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Problématique de la mise en oeuvre de la décentralisation financière en République Démocratique du Congo

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par Jacques Nkongolo Musungula
Université Marien Ngouabi de Brazzaville - Maà®trise en Sciences Economiques (Economie et Finances Publiques) 2007
  

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2.2. Faiblesses fréquentes et persistantes en matière de mobilisation et de gestion des ressources

Il s'agit des faiblesses observées tant dans la mobilisation des ressources budgétaires que dans la gestion de ces dernières.

2.2.1. Faiblesses en matière de mobilisation des ressources budgétaires

Dans le domaine de mobilisation des ressources budgétaires, il est indiqué de relever, d'une part, l'insuffisance persistante des ressources budgétaires part rapport à la hauteur des tâches et responsabilités des provinces et entités décentralisées, et, d'autre part, l'extraversion prononcée du financement budgétaire de l'Etat.

2.2.1.1. Insuffisance persistante des ressources budgétaires par rapport à la hauteur des tâches et responsabilités des provinces et ETD

Comme nous le savons, le nombre de provinces devra passer de 11 à 26, dans le cadre du découpage territorial accompagnant le processus décentralisateur. L'installation, le fonctionnement et le développement des nouvelles provinces et ETD nécessiteront la mobilisation conséquente des ressources tant humaines, matérielles que financières.

Le tableau II.7 ci-dessous tente de donner une idée de ce que serait la hauteur de la charge financière qu'impliquerait ce découpage territorial pour les provinces et les ETD en RDC, en termes de rémunération des effectifs supplémentaires en personnel politique et agents d'appoint, de frais d'installation et de fonctionnement, avec l'élection d'au moins 6384 « députés provinciaux et locaux » auxquels il conviendra d'ajouter près de 2000 «chefs des exécutifs provinciaux et locaux» et plus de 3000 « ministres provinciaux et locaux », sans compter les membres des organes délibérants des communes, secteurs et chefferies62.

Tableau II.7 : Etendue des besoins supplémentaires suscités par le découpage territorial

Source : Ministère de l'Intérieur, Décentralisation et Sécurité, document-vidéo exposé le 12 mai 2007 à Kananga par le Général Kalume Numbi, alors Ministre d'Etat.

L'énorme étendue des besoins d'installation des nouvelles provinces et ETD dans le cadre de la décentralisation a fait dire en son temps au Général Denis Kalume Numbi, alors Ministre d'Etat en charge de l'Intérieur, qu'il faut « 1000 000 $us par entité territoriale décentralisée, chiffre à multiplier par 1015 entités ; même exercice pour les 26 provinces qui doivent bénéficier chacune de 50 000 000 $ comme frais d'installation»63. Nous pouvons, de ce qui précède, estimer à environ 2 315 000 000 $us l'enveloppe à mobiliser pour financer l'installation des nouvelles provinces et entités territoriales décentralisées.

Quand on sait que ce montant faramineux vaut plus de quatre fois le coût des élections de 2006, lesquelles ont été entièrement financées par l'extérieur, il y a lieu de douter de la capacité financière du pays à en supporter facilement la charge.

La faiblesse du niveau des ressources budgétaires mobilisées face aux potentialités dont regorge le pays et aux besoins de financement de la décentralisation est un véritable goulot d'étranglement pour cette dernière en RDC

Pour en convaincre le lecteur, nous allons rendre compte de quelques aspects de la vie financière du Pouvoir Central et des provinces, à savoir : le paradoxe fiscal actuel du secteur minier ; la pauvreté structurelle des ménages ; la faiblesse du taux de prélèvement sur les économies locales ainsi que la non-viabilité financière d'un bon nombre de provinces, et nous en passons...

Les ressources minières constituent la principale richesse de la RDC. Ce pays détient la moitié des réserves mondiales de cobalt et l'une des plus importantes réserves mondiales de cuivre. La RDC était d'ailleurs le premier producteur mondial de cobalt avec 6 100 t de minerai en 1996, deuxième pour les diamants en 1995 avec 20 millions de carats ; avant 1991, le cuivre était le produit d'exportation le plus lucratif. Les autres ressources minières sont l'étain, l'or, l'argent, le zinc, le manganèse, le tungstène, le coltan et le cadmium. Les gisements de pétrole en mer sont exploités depuis 197564.

63 Le Potentiel, (2007) ; « Cap sur la décentralisation » ; Edition du 25 octobre 2007

64 Elément tiré de Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation sur la RDC

Mais aussi paradoxal que cela ne puisse paraître, aujourd'hui, le secteur minier est devenu au plan budgétaire l'ombre de lui-même à cause de la gestion prédatrice dont il n'a cessé de souffrir. Des décennies durant, l'opinion publique a cherché, en vain, à savoir ce que le gouvernement faisait du pétrole exploité sur le littoral à Moanda dans la province du Bas-Congo. Cinquante ans après, l'on est loin, très loin du compte. Le rapport Mutamba Dibue, diligenté par le Sénat, est venu encore renforcer ces appréhensions. Etabli sur la période de 2007-2008, ce document renseigne que « les services publics organisent eux-mêmes le maquillage des chiffres pour le compte de leurs responsables, minorant la hauteur des redevances, taxes et impôts annuels payés par les opérateurs miniers. L'Etat se retrouve toujours perdant »65.

La faiblesse relative des ressources financières publiques provenant du secteur minier est aussi le fait de la gestion prédatrice des entreprises publiques minières dont la plus grande du pays, à savoir la Gécamines, a vu sa production de cuivre passer de 465000 tonnes en 1990 à 19000 tonnes seulement en 2002. Cette gestion calamiteuse est particulièrement caractérisée par la multiplication des contrats dits « léonins » entre les années 1997 et 2006. C'est ce que nous donne à découvrir le tableau ci-dessous.

Tableau II.8 : Résultats de la revisitation des partenariats miniers entre 1997 et 2006

Contractant

Partenariats Conclus

Gré à gré

A base

d'appel d'offre

A résilier

A renégocier

Approuvé Sans

objection

1

ETAT

4

4

 

2

2

-

2

ENTREPRISES

 
 
 
 
 
 
 

MIBA

6

6

 
 

6

-

 

EMK-Mn

2

2

 

1

1

-

 

OKIMO

9

9

 

3

6

-

 

SAKIMA

5

5

 

4

1

-

 

SODIMICO

6

6

 

5

1

-

 

GECAMINES

29

28

1

9

20

-

 

TOTAL

61

60

1

24

37

-

Source : Ministère des Mines de la RDC, Rapport de la Commission de Revisistation des Contrats Miniers (Volumes 1 et 2), (2009), Editions Cepas.

65 Le Potentiel, (2010), « A haute voix. Opacité » ; PP1-2 ; N°4884 du 26 mars 2010.

En effet, il ressort de l'examen attentif de ces informations relatives à la revisitation des contrats miniers conclus par les pouvoirs et entreprises publics entre 1997 et 2006 que sur 61 contrats conclus, 60, soit les 98,36 %, l'ont été de gré à gré, donc entachés de suspicion légitime de corruption, 24 sont déclarés résiliables et 37, soit les 60,67%, devront être renégociés même s'il est déplorable de constater que « la Commission (de revisitation) n'a pas pu s'assurer auprès des services fiscaux et des autres régies financières que les entreprises amodiataires sont en règle vis-à-vis d'eux (et) qu'elle espère que lors des phases suivantes du processus de revisitation des contrats, le Gouvernement y veillera »66.

Un des points les plus saillants qui ait retenu notre attention dans ce rapport de revisitation réside dans le fait que les parties aux contrats bénéficiaient de la part de l'Etat des avantages fiscaux exorbitants.

Parmi ces avantages, on peut épingler « l'exonération jusqu'à la quinzième année d'exploitation de tous les impôts, taxes, droits, contributions et prélèvements de quelque nature que ce soit, directs ou indirects, fiscaux ou parafiscaux, nationaux ou locaux dus à l'Etat, aux collectivités locales ou territoriales, aux entités administratives existantes et à venir ; exonération étendue aux fournisseurs, contractants, sous-contractants et prestataires » 67 et ceci, même pour la production des métaux aussi précieux et au prix relativement stable que l'or, par exemple.

Le réalisateur belge du film « Katanga Business », Thierry Michel, livre en ses termes sa lecture de cette sous-fiscalisation du secteur minier congolais : « Le Congo a besoin d'argent (...), il n'est pas capable de financer quoi que ce soit, et est obligé de solder son empire minier »68.

Le gangstérisme qui a élu domicile dans certaines contrées minières du pays contribue, également, à l'exacerbation du contraste déroutant entre le potentiel fiscal des richesses exploitées et les faibles ressources budgétaires collectées par les pouvoirs publics.

66Ministère des Mines, (2009), Rapport des travaux, Commission de Revisitation des Contrats Miniers ; Cepas 67Ministère des Mines, (2009), op.cit. PP 7-226.

La pauvreté structurelle des ménages explique à son tour l'insuffisance des ressources budgétaires publiques. Selon le PNUD, si « l'on agrège l'ensemble des revenus d'activités des ménages, on obtient un revenu moyen par ménages de 84$ dans la ville-province de Kinshasa contre 42$ sur l'ensemble de la RDC69. Cette triste réalité était déjà reconnue par le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) dans sa version intérimaire lorsqu'il soulignait que : « En dépit de toutes (ses) immenses ressources humaines et de sous-sol, la RDC est classée parmi les pays les plus pauvres du monde (...). Près de 80% de sa population survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de 0,20 $us par personne et par jour »70. Cet état de choses entretient la pauvreté fiscale globale et perturbe la mise en oeuvre réussie de la décentralisation financière.

Le dernier exposé public du Premier Ministre sur la situation socio-économique du pays confirme que le PIB/habitatnt de la RDC, soit 200$us, est un des plus bas de l'Afrique subsaharienne. C'est ce qui est illustré ci-dessous.

Tableau II.9 : Situation économique et sociale de la RDC par rapport à quelques pays africains en 2009

Pays

PIB (en milliards de $us)

Population

(en millions

d'habitants)

PIB/Habitant (en $us)

Budget

(en milliards $us)

RD CONGO

12,5

62

200

2,5

R. CONGO

13,6

3

4250

3,8

ANGOLA

119,3

18

6630

27

ZAMBIE

14,3

13

1130

2,7

SOUDAN

41,0

18,3

2240

10,5

GABON

14,5

1,5

9700

4,6

RSA

277,2

49

5690

73,6

NIGERIA

214

140

1450

39,9

Source : Cabinet du Premier Ministre ; données tirées de Kisungu (K) ; (2010) ; « Le discours décrypté du Premier Ministre ; Muzito : le temps de l'inventaire » ; Africanews ; N° 423 ; 15-16 février 2010 ; PP 4-10

69Agence DIA, (2009) ; « RDC : Pauvreté structurelle des ménages à Kinshasa » ; juin 2009 70Ministère du Plan, (2004), Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté.

Ce tableau indique qu'en dépit de ses énormes potentialités, la RDC affiche en 2009 un PIB inférieur, tant en valeur absolue que par habitant, à celui de nombre de pays africains avec un écart de 1 à 33 entre ledit PIB et celui de l'Angola, par exemple, pays n'ayant obtenu son indépendance qu'en 1975, soit 15 ans après la RDC...

Graphique 2 : PIB/HAB du Congo Brazzaville en 2008 et évolution du PIB/HAB de la RD Congo de 2009 à 2040 ( en $us)

Source : Cabinet du Premier Ministre ; données tirées de Kisungu (K) ; (2010) ; « Le discours décrypté du Premier Ministre Muzito : le temps de l'inventaire » ; Africanews ; N° 423 ; 15-16 février 2010 ; PP 4-10

Le graphique 2 révèle que la RDC, avec un PIB per capita de 200$us et un taux de croissance de 13% à partir de 2009, doit mettre 30 ans pour atteindre le niveau actuel de son voisin, le Congo, qui, lui, est de 4250 $us actuellement.

La complexité du système fiscal opère aussi dans le même sens dans la mesure où elle est caractérisée par une multitude d'impôts et taxes supportées par une infime partie de la population : plus il y a d'entités territoriales décentralisées plus il y a des taxes locales à faible rendement.

La mobilité de la matière imposable en milieu rural, le bétail par exemple, rend difficile, elle aussi, l'évaluation des bases d'imposition et la perception des recettes y relatives et participe, de ce fait de la modicité des ressources financières.

Par ailleurs, les taux de recouvrement des ressources locales demeurent faibles du fait de la rareté des systèmes d'information, du mauvais état et/ou de l'inexistence des infrastructures et moyens de transport appropriés qui mettent à mal la mobilité des agents percepteurs.

En outre, « quelques failles, fréquemment enregistrées dans la phase d'encaissement (des recettes), telles que la délivrance de fausses preuves de paiement, l'existence de bordereaux parallèles de versement, la falsification et l'encaissement partiel des sommes dues »71, tout comme l'absence des services d'assiette et de recouvrement appropriés dans certaines contrées, le faible niveau de formation des agents locaux et un bas niveau ou l'absence de motivation, sont également stigmatisés parmi les facteurs qui favorisent de faibles performances budgétaires de l'administration fiscale en général et, plus particulièrement, des provinces et entités décentralisées72.

Les analyses de la Banque Mondiale sont sans appel à ce sujet, en ce qu'elles précisent que la faiblesse des performances fiscales s'explique partiellement par la défaillance des administrations fiscales, qui sont dotées d'un personnel qualitativement et quantitativement insuffisant et qui sont, en outre, sous-équipées73.

A cette autre difficulté d'instrumentation des ressources locales, il conviendrait d'ajouter la non-viabilité financière de la majorité des futures provinces. Selon la Banque Mondiale, l'évolution de la viabilité des futures provinces affiche une tendance à la baisse à partir de 2010 où elle sera de 74,3% contre 80% en 2009 pour se fixer en 2012 à moins de 50%, soit 49,4%. C'est ce qui ressort du tableau II.10.

Tableau II.10 : Evolution consolidée de la viabilité financière des futures provinces

DESIGNATION

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Recettes totales

164471059922

270655 358377

363949447623

499771080849

649315852275

840524898718

 

Dépenses totales

252638125803

339274927549

454808648499

672997867441

1044217385083

1701271601514

 

Ecart(R-D)

88167065881

68619569172

90859200876

173226786 592

394901532 808

860746702796

 

Taux de viabilité

65,1%

79,8%

80%

74,3%

62,2%

49,4%

 
 
 
 
 
 
 

Source : Banque Mondiale ; (2009) ; Note sur le Découpage; Division Réforme du Secteur Public et Renforcement des Capacités (AFTPR) Région Afrique ; op.cit. P .42

71Katalayi, K. (2009) ; « Les banques agrées impliquées dans la stratégie de maximisation des recettes » ; Bulletin de la DGRAD ; N° 03 ; juin-août 2009 ; P. 5

72Epee (G) et Otemikongo (M); (1992); op.cit. ; P. 351

73 Banque Mondiale, (2009), Note sur le Découpage, op.cit. P .45

Selon la même source, le tableau II.11 ci-dessous montre que sur les 21 nouvelles provinces
qui seront issues du découpage (parmi 26 au total), 17 sont jugées financièrement non-
viables, soit les 80,95%, 2 ont une viabilité mitigée tandis que 2 autres seulement sont viables.

Tableau II.11 : Viabilité financière spécifique des futures provinces de 2007 à 2012

PROVINCES

VIABLE

VIABILITE MITIGEE

NON -

VIABLE

1

Kwilu

 
 

X

2

Kwango

 
 

X

3

Mai-Ndombe

 
 

X

4

Tshilenge

 
 

X

5

Lomami

 
 

X

6

Sankuru

 
 

X

7

Haut-Katanga

X

 
 

8

Haut-Lomami

 
 

X

9

Lualaba

X

 
 

10

Tanganyika

 
 

X

11

Tshopo

 

X

 

12

Ituri

 

X

 

13

Haut-Uele

 
 

X

14

Bas-Uele

 
 

X

15

Kasai Central

 
 

X

16

Kasai

 
 

X

17

Nord-Ubangi

 
 

X

18

Sud-Ubangi

 
 

X

19

Mongala

 
 

X

20

Equateur

 
 

X

21

Tshuapa

 
 

X

 

TOTAL

2

2

17

Source : Banque Mondiale ; (2009) ; op.cit. ; PP 32-49

Cela étant, la faiblesse du niveau de prélèvement sur les économies tant nationales que locales est aussi entretenue et aggravée par l'incivisme fiscal qui se traduit par la remise en question de l'Etat et de sa principale prérogative qu'est l'impôt et ce, particulièrement dans la partie - Est du pays bien connue à la fois pour la crise sécuritaire qui y sévit ainsi que pour l'exploitation illicite de ses ressources naturelles dont elle souffre...

Nous ne pouvons, cependant, boucler cette section sans établir de rapport entre la crise financière internationale, conjoncturelle soit-elle, et la mise en oeuvre de la décentralisation financière.

A cause de la crise financière, les perspectives de croissance du PIB ont été largement revues à la baisse pour 2009 de 9% à 2,7%, après cinq années pendant lesquelles le taux de croissance du PIB a été en moyenne de 5,7%.

Ce repli du PIB a entraîné une baisse considérable des recettes de l'Etat au dernier trimestre 2008 et au premier trimestre 2009. Comparées à leur niveau du premier trimestre 2008, les recettes publiques ont fortement baissé au premier trimestre 2009. En termes réels, elles sont passées de 230 millions de dollars américains en mars 2008 à 176 millions en mars 2009, soit une baisse de 24 %74.

Dans un tel contexte, les moyens de l'Etat et ceux propres aux provinces et ETD se trouvent fortement réduits sous l'influence des chocs exogènes.

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