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L'engagement des jeunes étudiants en politique

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par Sébastien Bugnon Dris Lyes
Université de Strasbourg - Master 1 Sciences politiques et sociales 2008
  

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b) Moins politisé / Moins confiant dans la politique : Les jeunes dans la crise de la représentation ?

Pour Recham étudiant en première année de comptabilité les jeunes « ne sont pas trop impliqués. Ça dépend, ça dépend de l'âge, du niveau d'études. On voit plus ils sont âgés, plus ils d'impliquent. Moi c'est ce que je vois. Je vois, que quand on est jeune a peu près 17, 18 ans on n'est pas trop cette envie de la politique on reste un peu a l'écart, et s'occuper d'autres préoccupations en fait. Lorsqu'on a plus du genre 21, 22 ou 23 ans on commence un peu plus à s'y intéresser et prendre parti et être membre d'un parti politique ».

Mais qu'en ai t'il réellement ?

Selon Pierre Bréchon, dans le chapitre 3 « moins politisés, mais plus protestataires » du livre « Les valeurs des jeunes tendances en France depuis 20 ans »22(*), la fréquence des discutions politique d'un jeune (18/29 ans) avec ces amis est en recul. En effet ils étaient 13 % des 18/29 ans ont déclaré parler souvent de politique avec leurs amis, alors qu'en 1999 ils n'étaient plus que 8 %. Durant la même période, le nombre de jeunes ne parlant jamais de politique avec ses amis a augmenté de 10 %, passant de 34 % en 1981 à 45 en 1999.

Cela n'est pourtant pas une valeur sur, Marie Cécile, jeune étudiante en Histoire répond « Non, vaut mieux pas trop, en général, je ne suis pas trop d'accord avec les autres gens ; donc c'est plutôt un sujet de conflit qu'un sujet de discussion » quand on lui demande si elle parle de politique avec ses amis.

Toujours selon cet auteur, l'indice de politisation élevé serait en relatif recul passant de 37% en 1990 à 33% 1999. Les jeunes (18/29 ans) suivraient également moins l'actualité que leurs aînés. 38 % des 18/29 suivraient quotidiennement l'actualité politique, alors qu'ils sont 77 % des plus de 60 ans et la moyenne est de 58 %.

Selon Anne Muxel « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements »23(*), les 18/25 ans avant le premier tour de l'élection présidentielle étaient 33 % à avoir un intérêt élevé pour la politique. La moyenne étant de 42%. On peut également noter que seul 24 % de ces 18/25 suivent régulièrement la campagne présidentielle (la moyenne est de 38%). Ils sont également 76 % à penser que les hommes politiques sont corrompus (la moyenne nationale étant de 28 %) et ils ont l'intention de s'abstenir à 34 % (la moyenne étant de 28%).

On peut donc déduire que les jeunes se caractérisent par une politisation moins importante que leurs aînés, et une méfiance accrue envers les hommes politiques.

Nous allons à présent essayer de voir si les jeunes électeurs ont un problème de confiance vis a vis de la vie politique à l'aide d'un document du CEVIPOF écrit par Anne Muxel ; « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 »24(*).

Selon elle, depuis l'élection présidentielle précédente, il y a près de 3 millions de nouveaux électeurs, dont les 2/3 sont scolarisés. 77 % d'entre eux considèrent le fait d'aller voter comme « extrêmement » et « très important » pour le bon fonctionnement de la démocratie.

Toujours selon cet article, 58 % des 18/24 ans interrogés considèrent que « c'est le moyen le plus efficace pour peser sur les décisions concernant le pays ».

Pour elle, il y a une crise de la représentation politique qui sévit en France depuis une quinzaine d'années. Elle définit celle-ci par un « niveau élevé de défiance à l'encontre de la classe politique, affaiblissement des identifications partisanes et plus grande volatilité des choix électoraux, redéfinition des clivages politiques traditionnels et de leur articulation à la bipolarisation gauche droite, attractivité des formations hors système et diffusion des comportements protestataires. S'ajoutent à cela l'existence d'une compétition particulièrement serrée entre les deux grands candidats ainsi qu'un climat de politisation de la campagne ».

L'avantage de cette enquête réalisée par le CEVIPOF est qu'elle, selon l'auteur « permet d'évaluer l'évolution des attitudes politiques et des opinions de ces futurs premiers électeurs sur une année.

Ce texte permet d'en savoir plus sur les attitudes des jeunes mais permet également de comprendre leur participation ou leur abstention. Le tableau ci après est pour cela très intéressant.

D'après le tableau 1 (cf. annexe), on peut donc remarquer deux choses fondamentales :

Premièrement, que tout au long de la période plus de 60 % des jeunes interrogés n'ont pas confiance dans les deux principaux partis pour gouverner la France.

De plus on voit clairement l'effet des élections présidentielles qui politise une partie des jeunes électeurs. Cela se traduit par une hausse de l'intérêt pour la politique des jeunes ainsi qu'une baisse du nombre de jeunes ne se positionnant ni à gauche ni a droite.

D'après le sondage effectué pour : GRAINES DE CITOYEN par l'IPSOS du 23 au 30 novembre 2006 sur un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans, constituant un échantillon représentatif de la population française de cette classe d'âge avec un questionnaire auto administres par Internet (Panel Ipsos) en utilisant la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d'agglomération et région25(*) ; 79 % des votant ont une mauvaise opinion des hommes et femmes politique dont 15 % une très mauvaise opinion.

Néanmoins, ils sont 79% à juger que les partis politiques sont indispensables dans une démocratie. Mais ils ne sont que 25 % à penser que les partis politiques accordent dans leur organisation et leur fonctionnement une place importante aux jeunes qui y adhèrent et 13 % pensent que les hommes et les femmes politiques sont à l'écoute des préoccupations des jeunes.

On peut également noter que les jeunes sont souvent critiques envers le système de vote même s'ils sont très favorables à la démocratie. Ainsi Marie- Cécile, étudiante en troisième année d'histoire dit « Je ne comprends même pas qu'on puisse envisager comme vote (en parlant de ceux qui ont voté pour J-M Le Pen). Ouai, il y a des gens qui y connaissent tellement rien, il vaut mieux s'informer, forger une opinion par soi même », et quand on lui demande si certaines personnes devraient être privé du droit de vote, elle répond : « Ouai, franchement ouai ! Je pense que les gens qui y connaissent rien ... Il faudrait qu'il y'ait des cours en fait de politique. Dans les classes, dans les petites classes.

Pas des cours qui te diraient quoi voter, mais qui t'expliqueraient comment ça marche. Parce que les gens, voilà c'est terrible. Il y a des gens qui ne connaissent pas la différence entre la gauche et la droite. Ouai je pense qu'on devrait interdire le droit de vote à certaines personnes. »

De plus quand on lui demande si on devrait empêcher certaines personnes de se présenter, elle répond « Ah oui, clairement. Je pense que l'extrême droite; enfin les propos raciste sont interdit donc la ...

Donc j'interdirais certains partis d'extrême gauche pour les mêmes raisons. »

D'ailleurs, selon une enquête de BVA réalisée auprès de 579 personnes âgées de 15 à 25 ans issues d'échantillons représentatifs de la population française, interrogée en trois vagues omnibus du 8 au 16 janvier 200726(*) ; « 50% des jeunes de cette tranche d'âge, qui n'ont pas tous le droit de vote, approuvent par ailleurs l'idée d'empêcher Jean-Marie Le Pen de se présenter, au motif qu'il représenterait un trop grand danger pour la démocratie, contre 46% qui y sont opposés. »

Marie-Cécile est très critique envers le système électoral, pourtant elle se déclare assez intéresser par la politique et déclare voter à chaque élection. Pourtant elle est très représentative de la critique des jeunes actuelles face au système ! En particulier depuis le 21 avril 2002.

D'après un sondage effectué pour : GRAINES DE CITOYEN par l'IPSOS du 23 au 30 novembre 2006 sur un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans27(*), 72 % des jeunes interrogés estiment que le Front national représente un danger pour la démocratie. Cela montre bien l'attachement à la démocratie. On peut comprendre l'indignation de certains jeunes se demandant « comment une démocratie peut-elle laisser une place à des personnes allant à son encontre ?».

On peut également noter que Recham, étudiant en première année de comptabilité pense que le Front-National représente un danger, « parce que c'est un parti qui... qui... pour moi qui on a collé a juste titre une étiquette de racisme. Je pense que c'est totalement justifié à cause des propos qu'il tient. Et pour moi le racisme n'a rien à faire dans une démocratie ».

Pour Anne Muxel, dans l'ouvrage «  L'expérience politique des jeunes »28(*), affirme que les jeunes ne sont pas dépolitisés mais entretiennent un rapport différent à la politique.

On peut donc en déduire que l'abstention des jeunes est entre autre dû à ces deux facteurs. Une politisation plus faible que leurs aînés et une confiance moindre dans les hommes politiques.

On peut également rappeler que les élections présidentielles ne sont pas les élections ou l'abstention des jeunes est la plus massive. Ceux-ci sont moins présents aux élections municipales et européennes.

Enfin, dans le sondage que nous avons réalisé sur 96 étudiants, nous avons demandé s'ils pensent « que les hommes politiques tiennent leur promesse », et s'ils pensent que «  les hommes politiques cherchent à améliorer la situation sociale ».

Parmi les 84 réponses, 19 pensent que les hommes politiques ne tiennent « pas du tout » leurs promesses (22,61%) ; 27 pensent « un peu » (32,14%) ; 33 répondent « moyennement » (39,29%) et enfin 5 répondent « assez » (5,95%). On peu remarquer qu'aucun sondé aura répondu « beaucoup » à cette question.

Parmi les 85 réponses à la question demandant si les hommes politiques cherchent à améliorer la situation sociale, 6 répondent pas du tout (7,06%) ; 17 répondent « un peu » (20%) ; 21 répondent « moyennement » (24,71%) ; 9 répondent « assez » (10,59%) ; 2 répondent beaucoup (2,35%) et 30 estiment que c'est le cas seulement pour certains hommes politique (35,29%).

On peut donc estimer que la désaffection des hommes politique par les étudiants est quand même assez importante, en effet, ils sont plus d'un sur deux à penser qu'ils ne tiennent pas ou que peu leurs promesses, et ils sont moins de 15% a estimer que les hommes politiques cherchent vraiment à améliorer la situation sociale (« assez » et « beaucoup »).

Malgré cette confiance plus que réduite, on peut se demander comment les étudiants réagissent face eu vote ainsi que face à l'abstention.

* 22 « Les valeurs des jeunes-tendances en France depuis 20 ans », dirigé par : Olivier Galland, Bernard Roudet, mention principale : P. Bréchon, Y. Lambert, E. Schweisguth, J.-F. Tchernia. L'Harmattan , Paris ;collection Débats jeunesses

Parution :  janvier 2002

* 23 Anne Muxel, 2002, « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements », Revue francaise de science politique, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544.

* 24 Anne Muxel , « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 », Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

* 25 http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8341.asp#1

* 26 http://tf1.lci.fr/infos/france/politique/0,,3386496,00-pen-second-tour-que-feraient-jeunes-.html

* 27 http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8341.asp#15

* 28 Anne Muxel, «  L'expérience politique des jeunes », Edité par PRESSES DE SCIENCES PO, paru en janvier 2001

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