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Dynamique des paysages et développement durable dans les préalpes carniques

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par Amelia ROTAR
Université Paris 7 -Denis Diderot - Master 2 2008
  

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II. La dynamique des paysages

La dynamique des paysages représente l'ensemble des modifications qui ont une influence sur la structure des paysages. D'après Burel et Baudry (1999), «si la structure des paysages peut changer, c'est toujours dans le cadre d'un milieu physique et d'un milieu socio-téchnique donnés. Cet environnement détermine, à un moment donné, les types d'éléments présents et leurs relations avec l'espace».

Un des éléments principaux est la végétation et sa dynamique, dont les successions végétales et les séries de végétation ont fait l'objet de nombreuses études.

Ainsi, Clements, 1916, 1936 (in Cohen et al., 2003) avait théorisé les successions végétales et le climax selon une conception holiste et organiciste: l'évolution de la végétation dans son ensemble est comparable à celle d'un organisme, elle tend vers un état d'équilibre unique (monoclimax), déterminé par les conditions stationnelles régionales. Pour Braun -Blanquet (1936), le <<climax>> est l'expression d'un <<équilibre durable entre le climat d'une contrée, son sol et sa végétation >>. Le monoclimax au sens de Clements subi de nombreux remaniements, notamment par la prise en compte de perturbations localement régulières.

Rameau (1993) reprend cette idée et distingue plusieurs catégories d'essences ligneuses, en fonction de leur comportement dynamique et de leurs stratégies de reproduction:

vent, recherchant la pleine lumière au stade juvénile et supportant le stress imposé par le macroclimat, avec une formidable et précoce fécondité ; ex : Betula, Salix, Populus, Alnus, etc;

- les espèces postpionnières, qui interviennent généralement ensuite dans la sylvigenèse et ont comme caractéristiques: croissance rapide, souvent de grande taille, tempérament encore plus ou moins héliophile dans le jeune %oge, fécondité élevée, divers moyens de dissémination; ex : Pinus, Larix, Quercus, Acer, Ulmus, Tilia, Fraxinus , etc. ;

- les dryades, ou espèces d'ombre à l'état juvénile (germination demandant une lumière filtrée); ex : Fagus, Abies, Picea, Taxus, etc;

- les nomades - des espèces postpionnières ou dryades pouvant s'installer directement dans un milieu ouvert et jouer un rTMle pionnier; ex : Pinus, Quercus robur, Quercus pubescens, Picea abies, etc.

Les auteurs contemporains s'accordent généralement pour dire que la conception d'une <<relative stabilité È des communautés forestières terminales constitue le point central des discussions (Otto, 1998 ; Dubois et Riou, 1999).

Quant à la notion de <<série de végétation È, complémentaire du climax chez Clements, développée par Gaussen (1933) puis Ozenda (1964), elle désigne l'ensemble des groupements qui conduisent à un climax par évolution progressive et de ceux qui en dérivent par dégradation.

Les défenseurs d'une conception holiste, comme Eugene Odum, voient la succession écologique comme un <<principe ordonné de développement de la communauté dans une direction raisonnablement précise donc prévisible È (Odum, in Goldsmith, 2004).

Connell et Slatyer, 1977 (in Cohen et al., 2003), dans un modèle fondé sur la compétition, montrent que les espèces des phases pionnières peuvent agir à l'égard de celles des phases ultérieures selon trois modalités: facilitation, tolérance ou inhibition. Ce modèle est assumé, aussi, par Rameau (1993) : << Les espèces pionnières favorisent souvent l'installation d'espèces plus exigeantes (facilitation); parfois, au contraire, des plantes exercent un effet d'inhibition s'opposant, pendant leur durée de vie, au développement d'autres végétaux.È

Cette vision plutTMt botanique sur la dynamique des paysages est complétée par celle du géographe. Ainsi, Bertrand & Bertrand (2002) affirment que «le système d'évolution d'une unité de paysage, d'un géosystème par exemple, rassemble toutes les formes d'énergie, complémentaires ou antagonistes, qui en réagissant dialectiquement les unes sur les autres, déterminent l'évolution générale de ce paysage.»

Plus loin, Bertrand & Bertrand (2002) réalisent une typologie dynamique des paysages, en classant les géosystèmes en fonction de leur évolution et en englobant de ce fait tous les aspects des paysages. Cette typologie tient compte de 3 éléments: du système d'évolution, du stade atteint par rapport au climax, du sens général de la dynamique (progressive, régressive, stabilité), et en s'inspirant, donc, de la théorie de bio-rhexistasie de H. Erhart. On distingue, ainsi, 7 types de géosystèmes, regroupés en deux ensembles dynamiques différents:

Les géosystèmes en biostasie - activité géomorphologique faible ou nulle:

- les geosystèmes climaciquesÈ, plésioclimaciquesÈ ou subclimaciquesÈ - les géosystèmes paraclimaciquesÈ

- les géosystèmes dégradés à dynamique progressive

- les géosystèmes dégradés à dynamique régressive sans modification importante du potentiel écologique

Les géosystèmes en rhexistasie - la géomorphogenèse domine la dynamique globale des paysages:

- les géosystèmes à géomorphogenèse naturelle È

- les geosystemes régressifs à géomorphogenèse liée à l'action anthropique.

La dynamique des paysages est, donc, un phénomène assez complexe, qui touche de nombreuses dimensions spatiales et sociales. Pour cette raison, aussi bien qu'afin de simuler les répercussions des décisions des divers acteurs, touchant l'utilisation des terres, le fait de prévoir l'évolution des paysages est tout a fait nécessaire.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry