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Diagnostic de la situation financière de la Banque Centrale du Congo

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par Felix TSHIBANGU KOTA
Université Protestante au Congo - Licencié en Administration des Affaires 1998
  

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SECTION Il : LA RESPONSABILITE DE L'ETAT ET DE LA

BANQUE CENTRALE

Tel que nous venons de le voir, la persistance du déséquilibre du compte d'exploitation de l'Institut d'Emission n'est nullement le fait de la seule Banque Centrale. Les responsabilités à ce sujet doivent être partagées entre l'Etat, garant de l'ordre général, la Banque Centrale, prêteur du dernier ressort et, bien sûr, les banques commerciales qui sont censées vivre de la collecte de dépôts et de la distribution des crédits. Chacun de ces acteurs n'a pas su jouer son rôle au cours de ces dernières années. Toutefois, la responsabilité de la Banque centrale mérite d'être relativisée étant donné que les déficits résultent de plusieurs facteurs dont certains relèvent plus de l'Etat.

Premièrement, il faut noter qu'au cours de ces dernières années, la structure des charges d'exploitation de la Banque a été dominée par les frais d'émission des signes monétaires. Or, la responsabilité de l'Etat dans l'augmentation des émissions monétaires est engagée. Par ailleurs, sachant que la seule monnaie de billets est généralement acceptée en paiement, le gouvernement a autorisé, au cours de l'année 1995, la paiement par chèques des obligations fiscales et douanières. Ce faisant, la quasi-totalité des recettes de l'Etat étaient réalisées en monnaies scripturales. Ainsi, la Banque Centrale s'est vue obligée d'imprimer davantage des signes monétaires pour permettre à l'Etat d'effectuer ses dépenses.

L'alourdissement des charges d'exploitation de la Banque Centrale du Congo s'explique également par la prise en charge des frais financiers sur les découverts résultant des engagements extérieurs pris par l'Institut d'Emission pour le compte de l'Etat. C'est le cas notamment du paiement des commissions au F.M.I., dont la contrepartie en monnaie locale est à charge de la Banque centrale. Ces frais, au regard de la nature de l'engagement extérieur, devait en principe être pris en charge par le trésor. Ce qui aurait permis d'alléger, quelque peu, les charges d'exploitation de la Banque Centrale.

La présence perturbatrice de l'Etat est encore remarquable du côté des recettes d'exploitation de Banque Centrale: en refusant de payer ou en payant modestement à sa guise les intérêts sur les avances consolidées reçues de la Banque Centrale, l'Etat a occasionné à la Banque un manque à gagner d'environ 200 milliards de NZ. Or, les avances lui accordées l'étaient presqu'exclusivement en billets de banque, dont les coût d'impression ont contribué au déficit de la Banque centrale, depuis 1994 jusqu'en 1996.

Ces avances restent un engagement indiscutable de l'Etat vis-à-vis de son banquier . Au cours des années qui ont suivi la consolidation des avances à l'Etat, en 1967, le gouvernement a continué à payer les intérêts sur sa dette consolidée. Ces intérêts ont constitué par moment la source principale de recettes de la Banque. Il est donc injustifié que l'Etat refuse de s'acquitter de ses intérêts sans pour autant garantir à la Banque une autre source de recettes.

Mais, la Banque centrale elle-même est également responsable du déséquilibre de son compte d'exploitation. D'abord comptant sur des recettes faciles provenant des avances directes à l'Etat, elle n'a plus jamais cherché à faire respecter le plafond du crédit au Trésor, pourtant bien défini dans ses statuts.

Ensuite, bien qu'étant elle-même au départ privée de sa principale ressource (constituée des intérêts jadis versés par l'Etat sur sa dette consolidée), la Banque Centrale du Congo a favorisé la « délinquance financière » du système bancaire, dans la mesure où elle a transformé le guichet des avances en compte courant en une véritable source de recettes sous forme d'intérêts et pénalités infligées aux banques.

Enfin, les banques commerciales sont également responsables de la détérioration financière de la Banque Centrale à cause de leur endettement excessif auprès de cette dernière. Les banques commerciales ne devraient pas continuer à considérer la monnaie centrale comme leur principale ressource mais un moyen d'appoint devant leur permettre de résoudre les problèmes ponctuels de trésorerie.

De ce qui précède, il apparaît que la responsabilité du déséquilibre du compte d'exploitation de la Banque est partagée à la fois par elle-même, par les banques commerciales et par le Gouvernement. Ce dernier en particulier ne peut se dérober de la bonne gestion de l'Institut d'Emission pour plusieurs raisons. D'abord la Banque est une institution de droit public et à ce titre le Gouvernement en assure la tutelle. Ensuite, l'action du Gouvernement ne peut nullement réussir sans le concours efficace de la Banque centrale.

L'analyse du compte d'exploitation de la Banque Centrale, au cours de la période sous revue, permet de tirer quelques conclusions sur les postes de recettes et de dépenses qui ont été à l'origine de l'aggravation du déficit.

Au niveau du crédit, ce sont les postes ci-après qui ont déterminé de manière significative les déficits de la Banque centrale: intérêts sur les avances consolidées de l'Etat, intérêts sur les avances en comptes courants et intérêts sur les opérations de change.

Au niveau du débit, les frais d'impression des signes monétaires et les frais financiers représentent la part la plus élevée de l'ensemble des charges. Notons par ailleurs que l'augmentation des frais d'émission des signes monétaires, comme on l'a vu plus loin, résulte principalement de l'augmentation du crédit à l'Etat destiné à financer les déficits budgétaires.

Dès lors, on peut se poser 1a question de savoir pourquoi la Banque centrale accorde-t-elle de façon illimitée les crédits à l'Etat? Décide-t-elle de son affectation ? Ces préoccupations font appel à une question de fond : la Banque centrale est-elle indépendante?

Ces interrogations nous amène à étudier, dans le quatrième chapitre, la question de l'indépendance de la Banque Centrale du Congo.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore