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Diagnostic du profil de pauvreté au Sud-Benin: Cas du département de l'Atlantique

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par D. Mathieu GBAGUIDI
Université d'Abomey-Calavi Bénin - Maîtrise ès sciences de gestion 2004
  

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1- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE

1.1 La problématique

Le Bénin fait partie des nations les moins avancées de la planète. Cet état de choses se caractérise par un faible niveau de développement humain et la précarité de la situation socio-économique qui se manifeste par une progression timide de la croissance économique, le tout corroboré par un enlisement des populations dans la pauvreté. Selon le rapport sur le développement humain (PNUD, 2000), près du tiers de la population béninoise est considérée comme pauvre sur le plan monétaire, et un peu moins de la moitié de la population est pauvre du point de vue de la pauvreté non monétaire, autrement dit n'a pas accès aux services sociaux de base.

A l'origine de cette situation de misère que vit la population béninoise en général et celle rurale en particulier, se trouvent les différents programmes d'ajustement structurel (PAS) et la dévaluation du franc CFA intervenue le 12 Janvier 1994. Ceci a davantage enfoncé le clou élargissant ainsi l'étendue des populations vulnérables et plus démunies.

Depuis cet instant, la question de pauvreté est devenue une préoccupation de premier plan pour nos décideurs politiques à divers niveaux. Mais, face à cette situation, se posent deux problèmes : la disponibilité des éléments d'appréciation du phénomène (la connaissance des populations concernées) mais aussi et surtout les moyens d'y parvenir.

Grâce à l'appui des partenaires au développement, notamment le PNUD, plusieurs actions ont été menées dont les premières sont les enquêtes et études conduites par le Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP) et l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) et également par des experts étrangers et nationaux.

Ces travaux ont donné non seulement naissance à des éléments d'appréciation du phénomène, mais également une meilleure orientation dans la mise en place de nombreuses stratégies et mesures pour une amélioration du niveau de vie de la population dans son ensemble et de la population rurale en particulier. On se pose alors la question de savoir si toutes les dimensions de la pauvreté sont bien cernées.

Aussi à l'ère de la décentralisation, importe-t- il de se poser quelques questions :

- quel a été l'effet des efforts fournis pour lutter contre ce fléau ?

- quelles sont les manifestations de la pauvreté dans les différents départements de notre pays ?

Afin d'apporter quelques éléments de réponses à ces préoccupations, nous nous assignons pour tâche, au cours de la présente étude, de dresser le profil de la pauvreté dans le département de l'Atlantique.

1.2 Les objectifs et les hypothèses

1.2.1 Les objectifs

Les objectifs poursuivis sont à la fois d'ordre général et d'ordre spécifique

L'objectif général  (OG):

La présente étude a pour but de dresser et d'analyser le profil du département de l'Atlantique par rapport à la pauvreté. Ceci nous permettra d'explorer quelques éléments d'appréciation de la pauvreté afin d'examiner les différents effets des actions susceptibles de la réduire et de formuler des propositions pouvant conduire à une amélioration des effets de ces actions.

Les objectifs spécifiques  (OS):

Il s'agit précisément dans le cadre de ce travail de :

1- caractériser le profil du département par rapport à son état sanitaire à partir des

différents indicateurs de santé tels que les taux bruts de natalité, de mortalité, les taux d'utilisation des services de santé et quelques ratios socio-sanitaires ;

2- caractériser le niveau d'éducation dans le département ; 

3- caractériser le profil du département par rapport à la sécurité alimentaire ; 

4- présenter la situation du département par rapport à l'accès à l'eau potable et à l'électricité.

1.2.2 Les hypothèses

Plusieurs hypothèses sont construites afin de pouvoir mieux orienter la démarche méthodologique :

Hypothèse /OS1 :

L'état sanitaire des populations de l'Atlantique s'est amélioré entre 1992 et 2002.

Hypothèse/ OS2 : 

Entre 1992 et 2002, les taux bruts de scolarisation et d'alphabétisation ont connu une progression .

Hypothèse /OS3 : 

i) Le bilan vivrier du département est excédentaire et a connu une amélioration constante sur les dix dernières années ;

ii) le revenu des ménages a connu une augmentation constante sur la période allant de 1992 à 2002.

Hypothèse /OS4 :

La proportion des populations qui ont accès à l'eau potable et à l'électricité s'est régulièrement accrue ces dix dernières années.

1.3 La revue de littérature

Le concept de pauvreté dans son ensemble, a fait l'objet de plusieurs études. Il existe donc dans ce domaine une littérature assez riche. Dans cette section, nous aborderons les concepts de pauvreté, de seuils de pauvreté, les causes de la pauvreté et les moyens de lutte contre ce fléau.

1.3.1 Appréhension du concept de pauvreté

La pauvreté est un phénomène assez complexe à plusieurs facettes. Son appréhension n'est pas chose aisée.

Aho et al, (1997) l'identifient comme étant un état de privation à long terme de bien-être jugé inadéquat pour vivre décemment.

La pauvreté, en économie, a trait essentiellement à un manque de ressources matérielles nécessaires. Elle est en général analysée par rapport au revenu ou par rapport à un panier de biens fondamentaux (correspondant à la possibilité de satisfaire des besoins minimaux).

Selon la Banque Mondiale (1992), "La lutte contre la pauvreté : Directive opérationnelle", le terme de pauvreté a un sens absolu et un sens relatif.

L'idée de pauvreté absolue se rapporte à l'état de pauvreté perçu comme une situation de non satisfaction de certains besoins fondamentaux nécessaires pour assurer la survie physiologique indépendamment du bien-être de la société entière. Elle renvoie à un seuil de pauvreté exprimé en valeur absolue. Par rapport au revenu, une personne se trouve dans la pauvreté absolue si son revenu est en deçà d'un seuil de pauvreté défini.

La pauvreté relative se vit en termes sociaux. On parle de pauvreté relative pour des personnes qui sont bien moins loties que la majorité des autres membres de la même communauté. Une personne est relativement pauvre par rapport au revenu si elle appartient à un groupe à faible revenu.

Selon le PNUD, (2001) « la pauvreté du point de vue des capacités est l'absence de certaines capacités fonctionnelles élémentaires. Cette forme de pauvreté s'applique donc aux personnes n'ayant pas la possibilité d'atteindre des niveaux minima acceptables concernant les capacités fonctionnelles. Celles-ci peuvent aller du domaine matériel tel que disposer d'une alimentation convenable, à des critères sociaux plus complexes comme la participation à la collectivité ».

Cette définition prend en compte l'intégration de l'être humain dans sa communauté.

Ainsi l'organisation en communauté constitue un facteur de réduction de la pauvreté.

Il convient donc de remarquer que le concept de pauvreté n'est pas standard.

Adjovi (2000), soutient à cet effet qu'une meilleure définition de la pauvreté doit prendre en compte non seulement les aspects quantitatifs, qualitatifs mais aussi la région, l'environnement (politique, économique, social, culturel), la période et surtout doit tenir compte des aspects monétaires, socio-culturels et de la vision des populations elles-mêmes.

Ces différentes approches de la pauvreté peuvent être regroupées dans deux principales rubriques à savoir : la pauvreté monétaire et la pauvreté humaine.

La mesure de la pauvreté monétaire peut se faire à partir d'un ensemble d'indicateurs normatifs basés sur les seuils alors que la pauvreté humaine est appréhendée grâce à l'indicateur de pauvreté humaine.

1.3.2 Les seuils de pauvreté

Selon Aho et al (op. cit.), le seuil de pauvreté fait référence à un niveau de bien- être qui permet à une personne ou à un ménage de vivre de manière acceptable dans une communauté donnée. Ils distinguent quatre seuils de pauvreté à savoir :

- le seuil de pauvreté biologique. Il s'agit de la situation dans laquelle la santé des individus est en danger.

- le seuil de pauvreté normatif : besoins biologique et sociologique. Il varie selon les valeurs, les habitudes, les priorités et le niveau de vie moyen de la communauté.

- le seuil de pauvreté relatif : il y a toujours de pauvre et on s'attache à suivre, l'évolution des revenus ou des dépenses par rapport aux non pauvres.

- le seuil de pauvreté mixte qui est une combinaison d'au moins deux des seuils précédemment définis.

Selon l'Enquête sur les Conditions de Vie des ménages Ruraux (ECVR II 1999-2000), on distingue :

- le seuil de pauvreté alimentaire (SPA) qui fait référence à la dépense minimale nécessaire à un individu ou à un ménage pour se procurer un panier de biens alimentaires qui respecte à la fois les normes nutritionnelles d'un régime alimentaire équilibré et des habitudes de consommation de la population considérée ;

- le seuil de pauvreté non alimentaire (SPNA) fait référence à la dépense minimale nécessaire à l'acquisition des biens non alimentaires et des services publics essentiels à la population ;

- le seuil de pauvreté global (SPG) se réfère à la dépense minimale nécessaire pour

satisfaire à la fois les besoins alimentaires et non alimentaires. Il est obtenu en faisant la somme des deux premiers seuils (SPA et SPNA).

Remarquons que les différents seuils sont variables dans le temps, suivant le milieu et dépendent des zones géographiques. L'exemple du SPA dans le département de l'Atlantique est illustré par le graphique n°1 suivant :

Source : ECVR II, (1999-2000)

Par ailleurs, il faut noter que ces différents seuils permettent d'élaborer d'autres indicateurs de la pauvreté. Au nombre de ces indicateurs, on peut citer :

* L'indice de la pauvreté : il désigne la proportion de la population vivant en dessous des seuils précités.

* La profondeur de la pauvreté encore appelée ratio du déficit des dépenses, elle se calcule comme le quotient de l'écart entre le niveau moyen de dépense des pauvres et le seuil de pauvreté par le seuil de pauvreté en question. Il ne suffit pas de savoir quel est le pourcentage des pauvres, mais à quelle distance sont-ils du seuil de pauvreté. Cet indicateur permet de savoir la portée effective des actions menées.

* L'intensité ou sévérité de la pauvreté est une mesure du degré de pauvreté des pauvres. Elle permet, dans l'estimation de la pauvreté, de donner plus de poids aux plus pauvres dans l'agrégation des écarts moyens standardisés.

1.3.3 L'indicateur de pauvreté humaine (IPH)

Plusieurs dimensions de la pauvreté sont difficiles à être appréhendées par les indicateurs classiques de mesure de la pauvreté monétaire que sont les seuils. L'indicateur de pauvreté humaine définie par le PNUD (2001) permet donc de combler ce déficit de mesure de la pauvreté.

L'IPH est un indicateur composite qui tente de chiffrer les formes de dénuement dans quatre domaines essentiels de l'existence à savoir : la capacité de vivre longtemps et en bonne santé, le savoir, les moyens économiques et la participation à la vie sociale.

Les variables prises en compte ici sont le pourcentage d'individus risquant de décéder avant l'âge de 40 ans, le pourcentage d'individus n'ayant pas accès aux services de santé et à l'eau potable et le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans victimes de la malnutrition.

1.3.4 Les causes de la pauvreté

La pauvreté est entretenue par plusieurs causes dont les principales sont :

- l'insuffisance d'accès aux possibilités d'emploi ;

- l'insuffisance des actifs physiques, notamment la terre, le capital et le crédit ;

- l'insuffisance d'accès aux marchés où les pauvres peuvent vendre des biens et

services ;

- la faible dotation en capital humain ;

- la destruction des ressources naturelles qui entraîne une dégradation de

l'environnement et une baisse de la productivité ;

- l'absence de participation : les pauvres ne sont pas associés à l'élaboration des

programmes de développement ;

- la dégradation des termes de l'échange sur le plan international.

Aho et al (1997),"Manuel d'Analyse de la pauvreté : Application au Bénin", regroupent ces différentes causes en trois catégories :

- la dotation inégale en facteurs de production ;

- le choix individuel des gens ;

- l'inégalité d'accès aux chances de s'en sortir.

De nos jours, l'élaboration des stratégies de lutte contre la pauvreté, exige non seulement la prise en compte de ces causes mais aussi la prise en compte de la vision des populations concernées. Ainsi les études sur les perceptions de la pauvreté, du bien-être et de la richesse en milieu rural (EPPR) du PNUD et du Ministère du Développement Rural (1993 et 1996) révèlent que les causes de la pauvreté selon les populations rurales sont :

- la faiblesse du marché et notamment la faiblesse de la demande pour les produits locaux ;

- l'absence de solidarité au sein de la famille ou de la communauté ;

- plus on est pauvre, plus il est difficile de s'en sortir ;

- le manque de volonté des pauvres pour sortir de la pauvreté.

Cette faiblesse du marché intervient justement dans l'un des cercles vicieux de la pauvreté auto-entretenue identifiée par Nurkse (1953) cité par Brasseul (1989). Ce cercle vicieux se présente schématiquement comme suit :

Titre : Schéma du cercle vicieux de la pauvreté auto-entretenue

Source : R . Nurkse cité par Brasseul(1989)

La rupture de ce cercle peut être provoquée par un apport de ressources extérieures. Ceci pose alors le problème de l'accessibilité aux micro-crédits qui est une cause non moins négligeable de la pauvreté dans les zones rurales. A cette cause s'ajoute également le manque d'organisation paysanne.

Après l'appréhension du concept de pauvreté, l'étude des indices et des causes de la pauvreté, il convient maintenant d'aborder les différentes stratégies de réduction de ce fléau.

1.3.5 Les stratégies de réduction de la pauvreté

Compte tenu du caractère multidimensionnel de la pauvreté, plusieurs stratégies sont utilisées pour la réduire. Dans cette partie, nous aborderons les stratégies d'ordre général et celles développées par le Bénin.

1.3.5.1 La croissance économique comme moyen de lutte contre la

pauvreté

La question de la réduction de la pauvreté par la croissance économique a fait l'objet de plusieurs controverses.

Pour certains auteurs la croissance économique, socle de tout développement, permet de réduire considérablement la pauvreté. Pour d'autres, cette réduction de la pauvreté qui passe par la croissance économique n'est pas chose évidente.

La plupart des auteurs qui soutiennent la thèse selon laquelle la croissance économique permet de lutter contre la pauvreté, se fondent sur le fait que toute croissance économique génère des revenus qui profitent plus aux démunis.

Pour ces auteurs les revenus générés se traduisent simplement par une hausse du PIB réel par habitant.

Subbarao (1997), en se fondant sur les études de la Banque Mondiale (1996) et de Ravallion et Squire (1997), affirme que la croissance économique surtout celle agricole est un facteur déterminant dans la lutte contre la pauvreté. Il cite en exemple des pays comme la Taiwan, la Malaisie, la Thaïlande, la Chine, qui ont connu des succès considérables en matière de lutte contre la pauvreté. Pour cet auteur, ces succès spectaculaires s'expliquent par des réformes agraires mises en place dans ces pays et les programmes développés par ces mêmes pays en vue de porter assistance aux petits paysans. Mais Subbarao, dans son développement, n'a pas su donner des informations sur comment cette croissance devrait être promue puisqu'une croissance économique génère des ressources pour un développement harmonieux et permet de financer les dépenses susceptibles d'améliorer les niveaux de vie des populations à la base. C'est justement ce que souligne Brasseul (op. cit.), en affirmant : « la croissance économique est une condition nécessaire du développement puisqu'elle permettra de dégager des ressources en faveur de la santé, de l'éducation... »

Selon Tovo (1995), « les stratégies qui réussissent le mieux en matière de lutte contre la pauvreté, ont en général deux objectifs parallèles : en premier lieu, il faut stimuler la croissance économique afin d'augmenter la taille du gâteau à partager... » Pour cet auteur, deux secteurs sont des sources potentielles de croissance. Il s'agit de l'agriculture et le secteur tertiaire.

Toutefois, il faut remarquer que la croissance économique n'est pas une condition suffisante du développement donc de la lutte contre la pauvreté, si celle-ci va de pair avec un accroissement des inégalités, une détérioration des conditions de vie pour les plus pauvres, la misère et la répression politique et sociale. La bonne gouvernance est donc un préalable à la réduction de la pauvreté.

Pour les pays du G-8, la croissance doit être durable et accompagnée d'une redistribution parfaite des revenus générés. A cet effet, dans le rapport des ministres des Finances du G-8 aux chefs d'Etat et de Gouvernement (2000), on peut retenir qu'il convient d'accorder davantage d'attention à une répartition plus équitable des avantages de la croissance.

La plupart des bailleurs de fonds, quant à eux mettent l'accent sur la nécessité de :

- promouvoir une croissance économique durable favorisant un accroissement de la demande de main-d'oeuvre fournie par les pauvres et d'un accès plus large des pauvres aux ressources productives ;

- faire participer les pauvres au processus de développement.

Lessard (1997), après avoir fait le bilan de son expérience en tant que praticien du développement, dans son approche de la problématique économique de la lutte contre la pauvreté, affirme que la majorité des projets qui définissent des objectifs de croissance, d'emploi ou d'augmentation des revenus, sont formulés en misant clairement sur des personnes ayant déjà un minimum de capacités humaines, matérielles et/ou financières au départ. La réduction de la pauvreté extrême échappe donc aux projets et programmes à caractère économique sauf les projets d'infrastructures.

L'Allemagne, dans son approche de croissance retient deux thèmes : « la croissance par les pauvres » qui consiste à mobiliser directement le potentiel de production des pauvres et à promouvoir leur contribution par des travaux à fort coefficient de main-d'oeuvre et « la croissance pour les pauvres » grâce à laquelle les bénéfices d'une productivité économique accrue sont investis dans les interventions ciblées visant à créer des emplois et à fournir des services sociaux. Il existe donc un lien étroit entre croissance économique et pauvreté.

L'autre facteur qui influence la pauvreté est la croissance démographique.

1.3.5.2 La réduction de la croissance démographique comme moyen de lutte contre la pauvreté

La relation entre la forte poussée démographique et la réduction de la pauvreté fait l'objet de polémique. Les populationnistes soutiennent qu'une forte croissance démographique permet un développement humain tandis que les anti-populationnistes évoquent la thèse contraire.

Dans le premier ordre d'idée mais de façon modérée, l'économiste Adjovi (2002), soutient que les actions de réduction du nombre de personnes par ménage par le contrôle des naissances grâce au planning familial ne pourront pas avoir des effets immédiats sur la réduction de la pauvreté. Il estime que la taille des ménages n'est pas une variable déterminante prioritaire de la pauvreté au point où il faudrait s'y attaquer.

Des auteurs comme Hirschman (1959) cité par Brasseul (op. cit.) viennent étayer la position précédente. Il notait déjà que la croissance de la population constituait un défi permettant la hausse du produit par habitant.

Outre les raisons relatées (économies d'échelle, hausse de la demande), on peut donner les arguments suivants (Chesnais, 1987) cité par Brasseul (op. cit.)

- la hausse de la durée de vie, liée à la baisse de la mortalité notamment infantile, modifie les comportements dans un sens plus favorable à l'épargne, à l'accumulation du capital, et à l'investissement humain ;

- le dynamisme est souvent lié à une population jeune mieux armée et prête à adopter de nouvelles idées ;

- la tendance au surpeuplement pousse à l'adoption de techniques modernes dans le domaine agricole (Boserup, 1970).

Cependant, il faut remarquer que l'explosion démographique ne joue pas toujours favorablement dans le processus de développement d'une nation. Ces auteurs ont oublié de souligner que des effets de seuil peuvent jouer dans les relations entre croissance et population. Ainsi, en dessous d'un certain seuil de revenu, la croissance démographique freinerait la croissance économique et elle ne jouerait favorablement qu'au-delà de ce seuil.

Pour les auteurs qui défendent la thèse contraire, ils avancent l'idée selon laquelle l'augmentation de la population absorbe toute augmentation de la production, et que le revenu par tête est condamné à stagner. Pour ces auteurs, la poussée démographique n'est pas un facteur de progrès donc de réduction de la pauvreté.

Soulignons que cette idée avait déjà été formulée au 19ème siècle par John Stuart Mill : « La croissance de la population talonne les améliorations agricoles et efface ses effets aussitôt qu'ils sont produits ». On avançait même que la thèse de Malthus qui s'était révélée fausse pour les pays riches, allait se vérifier au niveau planétaire. Il fallait donc selon une formule frappante « accroître la fertilité des sols et diminuer la fertilité des Hommes ».

Pour ces auteurs, l'accroissement de la population entraîne la nécessité d'investissements en infrastructures du type logement, éducation, santé, moins productifs que les investissements agricoles ou industriels alors que l'épargne a tendance à baisser.

Cependant, il faut remarquer que bien que les investissements agricoles ou industriels soient générateurs de revenus contribuant à la réduction de la pauvreté, il faut dans un premier temps que les fruits de ces investissements soient accompagnés d'une redistribution parfaite des revenus. Deuxièmement un développement industriel s'accompagne toujours d'effets néfastes liés souvent à la santé et nécessite également la formation des agents qui travaillent dans ce secteur. Un investissement industriel ou agricole doit alors s'accompagner d'un investissement en éducation et en santé bien que ces derniers ne soient pas directement productifs.

1.3.5.2 Les stratégies de réduction de la pauvreté au Bénin

Bien qu'il n'existe pas un programme national de réduction de la pauvreté au Bénin, il est défini des mesures nécessaires pour lutter contre ce fléau. Parmi celles-ci, on peut citer :

- la croissance économique tirée par les emplois ;

- l'accès au crédit ;

- la redistribution des richesses ;

- l'investissement dans les services sociaux de base ;

- la décentralisation des centres de décision et de politiques macro-économiques saines.

L'ensemble de ces mesures a été largement discuté au cours de la table ronde de Genève (1992), la table ronde sur la dimension sociale du développement (DSD) à Cotonou (1994), la conférence économique nationale (1996) et lors du colloque sur le minimum social commun (MISOCOM) à Cotonou (1997)

En ce qui concerne la DSD, elle vise à :

- s'attaquer simultanément aux multiples aspects de la pauvreté en renforçant

les politiques macro-économiques et sectorielles afin qu'elles s'intègrent explicitement la dimension sociale du développement dans leurs stratégies ;

- formuler et mettre en oeuvre un programme d'actions ciblées sur des groupes

vulnérables identifiés avec la pleine participation de ces derniers ;

- maîtriser les causes de la pauvreté à travers une observation dynamique des

conditions de vie des populations.

Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette stratégie, différents programmes et projets sont initiés et plusieurs actions sont menées. Au nombre de ceux-ci, il convient de rappeler notamment :

- le programme national de la Dimension Sociale du Développement (PNDSD) ;

- le programme national du développement communautaire (PNDC);

- les programmes d'appui au développement local ;

- le programme national communautaire ;

- les programmes et projets spécifiques de lutte contre les maladies ;

- les programmes et projets spécifiques de développement de l'éducation ;

- les programmes et projets d'appui à la production agricole, à la sécurité alimentaire et aux organisations paysannes ;

- les programmes et projets d'assainissement et de protection de l'environnement.

Sous la direction des institutions internationales, de nouveaux outils de lutte contre la pauvreté sont en cours d'élaboration. L'ensemble de ces outils est regroupé dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). La particularité de ce document est la prise en compte de la vision des populations dans son élaboration.

1.4 La méthodologie

Cette section aborde trois sous-sections importantes de l'étude à savoir, une première sous-section qui s'intéresse aux différentes méthodes utilisées dans la collecte des informations ; une seconde qui retrace les méthodes d'analyse retenues pour le traitement des données et informations recueillies et une troisième sous-section qui relate les difficultés et limites de cette étude.

1.4.1 Les méthodes de collecte des données

Les solutions envisageables pour recueillir des informations quantitatives et qualitatives sur la situation de la pauvreté dans l'Atlantique ne sont pas très variées. La recherche documentaire fondée sur l'examen des documents administratifs, les recensements, les rapports des partenaires au développement, et quelques rares études sérieuses sur quelques uns des aspects de la pauvreté dans l'Atlantique, ne permet d'obtenir que des informations trop parcellisées.

Aussi, à défaut des recensements généraux d'envergure nationale qui par ailleurs ne prennent généralement pas en compte la perception des populations sur la pauvreté dans leur pays, la seule solution pour assurer la participation des populations à l'évaluation des politiques et programmes menés par différents acteurs en vue de réduire ce fléau consiste-t-elle à mener une enquête qualitative pour un but précis.

1.4.1.1- La recherche documentaire

Elle nous a permis de réaliser la problématique, de présenter la revue de littérature et d'identifier des indicateurs pertinents ainsi que des évaluations qui ont été faites suivant diverses méthodes quantitatives, voire qualitatives. Il s'agit d'étudier dans la mesure du possible, les différents aspects de la pauvreté dans le département de l'Atlantique à partir de l'exploitation de la littérature qui aborde plus ou moins le sujet. Pour cela, la présente étude a tenté de dresser le profil de la pauvreté à partir de la documentation obtenue.

Au nombre de ces documents, on peut retenir essentiellement l'ECVR II, les tableaux de bord sociaux, les enquêtes démographiques et de santé au Bénin (EDSB I et II), les annuaires statistiques disponibles à l'INSAE, les rapports nationaux sur le développement humain (RNDH), les documents disponibles à la CAPE, les documents disponibles au niveau des ministères concernés et au niveau de leurs démembrements, les documents disponibles au niveau des partenaires au développement impliqués dans les projets de développement des communautés de base du département.

1.4.1.2- L'enquête qualitative

Pour compléter les informations obtenues au moyen de la recherche documentaire qui ne présente les analyses que du point de vue des auteurs de documents consultés, il est nécessaire d'analyser directement la perception des populations les plus concernées sur le sujet abordé. Cela a l'avantage de permettre une meilleure identification et une évaluation plus proche de la réalité, des différentes dimensions

de la pauvreté telles qu'elles sont ressenties. L'enquête qualitative a comporté les étapes suivantes :

- le choix de la population à enquêter ;

- l'administration du questionnaire élaboré ;

- les entrevues.

1.4.1.2.1 L'échantillonnage

Il est évidemment impossible pour des raisons financières et la contrainte de temps d'enquêter dans sa totalité une population aussi importante que celle du département de l'Atlantique. Il importe donc d'enquêter un nombre réduit d'individus, tout en veillant à la représentativité de l'échantillon par rapport à la population-mère, de façon à pouvoir reconstituer les caractéristiques de celle-ci à partir de celles de l'échantillon.

La méthode probabiliste est celle qui est retenue dans la présente étude car elle a l'avantage de reconstituer les caractéristiques de la population-mère à partir de l'échantillon.

Le plan de tirage est la stratification. Elle consiste, en effet, à subdiviser la population en des unités primaires et à tirer dans chaque unité primaire, au hasard, un nombre d'individus. La population cible de notre enquête est l'ensemble des personnes ayant au moins 25 ans vivant dans les zones rurales du département, qui y résident depuis

5 ans et capable d'assumer une quelconque responsabilité.

Le critère d'âge fixé à 25 ans nous permettrait d'interroger des individus actifs donc capable de nous renseigner sur les différents aspects de la pauvreté dans leur milieu.

Quant au critère de résidence, il est fixé à 5 ans afin de retenir des individus maîtrisant leur milieu de résidence. Nous avons choisi d'interroger 200 individus dans le département. Les unités primaires dans ce cas précis représentent les huit communes que compte le département. La répartition des individus à enquêter par commune est consignée dans le tableau ci-dessous  (obtenu à partir du processus de calcul présenté en annexe 1) :

Tableau n°1 : Répartition de la taille de l'échantillon par commune

Communes

Taille de l'échantillon

Abomey-calavi

77

Allada

23

Kpomassè

14

Ouidah

20

Sô-ava

19

Tori-bossito

11

Toffo

18

18

Atlantique

200

Source : Nos propres calculs à partir des résultats provisoires

du RGPH3-2002

1.4.1.2.2 Le questionnaire

C'est l'outil précieux qui nous a aidé à recueillir la perception des populations sur les différents aspects de la pauvreté tels que la santé, l'éducation, l'alimentation et l'accès à l'eau potable et à l'électricité.

Composé de 19 questions à plusieurs manches, il a été administré individuellement aux populations concernées. Nous avons assuré nous-mêmes son administration.

1.4.1.2.3 Les entrevues

Elles se sont déroulées avec des groupes de 5 à 10 personnes. Nous débattons, dans ces groupes, des différents problèmes que vivent quotidiennement les populations. Les informations sont transcrites au fur et à mesure que la discussion se déroule. Ceci nous a permis de recenser des informations relatant les problèmes collectifs observés en matière de santé, d'éducation, d'alimentation et de l'accès à l'eau et à l'électricité.

1.4.2 Les méthodes d'analyse et de traitement des données

La statistique descriptive est celle qui a été plus utilisée dans l'analyse des informations recueillies. Les données présentées sous forme de tableaux synthétiques, de regroupements et de graphiques, nous ont permis d'apprécier les informations recueillies et de vérifier les hypothèses posées dans le présent travail.

L'indice de prix de Laspeyres est également utilisé pour apprécier l'évolution relative des prix des divers produits dans le département.

Il est défini comme étant la moyenne arithmétique des indices simples pondérés par les quantités de la période de base ou de référence. Cet indice est donné par la formule suivante :

L t/o =

Avec t = période courante ; o = Année de base ou de référence ; p = prix ;

q = quantité ; j = produits

1.4.3 Difficultés et limites de l'étude

La pauvreté est un phénomène assez complexe à plusieurs facettes. Ainsi l'étude de chacune d'elles nécessite d'importants moyens financiers. Nos moyens financiers limités ont été un handicap dans la réalisation de cette étude.

Aux problèmes financiers, s'ajoutent les difficultés auxquelles nous avons été confrontées sur le terrain. Parmi celles-ci, on peut citer :

- la non disponibilité de certaines données notamment celles relatives à l'année 2002 ;

- la réticence de certains enquêtés à fournir les informations ;

- les difficultés d'accès à certaines zones telles que la commune de Sô-Ava ;

- la mauvaise appréciation de l'objet de l'étude par certaines populations.

En dépit de toutes ces difficultés, nous avons pu quand même réaliser cette étude avec les moyens disponibles.

2- LE PROFIL DE PAUVRETE DANS LE DEPARTEMENT DE L'ATLANTIQUE

Pour mieux appréhender le profil du département de l'Atlantique par rapport à la pauvreté, il importe de le situer dans son contexte géographique et socio-économique.

2.1 Présentation de la zone d'étude 

2.1.1 Situation géographique

D'une superficie de 3233 km² (INSAE, 1992), le département de l'Atlantique est l'un des plus petits des douze départements du Bénin et s'étend sur près de 100km de la côte vers l'intérieur du pays. L'Océan Atlantique forme la limite Sud du département qui est limité à l'Ouest par le département du Mono. Le lac Ahémé, le fleuve Couffo et le fleuve Aho constituent les limites naturelles de cette frontière. A l'Est, le département de l'Atlantique est limité par celui de l'Ouémé. Cette frontière passe au milieu de la vallée de l'Ouémé et traverse le lac Nokoué pour rejoindre la côte à la limite du département du Littoral. Au Nord, il se trouve limité par le département du Zou. Cette frontière se situe au niveau géographique des villages de Sêhouê, Kpomè et Djigbé et passe par la dépression de la Lama. (voir carte en annexe)

Ce département compte huit communes dont les chefs-lieux sont : Abomey-calavi, Allada, Kpomassè, Ouidah, Sô-Ava, Toffo, Tori-Bossito et Zè.

2.1.2 Traits physiques

Le département de l'Atlantique, dans son ensemble présente les caractéristiques agro-écologiques suivantes :

· Le relief :

Le département de l'Atlantique est un ensemble formé par un cordon littoral sableux qui s'étend sur environ 5 km de large le long de la côte et qui est découpé par un complexe lagunaire de plus en plus salé et des marrais. Le plateau de terre de barre situé au centre du département descend vers les vallées de l'Ouémé, du Couffo et la dépression de la Lama. Cette partie du département offre d'immenses possibilités agricoles. On y pratique les cultures vivrières, le palmier à huile et le café (en voie de disparition). La région des vallées couvre les lacs Ahémé, Nokoué, Hlan, Dati, Toho et les vallées des fleuves Couffo, Sô et Ouémé puis la dépression de la Lama. La pêche et l'agriculture sont très développées dans cette région.

· Le climat :

Le département de l'Atlantique est essentiellement dominé par le climat sub-équatorial avec deux saisons sèches et deux saisons des pluies. La pluviométrie moyenne annuelle est voisine de 1200 mm, dont 700 à 800 mm pour la première saison des pluies et 400 à 500 mm pour la seconde saison pluvieuse. Les régions Est et le plateau de terre de barre sont les plus arrosées.

En moyenne, la température mensuelle est comprise entre 27 et 31 degrés centigrades. Les écarts entre le mois le plus chaud et le mois le moins chaud n'excèdent pas 3,2 degrés dans la zone sud, alors que cette variation se situe à 3,8 degrés pour le nord du département.

Les mois de février à avril sont les mois les plus chauds et les mois de juillet à septembre sont les mois les plus frais.

· L'Hydrographie :

Le département de l'Atlantique bénéficie d'un important réseau hydrographique constitué des fleuves, des lacs, des rivières, des bas-fonds, des marigots et des lagunes.

Au nombre des fleuves, on distingue le couffo, qui parcourt le département sur près de 50 km et qui se jette dans le lac Ahémé (85km2). La Sô, connue aussi par ses fortes crues, s'étend sur 50 km. Le lac Toho (7km2) prend sa source dans la rivière Sossou. Les crues des fleuves sont souvent les sources de débordement des lacs ; ce qui crée parfois des calamités importantes pour les villages limitrophes.

· Les sols :

Plusieurs catégories de sols sont à retenir dans la formation géologique de l'Atlantique. Il s'agit des:

- sols à hydroxydes : bien individualisés et à matière organique rapidement

décomposée ;

- sols hydromorphes ;

- sols peu évolués.

Le Nord du département est constitué essentiellement des sols noirs tropicaux .

Dans la dépression de la Lama, on rencontre les argiles noires soles qui sont des sols à capacité d'échange élevée, mais à moyenne teneur en matière organique. Les eaux y stagnent pendant la saison des pluies. On rencontre également dans cette région des sols argileux noirs verts isoles. Ils sont moins pourvus en matière organique que les précédents.

Au centre, on rencontre les sols faiblement ferralitiques ou terres de barre caractérisées par des sols roux argileux couvrant une grande partie du plateau d'Allada ; des sols argilo-sableux et des sols rouges à beige-rouges, sablo-argileux.

Les sols du cordon littoral sont des sols peu évolués et chimiquement pauvres.

A l'Est, se trouvent les sols blancs à tendance podzolique qui sont des sols hydromorphes lessivés. Les sols ocres (jaunes et gris) et les sols des marrais caractérisent également le département de l'Atlantique.

· La végétation : 

Elle est dominée par un bush arbustif, associé à des peuplements plus ou moins denses de palmiers à huile, que l'on retrouve sur les plateaux soit à l'état naturel, soit en plantations industrielles. La forêt équatoriale originelle compte tenu du défrichage dont elle est victime n'existe qu'en petits îlots d'extension négligeable.

En bordure de la côte, les sables du cordon littoral sont couverts de plantations de cocotiers.

2.1.3 Caractéristiques démographiques

D'une population de 529.546 habitants en 1992 (RGPH2,1992), le département de l'Atlantique compte en 2002, 805.986 habitants soit 13,76% de la population nationale qui est estimée à 5.856.727 habitants (RGPH3,2002). Il représente ainsi l'un des départements les plus peuplés du Bénin en 2002.

En 1992, on dénombrait 163 habitants au km² contre 249 habitants au km² en 2002 ; ceci lui confère la quatrième position après le Littoral, l'Ouémé et le Couffo. Le taux d'accroissement de 4,29% de la population de ce département entre 1992 et 2002 montre comment, il attire beaucoup de personnes après les départements des Collines et du Borgou qui affichaient respectivement des taux de 4,64% et 4,32% comme l'indique le tableau ci-après :

Tableau n°2 : Evolution démographique et niveau du taux d'accroissement

de la population de l'Atlantique entre 1992 et 2002 et sa comparaison avec les autres départements du Bénin.

Département (nouveau découpage)

Superficie (km2)

Rang superficie

Démographie 1992*

Démographie 2002**

Taux d'accroissement entre 1992-2002

Population

Densité

Rang Densité

Population

Densité

Rang densité

%

rang

Atlantique

3.233

8

529.546

163

4

805.986

249

4

4,29

3

Littoral

79

12

536.827

6.795

1

658.572

8.336

1

2,07

12

Atacora

20.499

3

400.613

19

10

543.929

26

11

3,11

6

Donga

11.126

5

248.695

22

9

341.913

31

9

3,53

5

Borgou

25.856

2

471.975

18

11

720.287

27

10

4,32

2

Alibbori

26.242

1

355.950

13

12

522.619

19

12

3,92

4

Ouémé

1.281

11

568.898

444

2

728.718

568

2

2,51

9

Plateau

3.264

7

307.676

94

6

106.715

124

6

2,83

8

Mono

2.037

9

281.245

138

5

350.467

175

5

2,46

10

Couffo

1.992

10

395.132

200

3

522.904

265

3

2,84

7

Zou

5.243

6

47.874

91

7

596.788

113

7

2,23

11

Collines

13.931

4

340.284

24

8

535.671

38

8

4,64

1

Bénin

114.763

 

4.266.247

59

-

5.856.727

80

 

3,23

 

Source : * I NSAE (RGPH 2-1992)

** I NSAE (RGPH 3-2002)

Selon les études réalisées par le PNUD-DANIDA, MAEP (1999-2000), l'Atlantique compte en moyenne dans les zones rurales six personnes par ménage et 42 enfants de moins de 10 ans sur 100 sont à la charge des actifs. Le taux de dépendance dans les ménages pauvres est de 46% contre 38% dans les ménages non pauvres. Il existe donc une relation directe entre le taux de dépendance et la pauvreté.

Dans cette localité du Bénin, on rencontre essentiellement les Aïzo et les Fon. On y trouve également les Toffin, les Adja, les Mahi, les Plah et Pédah.

Diverses activités y sont pratiquées .

2.1.4 Caractéristiques socio-économiques

Diverses activités économiques sont entreprises par les populations de ce département. Elles comprennent les activités du secteur primaire et du tertiaire car le secondaire est presque inexistant dans les zones rurales.

* Le secteur primaire comprend la production végétale, la production animale et celle halieutique.

La production végétale :

Au plan agricole deux systèmes de culture sont pratiqués par les paysans : les cultures pluviales et les cultures de contre saison :

- les cultures pluviales comprennent :

Les cultures vivrières : les principales cultures vivrières pratiquées dans le département sont le maïs et le manioc. Plus de 80% des superficies emblavées sont consacrées à ces deux cultures. L'arachide vient en tête de liste des cultures oléagineuses annuelles. Nonobstant l'augmentation de la consommation du riz, sa culture n'a pas encore trouvé sa place dans la production agricole du département.

Les cultures industrielles : il existe notamment des palmeraies naturelles et un complexe agro-industriel de 10.854ha de palmiers à huile sélectionnés. Les plantations de café sont très vieilles et la relance de cette dernière est envisagée.

- les cultures de contre saison :

Les paysans installés sur les côtes des lacs et fleuves développent des cultures maraîchères pour satisfaire les besoins des centres urbains. Il s'agit de la tomate et des légumes feuilles. Il en est de même des plantations d'arbres.

Les méthodes rudimentaires sont encore en vigueur dans ce département ; ceci limite la productivité et réduit d'un coup la production à une agriculture de subsistance.

La production animale :

Elle est très peu développée dans l'Atlantique, peu organisée et constitue une activité secondaire pour quelques individus. Les bovins, les ovins et caprins, les porcins et les volailles sont les espèces animales qu'on rencontre généralement dans ce département. Les élevages non conventionnels (lapins, escargots, aulacodes) se développent et constituent une forme de diversification de la production animale.

Plusieurs difficultés sont rencontrées dans cette filière.

La pêche :

C'est l'une des sources non moins négligeables de revenus de la plupart des populations de l'Atlantique. La pêche est relativement développée et mobilise beaucoup de personnes, les nationaux comme les étrangers. Dans les nombreux plans d'eau, la pêche se pratique sous plusieurs formes :

- la pêche continentale

- la pêche maritime

- la pêche maritime industrielle.

Les communes de Calavi, Sô-Ava, Ouidah et Kpomassè sont les plus intéressées par cette activité.

*Le secteur tertiaire comprend :

Le commerce : l'Atlantique compte en moyenne cinquante marchés d'importance locale. Les activités d'importation et d'exportation s'y déroulent.

L'industrie : les industries d'extraction d'huile de palme (Hinvi et Ahozon) constituent le tissu industriel du département.

On rencontre dans ce département, des gisements de pétrole dans la région d'Allada et d'Abomey-calavi, de phosphate et de gravier à Toffo.

Le tourisme : d'énormes possibilités touristiques caractérisent le département. Les villages lacustres de Ganvié et de Sô-Tchanhoué dans la commune de Sô-ava et le musée historique de Ouidah ainsi que les plages pittoresques sont des sources de revenus très importantes. Beaucoup de touristes s'y rendent.

Après la présentation de notre zone d'étude, il convient maintenant de s'intéresser aux déterminants de la pauvreté.

2.2 La situation sanitaire de l'Atlantique

Pour mieux appréhender l'état sanitaire de l'Atlantique, il sera procédé d'une part à l'appréciation des naissances et des décès, l'analyse des naissances vivantes, des poids des nouveau-nés, des mort-nés, d'autre part à l'appréciation des maladies générales et celles infantiles, des cas d'avortement puis à l'analyse de l'accès des populations de ce département aux services de santé.

2.2.1 Appréciation des naissances et des décès

L'appréhension des naissances et des décès se fera à travers l'analyse des taux bruts de natalité et de mortalité, deux indicateurs démographiques qui traduisent respectivement le niveau de reproduction et la situation des décès dans le département.

2.2.1.1 Les naissances

Les départements de l'Atlantique et du Littoral réunis présentaient en 1992 un taux brut de natalité de 45,3%o et occupent ainsi la dernière position en matière de reproduction par rapport aux cinq autres départements (cf. tableau n°3)

En 2002, le taux brut de natalité dans ces deux départements est en moyenne de 37,09%o. L'Atlantique seul affichait à cette même année un taux de 39,30%o contre une moyenne nationale de 40,40%o ; ce qui lui confère le 8ème rang après les départements de l'Alibori, de l'Atacora, du Borgou, de la Donga, des Collines, du Zou, et du Couffo dont les taux varient de 41,50 %o à 45,40%o.

Source : Nos propres investigations à partir des données des statistiques

sanitaires(2002)

Le graphique n°2 ci-dessus illustre bien cette réalité au niveau de chaque département

Le Littoral est le département qui présente la meilleure situation avec un taux de 34,40%o. La situation n'est pas si mauvaise dans l'Atlantique. En effet, les départements de l'Atlantique et du Littoral réunis affichaient entre 1992 et 2002, une variation à la baisse de 8,51%o ; ce qui suppose une adhésion remarquable des populations de ces départements aux politiques de limitation des naissances. Toutefois, des efforts restent à fournir pour réviser davantage le taux à la baisse dans ces départements afin de prévenir les risques liés au sous-emploi, au faible taux de scolarisation et à l'insuffisance des soins de santé qui sont des facteurs déterminants de la pauvreté.

2.2.1.2 La situation des décès.

La mortalité désigne l'action de la mort sur les populations. L'événement qui la caractérise est le décès. Le taux brut de mortalité est l'indicateur démographique qui traduit mieux cet événement.

En 1992, ce taux est de 12,8%o pour l'ensemble Atlantique/Littoral contre un taux de 11,84%o en 2002 dans ces mêmes départements (cf. tableau n°3)

La régression du taux de mortalité dans ces départements témoigne de l'amélioration des conditions sanitaires des populations. Mais remarquons que le niveau des décès demeure critique dans le département de l'Atlantique où le taux brut de mortalité est de 12,70%o à côté de 13,00%o pour l'ensemble du pays en 2002. Ce département fait partie donc des cinq départements qui ont les taux de mortalité les plus élevés et s'aligne ainsi derrière le Zou, les Collines, la Donga, l'Atacora et le Mono qui ont respectivement les taux de 14,70%o, 14,00%o, 13,30%o, 13,20%o et 13,00%o. Les autres départements présentent des taux qui sont compris entre 9,70%o et 12,00%o.

2.2.1.3 Accroissement naturel et migration nette dans l'Atlantique

Pour mieux apprécier l'incidence de la mortalité sur les naissances, on se sert du taux d'accroissement naturel. Ce taux, dans l'Atlantique est de 26,60%o soit 2,66%, le classant ainsi au 9ème rang par rapport aux autres départements.

Ce taux d'accroissement naturel comparé avec celui démographique de l'Atlantique qui est de 4,29% (INSAE 2002, RGPH3), dégage un excédent de 1,63% : c'est le taux net de migration. Ce bilan positif des flux migratoires de 1,63% est le résultat des immigrations en provenance des autres départements et des pays limitrophes tels que le Nigéria et le Togo.

2.2.1.4 La mortalité infantile

L'Atlantique/Littoral constituait en 1992 l'une des poches de la mortalité infantile. A cette année, le taux de mortalité s'élevait à 98%o contre 65,48%o en 2002 comme l'indique le tableau n°4 ci-après.

Tableau n°4 : Situation des taux de mortalité infantile dans l'Atlantique

comparés à ceux des autres départements entre 1992 et 2002

Département

1992

2002

Taux (%o)

Rang

Taux (%o)

Rang

Atlantique

98

4

65,48*

70,70

11

Littoral

60,00

12

Atacora

101

2

107,30

2

Donga

107,40

1

Borgou

84

6

87,80

5

Alibori

87,60

6

Mono

98

4

85,50

7

Couffo

85,30

8

Ouémé

101

2

72,90

10

Plateau

73,00

9

Zou

117

1

90,20

3

Collines

90,20

3

Bénin

99

-

83,20

-

Source : Tableau de bord social, 1998 (P.48)

Annuaire des statistiques sanitaires, 2002 (P.9)

*Nos propres estimations

Le département de l'Atlantique seul enregistrait en 2002, un taux de mortalité de 70,70%o contre une moyenne nationale de 83,20%o 

La situation est meilleure dans l'Atlantique en 2002, après le Littoral qui dégageait un taux de 60,00%o , par rapport aux autres départements dont les taux sont compris entre 72,90%o et 107,40%o. Bien que ce taux de 70,70%o affiché par l'Atlantique ne soit pas l'idéal souhaité, il faudrait remarquer tout de même qu'il y a une amélioration des équipements sanitaires, de l'augmentation du personnel de santé et de la participation de la population dans la réduction du décès infantile.

2.2.2 Appréciation des naissances vivantes

Les données des tableaux de bord sociaux de 1998 et de 2000 d'une part, et les statistiques sanitaires de l'année 2002 d'autre part, indiquent pour l'ensemble des départements Atlantique/Littoral, 27.875 naissances vivantes en 1995 contre 45.050 naissances en 2002. Cet accroissement de 61,61% des naissances vivantes entre 1995 et 2002 est certainement le résultat de l'amélioration des prestations sanitaires et de l'augmentation de la population dans ces départements. On dénombrait en 2002, 23.070 naissances vivantes dans l'Atlantique contre 199.224 naissances pour l'ensemble du pays comme l'indique le tableau n°5 ci-après

Tableau n°5 : Evolution dans l'Atlantique des poids vifs à la naissance inférieurs à 2500 g et comparaison

avec le reste du Bénin entre 1995 et 2002

Département

1995

2002

Naissances vivantes

Naissances vivantes à poids <2500g

Naissances vivantes

Naissances vivantes à poids <2500g

Nombre

Taux (%)

Nombre

Taux (%)

Atlantique

27.875

4.149

15

23.070

2.190

9

Littoral

21.980

3.401

15

Atacora

15.555

1.375

9

11.338

1.175

10

Donga

8.159

986

12

Alibori

19.669

2.078

11

13.033

1.668

13

Borgou

17.595

2.295

13

Ouémé

28.872

3.583

12

25.750

3.214

12

Plateau

14.294

1.717

12

Mono

18.215

1.764

10

12.371

1.175

9

Couffo

14.457

1.233

9

Zou

28.390

3.243

11

21.084

2.654

13

Collines

16.093

2.046

13

Bénin

140.513

16.564

12

199.224

23.754

12

Source : Tableau de bord social,1998,2000

Statistiques sanitaires,2002

2.2.3 Poids des bébés à la naissance

Les statistiques sanitaires de l'année 2002 montrent que 9% des nouveau-nés de l'Atlantique pèsent moins de 2.500g ; ce qui représente un taux meilleur par rapport à ceux de tous les autres départements sauf le Couffo et le Mono qui présentent les mêmes taux de nouveau-nés pesant moins de 2,5kg. Ainsi, l'Atlantique et l'Atocora (10%) contribuent avec le Couffo et le Mono à tirer la moyenne nationale de nouveau-nés (pesant moins de 2500g), sous pondérés vers le bas. Cette moyenne en 1995, était de 12% contre 13% en 2000 (statistiques sanitaires 2000); soit une augmentation de nombre de nouveau-nés moins de 2,5kg. En 2002, elle est de 12% comme l'indique le tableau n°5.

L'analyse des données de ce tableau montre que la proportion de naissances de moins de 2,5kg dans l'Atlantique s'est améliorée entre 1995 (15% de moins de 2,5 kg) et 2002. Les facteurs d'une telle amélioration résideraient dans la quantité et la qualité des dispositifs humains et matériels qui caractérisent les services de néonatologie de l'Atlantique.

2.2.4 Appréciation générale des maladies

Le tableau n°6 ci-après montre que le département de l'Atlantique est la cible de plusieurs maladies dont les plus fréquentes sont :

i- le paludisme qui atteint 34,90% de la population totale et 33,79% des enfants de moins de 4 ans.

ii- les infections respiratoires aiguës : 18,19% au niveau de la population totale et 24,37% au niveau des enfants de moins de 4 ans.

iii- les infections gastro-intestinales y compris la diarrhée : 14,88% au niveau de la population et 15,56% au niveau des enfants de moins de 4 ans.

Remarquons en outre que ces trois maladies sont celles qui attaquent le plus les enfants, qui sont également touchés par l'anémie.

Tableau n°6 : Données épidémiologiques de l'Atlantique

Maladies

Nombres de cas de maladies consultées en 2002

Niveau population totale

Niveau des enfants de 0-4 ans

Effectif

*Fréquence (%)

Effectif

*Fréquence (%)

Rougeole

226

0,13

146

0,18

Poliomyélite

13

0,00

7

0,00

Coqueluche

4

0,00

2

0,00

Tétanos néonatal

4

0,00

4

0,00

Autres tétanos

9

0,00

2

0,00

Méningite

22

0,01

17

0,02

Fièvre jaune

0

0,00

0

0,00

Choléra

32

0,01

0

0,00

Dysenterie bacillaire

3 .765

1,96

2490

3,17

Autres maladies diarrhéiques

6.488

3,38

3454

4,40

Autres affections gastro-intestinales

22.072

11,5

8754

11,16

Paludisme

66.971

34,9

26.490

33,79

Neuro-Paludisme

7.641

3,98

3890

4,76

MST

1.605

0,83

119

0,15

Autres affections uro-génitales

1.151

0,59

158

0,20

Conjonctivite

1428

0,74

518

0,66

Autres affections oculaires

755

0,39

175

0,22

Malnutrition

796

0,41

648

0,82

Anémie

8.668

4,51

4722

6,03

Infections respiratoires aiguës hautes

11.316

5,89

6060

7,73

Infections respiratoires aiguës basses

23.411

12,2

13044

16,64

Morsure de serpent

245

0,12

11

0,01

Rage

0

0,00

0

0,00

Affections dermatologiques

4.787

2,49

2.382

3,03

Affections traumatiques

12.539

6,53

1.275

1,62

Affections cardio-vasculaires

676

0,35

7

0,00

Affections ostéro-articulaires

2.284

1,19

113

0,14

Affections bucco-dentaires

1.620

0,84

677

0,86

Autres affections

13.579

7,07

3228

4,11

Total

191.843

100,00

78389

100,00

Source : Annuaire des statistiques sanitaires, 2002

*Nos propres estimations, septembre 2003

2.2.5 Appréciation des mort - nés et des avortements

Selon le tableau n°7, le nombre de mort-nés dans l'Atlantique au cours de l'année 2002 s'élève à 393. Ce nombre le place au 5ème rang derrière le Plateau, l'Atacora, la Donga et le Couffo dont les nombres de mort-nés sont respectivement de 255 ; 272 ; 343 et 355.

Une comparaison entre l'effectif des mort-nés pour les départements de l'Atlantique/Littoral en 1995 (725 mort-nés) et le nombre de mort-nés pour les mêmes départements en 2002 (1280 mort-nés), révèle que la situation des mort-nés ne s'est guère améliorée.

S'agissant des avortements, l'Atlantique et le Littoral réunis présentent les nombres les plus élevés. En 1995, on dénombrait 1.391 cas pour l'ensemble de ces départements contre 2242 en 2002 dont 865 cas pour l'Atlantique. Au plan national, ce nombre est estimé à 9.196 à cette même année.

La situation des avortements est peu reluisante dans l'Atlantique que dans les autres départements exceptés l'Atacora, le Couffo, le Plateau, la Donga, et le Mono dont les nombres d'avortement sont compris entre 371 et 647. La situation est très critique dans le Littoral (1377 cas en 2002).

Ce progrès relatif de l'Atlantique serait dû en partie aux considérations traditionnelles qui font de la conception de l'accouchement et de la vie de l'être humain, un objet sacré émanant de Dieu.

2.2.6 Les décès maternels

La situation de la mortalité maternelle dans l'Atlantique est relatée par les taux de décès maternel consignés dans le tableau n°7 suivant :

L'Atlantique, en 2002, enregistrait 56 décès pour 100.000 naissances vivantes contre 292 décès pour 100.000 naissances vivantes pour l'ensemble du pays.

Tableau n°7: Situation des mort-nés, des avortements et des décès maternels dans l'Atlantique comparée à celle des

autres départements entre 1995 et 2002

Départements

1995

2002

Nombrede mort nés

Nombre d'avorte-

Ments

Décès maternel

Taux de fréquentation

Des services de santé(%)

Nombre de mort - nés


Nombre d'avortements

Décès maternel

Taux de fréquentation

Des services de santé (%)

Nombre

Taux*

Nombre

Taux *

Atlantique

723

1.391

62

222

37,70

393

865

13

56

25

Littoral

887

1.377

132

601

52

Atacora

441

534

43

276

31,52

272

371

11

97

31

Donga

343

486

26

319

31

Borgou

676

1.140

41

208

36,57

673

881

52

295

37

Alibori

507

883

66

511

33

Mono

485

675

7

38

22,42

444

647

23

186

38

Couffo

355

439

10

69

24

Ouémé

758

1.017

72

249

41,12

846

895

94

365

48

Plateau

255

474

10

70

29

Zou

969

1.347

84

296

29,71

829

949

40

190

32

Collines

523

929

104

646

34

Bénin

4.180

6.242

327

233

33,92

6.337

9.196

581

292

35

Source : Annuaire des statistiques sanitaires, 2002

TBS, 1998 (p 53-55)

*ratio de mortalité pour 100.000 naissances.

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