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La souveraineté de l'état et l'integration sous-regionale en Afrique centrale : le cas de la CEMAC

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par Anderson OUAMBA-DIASSIVY
Université de YAOUNDE II - Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) Stage Diplomatique (Master I) - Master I 2009
  

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Paragraphe 2 : Etat des lieux du processus d'intégration dans la zone CEMAC

La CEMAC est une organisation internationale créée pour prendre le relais de l'UDEAC. Le traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars 1994 à Ndjamena (Tchad) et est entré en vigueur en juin 1999.

Au nombre des préoccupations que regorgent la CEMAC, la libre circulation des personnes et des biens... des capitaux, demeure naturellement un dossier important, car pour créer un espace économique réellement viable et attractif, il faudrait que cette circulation soit effective. A cet effet, dans la perspective de rendre effective cette libre circulation, il est nécessaire pour les Etats membres de la CEMAC d'être à la hauteur de résoudre les problèmes d'ordre sécuritaire. Il existe, en effet, des problèmes de biométrie, des problèmes de sécurisation de la frontière extérieure de toute la zone CEMAC et c'est là une approche pragmatique qui a le mérite de résoudre les vrais problèmes qui se posent, de manière à rendre cette libre circulation effective.

Pour réussir l'entreprise de l'intégration, la CEMAC se doit aussi de décloisonner son espace, activer le dossier de la compagnie aérienne Air CEMAC car, il n'est plus à démontrer que se déplacer dans cette zone relève de gymnastiques incroyables. Il faut atteindre cependant, dans ce dossier un niveau d'appropriation des Etats, qui soit irréversible, puisque toute compagnie aérienne a pour fonds de commerce les droits de trafic, qui sont effectivement déjà donnés par les Etats de la CEMAC et leur souscription sur capital communautaire, donc, c'est dire que c'est un dossier qui a atteint un stade irréversible.

Au regard de toutes les réformes opérées au sein de ladite Communauté ainsi que les différents projets réalisés et en cours, il est aisé de se rendre compte que le processus d'intégration économique des Etats membres de la CEMAC peine à franchir le cap de la première étape de sa réalisation. En l'état de son fonctionnement actuel, la Communauté apparaît non pas comme une organisation d'intégration supranationale à même d'impulser « le passage d'une situation de coopération à une situation d'union » mais davantage comme une organisation intergouvernementale marquée par l'égoïsme et l'emprise des Etats membres sur ses institutions qui, dès lors, jouent difficilement leur rôle prééminent dans la mise en oeuvre d'une politique réaliste d'intégration. L'UEAC ne jouit pas d'une pleine autonomie d'action ; la Commission et le Parlement Communautaire n'ont pas le poids politique effectif et ne disposent pas non plus, tout comme la Cour de Justice, d'un mécanisme d'injonction et de sanction susceptible de contraindre les Etats, les autres Institutions et organes de la Communauté au respect des décisions communautaires ; l'exécution de ces décisions accuse dès lors une faiblesse notoire. Préoccupée certainement par l'insuffisance des stratégies et des méthodes appliquées jusqu'alors, la Conférence des Chefs d'Etat a commandé une étude sur la réforme du fonctionnement des institutions et organes de la CEMAC lors de sa réunion tenue en mars 2006 à Malabo en Guinée Equatoriale.

Un encadrement juridique pouvant assurer à ces Instituions et organes une indépendance, une structuration et une fonctionnalité nécessaires à la recherche et à la protection de « l'intérêt commun » s'avère indispensable autant qu'un redéploiement conséquent des ressources humaines. La nouvelle dynamique de l'intégration économique et monétaire des Etats membres reste tributaire de l'adéquation entre l'ambition intégrationniste du Traité et les pouvoirs conférés aux Institutions et organes chargés de la traduire dans les faits. Certes la construction d'une Communauté économique et monétaire est une oeuvre de longue haleine ; elle ne se fait pas « d'un coup », mais « progressivement par des réalisations concrètes et irréversibles, créant des solidarités de fait » comme le faisaient remarquer déjà Jean Monnet et Robert SCHUMAN, à propos de l'Union européenne.

Mais par delà le renforcement des institutions et organes communautaires et de leurs financements, on ne saurait plus longtemps faire l'économie d'une vigoureuse réflexion tant sur l'adhésion constante des populations à l'idéal communautaire, que sur la corrélation entre le processus graduel d'intégration et l'approfondissement de l'ancrage démocratique des Etats membres, appelés à s'adapter aux mutations politiques économiques et sociales de l'environnement international. C'est dire combien le projet d'intégration des Etats de la CEMAC interpelle toutes les intelligences dont regorgent si heureusement la sous région. Les intellectuels et les jeunes notamment devraient s'approprier ce projet et apporter, au mieux de leurs talents, un éclairage novateur aux bâtisseurs que sont les Hommes d' Etat, les créateurs des richesses etc. En tout état de cause, la réussite du projet d'intégration des Etats membres de la CEMAC reste tributaire d'une volonté politique éclairée, ferme et attentive. C'est dire que les Etats membres de la CEMAC doivent revoir leurs politiques internes respectives en vue de favoriser le processus d'intégration de cette sous-région. Tel sera le centre d'intérêt de l'étude de notre deuxième partie qui consiste à l'analyse comparative entre la CEMAC et les politiques internes de ses Etats membres.

DEUXIEME PARTIE :

LA CEMAC ET LES POLITIQUES INTERNES

DE SES ETATS MEMBRES

Fondée il y a quinze (15) ans, la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) est à la peine. Intégration régionale balbutiante, rivalités au sommet, « affaire » de la BEAC etc., le chantier, ouvert en 1994, est loin d'être achevé. Si l'union monétaire est à ranger du côté des acquis, sous la haute protection d'un Franc CFA placé sous la tutelle du Trésor français, pour le reste, le bilan est mince. L'intégration est peu avancée et la compétitivité de la zone est faible, car dans cette zone, il est à constater par exemple que le transport de marchandises, entre Douala et N'Djamena coûte six fois plus cher qu'entre Shanghai, en Chine, et le port de Douala. Il dure également deux fois plus longtemps?: soixante jours, contre trente jours.

Dans cette zone, où la part du commerce intracommunautaire ne cesse de diminuer par rapport à celle des années 1990, la levée des barrières tarifaires intracommunautaires a eu un effet contre-productif puisque les recettes publiques étant pour l'essentiel douanières, les gouvernements privilégient les importations extracommunautaires qui, elles, remplissent les caisses de l'État. Donnons ainsi lieu à une inadéquation entre les politiques tant sectorielles que régionales programmées par la CEMAC et les politiques internes de ses Etats membres. D'abord, de l'épineux problème du passeport CEMAC, officiellement institué en 2000, traduisant également cette marche laborieuse vers une véritable communauté de destin, qui d'ailleurs des propos du Président de la Commission de la CEMAC, Antoine NTSIMI, pourrait être effectivement mis en circulation d'ici début 2010 ; ensuite de celui de ceux des fortes turbulences qui ont accompagné le lancement de la compagnie aérienne Air CEMAC ; et enfin, à la rivalité entre la Bourse de Libreville et celle de Douala. De ces trois faits, l'on pourrait remarquer autant de distanciations entre les Etats membres de cette Communauté dues aux intérêts nationaux de ces derniers mais en réalités à l'égoïsme des Chefs d'Etat. Ainsi, pourrions-nous examiner dans un premier chapitre, la question des égoïsmes des Etats membres de la CEMAC qui constitue un véritable obstacle pour l'aboutissement à intégration ? Et dans un second chapitre, nous dégagerons les maux et les grandes caractéristiques d'une véritable intégration dans cette zone.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote