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Pratiques bancaires de banques étrangères envers les PME Algériennes: Cas de la Société Générale Algérie

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par Mohammed TAHRAOUI
Université d'Oran - Magister 2007
  

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CHAPITRE II

LA GESTION BANCAIRE

Dans ce deuxième chapitre réservé à la gestion bancaire, nous allons traiter les pratiques bancaires avec les entreprises et notamment les PME. La contrainte financière à laquelle est confrontée l'entreprise bancaire dans l'assurance de sa pérennité est largement dépendante de sa maîtrise du risque de crédit.

La rentabilité et le risque crédit, deux critères de la gestion bancaire, représentant le phénomène financier (l'intermédiation financière) seront développés dans la première section. La maîtrise du risque de crédit fera l'objet de la deuxième section.

La troisième section sera par contre, consacrée à l'étude du phénomène commercial de l'activité bancaire (la vente), qui est divergeant par rapport au phénomène financier. Cela dit, afin d'assurer la commercialité de ses produits, l'entreprise bancaire définit sa politique commerciale autour d'un double couple, produit-client et banque-client.

SECTION I LES CRITÈRES DE GESTION DANS LA BANQUE

Comme toute entreprise, l'entreprise bancaire est soumise à l'impératif de rentabilité. Aussi, partant du principe que cette dernière est fortement liée à la maîtrise du risque des crédits accordés, il convient d'analyser les deux critères de gestion bancaire, que sont la rentabilité et le risque, et ce pour mettre en évidence les facteurs qui les déterminent.

I.1 La rentabilité 

La rentabilité vise à comparer le résultat dégagé aux moyens mis en oeuvre par une entreprise45(*). L'approche retenue durant notre développement est globale, car la rentabilité peut être abordée par produit bancaire, par agence ou par segment de clientèle. L'approche s'attachera à la formation du résultat et des facteurs explicatifs de la rentabilité.

I.1.1 La formation du résultat

La formation du résultat concerne le calcul des soldes de gestion, à partir du tableau de compte de résultat. De cette démarche, on peut retenir trois soldes de gestion que sont : le produit net bancaire (P.N.B), le résultat brut d'exploitation (R.B.E) et le résultat d'exploitation (R.E).

I.1.1.1 Le produit net bancaire (P.N.B) 

Le P.N.B représente l'écart entre les produits d'exploitation bancaire (intérêts débiteurs et commissions perçues) et les charges (le « coût d'achat » des ressources auprès des apporteurs de capitaux.)

Le P.N.B traduit en quelque sorte, la maîtrise d'une banque du rendement de ses emplois par rapport au coût de ses ressources. De part son rôle de financer les frais généraux, et les risques des crédits accordés, le P.N.B est un solde de gestion fondamental pour la banque.

En consultant le rapport de la Banque d'Algérie de l'année 2005, nous pouvons constater que la distribution du P.N.B dans les banques publiques, indique une faible efficacité dans la gestion des coûts par rapport aux banques privées.

Durant les trois derniers exercices (2003, 2004 et 2005), les coûts relatifs aux frais généraux et les provisions pour risque de crédits ont absorbé respectivement et progressivement, 78,98%, 83,70% et 101,03% du P.N.B des banques publiques, par contre cette fraction à caractère dégressif dans les banques privées, ne représentaient que 65,60%, 54,35% et 44,94%.

Tableau 1 : Évolution du Produit Net Bancaire (Unité: K.DZD)

Année

2002

2003

2004

2005

Produit net bancaire

345 518

599 608

1 126 129

2 180 744

Évolution du P.N.B en (%)

 

73,54%

87,81%

93,65%

(Source: TCR, Société Générale Algérie)

Tableau 2 : Répartition du Produit net bancaire de la Société Générale Algérie

Année

2002

2003

2004

2005

Produit net bancaire

100%

100%

100%

100%

Produits divers

-1,26%

-3,09%

-9,82%

-8,13%

Frais généraux

57,62%

48,23%

42,14%

34,51%

Dotations aux amortissements et provisions

11,38%

30,64%

20,71%

23,18%

Pertes hors exploitation (+)

-0,06%

-0,85%

-2,85%

-0,06%

Provisions pour risque de crédits

27,36%

19,28%

20,12%

17,31%

Impôt sur le bénéfice

0,00%

0,00%

9,70%

11,04%

Marge de profit

4,97%

5,79%

20,00%

22,17%

Résultat de l'exercice

25 315

37 540

225 995

501 629

Résultat net/P.N.B en (%)

7,33%

6,26%

20,07%

23,00%

(Source: TCR, Société Générale Algérie)

Les informations portées sur le tableau 1, permettent de constater l'évolution progressive du P.N.B de la S.G.A durant les quatre dernières années de son activité. Sachant qu'en 2000 et 2001, son réseau était constitué d'une seule agence.

Le pourcentage des frais généraux et des provisions pour risque de crédits, absorbent respectivement 84,98%, 67,51%, 62,26% et 51,82%, du P.N.B de la S.G.A durant la période 2002 à 2005 (Tableau 2).

L'amélioration de la marge de profit de la S.G.A, d'année en année passant de 4,97% en 2002 à 22,17% en 2005, provient des efforts déployés en matière de réduction des frais d'exploitation générale, et des provisions des risques de crédits ainsi que l'augmentation de la part des produits divers.

I.1.1.2 Le résultat brut d'exploitation 

C'est la marge dégagée, après déduction faite des frais généraux (charges générales d'exploitation) représentant les coûts de fonctionnement d'une banque. Généralement, les frais généraux sont constitués à plus de 50% des frais du personnel (norme universelle).

En Algérie46(*), et sur une période de quatre ans 2002, 2003, 2004 et 2005, les frais généraux absorbaient respectivement 29,72%, 35,46%, 40,14% et 29,93% du P.N.B des banques publiques, et 32,21%, 32,67%, 36,56% et 36,47% de celui des banques privées.

La comparaison de ces taux, presque égaux en moyenne aux autres coûts des banques publiques et privées, nous permet d'annoncer le constat suivant :

L'augmentation des coûts des banques publiques provient moins des frais généraux. Par contre, la part du P.N.B absorbée par les frais généraux est la plus importante, si on l'a compare aux autres charges dans les banques privées.

Ce constat reste valable pour la S.G.A, Quoique que l'on constate d'année en année, une régression de la part des frais généraux absorbés par le P.N.B (Tableau 2).

I.1.1.3 Le résultat d'exploitation

Afin de dégager le résultat d'exploitation d'une banque de son résultat brut d'exploitation, la banque constitue en fonction de l'estimation des risques encourus, des dotations aux provisions, amputant de façon plus ou moins significative le R.B.E.

Le résultat d'exploitation, est un solde de gestion qui permet d'indiquer l'impact des risques sur le résultat de la banque. Ce dernier, on peut l'obtenir en tenant compte du résultat exceptionnel et de l'impôt sur les bénéfices.

La consultation du tableau de répartition du P.N.B des banques en Algérie sur une période de quatre ans, allant de 2002 à 2005, nous permet de constater, l'importance que représente les dotations aux provisions pour risque de crédits du P.N.B des banques publiques. Ces dotations sont respectivement à hauteur de 46,82%, 43,52%, 43,56% et 71,10%.

Pour ce qui est des banques privées, ces dotations sont moins importantes. Elles sont respectivement de 13,23%, 32,93%, 17,79% et 8,47%. En définitif, et grâce à une meilleure gestion du risque de crédit, les banques privées ont pu conserver une plus grande part de leur produit net bancaire.

Le deuxième constat qu'on peut formuler, concerne l'augmentation brutale de la part de l'impôt sur les bénéfices des banques privées, passant de 0,51% en 2002 à 11,03% en 2003. Cela s'explique par le fait que la plupart d'entre elles sont de création récente, et elles ont bénéficié, jusqu'à une période, des avantages fiscaux accordés aux investisseurs nationaux et étrangers (code des investissements).

Pour ce qui est du cas de la S.G.A, la banque arrive à accroître sa rentabilité, dans une conjoncture de baisse des taux (voir, l'effet prix) et d'augmentation de liquidité sur le marché monétaire, grâce à l'augmentation de son volume d'activité et des conditions bancaires relativement chers à d'autres banques de la place. Grâce à une meilleure gestion du risque crédit, la S.G.A a pu conserver une bonne part de son produit net bancaire.

I.1.2 Les facteurs de la rentabilité

L'analyse de la formation du résultat d'une banque peut être approfondie au delà du calcul des soldes de gestion, qui nous ont permis de repérer différents facteurs. Il s'agit maintenant, d'étudier l'influence réciproque de ces derniers pour déterminer les facteurs de la rentabilité dans la banque. Ce qui conduit à distinguer quatre effets.

I.1.2.1 L'effet prix 

C'est mettre en relation le produit net bancaire avec la tarification bancaire.

En Algérie, et après avoir été fixée administrativement par les autorités monétaires, la tarification bancaire a connu une évolution vers une responsabilisation des banques, consacrée par une instruction de la Banque d'Algérie47(*). Ce nouveau texte a permis de supprimer l'encadrement de la marge bancaire, et de confirmer pour chaque banque, l'obligation de déclaration à la Banque d'Algérie, les conditions bancaires retenues, ainsi que l'affichage de la tarification bancaire. Cette dernière se compose de trois éléments :

A- Les taux d'intérêt

Servent à rémunérer les apporteurs de capitaux (les ressources) par des intérêts créditeurs et les emprunteurs par des intérêts débiteurs.

Le P.N.B est largement sensible à la variation des taux, car en période de hausse des taux, la marge d'intérêt a tendance à s'élargir et l'inverse se reproduit en phase de baisse des taux.

A titre d'exemple, le taux d'intérêt pratiqué par les banques publiques est passé de 17,5% en 1997 à 09% en 2004, cette tendance à la baisse, influence la marge d'intérêt et par conséquence le P.N.B, ce qui a obligé les banques publiques à revoir leurs conditions bancaires à la hausse à maintes fois, jouant sur une autre composante qui sont les commissions bancaires48(*).

Depuis 1996, notre système bancaire a introduit le concept de « variabilité des taux », qui mérite d'être signalée. En effet, la rémunération des emplois et des ressources est désormais composée de deux éléments, le premier est variable (le taux de référence), et le deuxième est fixe pendant toute la durée de crédit ou du placement. Cet alignement sur les pratiques internationales, vise à être plus souple avec la valeur de la monnaie et la politique monétaire du pays d'une part, et ne pas subir le risque de taux d'autre part.

B- Les commissions bancaires

Les commissions perçues sur les clients d'une banque, jouent le rôle d'un cliquet qui empêche les baisses brutales du P.N.B, qui plus, il introduit les commissions moins il sera sensible aux variations de taux, notamment à la baisse.

En Algérie, la baisse des taux d'intérêt a poussé les banques algériennes, notamment les banques publiques, à revoir leur commissions bancaires à la hausse afin de réduire la sensibilité de leurs P.N.B aux variations du taux d'intérêt. Ces variations allaient pour les crédits de fonctionnement de 17,50% en 1997, jusqu'à 09% en 2004, et de 06% de la même année concernant les crédits d'investissement. Pour ce qui est des conditions bancaires des banques étrangères, elles restent relativement chères par apport aux banques publiques.

C- Les plus ou moins values 

Elles correspondent aux différences constatées entre les gains et les pertes, réalisé sur les différentes opérations financières au moment de leur règlement définitif.

En Algérie, on retrouve les plus ou moins values dans le cas des transactions bancaires, relatives aux opérations du commerce extérieur. Cet élément est justifié par le fait qu'il existe un décalage dans le temps entre le moment de la demande de règlement, et l'exécution de l'opération de transfert (cas du règlement d'une opération d'importation). Jusqu'à ce jour, seule la banque extérieure d'Algérie assume la différence de cours qui peut exister. Dans le cas où le cours de la monnaie avec laquelle elle exécute le transfert baisse, la banque aura un gain de change, le cas contraire, elle supportera la perte engendrée par l'augmentation du cours.

Il faut noter que, la pratique des autres banques publiques et privées étrangères vise à se prémunir contre le risque de change. La banque provisionne la somme transférée avec une majoration allant jusqu'à 10%. Une fois le transfert effectué avec le cours de change définitif, la banque contre passe l'écriture de provision et débite le client avec le montant exact du transfert.

I.1.2.2 L'effet encours 

Il peut être étudié en combinant deux facteurs : le volume d'activité d'une banque et la structure de son bilan.

A- Volume d'activité 

On peut facilement s'apercevoir, que l'évolution de l'activité d'une banque a un effet mécanique sur son P.N.B. Cet effet volume, nous empêche d'analyser son résultat. A l'aide de la méthode des ratios par type d'opérations (clientèle, marché, interbancaire), nous pouvons lever cet inconvénient. Pour une banque par exemple, qui veut avoir la marge sur ses opérations avec la clientèle, il suffit de comparer le rendement moyen des crédits accordés au coût moyen des dépôts collectés.

B- Structure du bilan

Comme le volume d'activité, la structure du bilan d'une banque entraîne un effet sur son P.N.B qu'on peut étudier selon deux aspects :

Prenant l'exemple d'une banque qui voit la structure de son actif qui tend vers la diminution de ses crédits à court terme (les plus rémunérateurs), ou la structure de son passif, vers une augmentation des dépôts rémunérés au profit des dépôts non rémunérés. Cette tendance aura pour conséquence, le resserrement de son P.N.B, puisque les intérêts débiteurs baissent et les intérêts créditeurs augmentent.

Quant au deuxième aspect, déjà évoqué dans l'effet prix, il concerne la structure de bilan d'une banque donnée qui présente une sensibilité de son P.N.B, à l'égard des variations de taux d'intérêt.

I.1.2.3 L'effet ciseau

L'effet taux et l'effet encours expliquent le montant du P.N.B réalisé au cours d'un exercice.

Afin de ressortir le résultat brut d'exploitation, on déduit les frais généraux du P.N.B. En général, les frais généraux absorbent une part importante, dépassant les 50% du P.N.B. De ce fait, la progression continue et rapide des frais généraux par rapport au P.N.B, réduit le résultat brut d'exploitation et le fait progresser à un rythme inférieur à celui du P.N.B.

Afin de vérifier cet effet dans la S.G.A, nous avons dressé un tableau, tiré des comptes de résultats des années 2002, 2003, 2004 et 2005. L'analyse des données nous permet de constater l'assurance d'une rentabilité satisfaisante, par la maîtrise des frais généraux (charges générales d'exploitation), donnant une amplification du résultat brut d'exploitation de plus de 100% (Tableau 3).

Tableau 3: Évolution du résultat brut d'exploitation (Unité: K.DZD)

Année

2002

2003

2004

2005

Résultat brut d'exploitation (RBE)

146 420

310 443

651 576

1 428 211

Évolution du (R.B.E) en (%)

 

112,02%

109,88%

119,19%

(Source: TCR, Société Générale Algérie)

 

 

 

 

I.1.2.4 L'effet risque

Le montant des dotations aux provisions peut nous renseigner sur la prise de risque d'une banque. Il importe de mieux cerner le provisionnement du risque bancaire, selon les différentes catégories de provisions de la comptabilité générale (provisions pour dépréciation, provisions pour risques et charges), et la prise en compte du cas particuliers des provisions pour risque pays, relevant des pays considérés.

En conclusion, l'analyse des quatre effets condamne le résultat d'une banque dont le banquier n'a pas vraiment l'entière maîtrise, contrairement au contrôle des frais généraux et des risques qui relève de sa gestion dans la détermination d'une politique de rentabilité.

Après avoir abordé le critère de rentabilité en premier lieu, nous aborderons maintenant, le risque qu'encoure la banque dans sa fonction de financement.

I.2 Le risque de crédit

Comme beaucoup d'entreprises, les banques sont soumises aux risques. Ces derniers sont nombreux.

Sans pour autant négliger l'influence de ces risques sur l'activité bancaire, auxquels toutes les entreprises sont confrontées, nous nous intéresserons au risque de crédit et plus précisément, au risque de contrepartie qui occupe sans doute une place à part Manchon (2001).

Comme nous l'avons déjà souligné, le crédit est au coeur de l'activité bancaire, mais le risque est inhérent à celle-ci. On peut diviser le risque de crédit en cinq risques secondaires: contrepartie, liquidité, taux, change et insolvabilité.

I.2.1 Le risque de contrepartie

Heem (2000), définit le risque de contrepartie pour le banquier comme « le risque de voir son client ne pas respecter son engagement financier, à savoir, dans la plupart des cas, un remboursement de prêt »49(*).

L'insolvabilité de l'emprunteur (bénéficiaire du crédit) provoque pour le prêteur une perte partielle, ou totale de la créance et des revenus qui s'y attachent.

I.2.1.1 Le risque de crédit 

La banque voit le bénéficiaire de crédit incapable de rembourser les crédits qui lui ont été consentis. Les causes d'insolvabilité sont multiples et généralement regroupées en quatre rubriques :

A- Le risque général 

On entend généralement par risque général, les facteurs externes issus d'une situation politique et économique, auxquels est assujetti l'emprunteur dans un pays.

Dans les économies contemporaines, les crises économiques sont la source première d'insolvabilité (la crise de 1929, récession économique des années 1992 et 1993).

En Algérie, la crise économique de 1986, conjuguée à la fois, par la baisse de prix du pétrole et la dévaluation du dollar Américain, ont conduit plusieurs entreprises publiques au dépôts de leur bilans.

B- Le risque professionnel 

Il est lié à une conjoncture qui caractérise un secteur d'activité économique donné. Les cas de l'innovation modifiant les procédés de production, la surcapacité structurelle, la concurrence de produits à moindre coût de production, représentent des causes d'insolvabilité.

En Algérie, on peut citer l'exemple de l'entreprise nationale de télécommunication (E.N.T.C), lorsqu'elle a décidé dans les années quatre-vingts, d'installer son projet de téléphonie analogique à Tlemcen, visant un programme d'exportation ambitieux vers les pays africains. Ce projet a été avorté avant qu'il ne voit le jour à cause de la découverte d'un nouveau procédé technologique à savoir le numérique.

C- Le risque emprunteur 

Ce risque est propre à l'emprunteur, il est fréquent et difficile à cerner, car ces raisons sont multiples.

D- Le risque pays 

Ce risque concerne les pays en développement à dette extérieure élevée. Il s'est considérablement développé dans les années quatre-vingts. Il demeure le risque le plus récent des risques abordés.

En plus de sa couverture des composantes habituelles d'un risque, s'ajoute une composante supplémentaire relative à la situation monétaire du pays. L'emprunteur est solvable, mais la banque centrale de son pays étant en faillite monétaire, ne peut transférer des fonds à l'étranger.

I.2.1.2 Le risque sur les marchés 

Le développement des activités de marchés a conduit les banques à détenir des titres. De ce fait, elles sont concernées par les variations de prix d'instruments financiers, et leur effet négatif sur la valeur des positions de la banque. Quoique, le risque de marché est assez modélisé, permettant à la banque d'évaluer avec un niveau de certitude donné la perte maximale sur l'horizon de temps désiré, il n'en demeure pas moins que la perte partielle ou totale de la créance reste probable.

I.2.2 Le risque de liquidité 

Présenté dans le premier chapitre comme un facteur justifiant l'existence de la banque par ses capacités à préserver la liquidité aux déposants, la banque peut être confrontée au risque de liquidité, lorsque le terme de ses emplois devient supérieur à celui de ses ressources (composées d'une fraction non négligeable d'exigibilité à vue). Le risque de liquidité est inhérent à l'activité bancaire.

Ce risque comporte deux origines, la première est immédiate tandis que la deuxième est progressive.

I.2.2.1 Le risque de liquidité immédiate 

Il provient, lorsque la banque se trouve dans une situation qui l'empêche de satisfaire une demande de retrait immédiate d'un dépôt massif. Cette situation est très exceptionnelle, mais la réglementation bancaire a prévu un ratio de liquidité afin de pouvoir gérer d'une façon préventive ce risque.

I.2.2.2 Le risque de transformation

En raison des modifications des besoins des clients de la banque, nous pouvons constater un allongement dans la liquidité des emplois, et une stagnation ou un abrégement dans l'exigibilité des ressources.

Afin de se prémunir contre ce risque, la réglementation bancaire, et grâce au coefficient des fonds propres et ressources permanentes, vise à contrôler et limiter le risque de transformation d'échéances des banques.

I.2.3 Le risque des taux

Les taux d'intérêt et les taux de change sont moins stables et exposent les banques à des risques liés aux opérations sur titres et des opérations en devises.

I.2.3.1- Le risque de taux d'intérêt

« Le risque de taux est le risque de gain ou de perte encouru par une banque qui détient des créances et des dettes dont les conditions de rémunérations, taux fixe- taux variable, différent »50(*).

I.2.3.2 Le risque de change 

Ce risque concerne beaucoup plus les banques à activité internationale. Lorsque la banque détient des créances et des dettes libellées en devises, elle est exposée au risque de change qui se traduit par des gains, ou des pertes latents ou constatés qui influent sur le résultat.

I.2.4 Le risque d'insolvabilité 

Le risque d'insolvabilité de la banque a été déjà abordé dans la section trois du premier chapitre, néanmoins on se limitera à deux observations :

- La première, concerne le caractère induit du risque d'insolvabilité qui se présente comme une conséquence des risques précédemment étudiés.

- La deuxième observation est que les pertes qui s'imputent sur les fonds propres, les rendent inexistants et la banque devient insolvable.

Comme nous l'avons constaté, la rentabilité des banques est intimement liée à la maîtrise des risques de crédit. Ce qui explique les hésitations des organismes de crédit à financer les PME.

Selon des travaux réalisés par plusieurs chercheurs, il existe une forte corrélation négative entre la taille d'une entreprise et son taux de défaillance. Autrement dit, plus l'entreprise est grande, moins elle est confrontée à des difficultés de survie.

Par manque d'informations sur les PME, la banque à tendance à procéder au rationnement de crédit, et à traiter d'une façon globale et non différenciée cette catégorie d'emprunteurs.

En dernier, nous dirons que la banque ne peut accorder de crédit sous prétexte de l'existence du risque. Elle doit veiller à sa maîtrise.

* 45Sylvie DE COUSSERGUES, la banque : structures marchés gestion, éditions Dalloz, Paris, 1994, page 91.

* 46Rapport annuel, évolution économique et monétaire en Algérie, Banque d'Algérie, 2005, page 97.

Rapport annuel, évolution économique et monétaire en Algérie, Banque d'Algérie, 2004, page 86.

* 47Instruction n°77-95 du 25 décembre 1995 relative aux instruments de conduite de la politique monétaire et au refinancement des banques.

* 48Tarifs et conditions bancaires, B.E.A, B.A.D.R, B.N.A, années 1997, 1998, 2002, 2004 et 2005.

* 49Véronique ROUGÈS, gestion bancaire du risque de crédit aux entreprises : une revue de la littérature, Centre de Recherche Européen en Finance et Gestion, s.d, s.n, Université Paris IX- Dauphine, page 2.

* 50Sylvie DE COUSSERGUES, op.cite, page 103.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius