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Décentralisation et programmes de développement en Guinée: la stratégie de communication des agents de développement communautaires dans la CRD de Diari dans la préfecture de Labé (Guinée)

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par Sékou Chérif Diallo
Université Général Lansana Conté de Sonfonia - Maîtrise 2008
  

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SECTION II : PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE

Selon Mesri, cité par Hammani (1997), la participation est citée pour la première fois par les sociétés allemandes en 1952. Après, elle est devenu un concept théorique global appliqué par les pays européens démocratiques. En effet, depuis les années 60, la notion de participation est devenue un slogan en Europe, et aujourd'hui elle est vivement exigée dans tous les processus de planification des projets de développement. En réalité, ce n'est qu'au milieu des années 70, particulièrement à la suite de la Conférence Mondiale de 1979 sur la Reforme Agraire et le Développement Rural (CMRADR), que le concept commença à occuper sa place actuelle.

La complexité de la définition du concept de participation suscite depuis un certain temps l'utilisation de plus en plus grandissante de plusieurs termes essayant chacun de cerner le concept le plus exactement possible. C'est pour cela que nous pouvons lire dans des documents que la participation c'est l'implication, la négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation ou tout simplement le droit de l'homme et la démocratie. Chacun de ces termes représente à sa manière la participation qui se veut de plus en plus indispensable à la planification et au financement de tous les types d'interventions entreprises en faveur du développement.

Le Larousse (2004) définit la participation comme le fait de prendre part, de contribuer et de collaborer. Le FIDA (2001) précise que :

«La participation est une perception partagée et un facteur de responsabilisation conduisant à la prise de décisions en commun. Elle commence par la concertation, passe par la négociation des problèmes, solutions et approches pour aboutir à la prise de décision et à l'action ».

Pretty (1995), énumère sept (7) types de participation au développement local :

1. la participation passive (les gens participent dans la mesure où on leur dit ce qui a été décidé ou s'est déjà passé. L'information diffusée n'appartient qu'aux professionnels extérieurs) ;

2. la participation par la consultation (les gens participent par la consultation ou en répondant à des questions. Il ne leur est pas permis de prendre part à la prise de décisions et les professionnels ne sont pas obligés de prendre en compte les opinions des gens) ;

3. la participation contre la récompense matérielle (les gens participent contre la fourniture de vivres, d'argent ou d'autres récompenses matérielles. Les populations locales ne sont pas intéressées à la poursuite des pratiques après la suppression des récompenses),

4. la participation fonctionnelle (la participation est considérée par les intervenants extérieurs comme moyen de réaliser les objectifs des projets, notamment une réduction des coûts. Les gens peuvent participer en créant des groupes pour atteindre des objectifs prédéterminés) ;

5. la participation interactive (les gens participent à l'analyse commune, qui débouche sur des plans d'action et la création ou le renforcement des groupes ou institutions locaux qui déterminent l'utilisation des ressources disponibles. Des méthodes d'apprentissage servent à découvrir les différents points de vue) ;

6. l'auto mobilisation (Les gens participent en lançant des initiatives indépendamment des institutions extérieures. Les contacts qu'ils établissent avec les institutions extérieures leur permettent d'obtenir des ressources et des conseils techniques, mais ils continuent d'être maîtres de l'utilisation des ressources)  et

7. la participation manipulée (la participation n'est qu'un leurre).

Pour Gueye (1999), la participation communautaire est une expression qui désigne généralement la participation des membres d'une communauté aux activités locales de développement. En pratique, cette expression désigne des modalités et des degrés très divers de participation locale, allant d'une simple consultation passive à des formes de prise de décision collective autonome.

Meister cité par Boukhari (1994) définit la participation comme « une organisation volontaire de deux ou plusieurs individus dans une activité commune dont ils n'entendent pas uniquement tirer les bénéfices personnels et immédiats ».

Bessette (2004), soutient que la participation va de pair avec la responsabilisation. Il est utile de cerner les rôles et les responsabilités des intervenants engagés dans le projet et de clarifier la contribution financière ou matérielle de chacun d'eux dans le processus. Ces contributions peuvent être très variées : donner de leur temps, fournir des services, du matériel utilitaire, du financement, etc. Ces contributions, mêmes modestes, procureront un sentiment d'appropriation des activités. Sans cette appropriation, l'effort sera toujours perçu comme «l'initiative des autres ».

En effet, on s'est de plus en plus rendu compte que les populations rurales pauvres doivent participer elles-mêmes au processus de décision, à la planification et à l'exécution des projets ainsi qu'à leur suivi et évaluation pour que les projets de développement rural aient véritablement un impact sur la pauvreté rurale et la durabilité des efforts de développement. Cette prise de conscience a conduit un grand nombre de gouvernements, d'organismes internationaux et non gouvernementaux à s'éloigner du paradigme de modernisation utilisé dans les années 70, et à s'engager publiquement à faire le nécessaire pour que les populations rurales pauvres participent à leur propre développement.

A partir des années 80, la participation des populations rurales dans leur propre développement est devenue une nécessité voire un impératif pour tout développement durable. Il faut également noter que l'avènement du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) entrepris par la Banque Mondiale et le FMI pendant les mêmes périodes, s'est avéré également propice à l'émergence des méthodes dites «participatives » pour la simple raison que ces institutions voyaient en ce concept un moyen pouvant contribuer à assurer une meilleure gestion des investissements réalisés dans les pays en voie de développement.

L'Afrique a également vu émerger le concept de la participation à la fin des années 70 (début 1980), suite aux constats des limites des stratégies de développement adoptées au cours des deux premières décennies des périodes post coloniales. Ces approches avaient plutôt des visions très technicistes avec l'Etat comme principal acteur dans la définition des projets par l'intermédiaire des techniciens de développement (Gueye, 1999).

Dans le cadre de ce mémoire, la participation communautaire désigne l'implication effective à tous les niveaux d'intervention, des populations locales dans toutes les actions de développement de leur communauté.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery