Le but du SVC est de maintenir la tension VC aux bornes du SVC fixe. Lorsque la tension VS diminue, le contrôle du SVC doit connecter le condensateur fixe (FC), si la tension diminue encore on doit connecter aussi le TSC. Par contre, lorsque la tension VS augmente, le TCR doit entrer en fonctionnement.

III.7 Modélisation de dispositif SVC

Les dispositifs FACTS shunt modélisés sont des compensateurs statiques de puissances réactives tels que le SVC et autres dérivés (TCR, TSC). Bien qu'ils présentent des performances moins bonnes que le compensateur statiques synchrone, elles ne sont guère importantes en régime permanent. De plus, les simulations sont réalisées pour des cas où les tensions sont proches de la valeur nominale. Dans cette situation, le SVC et le STATCOM présentent des caractéristiques semblables [34] [45].

III.7.1 Modèle de compensateur statique de puissance réactive SVC

Le dispositif SVC est modélisé par une admittance shunt ySVC variable (fig.III. 11 .a). Le SVC étant supposé sans pertes, l'admittance est donc purement imaginaire:

y SVC = j b (III.15)

SVC

La susceptance bSVC peut être de nature capacitive ou inductive afin de fournir, respectivement d'absorber, de la puissance réactive QSVC (fig.III. 11 .b).

(a) (b)

Figure III.11 : Modélisation du SVC, a) symbole, b) modèle

[ ( ) ]

in2á

2CLX2ðás - +-ðX

Les valeurs des SVC sont exprimées sous forme de puissance réactive QSVC absorbée à la tension nominale Un. La correspondance avec la susceptance bSVC est donnée par la relation [34]:

B U .bU.

2 (III.16)

SVC n

= -=-

SVC n ðXX

CL

La puissance réactive réellement absorbée par le SVC est donnée par:

U2

Q= - (III.17)

SVCB SVC

n

U

Le signe « moins » indique que le SVC fournit de la puissance réactive au système lorsqu'il est capacitif alors qu'il en consomme lorsqu'il est inductif. La variation de la puissance réactive injectée en fonction de la tension est représentée à la figure (III.12) pour plusieurs valeurs de compensation [34].

Figure III.12 : Variation de la puissance réactive par un SVC en fonction de la tension nodale

Les installations FACTS sont généralement situées à des postes déjà existants. Toutefois, les deux cas sont en considérations ; à savoir lorsque le SVC est placé en un noeud et lorsqu'il est situé au milieu de la ligne.

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