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Influence de la canopée et du régime de défrichage sur la croissance des jeunes cacaoyers (theobroma cacao. l) dans la réserve forestière de Mbalmayo

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par Charles Noël KONGA MOPOUM
Université de Yaoundé I - DESS en Agroforesterie 2005
  

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CHAPITRE I. GENERALITES

I.1 INTRODUCTION

Les systèmes de culture dans la zone de forêt dense humide sont basés sur l'agriculture itinérante sur brûlis qui consiste à abattre la forêt, a y mettre du feu et à planter les cultures vivrières très souvent le concombre (Cucumeropsis manii) au cours de la première année puis l'arachide (Arachis hypogea) et le manioc (Manihot esculenta) au cours de l'année suivante, après quoi la parcelle est laissée en jachère. Les pratiques utilisées sont très variées, mais elles comportent presque toujours une alternance de brèves périodes de culture (1-2 ans) suivies de périodes de jachère caractérisées par les éléments successifs de la végétation naturelle (Anonyme, 2000). Les jachères servent à supprimer les plantes adventices, réduire le nombre de ravageurs et rétablir la fertilité du sol. La productivité ainsi que la durabilité de l'agriculture itinérante sur brûlis sont fonction de la vitesse de dégradation de la fertilité du sol pendant les phases de culture et de la capacité de reconstitution de celles-ci pendant la période de mise en jachère. Si cette pratique a permis l'obtention de résultats acceptable au courant des décennies écoulées en Afrique, avec la croissance démographique, la fréquence d'utilisation des terres augmente pendant que la durée des jachères se raccourci. Les jachères courtes ne sont plus capables de restituer au sol un niveau de fertilité acceptable (Hauser, 2002) à moins d'y associer un apport en éléments fertilisants.

Les études sont aujourd'hui orientées vers la recherche et le développement d'alternatives dites durables, capables de répondre non seulement aux besoins de conservation de l'environnement, mais aussi à celui de la satisfaction des générations présentes sans compromettre les générations avenirs. Une telle approche présuppose une meilleure utilisation des ressources biophysiques et humaines disponibles (Pretty, 1996, cit. Anonyme, 2000). Elle nécessite l'utilisation intégrée de toute une gamme de technologie de gestion des éléments nutritifs, de l'agroforesterie et de l'eau. Les sous produits ou les déchets d'un élément ou d'une activité deviennent à leur tour des intrants réutilisables et de ce fait, un recours croissant à des processus naturels plutôt qu'à des intrants extérieurs permet de réduire l'impact sur l'environnement (Anonyme, 2000). Les technologies actuellement préconisées visent :

- l'accroissement et la stabilisation du rendement des cultures par hectare ;

- la création des possibilités de production pour les paysans des produits de grande valeur sur des superficies réduites en vue d'accroître leurs revenus ;

- l'introduction des ligneux comme produit dans les exploitations ;

- l'association de la gestion des adventices et de la fertilité des sols (de Rouw, 1995, cit. Norgrove, 1999).

Ces préoccupations de la durabilité se rapprochent fortement de la définition donnée par Lundgren et Rantrée (1982) au terme Agroforesterie : « l'agroforesterie est un nom commun utilisé pour designer tous les systèmes d'utilisation des terres dans lesquelles les plantes ligneuses pérennes sont délibérément cultivées sur des parcelles également exploitées pour la production agricole et/ou animale qu'il s'agisse d'une exploitation spatiale ou temporelle ; il doit exister des interactions économiques et écologiques entre les éléments ligneux et non ligneux ».

Une gamme de technologies agroforestières issues de l'observation paysanne de la gestion des terroirs et améliorées par les chercheurs dans les structures de recherche ont été développées : la culture en couloir, la jachère améliorée, et les systèmes multistrates auxquelles appartiennent les agroforêts cacaoyers.

De nombreuses exigences du concept de durabilité ci-dessus énoncé ont été retrouvées dans les agroforêts cacaoyers du sud Cameroun où le cacaoyer est cultivé sous le couvert des arbres d'ombrage plus grand que lui qui, tout en procurant l'ombrage, contribuent à la diversification des produits de l'exploitation, ce qui n'est pas le cas en Afrique de l'ouest où le cacaoyer est cultivé sans ombrage ou sous ombrage très léger. Le programme ASB- Cameroun a proposé comme alternative à l'agriculture itinérante sur brûlis une conversion en agroforêt cacao des terres dégradées et des jachères courtes (Gockowski et Dury, 1999). Deux activités essentielles ont été mentionnées comme déterminantes à la réussite de la pratique cacaoyère hors mis les traitements phytosanitaires : la gestion de l'ombrage et la lutte contre les mauvaises herbes (Wood et Lass, 1987 ; Bidzanga, 2005).

I.1.1 Problématique et importance de l'étude.

Le cacao est l'une des principales cultures de rente en Afrique, ce continent fourni environ 70 % de la production mondiale. Avec une part de marché avoisinant les 5 %, le Cameroun fait parti des principaux producteurs (Fig. 1). La quasi totalité de cette production est fournie par les petits paysans qui exploitent des superficies réduites, inférieures à 1,5 ha; et l'âge moyen des plantations est d'environ 25 ans (Gockowski et al., 2004). C'est autour de cet âge que la baisse des rendements commence à s'observer et l'on doit penser à la replantation ou à la création de nouvelles cacaoyères. Bien que le cacaoyer soit également présent dans les jardins de case, la cacaoculture se pratique dans les agroforêts cacaoyers qui en 2001 occupaient une superficie de 370 000 ha avec un rendement moyen de 3108 kg.ha-1 ; la production nationale se situant autour de 115 000 tonnes (Anonyme, 2001). Dans les années 1980 cette culture contribuait pour 50 à 75 % dans le budget de 90 % de ménages du Centre et du Sud du Cameroun (Leplaideur, 1985) et près de 400 000 ménages dépendaient de ces écosystèmes pour leur revenu et pour leur alimentation (Sonwa et al., 2001). Son apport dans le revenu explique l'importance accordée à sa culture par les populations des zones productrices en générale et ceux de la province du Centre en particulier.

Le cacaoyer est une plante délicate et dès son jeune âge, de nombreux facteurs peuvent influencer son développement. Il exige donc qu'un certain nombre de précautions soient prises pour une conduite efficace des plantations. Ces exigences sont d'ordre climatique, édaphique et écologique. Le rôle des agroforêts cacaoyers pour le maintient et l'amélioration de la condition écologique mondiale n'est pas de moindre importance. Le stockage du carbone par les agroforêts cacaoyers est aujourd'hui reconnu et même quantifié. D'après le programme ASB-Cameroun la conversion en agroforêts cacaoyers d'un hectare de jachère courte peut permettre le stockage de 70 t de carbone (Gockowski et Dury., 1999). Le carbone total dans les cacaoyères a également été estimé par Nolte et al. (2001) à 179 t.ha-1 contre 275 t.ha-1 en forêt.

La diversité biologique dans les agroforêts cacaoyers a également été étudiée par Zapfack et al. (2002) qui ont inventorié dans ces écosystèmes 116 espèces végétales contre 160 en forêt et 64 dans les autres formes d'utilisation des terres.

Dans son aire d'origine qui est la forêt Amazonienne, le cacaoyer se développait sous le couvert des essences forestières. Les progrès de l'industrie chimique à travers le développement des pesticides et autres herbicides, puis ceux de la génétique qui ont contribués à la mise sur pied d'un matériel végétal amélioré à grand rendement pouvant supporter le plein soleil a permit d'envisager une culture possible du cacaoyer en l'absence de protection. Cependant, l'établissement de jeunes cacaoyères sans ombrage ne donne pas de résultats satisfaisant jusqu'à ce jour même si on observe très souvent les cacaoyers d'un certain âge se développer en plein soleil sans paraître en être gênés. Bien que l'ombrage ait fait l'objet de nombreux travaux en cacaoyères adultes dans le but de donner des précisions sur l'état sanitaire des plantations et sur les rendements, l'ensemble des travaux mentionnent simplement la nécessité de fournir de l'ombrage aux cacaoyers dans leurs jeune âge. La préoccupation autour de la question de l'ombrage des jeunes cacaoyers serait une compréhension de l'action de ce facteur sur leur croissance et sur la gestion des adventices susceptibles de concurrencer avec les jeunes cacaoyers pour les éléments minéraux et pour l'eau.

Fig. 1. Principaux pays producteurs de fèves de cacao (CNUCED, prévisions pour la campagne 2004/05).

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