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Contextualisation des méthodes d'enseignement apprentissage au Cameroun: cas du manuel de lecture expliquée

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par Simplice Aimé Kengni
Université de Yaoundé I - DI.P.E.S II/ DEA 2006
  

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II.4.3 L'objet et la qualité des illustrations.

L'analyse ici tourne autour de certaines questions qui nous sont inspirés des 216 questions de RICHAUDEAU (certaines sont consignées en annexes) dont les principales portant sur la qualités des illustrations sont les suivantes :

- les illustrations sont-elles en majorité d'une bonne qualité esthétique ?

- sont-elles pour la plupart imprimées en quatre couleurs ?

- dans le cas des tirages en une couleur, la tonalité du noir a-t-elle été soigneusement choisie afin qu'elle soit agréable pour la vue ?

Notons d'entrée de jeu que, aucune illustration, ni dans L.F. 6e ni dans F.6e n'est fait en quadrichromie. Les illustrations varient entre de simples dessins à main levée et quelques photographies traitées en une seule couleur (noir sur blanc ou en couleur simple).

Dans L.F. en 6e, en dehors des illustrations des pages 28, 32, 36, 38, 56, 72, 80, 112 et 116 qui paraissent acceptables au niveau de la qualité, la majorité des images sont des dessins caricaturés à la main simple et souvent pas facilement identifiable pour un jeune de la classe de 6e.

En revanche, F.6e semble faire un effort notoire au niveau ; les dessins paraissent beaucoup plus visibles par rapport à ceux du précédent manuel. De même, les photographies bien qu'étant dans un fond noir sont identifiables tout de même.

II.4.4 le prix

Notons tout d'abord que, les différentes informations obtenues auprès des librairies(Librairie Saint-Paul, librairie EUREKA) nous ont permis de constater que le coût de nos manuels varie d'une librairie à une autre, d'un milieu rural à un milieu urbain, le premier subissant toujours la surfacturation due aux frais de transport. Ainsi, l'enquête que nous avons menée nous permet de ressortir les différents prix suivants pour ces manuels :

Tableau n°12 Grille des prix de vente des manuels scolaires.

Manuels

Prix de vente maximum exigé

Prix récurent sur le marché

L.F.6e (livre de l'élève)

2200 frs

2750 frs

L.F.6e (livret d'activité

1300 frs

2000 frs

F.6e

2600 frs

3160 frs

Notons ici que les prix de vente sont de loin supérieurs à ceux prévus sur le protocole des prix Messapresse (voir annexes)

III. INTERPRÉTATION ET VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Après l'étape précédente qui a eu pour objectif de faire une analyse de nos deux manuels sous la base de la grille élaborée, cette nouvelle orientation consiste à présent à dégager une interprétation plausible à partir des données obtenues de l'évaluation. Celle-ci nous permettra de vérifier nos différentes hypothèses de recherche.

D'entrée de jeu, il convient de noter que tous les points de notre grille n'ont pas été vérifiés de façon positive dans l'analyse. En effet, les différents critères appliqués au corpus ont montré à chaque niveau certaines insuffisances flagrantes dans la conception desdits manuels. On pourra signaler ici : la non contextualisation des objectifs éducationnels dès l'avant-propos, le déséquilibre notoire entre les éléments de l'intérieur et ceux de l'extérieur. On citera par exemple la supériorité des textes français, et la forte influence des éléments du contexte Ouest africain dans le contenu des deux manuels ; ce qui supplante de loin ceux du contexte camerounais. Tout ceci en plus de la précarité des matériaux utilisés pour la fabrication desdits manuels nous poussent à confirmer sans ambages notre hypothèse générale selon laquelle les manuels scolaires inscrits au programme de l'école camerounaise connaissent une insuffisance pour ce qui est de leur adaptation au contexte socioculturel et pédagogique national.

Par ailleurs, le flou qui demeure autour de l'identité des auteurs des manuels scolaires de notre corpus suscite bien d'inquiétudes qui pourraient nous amener à croire que ces manuels sont conçus par les occidentaux d'une part (les français pour ce qui est de L.F.6e) ou avec une certaines collaboration des auteurs africains d'autre part (en majorité Ouest africain) pour le cas de F.6e. D'une manière ou d'une autre, on note la dominance de l'édition étrangère qui aurait eu une grande influence sur le contenu des différents manuels.

Au niveau de l'hypothèse secondaire n°1 qui portait sur l'absence d'une véritable politique d'édition, on peut ici le vérifier à différents niveaux. Tout d'abord, nous avons remarqué pendant l'analyse que les deux manuels étaient totalement édités par les étrangers (Edicef, Hatier international) sans grand lien signalé avec l'environnement camerounais. D'autre part, l'on note qu'au Cameroun, l'administration définit non seulement les critères de choix de manuels au programme, mais aussi joue en même temps le rôle de sélecteur des manuels à utiliser sur l'étendue du territoire national. La publication annuelle d'une liste officielle des manuels scolaires en est ici une pièce à conviction. Ceci permet de lever le voile sur la non consultation des autorités scolaires ou conseil d'établissement formé par les professeurs qui en réalité élaborent pourtant le projet pédagogique, guide de gestion des contenus des différentes disciplines, auxquelles s'arriment les manuels.

Un autre élément majeur de notre analyse portait sur la spécification des programmes en vigueur au premier cycle dans les différents textes et exercices des manuels. On a pu relever que les différents manuels décrivaient plusieurs points des programmes, mais aussi contenaient des éléments absents dans les programmes. Par ailleurs, certains manuels comme L.F.6e se comportant comme de véritable programme ou bien comme des nouveaux programmes on pourrait dégager un résultat mitigé à notre hypothèse no 2. Car loin d'être en inadéquation avec les programmes, nos deux manuels ont plutôt intégré certains points de la nouvelle didactique du français (image, typologie des textes) qui sont absents dans les programmes du premier cycle du fait de la non régulation de ces derniers depuis leur mise sur pied.

Notre hypothèse n°3 portait sur les effets pervers de la politique du livre scolaire qui supplanteraient les préoccupations pédagogiques. Pour les vérifier, nous avons analysé plusieurs aspects du manuel :

- la qualité du matériel (couverture, reliure, mise en page, impression...) qui n'est pas assez fameux, encore moins adaptée à l'âge de ses utilisateurs qui sont ici les enfants de classe de 6e.

- l'éclatement du manuel de l'élève en deux : livre de l'élève, livret d'activités qui est ici plus une politique économique que pédagogique ;

- la variation (croissante) du coût d'un manuel sous le fait de la libéralisation du marché qui laisse libre cours à la décision du prix par les éditeurs et les libraires, ceux étant le plus souvent en quête du profit, ignorant ainsi la grille des prix maxima exigés pour chaque manuel (cf.annexes <<bon de commande 2002-2003>>).

Tous ces éléments font donc du manuel scolaire une marchandise où la réalisation des bénéfices passe avant la portée pédagogique du produit.

TROISIÈME PARTIE

PROPOSITIONS ET PERSPECTIVES DE RENOUVEAU

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King