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Intégration de l'intelligence économique dans les pratiques managériales des entreprises congolaises

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par Donatien LUBOYA KASONGO
Université de Kinshasa - Licence en Gestion des Entreprises et Organisation du Travail 2007
  

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I.2.1.2. Historique et évolution récente

L'IE est une activité très ancienne car l'homme entrepreneur ou manager a toujours ressenti le besoin de s'informer, de surveiller son entourage, son environnement, notamment ses concurrents, adversaires, amis, ennemis, se comparer aux autres et connaître les tendances futures de ses activités. L'homme à toujours éprouvé le désir de connaître et maîtriser davantage son environnement ou apprendre plus par rapport à ses concurrents. C'est d'ailleurs le fondement de toute démarche anthropologique. Connaître pour agir est une donnée inhérente à la condition humaine, or c'est le socle même de l'intelligence économique. On pourrait même être tenté de dire que les Chefs d'entreprises, entrepreneurs ou managers ont toujours pratiqué l'IE mais à la manière de Monsieur Jourdain, même si les temps qui courent n'ont rien des proses de l'époque de M. Jourdain.

Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans les pratiques managériales des Entreprises
Congolaises

Toutefois, un regard sur la littérature académique et professionnelle sur l'IE atteste de l'intérêt croissant que porte plusieurs chercheurs et praticiens à ce domaine. Plusieurs auteurs tentent de remonter ces origines à SUN TZU, un général de guerre chinois environ cinq siècles avant Jésus Christ, comme le souligne GRIFFITH (1971) cité par (PRESCOTT, 1999) et (SHAKER et GEMBIEKI, 1999). Les travaux de SUN TZU sont fondés sur l'art de la guerre et montrent l'importance de l'information dans les affrontements militaires. En invitant le chef militaire à aller se renseigner sur le terrain de bataille, scruter les forces et faiblesses de l'ennemi et à l'attaquer là où il est le plus vulnérable possible, à le piéger par des rumeurs et à endormir sa méfiance, ce maître de la pensée stratégique a posé les fondements de l`intelligence militaire et le rôle du renseignement dans la victoire des armées. Aujourd'hui, c'est sur le terrain des échanges économiques que se déploie la bataille concurrentielle mais les enseignements du maître demeurent d'actualité.

Ces travaux de SUN TZU ont inspiré beaucoup d'auteurs à fonder leurs définitions et théories de l'IE sur des éléments de l'art de la guerre en se basant sur l'esprit des maximes ou des anecdotes historiques de grands conquérants comme GENGIS KHAN, NAPOLEON, nous citons :<<Soumettre l'adversaire sans combattre >>, << se faire battre est excusable, se faire surprendre est impardonnable >> ou encore << la meilleure défense, c'est l'attaque >>. D'autres auteurs (HARBULOT et BAUMARD, 1997) par exemple, ont présenté le rapport de l'ingénieur HERZOG (1917) comme l'un des textes les plus anciens de l'IE voir (GORIA, 2006).

Cependant, (PRESCOTT, 1999), nous fait savoir que l'IE a évolué d'une manière fulgurante en trois phases :

+ La première phase va de 1957 vers la fin des années soixante-dix. On peut déjà

remarquer l'usage du terme << business intelligence >> pour qualifier un système de communication servant à la conduite des affaires (LUHN, 1958), cité notamment par (LEBON, 1998), (LARIVET, 2000) et (BULINGE, 2000). En 1967, deux concepts nouveaux apparaissent. Il s'agit d' << intelligence organisationnelle >> (WILENSKY, 1967) et de << scanning the business environnement >> (AGUILAR, 1967). Cependant (GORIA, 2006) affirme que c'est (ALDEN et al, 1959) qui ont l'une des premières utilisations du terme << competive intelligence >> qui a les mêmes propos et assertions que ce que nous appelons aujourd'hui IE. Le même (PRESCOTT, 1999) poursuit en citant d'autres travaux comme celui de G. ALBAUM (1962 et 1964) où on trouve le concept de <<environmental scanning >> qui peut être assimilé au concept de veille ou de surveillance de l'environnementale. Il cite aussi la publication de (GUYTION, 1962) sur << le marketing intelligence >> et l'ouvrage de (GREENE, 1966) ou l'auteur a utilisé le terme <<business intelligence >>et l'ouvrage de (COX et GOOD, 1966) sur le << marketing information system >> (L'un des premiers travaux impliquant l'utilisation de système d'information dans l'IE). Vinrent d'autres travaux comme ceux de (Wall, 1974), (CLELAND et KING, 1975) et (MONTGOMERY et WEINBERG ,1979) traitant de la << competitive data gathering >>.

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Congolaises

+ la seconde période, toujours d'après (PRESCOTT, 1999) va du début des

années quatre-vingt, période qu'il a qualifié d' << industry and competitor analysis>>. cette période est caractérisée par la dénonciation par (PORTER ,1980) de la mauvaise image de l'espion collée aux spécialistes de la << competitive intelligence >> .Cette époque a aussi été marquée par une forte explosion des publications, des articles et des ouvrages sur l'IE. Il a notamment (SAMMON et al ,1984), (FULD, 1985), (KELLY, 1985), (TYSON, 1986) et (MEYER, 1991) ; à propos de la mise en place et de l'utilisation l'IE, (VELLA et MCGONAGLE, 1987) en parle mais mettent l'accent sur l'implication de l'outil informatique. Dans ce même ordre d'idées, nous pouvons encore citer (SMITH et PRESCOTT, 1987) et (ZINKHAN et GLEB, 1985) sur le rôle de l'intelligence dans le marketing industriel. Pendant cette même période, un groupe de chercheurs a développé et implanté des techniques d'analyses variées pour évaluer la concurrence (HAX et MAJLUF, 1984), (PRESCOTT, 1988) et (PRESCOTT et GRANT, 1988).

+ Quant à la troisième période, J. PRESCOTT la débute vers la fin des années

quatre vingt jusqu'à nos jours. Cette période met l'accent sur l'influence ou l'utilisation des actions de la << competitive intelligence >> dans le processus de prise des décisions. L'ouvrage qui marque le début de cette période pourrait être (BERKOURTZ et GOODMAN, 1989) comme le signifie (PODE, 2005). Cet ouvrage utilise le terme <<strategic intelligence >> pour le différencier de l'<<organizational ou tactical intelligence >>.

Mais cette évolution n'est pas égale dans tous les pays du monde. Il existe un décalage d'avance des pays du Nord sur les pays du sud, entre les pays anglosaxons et les pays francophones et lusophones comme l'illustre la figure n°1. Mais à notre propos, quoique l'on retrouve l'essence de l'IE dans divers ouvrages et articles cités ci haut, sa maturité est la résultante de cinq grandes dynamiques, à savoir :

- La mutation conflictuelle endogène du capitalisme, liée à la difficulté accrue des conquêtes et de maîtrise des marchés, c'est à dire coût de conservation ou d'acquisition d'un avantage compétitif dans le cadre d'un monde globalisé ;

- La rupture des logiques de bloc de guerre froide, génératrice de complexité et donc, démultiplicateur d'incertitude ;

- L'évolution des formes de guerres articulées sur les métamorphoses de la contrainte, qui établit la guerre économique comme conflictualité dominante, dans le cadre de relations de coopération/concurrence ;

- L'émergence de la société de l'information, à la fois créatrice de concurrence et facteur de suprématie cognitive, donc économique et le développement exponentiel des technologies de l'information et de la communication ;

- L'impératif d'une gestion offensive et défensive de l'information, haussée au rang de capital stratégique, qu'elle concerne ou non le domaine de l'innovation

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technologique (incrémentale, technique, sociale, radicale) , ce qui compte, c'est l'avantage concurrentiel qu'elle contribue à consolider pour conserver ou acquérir la position dominante dans le rapport nécessairement asymétrique à l'information (d'après le site www.infoguerre.com).

Mais à ces cinq grandes dynamiques citées par infoguerre.com, nous en ajoutons une autre : l'apport décisif de la scientométrie, la bibliométrie et l'infométrie. Cependant, pour une bonne visibilité de cadre historique, nous présentons ci-après deux figures illustratives. La première est l'approche choisie par (Favier, 1998) pour expliquer l'apparition du concept de l'IE à partir de la planification stratégique aux USA et à partir de l'information scientifique et technique en France. La seconde elle, est une vision de l'apparition de ce concept selon Franck BULINGE (BULINGE, 2002) qui permet d'apercevoir, à l'aide de son schéma que l'IE est un système issu de plusieurs champs et disciplines scientifiques.

Fig.1 : Apparition de l'IE aux USA et en France

Source : FAVIER, 1998

Ce tableau explique comment l'origine de l'IE diffère selon que l'on soit dans le monde anglo-saxon ou dans l'espace francophone.

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Congolaises

Fig. 2. L'arbre généalogique de l'IE

Science politique

nfluence

Stratégie Renseignement militaire Renseignement économique sécurité économique I

Economie
& Gestion

SIO

Renseignement ouvert Vigilance

Management
Documentation

Information et communication

Système d'information Bibliométrie

SSI

Veille

Intelligence Economique

Communication

Sociologie

Culture d'entreprise

Organisation

Psychologie

Pédagogie

Dynamique entreprenante

Science Juridique

Intelligence Motivation

Droit

Intelligence collective

Synergie

Déontologie

Philosophie

Ethique

Biologie

Système complexe

Source : BULINGE, 2002

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon