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La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek

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par Ousmane Thiané DIOP
Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007
  

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C- Financement de l'investissement

Dans une économie monétaire, Keynes soutient que le système bancaire joue un rôle essentiel quant au montant de l'investissement. Le taux d'épargne résulte par contre de l'arbitrage effectué par les ménages entre un usage immédiat (consommation) et non usage (épargne) de leur revenu monétaire tandis que Hayek parlera d'usage différé pour qualifier l'épargne.

Il conçoit que le financement de l'investissement, afin d'éviter la dépression, doit pouvoir se faire par création monétaire dans une époque où le capitalisme moderne subit une prépondérance de l'activité financière sur l'activité industrielle; il faut à tout prix éloigner le spectre d'une dépression qu'occasionnent des taux d'intérêt élevés. Il considèrera que les changements dans le taux bancaire51(*) ont un impact sur le pouvoir d'achat de la monnaie malgré que l'effet décisif et immédiat soit auprès du taux d'investissement. En effet les entrepreneurs n'investissent dans un environnement caractérisé par l'incertitude que s'ils anticipent un revenu susceptible de couvrir les coûts de production dont une part non négligeable est constituée des intérêts qu'il fallait accepter de payer pour disposer du capital circulant nécessaire au préfinancement de la production : « the effective of investment depends on the prospective income which the entrepreneur anticipates from cure investment relatively to the rate of interest which he has to pay in order to be able to finance its production or putting in other way round, the value of capital good depends on the rate of interest at which the prospective income from them its capitalised. »p 136

Ainsi lorsque le taux d'intérêt est élevé, il a tendance à décourager des plans d'investissement de faible rentabilité alors qu'au même moment l'épargne pourrait être encouragée : « it follows that an increase in the rate of interest tends, other things being equal, to make the rate of investment to decline. »

Il existe par ailleurs une différence de perspective entre les deux auteurs quant à la prise en charge de l'investissement. Si pour Keynes, il est inacceptable de compromettre l'initiative privée ou l'esprit d'entreprise, il accepte tout de même que l'investissement, surtout quand il s'agit de produire du capital fixe, puisse faire l'objet d'une certaine socialisation afin d'en accroître l'efficacité et la rapidité car ce type d'investissement nécessite des montants importants de capitaux financiers. C'est ce que souligne Paul Lambert comme une des caractéristiques de la cité idéale de Keynes lorsqu'il s'énonce en ces termes : « Pour certaines entreprises dont le capital fixe est très important, la société anonyme ferait place à un corps semi autonome, corporation publique mise en dernier ressort sous le contrôle du parlement. (Source P. Lambert, L'oeuvre de John Maynard Keynes, Tome I, 1963)

En aucun cas, Keynes ne considère la nécessité d'une épargne constituée au préalable pour faire face aux besoins d'investissement, qu'il soit liquide, fixe ou circulant. En cela, il s'oppose radicalement à la conception de Hayek (il est opportun de souligner tout de même qu'il est difficile de dire s'il s'agit d'un propos normatif ou d'une analyse tirée des faits ) . Au sens de l'autrichien, l'épargne préalable est une condition sine qua non pour un investissement judicieux et durable ; le crédit bancaire étant toujours à l'origine d'un processus dont l'épilogue fait surgir des désordres dans le système productif. Hayek considère qu'il existe un équilibre épargne investissement que seule l'intervention du système bancaire finit par rompre entraînant l'émergence d'une désorganisation de la structure productive : l'économie passe ainsi de l'équilibre aux fluctuations.

* 51 Ainsi, Keynes contrairement à Hayek, ne conçoit pas l'existence d'un taux d'intérêt naturel qui aurait pour effet, à tout moment, d'égaler l'épargne à l'investissement permettant ainsi à l'économie de s'installer dans une situation d'équilibre. Le taux considéré par Keynes, malgré sa prise en compte pour des raisons théoriques du taux d'intérêt naturel, est celui bancaire ;il ne reflète aucune réalité économique et est purement arbitraire.

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