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L'enseignant comme modèle d'acquisition de connaissances et de performances pour l'étudiant: cas de la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Douala

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par Siméon Boris Nguéhan
Université de Douala - Maitrise de Psychologie sociale 2006
  

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Chapitre 4 : La modélisation de l'enseignant comme

moyen d'apprendre efficacement

Enseigner, c'est faire acquérir la connaissance ou la pratique d'une science ; éduquer c'est former l'esprit de quelqu'un, développer ses aptitudes intellectuelles, physiques, son sens moral, nous dit le dictionnaire Le Petit Larousse 2004. Pour ce faire les acteurs, notamment les enseignants, aidés en cela par la pédagogie qui met sur pied les méthodes d'enseignement, élaborent des stratégies leur permettant de transmettre les connaissances et, accroître le potentiel cognitif des apprenants. Séduction, autorité, persuasion sont, comme le mentionne

Joule (Relancer l'intérêt des élèves par une pédagogie de l'engagement. Le défi éducatif : Des situations pour réussir, 2004), du nombre des stratégies - les plus usités - que développent l'enseignement et l'éducation, et permettent de mettre en exergue le fait qu' « il ne saurait y avoir éducation, enseignement sans influences ».

4.1. L'influence sociale de l'enseignant comme voie d'apprentissage et son dépassement

4.1.1. Aperçu sur la notion d'influence sociale

Considérée comme l'ensemble des empreintes et des changements que la vie sociale ou les relations avec autrui produisent sur les individus ou les groupes, qu'ils en soient ou non conscients, l'influence sociale, qui se manifeste en termes de conformité, d'innovation et de normalisation, « désigne un mécanisme interindividuel susceptible de provoquer des modifications des réponses du sujet influencé ».

4.1.2. Manifestations

La connaissance, au centre des rapports enseignants-enseignés, tient une place centrale en ce sens que l'action des différents acteurs, dans cette interaction, est orientée vers elle. L'influence sociale, pour le cas d'espèce, consiste, de la part des enseignants, en des manières d'agir, de faire pour susciter, de la part des apprenants, des comportements appréciables par rapport à l'objet connaissance.

L'enseignant, dans la présentation de son cours, développe une problématique, exprime une pensée, se sert d'un vocabulaire, présente des attitudes, utilise une gestuelle etc. Le souci étant de se faire mieux comprendre des apprenants et, dès lors, s'attendre à un feed-back positif à travers les performances des apprenants. Toutes ces stratégies utilisées se présentent en écho (plus ou moins important) de résonance cognitive sur l'auditoire. Tout se passe comme si l'enseignant exécutait une sorte de « parade de séduction » sur les étudiants en faisant montre de la maîtrise de la science ainsi transmise. Au-delà, cette stratégie est un appel du pied des enseignants, invitant les apprenants à acquérir effectivement les connaissances ainsi transmises et en faire montre lors des évaluations à eux soumises.

4.1.3. Différenciation d'avec l'imitation et dépassement

D'après une étude de Robert (1983), les processus d'acquisition d'un concept, d'une notion par observation et par influence sociale sont différents. Cette différence entre les processus suggère, ipso facto, une discordance même entre les notions d'influence sociale et d'imitation ou d'apprentissage par observation.

Connaissant l'effet de certaines variables sur la production de l'influence sociale, Robert et Charbonneau (1977) se proposent d'établir la distinction effective des processus d'imitation de ceux d'influence sociale. Pour ce faire, des enfants (8 ans) sont exposés à des modèles plus jeune en âge, du même âge et adulte.

Après l'expérience, il se dégage le constat suivant : pour les modèles d'âge inférieur ou du même âge, il n'y a pas eu régression. La conclusion devient dès lors triviale : il n'y a pas de régression en situation paritaire de modélisation.

En situation de différence cognitive, l'absence de régression est mise en relief par la situation expérimentale dans laquelle le sujet est au contact d'un modèle dont les acquisitions sont inférieures aux siennes. Les conclusions quant à la non régression face à ce modèle, bien que sujette à controverse, permettent de faire le distinguo entre les notions de modélisation et d'influence sociale. En effet, interpréter l'absence de toute régression face à un modèle de niveau inférieur comme la conséquence d'une contradiction d'avec la SLT20, consiste à simplifier le processus de transmission sociale et à confondre l'influence sociale et l'acquisition par imitation. En clair, face à un modèle de niveau inférieur, s'il y a régression, nous avons affaire à de l'influence sociale.

Pourrait-on alors inférer la progression à de l'acquisition par observation ?

20 SLT comme abréviation de Social Learning Theory

4.2. L'imitation ou l'apprentissage social par observation

<< Il n'y a rien ou presque dans les comportements humains qui ne soit appris, et tout apprentissage se ramène à l'imitation. Si les hommes tout à coup cessaient d'imiter, toutes les formes culturelles s'évanouiraient » dit Girard dans Des choses cachées depuis la fondation du monde.

S'il y a plusieurs manières d'acquérir les connaissances, celle qui fait appel à l'imitation est explicitée par la théorie de l'apprentissage social de Bandura. En effet, la Social Learning Theory appartient au corpus dit courant constructiviste dont le chef de file est Piaget et qui pose comme postulat de base que l'individu est au centre du processus de développement de son intelligence ; que ses connaissances sont conséquentes aux interactions d'avec l'environnement.

4.2.1. Les précurseurs de la SLT : les théories constructivistes et interactionnistes (Cf. Annexe 4)

Jean Piaget ou l'approche développementale du constructivisme

Contre les théories associationnistes qui, entre S et R, mettent l'organisme O en veilleuse, Piaget va, à partir des études portant sur le développement des habiletés de la pensée et du raisonnement du cerveau humain, contribuer de façon significative à la naissance de la psychologie cognitive.

Il va s'atteler à développer une approche dynamique de l'acquisition des connaissances par l'individu. Pour ce faire, il élabore les stades du développement cognitif (Cf. Annexe 5) et détermine le processus du fonctionnement cognitif. Ce qui constitue son premier apport.

Dans sa théorie des stades du développement cognitif, Piaget lie certaines opérations cognitives du futur adulte à son âge. Ainsi on a : le stade sensori-moteur (de 0 jusqu'à 2 ans), le stade préopératoire (entre 2 et 7 ans), le stade des opérations concrètes (entre 7 et 11 ans) et, le stade des opérations formelles (à partir de 12 ans).

Le second apport de Piaget, le processus de fonctionnement cognitif, nous intéressera davantage pour les << entrées » qu'il suggère pour la formation et l'usage réfléchi des ressources pédagogiques.

Deux éléments sont les pierres angulaires de la théorie : l'organisation et l'adaptation. La
composante organisationnelle s'explique par la tendance qu'ont les êtres vivants à intégrer
leurs expériences et leurs activités dans des systèmes ou des structures. Il s'agit d'une

tendance à catégoriser les événements par des relations de ressemblance, de proximité, d'identité de fonctions. L'adaptation est l'aptitude de ces structures à évoluer, à se transformer (si nécessaire) en fonction des expériences vécues. Piaget dégage plusieurs principes pour le développement des structures cognitives et leur fonctionnement. Durant tous les stades dont nous avons parlé, l'enfant réutilise les structures qu'il a construites précédemment. Si une expérience qu'il vit correspond à une expérience déjà rencontrée, elle retrouve une place qui lui a déjà été assignée dans la structure cognitive, l'équilibre est maintenu, « c'est comme ce que l'on a déjà rencontré », c'est le processus d'assimilation. L'enfant comprend ce qui se passe, ce qu'on lui dit, ce qu'on lui explique.

Si l'expérience vécue est différente, nouvelle, surprenante, inédite, l'équilibre est rompu, la structure préexistante doit changer, se développer, s'améliorer afin de prendre en compte les nouveaux éléments, les nouvelles conditions. Le mécanisme d'accommodation est en route. L'enfant apprend ce qui se passe, ce qu'on lui dit, ce qu'on lui explique. C'est ainsi, par une recherche d'un nouvel équilibre, d'une structure plus riche ou plus efficace que l'enfant construit des structures cognitives de plus en plus adéquates, de plus en plus performantes. On parle aussi de la recherche d'une solution à un conflit cognitif entre les perceptions de l'environnement et les structures courantes de compréhension du monde dont dispose l'enfant. Ce n'est que dans ce dernier cas (l'accommodation) que l'on peut strictement parler d'apprentissage.

De manière synthétique, on peut résumer la contribution théorique de Piaget à la compréhension de l'apprentissage tel que ci-après :

(1) L'importance des connaissances antérieures ;

(2) l'importance d'une démarche active et d'une motivation de celui qui apprend afin de dépasser le stade d'une assimilation trop rapide ou trop peu réfléchie pour accéder à une accommodation de ses structures cognitives, à un réel apprentissage ;

(3) l'importance de la manipulation d'objets concrets, d'expériences authentiques ;

(4) l'importance de la structure des connaissances, des liaisons conceptuelles entre les éléments du savoir (ce qui nous éloigne somme toute du morcellement préconisé par les béhavioristes), d'une approche plus globale des savoirs ;

(5) l'importance de la disponibilité des connaissances afin qu'elles puissent être utilisées au moment de l'assimilation c'est-à-dire de la compréhension (ou non) des événements ;

(6) l'importance de créer des situations interpellantes, adaptées au niveau des apprenants ;

(7) l'importance de favoriser le conflit cognitif afin de développer un apprentissage effectif par le mécanisme d'accommodation ;

(8) l'importance de la réflexivité et de la métacognition (apprendre comment on apprend pour mieux apprendre) ;

(9) l'importance du transfert c'est-à-dire du comment les situations déjà vécues peuvent aider à comprendre des situations qui peuvent paraître nouvelles « au premier coup d'oeil » ou à maîtriser des situations réellement nouvelles.

La scaffolding theory de Lev Vygotsky ou l'approche socio-historique

Bien que élaborée en contexte d'apprentissage de la langue chez les enfants (Vygotsky, 1962), le thème majeur de la structure théorique de Vygotsky repose sur le fait que l'interaction sociale joue un rôle fondamental dans le développement de la connaissance. Vygotsky (1978), dans une première approche, stipule que : "Chaque fonction dans le développement culturel de l'enfant apparaît deux fois : en premier lieu, au niveau social, et plus tard, au niveau individuel; en premier lieu, entre gens (interpsychologique) et par la suite à l'intérieur de l'enfant (intrapsychologique). Ceci s'applique également à l'attention volontaire, à la mémoire logique et à la formation des concepts. Toutes les fonctions les plus élaborées surviennent à l'image des relations actuelles entre individus".

Un deuxième aspect de la théorie de Vygotsky est l'idée selon laquelle le potentiel de développement cognitif repose sur la "zone proximale de développement " (ZPD) : un niveau de développement atteint quand les enfants prennent part aux comportements sociaux, délimitée d'un côté par la tâche la plus difficile que le sujet peut entreprendre tout seul et de l'autre par la tâche la plus difficile que le sujet peut exercer avec l'aide de quelqu'un. Le développement complet de la ZPD dépend des interactions sociales effectives. La frange d'habiletés qui peut être développée avec le conseil des adultes (tuteur, enseignant, parent) ou la collaboration des pairs dépasse ce qui peut être atteint par le seul individu. C'est dans la ZPD que les connaissances partagées dans l'interaction, les connaissances sociales, deviennent des connaissances individuelles de plus en plus élaborées.

La différence fondamentale d'avec le constructivisme piagétien tient du rôle central accordé par Vygotsky aux interactions sociales et au langage.

Alors que chez Piaget les interactions (les manipulations) avec l'environnement sont essentiellement physiques ou symboliques, elles deviennent relationnelles chez Vygotsky. Les groupes sociaux, à travers leurs productions culturelles, agissent sur le développement de l'individu. Ces productions culturelles se déclinent en signes et outils qui, pour Vygotsky, constituent les deux faces inséparables de l'interaction de l'homme avec son environnement,

les deux éléments de la médiation socioculturelle du fonctionnement mental de l'individu, c'est-à-dire la manière dont l'individu s'approprie les productions de son milieu.

L'apport de la psychologie culturelle de Jerome Seymour Bruner

La théorie constructiviste de Bruner, qui insiste sur l'ancrage culturel de la connaissance, est une structure générale pour l'enseignement basée sur l'étude de la connaissance. Bruner pense que l'apprentissage est un processus actif dans lequel les apprentis construisent de nouvelles idées ou concepts basés sur leurs connaissances actuelles ou antérieures. L'apprenti sélectionne et transforme de l'information, construit des hypothèses et prend des décisions, s'appuyant, pour le faire, sur une structure cognitive. La structure cognitive (c'est-à-dire les schèmes, les modèles mentaux) fournit les moyens et l'organisation en vue des expériences et autorise l'individu à "allez au-delà de l'information donnée."

Aussi loin que l'éducation s'en inspire, l'enseignant devrait essayer et encourager les étudiants à découvrir des principes par eux-mêmes. L'enseignant et l'étudiant devraient prendre part à un dialogue actif à l'image de la maïeutique socratique.

La tâche de l'enseignant est de traduire l'information à être apprise en un format approprié à l'état présent de compréhension de l'apprenti. Le programme scolaire devrait être organisé de manière spirale afin que l'étudiant construise continuellement sur ce qu'il a déjà appris.

Bruner (1966) stipule qu'une théorie d'apprentissage devrait se focaliser sur quatre aspects majeurs :

(1) La prédisposition à apprendre,

(2) les chemins par lesquels un corps de connaissance peut être structuré afin qu'il puisse être le plus volontairement saisi par l'apprenti,

(3) les séquences les plus efficaces pour la présentation d'un matériel et

(4) la nature des récompenses et les punitions.

Dans la perspective de Bruner, accéder à la connaissance, c'est appartenir à un groupe, c'est participer à un mouvement de co-construction des connaissances. Cette connaissance ainsi acquise participe de l'insertion sociale et culturelle du sujet dans une communauté.

Les bonnes méthodes pour structurer la connaissance devraient aboutir à la simplification, à la production de nouvelles propositions et à l'augmentation du degré de manipulation de l'information.

4.2.2. La Social Learning Theory21

Revue de la théorie de l'apprentissage social de Albert Bandura

Partant du fait que le béhaviorisme considère l'individu comme un sujet passif du processus d'acquisition, et surtout, en s'appuyant sur son inefficacité à rendre compte des apprentissages complexes, Bandura dégage une approche socio-cognitive, synthèse du béhaviorisme et du cognitivisme, du fonctionnement du sujet en situation d'acquisition par imitation.

La SLT de Bandura, se situant en droite ligne du chemin tracé notamment par Vygotsky dans son modèle de transmission sociale, met l'accent sur l'observation et le modelage de comportements, d'attitudes et de réactions émotionnelles des autres.

La SLT se donne pour mission d'expliquer le comportement humain en termes d'interactions réciproques et continues entre les influences cognitive, comportementale et environnementale. (Cf. Annexe 6). Pour Bandura, l'apprentissage social22 est mis en relief par la capacité à reproduire un comportement observé. En effet, nous acquérons une grande variété de stratégies, de mécanismes de contrôle et de règles sur les comportements que nous imitons, évitons ou modifions à notre avantage. A cet effet, Bandura (1977) dit que : « L'apprentissage serait extrêmement laborieux, pour ne pas dire hasardeux, si les gens ne devaient compter que sur les seuls effets de leurs actions pour tirer l'information qui leur permettra d'agir. Fort heureusement, une grande majorité de comportements humains est apprise par observation à travers le modelage : en observant les autres on se forge une idée de la manière dont les nouveaux comportements sont réalisés et, en de futures occasions, cette information codée sert de guide pour l'action. ».

Bandura, loin de battre en brèche l'importance de la récompense et de la punition dans le comportement humain, pense que le renforcement, en tant que résultante de la répétition d'un comportement, n'est pas nécessaire à l'apprentissage. Le renforcement est plus important dans l'optique d'amener des individus à réaliser un comportement appris plutôt qu'il ne l'est dans l'apprentissage de ce même comportement.23 Le renforcement, pour le cas d'espèce,

21 Cette appellation prête des relents d'appartenance de cette théorie au courant béhavioriste. F. Winnykamen lui substitue l'expression Apprentissage socio-cognitif par observation (ASCO).

22 L'expression « social » ici renvoie à la nature du processus d'apprentissage plutôt qu'au contenu des acquisitions

23 Pour l'illustrer, prenons l'exemple d'une jeune fille qui observe son grand frère débarrasser la table après le
repas. Elle intègre cette action dans le champ des comportements qu'elle pourrait reproduire, et ce sans aucun

accroît la probabilité de réalisation d'un comportement. L'acquisition de nouvelles idées ou de nouvelles stratégies, au moyen de l'observation, n'impose pas de récompenses. L'observation est donc le moyen rapide et efficace d'acquérir des connaissances qui détermineront l'action. Et, à la différence d'autres formes d'apprentissage, dans le cadre de l'apprentissage social, tout comportement acquis n'est pas forcément reproduit. L'apprentissage social révèle le jeu de deux acteurs : le modèle et l'observateur au moyen du modelage qui est le processus qui conduit à l'imitation. L'observation du modèle influence le sujet (l'observateur) de trois façons : (1) par l'acquisition de nouveaux guides de conduites en observant les performances du modèle ; (2) par la réduction ou l'augmentation des blocages de comportements ; (3) par l'utilisation du comportement du modèle comme indice de discrimination.

Si l'observation, par conséquent l'imitation, permet les acquisitions, quels sont donc les mécanismes qui le sous-tendent ?

Les mécanismes de la SLT

L'acquisition en situation d'apprentissage socio-cognitif par observation est gouvernée par quatre sous-processus :

L'attention discriminative, est une condition nécessaire à l'apprentissage par observation. Toute situation interférant avec l'attention de façon nocive, par contre, aura tendance à réduire la capacité à apprendre, y compris dans le cadre des apprentissages par observation.

On apprend moins bien quand on est somnolent, étourdi, sous l'emprise de narcotiques, malade ou nerveux. Il en est de même des situations dans lesquelles on est distrait par des stimuli rivaux.

L'attention n'est pas seulement marquée par les caractéristiques de l'observateur qui se déclinent en capacités sensorielles, niveau d'excitation, renforcements antérieurs. L'attention est régie par le caractère distinctif des événements modelés par l'observateur au même titre que leur valence affective, leur complexité, leur prédominance et leur valeur utilitaire. De même, la singularité du modèle, son expression, sa maîtrise, son attrait, sa prestance, son aptitude dans la tâche et dans les relations interpersonnelles etc. mobilisent davantage l'attention de l'observateur. Et, nous convenons avec Winnykamen (1982) que : « Sans doute

renforcement. Cependant, si elle observe que son frère est félicité pour son utilité, c'est-à-dire si elle le voit récompensé, elle sera encline à copier le comportement de son grand frère et débarrasser ses propres plats aussi.

il n'existe pas de « bons modèles», il n'existe que de bonnes façons d'inciter, et de conserver, l'attention sélective du sujet. ».

La rétention des événements modèles s'appuie sur la capacité de l'individu (l'observateur) à conserver ce qui aura mobilisé son attention en phase d'interaction avec le modèle, et pouvoir s'en souvenir en temps opportun. Ici, l'acquisition est sans exécution immédiate, ce qui suppose les représentations des conduites du modèle qui, pour ce faire, doivent être au préalable codées symboliquement. En effet, ce qui est stocké en mémoire, en terme d'images mentales ou de descriptions verbales, et qui n'est pas une copie certifiée conforme du comportement observé, porte sur les actions du modèle. Cet archivage d'images mentales ou de descriptions verbales du modèle pourra, ultérieurement, être consulté dans le but de les reproduire avec la singularité comportementale de l'observateur. C'est le lieu du codage symbolique, de l'organisation cognitive, de la répétition symbolique et de la répétition active : l'observateur, comme le dit Winnykamen (1990), « fonctionne comme un sujet actif qui transforme, classe et organise les stimuli modèles en schèmes faciles à retenir »

La reproduction motrice porte sur la traduction des images mentales et descriptions verbales archivées en comportement réel. Pour ce faire, l'observateur doit, non seulement avoir l'aptitude de reproduire le comportement modèle, mais aussi observer sa propre reproduction du comportement et l'exactitude de la rétroaction. Car, c'est à travers la performance de l'observateur que l'on peut apprécier le niveau des acquisitions.

Prenons, à titre d'exemple illustratif, le cas d'un individu, profane, qui observe faire un geste technique du football par un Ronaldhino ou un Zidane. L'action aura beau être répétée une centaine de fois, qu'il n'en retiendra rien, par conséquent ne sera pas capable de reproduire le même geste, même à une nuance près. Parce qu'il n'a pas la maîtrise des fondamentaux du football. Cependant, si l'observation avait été faite par un pratiquant du foot, sa performance dans la réalisation de ce geste s'en trouverait améliorée. Et, avec le temps, ledit geste sera maîtrisé et exécuté avec la particularité propre à cet observateur.

Dans la reproduction, l'aptitude à imiter s'améliore avec l'entraînement. Cette aptitude s'améliore sans forcément la pratique effective. En effet, de nombreux athlètes se font une représentation mentale de leur performance longtemps avant de pouvoir la réaliser.

Les Renforcements s'appuient essentiellement sur le fait qu'il existe une différence réelle entre acquisition et performance. Si la motivation est le catalyseur de l'exécution des

comportements acquis, les renforcements permettent, quant à eux, de réduire la différence entre acquisition et performance. La SLT en dénombre trois formes particulières :

Les renforcements externes ou attentes de renforcement : Bien que non obligatoire aux acquisitions, ils orientent la différenciation des stimuli appropriés. Par cette discrimination sur les stimuli, ce type de renforcement augmente le degré d'attention par action indirecte. Cette action anticipative de l'observateur sur les conséquences est une motivation supplémentaire de l'observateur à explorer l'univers des champs cognitifs possibles permettant l'acquisition et son ancrage.

Le renforcement vicariant : Processus typique de l'apprentissage par observation, le renforcement vicariant matérialise le changement de comportement de l'observateur découlant de l'observation des conduites du modèle et de ses conséquences. A cet effet, la SLT en donne plusieurs principes explicatifs, notamment ceux liés à la fonction d'information qui suggère à l'observateur, à partir des conséquences reçues par le modèle, le type de réaction dont il est en droit de s'attendre s'il produit un comportement similaire à celui du modèle.

L'autorenforcement : C'est le principe à partir duquel tout sujet équilibre ses actions propres en prévoyant les potentiels effets de celles-ci. D'une manière générale, l'auto-évaluation et l'autosatisfaction constituent des processus constants du fonctionnement psychique de l'individu. Dans ce cas, tout conflit ne peut être interprété qu'en terme d'une opposition entre les effets internes et externes d'une même activité.

Les principes de la SLT

Principe 1

Le niveau le plus élevé d'apprentissage par observation est atteint en organisant et en répétant, en premier lieu, le comportement modelé symboliquement et, par la suite, le réaliser ouvertement. Coder un comportement modelé en mots, étiquettes ou symboles, conduit à une meilleure rétention qu'à une simple observation.

Principe 2

Les individus sont plus enclins à adopter un comportement modelé s'ils en reçoivent des effets positifs.

Principe 3

Les individus ont tendance à opter pour un comportement modelé si le modèle est semblable à l'observateur, et a une situation appréciée, son comportement tenant lieu de valeur utilitaire.

4.2.3. Actualisation sur le sentiment d'auto-efficacité Définition du sentiment d'efficacité personnelle

Bien qu'élaborée plus tard (1986) par Bandura, la théorie du sentiment d'efficacité personnelle renvoie au << jugement que porte une personne sur sa capacité d'organiser et d'utiliser les différentes activités inhérentes à la réalisation d'une tâche à exécuter » (Bouffard-Bouchard & Pinard, 1988). Le sentiment d'auto-efficacité, en d'autres termes, porte sur les croyances que les gens ont de leurs capacités à accomplir avec succès une tâche bien déterminée.

L'auto-efficacité agit comme un mécanisme autorégulateur central de l'activité humaine. Le sentiment d'efficacité personnelle fournit le socle de la motivation, du bien-être et de l'accomplissement personnel. Cette affirmation est renforcée par le fait que l'individu a tendance à être démotivé d'agir ou même de persévérer dans l'action lorsqu'il est confronté à la difficulté.

En effet, que les individus se sentent productifs ou auto-affaiblis, qu'ils soient optimistes ou pessimistes, la confiance que la personne place dans ses capacités à produire des effets désirés influence ses aspirations, ses choix, sa vulnérabilité au stress et à la dépression, son niveau d'effort et de persévérance, sa résilience face à l'adversité...

Le combat de Bandura, celui de faire reconnaître l'influence du sentiment d'auto-efficacité sur tous les actes de la vie, est corroboré par de nombreuses études empiriques.

Le fonctionnement de l'être humain est influencé par de nombreux facteurs. Les succès et échecs qui jalonnent l'expérience de vie de l'individu ne sont pas sans conséquences sur les décisions qu'il prendra. Tout comme les connaissances et les aptitudes dont il fait montre ne sont pas sans jouer un rôle significatif dans le choix de se mobiliser ou pas dans une action. L'individu interprète les résultats de ses réalisations de la même manière qu'il porte des jugements sur la qualité des habiletés et connaissances dont il se sait possesseur.

Au sujet du rôle clé que joue le sentiment d'auto-efficacité sur le fonctionnement humain, Bandura (1997) le réaffirme par ces propos : << Le degré de motivation des individus, leurs états affectifs et leurs actions sont plus basés sur ce qu'ils croient que sur ce qui est objectivement vrai »

Genèse du sentiment d'auto-efficacité

La compréhension de la spécificité humaine, c'est-à-dire l'imprégnation des individus d'avec certaines capacités qui fondent l'être humain, est profondément ancrée dans la perspective socio-cognitive de Bandura. Ces capacités fournissent aux êtres humains les moyens cognitifs par lesquels ils ont une influence significative sur leur propre devenir. Les individus se construisent leur sentiment d'auto-efficacité en interprétant à la base des informations en provenance de quatre sources :

L'expérience des performances antérieures

Considérée comme la source la plus influente dans l'édification du sentiment d'autoefficacité, l'expérience des performances antérieures ou des connaissances effectives d'un sujet induit l'interprétation de ses résultats ou conséquences. Cette interprétation sert à développer des sentiments ou des appréciations quant à la capacité du sujet, impliqué dans une tâche ou une action, à prendre part aux tâches ou actions subséquentes (Skaalvik & Valas, 1999 ; Chapman & Tunmer, 1997). Le sujet, dès lors, agit en symbiose avec le nouveau sentiment ainsi créé. Généralement, les résultats interprétés comme couronnés de succès dynamisent le sentiment d'auto-efficacité (Bandura & Cervone, 1983 ; Morgan, 1985) tandis que ceux interprétés comme échecs rabaissent le sentiment d'efficacité personnelle.

L'expérience vicariante

Les individus se construisent leur sentiment d'auto-efficacité à travers l'expérience vicariante d'observation des autres à l'oeuvre. Bien que cette source semble moins efficace que l'expérience des performances antérieures, elle a le mérite, notamment à travers les situations dans lesquelles les sujets ont une connaissance approximative de leurs aptitudes ou alors lorsqu'ils ont une expérience limitée avec la tâche dans laquelle ils s'engagent, de susciter l'envie des apprenants en tant qu'interface conduisant au sentiment d'efficacité personnelle. Dans ce cadre, les effets de la modélisation sont plus perceptibles et gouvernent le processus de l'expérience vicariante. A propos, même les sujets aguerris ou mieux accomplis dans leur sentiment d'auto-efficacité connaîtront un relèvement du niveau de leur sentiment d'efficacité personnelle si le modèle leur apprend les moyens efficaces d'agir.

L'expérience vicariante est d'autant plus efficace que les observateurs perçoivent du modèle des attributs similaires aux leurs, et supposent que la performance du modèle leur est accessible.

Observer les succès d'un modèle contribue à ancrer, chez les observateurs, le sentiment de leurs capacités effectives : << S'il24 peut le faire, alors je25 le peux également >>.

Inversement, l'observation des échecs d'un modèle aux attributs similaires peut saper le sentiment de la capacité à réussir de l'observateur.

Cependant, si les observateurs perçoivent les attributs du modèle comme fortement divergents des leurs, l'expérience vicariante a une influence non-significative.

En outre, il est important de noter que les individus recherchent des modèles qui possèdent des qualités qu'ils admirent et des capacités auxquelles ils aspirent.

L'expérience des influences sociales

Le sentiment d'auto-efficacité peut également se construire au moyen de la persuasion sociale des uns sur les autres. Ceci implique l'exposition aux jugements verbaux que produisent les autres. La persuasion sociale intègre à la fois le sentiment de sa propre capacité et l'assurance de l'accessibilité du succès envisagé.

On distingue des persuasions positives, qui oeuvrent à encourager et à autoriser l'élaboration des sentiments d'auto-efficacité, et les persuasions négatives, qui contribuent à combattre et à affaiblir le sentiment d'efficacité personnelle. Mais, habituellement, il est plus facile d'affaiblir les sentiments d'auto-efficacité par des suggestions négatives que de les fortifier par un encouragement positif.

L'expérience des états somatiques et émotionnels

L'anxiété, le stress, les excitations et les états humoraux, qui constituent des états émotionnels et somatiques, fournissent, au même titre que les expériences antérieures, des informations sur le sentiment d'efficacité du sujet qui s'en trouve assailli. Compte tenu de l'état émotif dont il est sujet face à l'action, l'individu peut mieux apprécier son degré de confiance en soi.

De fortes réactions émotives à une tâche servent de tremplin au résultat anticipé en terme d'échec ou de succès. En retour, lorsqu'un sujet fait face à des peurs ou des pensées négatives, à propos de ses propres capacités, ces réactions affectives peuvent, elles-mêmes, réduire sa perception du sentiment d'auto-efficacité.

24 << il >> renvoie au modèle

25 << je >> renvoie à l'observateur

Influence du sentiment d'efficacité personnelle sur le fonctionnement humain

Le sentiment d'auto-efficacité permet l'accomplissement de l'être humain et contribue efficacement à son bien-être de différentes manières.

En bonne place figure l'influence sur les choix que font les individus et le cours des actions qu'ils poursuivent. De manière générale, les individus ont tendance à sélectionner les tâches et activités pour lesquelles ils se sentent compétents et en confiance, et évitent ou mettent à l'écart celles pour lesquelles ils en sont dépourvus. Les individus sont donc moins enclins, par manque de motivation, à prendre part aux tâches et activités pour lesquelles ils ne sont pas qualifiés. Et, quels que soient les facteurs mobilisés par l'individu pour influencer son comportement, ils sont ancrés au coeur même du sentiment qu'a ce dernier de sa capacité à accomplir le comportement désiré.

Le sentiment d'efficacité personnelle permet également de déterminer la dose d'effort à mobiliser sur une activité, la capacité à persévérer face à l'obstacle et le niveau de résistance en rapport avec la complexité de l'activité. En effet, plus le sentiment d'auto-efficacité est élevé, plus grands sont l'effort, la persévérance et la résistance. Ceci permet de dire que : les individus avec un sens rigide de compétence personnelle abordent les tâches difficiles comme des défis à relever plutôt que comme des menaces à éviter.

Les sentiments d'auto-efficacité influencent les modèles de pensée de l'individu et ses réactions émotionnelles. Il est évident que des individus avec de hauts sentiments d'autoefficacité ont une certaine quiétude à l'abord des tâches et activités difficiles.

A contrario, ceux ayant un sentiment d'auto-efficacité faible peuvent croire que les tâches sont beaucoup plus difficiles qu'elles ne le sont en réalité. Cette prédiction s'explique par le fait que : ce sentiment bas d'auto-efficacité intègre des états émotifs tels l'anxiété, le stress, la dépression et une étroitesse de vue quant à la solution à apporter au problème auquel ils sont confrontés.

Il appert donc que la persévérance, associée à un sentiment d'auto-efficacité élevé, conduit à accroître la performance qui, en retour, élève le sens d'efficacité et dope le moral. Les recherches réalisées (Bandura, 1988 ; Bong & Skaalvik, 2003 ; Marsh, 1990) dans ce sens montrent que : « Plus les apprenants rapportent un sentiment d'efficacité élevé ; plus ils choisissent des activités qui présentent pour eux un défi et qui leur donnent l'occasion de développer leurs habiletés plutôt que de s'engager dans des tâches faciles qu'ils sont assurés de maîtriser ; plus ils se fixent des objectifs élevés ; mieux ils régulent leurs efforts ; plus ils

persévèrent face à des difficultés ; mieux ils gèrent leur stress et leur anxiété ; et meilleures sont leurs performances >>.

Le relâchement, associé à un sentiment d'auto-efficacité faible, assure l'échec et, plus tard, la perte de la confiance et de la résistance morale. Bandura pense que : « parce que les sentiments élevés d'auto-efficacité sont généralement le produit du temps et des expériences, ils sont très résistants et prévisibles >>.

« Ne sont capables que ceux qui pensent qu'ils le sont >>26. De nombreuses études sur le sentiment d'auto-efficacité sont arrivées à la conclusion selon laquelle : les sentiments d'efficacité personnelle, les changements comportementaux et les performances sont corrélés et que le sentiment d'auto-efficacité est un excellent pronostiqueur du comportement. Clairement, il n'est plus simplement question de savoir si l'on est capable, mais plutôt question du sentiment que l'on a de sa propre capacité.

4.2.4. L'acquisition de savoirs par le processus d'imitation-modélisation

Imiter équivaut à acquérir des savoirs et des savoir-faire des suites de l'observation des productions comportementales d'un sujet dit modèle. En psychologie cognitive, les recherches ont mis en relief le fait que l'activité de modélisation des apprenants contribuait, de façon déterminante, à leur processus d'apprentissage (Bliss, 1994) et conduisait l'apprenant à avoir une perception cognitive claire de ses conceptions et ses modes de raisonnement (Komis, 2003), en même temps qu'il guidait la pensée et le raisonnement (Teodoro, 1997).

L'observateur et le modèle, qui forment ainsi une dyade, sont engagés dans une série d'interactions plus ou moins prononcées et qui peuvent être perçues dans deux cas possibles.

Acquisition des connaissances dans les dyades symétriques et dissymétriques Les principes de la symétrie de la dyade

Plusieurs conditions doivent être satisfaites pour qu'on puisse parler de symétrie dans une dyade.

Les caractéristiques des partenaires

26 Virgile, poète latin.

Les partenaires impliqués dans une dyade symétrique doivent, nécessairement, appartenir à la même plate-forme de développement sociocognitif et avoir le même âge.

Les relations entre les partenaires

Dans la dyade symétrique, une harmonie partagée de l'intérêt que l'un et l'autre se portent mutuellement est nécessaire entre les partenaires.

Le contexte social

Le contexte social des partenaires est d'une importance majeure dans la détermination de la symétrie de la dyade. En effet, d'après Winnykamen (1990), « Le statut des partenaires, les représentations qu'ils ont chacun du statut de l'autre, face au leur, induisent des conduites relationnelles différentes, et influent sur l'efficacité des activités en cours et des acquisitions ».

Les principes de la dissymétrie de la dyade

De manière générale, on admet que la dissymétrie est l'opposé de la symétrie. Toutefois, il est nécessaire d'apporter une précision : symétrie et dissymétrie sont dans un continuum relationnel. S'il est indéniable que la dissymétrie, entre les partenaires, est la situation qui s'offre le plus souvent à l'observation, il n'en demeure pas moins vrai que cette dissymétrie est, elle-même, empreinte d'épisodes symétriques.

Acquisition des connaissances en situation dissymétrique : enseignant-étudiant

L'acquisition des connaissances en situation dissymétrique laisse entrevoir deux cas de figure : une situation d'interactivité entre les protagonistes (modèle et observateur) avec modification progressive et mutuelle des outputs produits en fonction des intrants reçus ; une situation de non interactivité qualifiée de simple par Winnykamen, mais qui est la situation qui nous est donnée à voir dans le cadre de notre recherche. Cette dichotomie de la situation dissymétrique d'acquisition des connaissances, proposée par Winnykamen, semble établir ou construire une barrière étanche entre les cas de figure. Cependant, il appert que ces deux moments appartiennent à une seule et même chose et qu'il soit quelque peu difficile de n'en étudier qu'un seul car, l'un et l'autre sont dans un continuum relationnel avec des phases plus prononcées de l'un par rapport à l'autre.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault