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Intégration de l'intelligence économique dans les pratiques managériales des entreprises congolaises

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par Donatien LUBOYA KASONGO
Université de Kinshasa - Licence en Gestion des Entreprises et Organisation du Travail 2007
  

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CONCLUSION

Notre étude a porté sur l'intégration de l'intelligence économique dans les pratiques managériales des entreprises congolaises. Les objectifs spécifiques formulés à ce sujet étaient :

1°. Mettre en exergue l'intelligence économique dans les entreprises congolaises ;

2°. Faire un diagnostic des situations, des faits et des besoins informationnels pour analyser et situer le rôle de l'information stratégique dans leurs processus décisionnels ;

3°. Sensibiliser le monde congolais des affaires à l'appropriation de cette démarche d'intelligence collective dans tous ses aspects stratégiques, tactiques et opérationnels ;

4°. Fournir aux entreprises locales un cadre logique de référence, un habitat de l'IE prenant en compte le contexte environnemental et les réalités socioculturelles.

Cependant, la problématique de notre recherche reposait sur les deux hypothèses ci-après :

1. Telles qu'elles fonctionnent, se structurent et s'organisent présentement, les entreprises congolaises ne parviennent pas encore à s'adapter à la dynamique changeante de leur environnement...

2. Plus les dirigeants de toutes ces entreprises n'ont pas une connaissance parfaite du concept d'IE et ne maîtrisent pas ses enjeux et son importance pour redynamiser leurs entreprises.

Notre cadre de recherche est d'orientation qualitative et de postulat épistémologique interprétatif. Il est constitué de quatre cas d'entreprises basées à Kinshasa et prises occasionnellement. En vue d'atteindre les objectifs et vérifier nos hypothèses, nous avons recouru à la méthode MEDESSIIE opérationnalisée par les techniques documentaires, d'observation et d'entrevue.

Ainsi, notre présente recherche débouche sur des résultats un peu mitigés : + De manière générale, les quatre entreprises impliquées dans cette recherche ne sont pas encore assez outillées en matière de renseignement économique quoiqu'elles soient toutes au coeur de la guerre économique mondiale, où les

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Congolaises

entreprises devraient normalement constituer le premier champ d'application de l'IE et un maillage offensif pour l'économie nationale ;

+ Certains dirigeants connaissent déjà l'IE et tentent d'étudier l'opportunité et la faisabilité d'un tel dispositif managérial dans leurs entreprises respectives, à l'instar des entreprises A et B, tandis que les deux autres, tout comme la plupart d'entreprises congolaises, n'ont pas encore saisi la portée stratégique de cette démarche . Cela s'explique par le fait que le contexte local dans lequel elles évoluent ainsi que leur comportement organisationnel, leurs ressources et compétences ne savent pas encore suivre le rythme de développement effréné des NTIC et leurs besoins en terme d'information stratégique.

+ Nous trouvons aussi que les entreprises A et B se démarquent un peu de la tendance générale par leurs réflexions et visions stratégiques, et sont les plus propices à un haut degré d'intégration de l'IE vu leurs capacités de résolution des problèmes, leurs dispositifs marketing, leur esprit de créativité et d'imagination, leur hargne de vaincre et de conquérir, leur capacité de compréhension de problème. Les deux autres entreprises ont toutefois saisi le bien fondé de notre recherche.

Ainsi donc, dans ce travail, nous avons répondu à notre question de recherche. En plus de la vérification de nos hypothèses et de la cohérence de notre modèle conceptuel, les résultats empiriques soulignent que l'application de l'IE à une entreprise congolaise est justifiée. Nous ne prétendons pas définir complètement le concept d'IE dans le milieu congolais des entreprises, c'est un concept en évolution qui finalement fait émerger plusieurs éléments :

· L'intelligence ne s'applique pas seulement à un individu mais également à une organisation et un collectif (groupe). La revue de la littérature abordée précédemment a permis d'apporter un éclairage suffisant sur ce point ;

· Dans le collectif, l'intelligence s'inscrit dans un paradigme de complexité avec pour corollaires : la créativité, la collaboration et l'interaction entre les hommes ;

· Mais dans l'organisation, l'intelligence est sensée inverser toutes les fonctions et activités de l'entreprise, la mettre en état de veille permanente, à l'écoute prospective de l'environnement pour y déceler ou capter tous signaux faibles qui s'y produisent.

Outre le volet intelligence, notre étude a aussi révélé que les pratiques managériales diffèrent selon les institutions, selon le contexte dans lequel celles-ci

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évoluent, selon leur choix stratégiques qui sont plus ou moins ouverts et conditionnés par des marges de manoeuvre elles-mêmes variables. Il s'avère qu'on ne gère pas de la même façon une chaîne des supermarchés, une ONG, une université, un hôpital, un institut financier, un pétrolier, un agroalimentaire, une brassicole... cette diversité se traduit par des options elles-mêmes très variées dans l'organisation et le management des institutions concernées.

Sur ce, notre étude des cas a établi un chemin pour intégrer l'IE dans les pratiques de management des entreprises congolaises quelque soit leur taille. Elle a aussi pu établir la création de la valeur ajoutée avec l'IE dans le cadre d'un management proactif.

L'analyse des données du terrain a permis de mettre en évidence les évolutions contractées de l'intelligence dans ces quelques entreprises sous étude. L'étude a pu démontrer que les vecteurs de l'enrichissement du tissu industriel local sont le traitement intelligent de l'information conjuguée avec la volonté politique de mise en valeur des pratiques innovantes. C'est déjà un préalable majeur à toute pratique de l'IE.

C'est ainsi qu'à l'heure où chacun s'accorde à reconnaître le rôle majeur que peut jouer toutes les entreprises locales, notamment les PME dans la création des emplois et des richesses, ainsi que la recherche des voies et moyens pour amortir ou juguler l'actuelle crise économique et financière, il était important de montrer comment toutes ces forces économiques de notre pays peuvent s'organiser pour faire de l'information un instrument de développement économique et de défense des intérêts vitaux, d'une part et de l'autre, rappeler aux entrepreneurs et managers congolais que ce n'était plus le temps de s'obstiner à conduire les entreprises selon les lois mortes. La réussite d'une telle démarche doit passer par l'appréhension de la question de surveillance environnementale.

Dans ce contexte, l'entreprise congolaise doit considérer l'information

comme :

- Un capital qui a une valeur économique évaluable et valorisable ;

- Une nouvelle ressource stratégique visant l'amélioration de l'image et la productivité ;

- Un facteur de stabilité dans un environnement concurrentiel instable et dynamique pouvant apporter à l'entreprise un avantage concurrentiel décisif.

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La création, la gestion et le partage d'informations, s'inscrit désormais comme valeurs stratégiques dans la réalité de l'entreprise et ne doivent plus être réduits à une diversification voire une simple mise en place des TIC, mais de faire l'objet d'un programme, à long ou moyen terme, d'un changement de vision culturelle qui part d'une volonté, qui passe par une bonne lecture des faits et une analyse de la nature même du savoir et du savoir-faire, et qui aboutit à la mise en oeuvre d'outils (méthodologiques, informatiques ou organisationnels) adaptés dont la complexité est inhérente.

Pour ce faire, seule une vision globale pourra amener les dirigeants à gérer l'information stratégique par une définition d'objectifs (de type managérial ou stratégique) articulé autour de 3 points clés :

· Capitaliser : savoir d'où l'on vient, où l'on est, pour mieux savoir où l'on va ;

· Partager : passer de l'intelligence individuelle à l'intelligence collective puis à l'intelligence économique ;

· Créer : innover pour survivre et se maintenir.

En pratiquant l'IE, l'entreprise se donne les moyens d'appréhender son environnement : les stratégies de ses concurrents, les tendances des marchés à venir, les dynamiques territoriales, les pratiques locales et internationales... Au-delà des décisions stratégiques, elle concerne l'ensemble d'acteurs de l'entreprise à qui elle permet d'identifier et de minimiser les risques commerciaux, financiers, juridiques, industriels, altération de l'image, attaques au niveau de fournisseurs, fuite des cerveaux, fausses informations, rumeurs, offres d'emploi fictives, tentatives d'intrusions dans le système d'information... or, les entreprises congolaises, et les quatre sous étude en particulier, sont toutes confrontées au quotidien à ces risques réels. Il en va aussi de la sécurité économique car tout ce qui fait la recherche et la valeur d'une organisation doit rester inconnue pour ses concurrents avérés potentiels.

En somme, l'entreprise congolaise a tout intérêt à réaliser une recherche approfondie sur les approches existantes, et notamment pratiquées par ses concurrents. Veiller est, à nos jours, devenu un métier et une obligation managériale et l'intelligence économique, elle, une posture générale de l'entreprise et une condition humaine et organisationnelle pour survivre et se développer. Il ne s'agit pas de métamorphoser complètement les entreprises en organisations de renseignement mais il existe toutefois un seuil minimal de veille en dessous duquel l'entreprise menace sa compétitivité. La démarche d'IE que nous préconisons pour les entreprises locales reconnaît d'emblée que le pilotage stratégique des entreprises passe par une approche interdisciplinaire où les regards croisés sur l'information utile à la prise de décision

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ouvrent une brèche dans le décloisonnement disciplinaire qui semble propice au développement de l'IE et du management stratégique qui soient véritablement adaptés aux réalités des entreprises et à leurs besoins informationnels.

L'apport de l'IE au management stratégique réside donc, d'abord, dans la prise en compte de la valeur d'usage d'information participant à l'élaboration des connaissances. L'entreprise engage ainsi une relation nouvelle avec son environnement. Celui-ci intervient en tant que composante active de la stratégie et non comme un facteur externe. La performance de la firme réside alors dans sa capacité non pas à s'adapter aux transformations de son environnement, mais à considérer ces changements comme variable dynamique de sa propre évolution. Ensuite, l'intégration d'une démarche d'IE au sein du management telle que nous la préconisons, accorde toute son importance à la nécessaire coordination des activités tant internes qu'externes des entreprises congolaises. La qualité de cette coordination constitue aujourd'hui l'un des principaux déterminants de la compétitivité, dès lors que l'entreprise n'est plus pensée comme une simple fonction de production isolée de son contexte, mais comme lieu de création collective des richesses, émergeant, pour une large part, de l'apprentissage réalisé dans le cours de l'activité économique. Raison pour laquelle nous la considérons l'IE comme la plus grande affaire du 21e siècle.

Toutefois, la démarche ne peut aboutir dans l'essentiel de sa mise en oeuvre sans l'implication de la haute direction. Comme toute démarche qui se propose d'organiser l'entreprise sur de nouveaux modes et bases de management ou de gestion, elle doit faire l'objet d'une sensibilisation de l'ensemble des collaborateurs de l'organisation. Ce qui nous pousse à faire quelques recommandations :

A. A l'Etat congolais


· Dans un premier temps, l'Etat et tous les dirigeants politiques doivent comprendre la portée de l'intelligence économique et penser à mettre en place un cadre juridique et législatif créant un organe sensé oeuvrer pour la mise en concurrence de toutes les entreprises quelque soit leur taille et leur secteur d'activités. Ce cadre définirait une politique nationale d'intelligence économique qui corroborerait les idées de Didier MUMENGI et d'autres chercheurs du domaine qui pensent que l'IE peut relancer les entreprises congolaises. Un tel cadre permettrait à l'Etat d'accompagner les acteurs économiques et sociaux dans les adaptations nécessaires par rapport au nouvel environnement économique et technologique. Cette position peut se traduire en un programme des services aux entreprises qui devra s'inscrire dans la durée sous forme d'une démarche progressive avec comme objectif principal : mobiliser le plus grand nombre d'acteurs et coordonner toutes les actions de

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développement économiques autour de l'information stratégique destinée à la prise de décision.

Cette recommandation est une contribution résolutive aux besoins des entreprises locales, conséquemment les PME/PMI en matière de découverte, de compréhension et d'appropriation des méthodes et outils de l'IE et du management stratégique. Par ce mécanisme, les entreprises pourront refaire leur retard en cette matière, puis acquérir de la technicité, de la performance et du dynamisme. Par principe préférable, il incombe à l'Etat de s'investir à fond pour travailler avec toutes les entreprises à partir de leurs besoins en information et à partir des situations vécues et actuelles. L'approche privilégiée serait la sensibilisation d'abord, puis travaillé sur les processus d'apprentissage individuel et collectif dans une optique des finalités opérationnelles. Concrètement, la voie à retenir est d'aller au contact des entreprises, de les associer sur un cas précis à valeur démonstrative, les inscrire dans une logique de réseau et leur transmettre au final un savoir - faire et des outils méthodologiques leur permettant de mieux structurer leurs démarches d'intégration de l'IE et leurs systèmes d'information stratégique.

C'est une initiative qui met en exergue l'intérêt national et le patriotisme économique mais permettant aux acteurs économiques d'avoir des marges pour se battre convenablement sur un marché international mondialisé. C'est un exercice qui nécessite une concentration et une coopération entre les acteurs économiques, les ministères impliqués et tous les organes vitaux de la nation. Cela rendrait tous les acteurs responsables de la réussite de leurs entreprises et valoriserait les nouvelles méthodes de management et d'organisation des entreprises. Le mécanisme et tellement intelligent qu'il ne pourrait pas poser de problèmes aux entreprises (grandes, moyennes ou petites) du fait de la légèreté de leurs structures. Mais ceci ne peut produire d'effets que si une politique de sensibilisation sur les intérêts stratégiques de la nation est mise en place en amont, dont les cibles principales seraient la société civile, les étudiants, les jeunes cadres, les entrepreneurs et les agents de l'Etat pour une meilleure motivation et implication dans la démarche de l'IE. Le développement économique global ne peut se faire à nos jours qu'à travers une interaction et une synergie de tous ces acteurs.

B. Aux établissements d'enseignement supérieur et universitaire

En second lieu, nous pensons que l'université et les grandes écoles devraient accompagner l'Etat et les entreprises dans cette démarche intelligente capable de remettre sur orbite la machine économique nationale. Raison pour laquelle nous recommandons la mise en place des programmes de formation intégralement consacrés à l'IE. Ces programmes contiendraient des modules sur des thématiques variées cernant les contours de l'IE et des concepts voisins à l'instar du référentiel français de

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formation en IE. Car une des raisons pour lesquelles l'IE n'est pas entrée dans les entreprises congolaises est qu'elle est fait l'objet d'une approche très élitiste et abstraite. Cette question peut être abordée dès le premier cycle de formation universitaire en s'inspirant du modèle incrémental proposé par Franck BULINGE. Ce qui permettra une adéquation et une cohérence entre la formation universitaire et les besoins des organisations.

Ainsi, il serait souhaitable que la faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education puisse s'en inspirer pour adapter le programme du Département de Gestion des Entreprises et Organisation du Travail à cette exigence. Pour ce faire, les étudiants qui auront bénéficié de cette formation seront, une fois dans la vie active, autant des « caisses de résonance » pour diffusion d'une culture d'IE dans leurs organisations. C'est à cette hauteur que l'Université pourra aider l'Etat et les entreprises à réussir l'intégration d'un dispositif d'IE reposant sur des compétences avérées en information, en stratégie de développement, en management stratégique et en lobbying.

Ce travail est une contribution parmi tant d'autres qui, nous l'espérons, viendront enrichir à l'avenir cette dynamique en marche. Cette recherche aboutit à la légitimité de l'intelligence économique en Sciences de Gestion, cependant, nous avons le sentiment certain de n'avoir fait qu'un bout utile, mais surtout de n'être qu'au début de nouvelles perspectives managériales qui sont ouvertes en ce début de ce 21ème siècle qui est plus, à notre avis, celui de la culture de l'intelligence des hommes et des organisations avec leur environnement.

Ce n'est qu'une oeuvre humaine, elle est perfectible car elle ne peut manquer des faiblesses et des limites. Nous restons ouverts aux critiques constructives qui puissent nous permettre de tenter de nous parfaire à la prochaine. Pour finir, nous exhortons tous nos lecteurs d'oser avec l'IE dans leurs entreprises. C'est d'abord une question de volonté, de vision, d'intelligence, de stratégie délibérée en la matière mais qui exige un peu de moyens, plus d'attention et un minimum des structures.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld