WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'indicible à porté du regard. Les nouvelles technologies: vers un au-delà de la scène ?

( Télécharger le fichier original )
par Yannick Bressan
Université Paris 3, Sorbonne nouvelle - DES 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

b) Un questionnement sur un type d'interactivité.

Côté noir / Côté blanc est une expérience qui, dans son développement dramaturgique, propose au spectateur d'interagir avec la spectacle. Nous l'avons vu précédemment avec l'exemple du « point rouge » (Cf. supra, p. 46).

Avant d'analyser l'interactivité utilisée dans Côté noir / Côté blanc nous nous attacherons à proposer une définition générale de la notion « d'interactivité ».

Cette définition générale se subdivise elle-même en quatre sous-définitions102. Ces quatre modes fonctionnent par dichotomies :

· Interactivité simulée - réelle.

· Interactivité fonctionnelle - intentionnelle.

· Interactivité autonome - hétéronome.

· Interactivité exogène - endogène.

La définition générale de l'interactivité appliquée à l'outil informatique qui nous semble, tout en étant succincte, pertinente est : l'utilisation d'un programme informatique faisant appel à l'intervention d'un utilisateur humain. L'interactivité ne se satisfait donc pas d'une observation passive mais exige une « prise en main » de l'homme et donc un choix, une prise de position active.

Elle rentre donc directement en contradiction avec la notion traditionnelle du spectacle et la distance physique que celui-ci entretient entre la scène et le spectateur103. L'interactivité joue un rôle de partenaire à travers les supports numériques.

Pour revenir plus spécifiquement à l'interactivité de CN/CB, elle est, pour reprendre les modèles des quatre modes dichotomiques vu ci-dessus :

102 Morelli Pierre, Multimédia et création, contribution des artistes au développement d'une écriture multimédia, Thèse sous la direction de M. Noël Nel, Université de Metz, U.F.R. Sciences Humaines et Arts, 2000, pp. 84-87.

103 Cf. tableau infra p. 74.


· Simulée : Le spectateur-net interagit avec le programme de l'expérience. L'interactivité se situe dans un contexte déjà prévu à l'avance par les créateurs de CN/CB et s'inscrit dans la narration de type récit interactif.

· Fonctionnelle : Le spectateur-net a la liberté de manipuler l'oeuvre moyennant les fonctionnalités proposées (sélection de liens hyper-texte, de zones « cliquables ») afin de se diriger vers un document, une autre page web du spectacle. Ces multiples fonctions proposées ponctuellement par le spectacle sont autant de liens vers ces organes périphériques du récit.

· Endogène : l'interactivité est strictement interne au programme.

· Hétéronome : l'interaction de CN/CB et de l'internaute est confinée dans des lois qui sont définies une fois pour toutes. Les lois du changement restent fixes. C'est un récit initiatique dans lequel le spectateur-net choisit son chemin lorsqu'il en a la possibilité mais les chemins sont pré-écrits.

Cette interactivité était pour chacun unique et indépendante. Le spectateur-net qui choisissait de cliquer sur un élément du spectacle, lorsque cela lui était proposé, perdait le contact avec le « réel » de la comédienne visible dans la fenêtre vidéo et se retrouvait face à une autre page web périphérique au spectacle. Pendant ce temps, la comédienne continuait à livrer son texte et à vivre ses aventures prévues dans la trame première de la pièce. L'internaute ayant cliqué perdait cette continuité de l'action mais pouvait s'enrichir d'éléments annexes à l'expérience avant d'y revenir. Lors de l'entracte une question était posée au cyber-spectateur. Il pouvait y répondre en cliquant sur le dessin d'une enveloppe devenue rouge (Voir annexes 7 G, page XVI). Chaque Internaute connecté choisissait son chemin. Le clic de l'un ne déterminait pas ce que les autres verraient. Chacun était indépendant. Chacun donc se frayait son propre chemin et donc sa propre lecture de l'oeuvre.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand