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La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

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par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

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D- L'épargne

Hayek, fervent défenseur de la loi des débouchés considère, implicitement peut être, que tout ce qui est produit est consommé faisant de l'épargne une consommation différée. Dans son univers, la thésaurisation est négligeable ou tout simplement inexistante. Pour Keynes par contre, l'épargne ne dépend pas du taux d'intérêt mais du revenu. Elle ne constitue pas une consommation différée mais juste une renonciation à la consommation52(*) et il n'y a rien dans les mécanismes en vigueur au sein de l'économie qui assure l'usage de l'épargne à des fins d'investissement; ce n'est ni un hypothétique taux d'intérêt d'équilibre et encore moins la non existence du crédit. Il considère le taux d'intérêt comme étant plus versé vers la détermination de l'investissement que vers celle de l'épargne. L'épargne de la part d'un individu se transforme en une baisse de la demande de biens de consommation qui entraîne une baisse des prix de ces derniers permettant une augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs restants.

Toutefois, si les consommateurs restants choisissent d'épargner une portion de leurs revenus, ceci intensifiera la baisse des prix des biens de consommation et augmenter le pouvoir d'achat de la part de leur revenu consacré à la consommation : « If however, these others then proceed to reduce correspondingly their money expenditure on consumption and, consequently, to increase their savings, this only has the effect of still further increasing the purchasing power of the balance of their income which they do spend. »(p 156)

L'épargne devient une richesse pour les épargnants alors que les producteurs de biens de consommation enregistrent une baisse de leur chiffre d'affaire par rapport à celui qu'ils auraient obtenu si l'épargne était nulle. Ainsi pour Keynes, l'épargne enrichit le consommateur, du fait de la baisse des prix lui procurant une hausse du pouvoir d'achat et entraîne des prélèvements sur les ressources de l'entrepreneur, sans pour autant entraîner une augmentation de la consommation ou de la production. Globalement, l'épargne ne serait d'aucune utilité sociale: « there is no increase of wealth in any shape or form corresponding to the increase of saving.» (p.156). Seulement, c'est les entrepreneurs qui font les frais de l'épargne: « The saving has been balanced by the loss of entrepreneurs who produce consumption goods. » (p 156)

A l'inverse Hayek considère cette renonciation comme le fruit d'un arbitrage inter temporel devant permettre à ceux qui voudraient investir de disposer de ressources leur garantissant un investissement viable.

Ils utiliseront deux termes très proches : épargne forcée53(*) pour Hayek et induced lacking pour Keynes. Ces notions, dans ce qu'elles ont en commun, traduisent une perte involontaire subie par une partie des consommateurs au profit de ceux qui viennent de disposer des nouvelles impulsions monétaires ; Toutefois, Keynes récuse totalement le principe hayekien de mal investissement, résultant d'un investissement financé par crédit. A son sens, tout investissement engendre une richesse nette qui augmente la richesse sociale, accroît le profit des entreprises qui s'en servent pour augmenter les revenus des facteurs ainsi que la modernisation de la structure productive et non concourir à sa désorganisation. Cet investissement financé par crédit, bien qu'ayant des conséquences inflationnistes, promeut l'emploi supplémentaire de facteurs de productions inemployés jusque là.

* 52 Hayek a une conception positive de l'épargne tandis que Keynes en a une conception négative. C'est comme la différence qui existe entre Confucius et le Christ :le premier dit Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît tandis que le second s'exclamera Faites à autrui ce que vous voulez qu'il vous fasse. Où se trouve la différence ?

* 53 Le concept d'épargne forcée semble insuffisant pour traduire la réalité à laquelle, dans le scénario hayekien de l'économie, les consommateurs sont confrontés lorsque les producteurs reçoivent des crédits supplémentaires. En effet, les consommateurs s'abstiennent de consommer (ce qui est une caractéristique de l'épargne). Cependant à la fin du processus ils n'obtiennent pas le montant auquel ils ont dû renoncer et encore moins les intérêts. Peut être des termes comme charité obligatoire ou aumône réquisitionnée ou don forcé correspondrait mieux car ils ressortiraient à la fois l'aspect contraignant et surtout la perte sèche que représente la renonciation contrairement à une épargne volontaire pour laquelle à la fois un capital et des intérêts seront perçus.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius