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Incidences de la crise économique mondiale sur les pays en voie de développement: cas de la Côte d'Ivoire

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par Aimeric Laurent ATSIN
Université Laval, Québec - Maitrise 2010
  

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II. Impacts de la crise économique sur l'économie

ivoirienne.

A. Structure de l'économie

1. Les secteurs de production

Le secteur primaire ivoirien se compose de l'agriculture qui occupe une très grande place comme nous l'avons vu précédemment dans l'historique et demeure l'activité économique principale de la Côte d'Ivoire. En 2007, l'agriculture occupait 66% de la population active et représentait 70% des recettes d'exportations du pays. Le binôme Café-cacao y a une place prépondérante avec 40% des recettes d'exportations et 20% du Produit intérieur brut (PIB) et fait vivre 6 millions d'ivoiriens avec 600 000 exploitations en activité. Les exportations sont donc essentiellement agricoles avec une part importante au niveau de l'agriculture industrielle (37,19%) et moins de 1% pour l'agriculture vivrière dans le volume de produits exportés. Au nom des produits d'exportation, on compte le cacao, avec la Côte d'Ivoire comme premier producteur et exportateur, la production tourne autour de 1,404 millions de tonnes et est parmi les dix premiers producteurs de café. On peut aussi citer comme produits étant exportés caractérisant la diversification des exportations : l'huile de palme, le coton, le caoutchouc, les bananes, les ananas, la canne à sucre, les noix de cajou, des graines de palme entre autre. En outre, les cultures vivrières qui représentent la deuxième composante de l'agriculture ont été introduites aux premières heures de l'indépendance afin de satisfaire la demande intérieure et donc réduire aussi les importations de certaines denrées alimentaires, sont composées des bananes plantains, du maïs, du taro et du riz. Il est à noter que la Côte d'Ivoire est autosuffisante en manioc et en igname, et est importateur net en céréales. Les autres composantes du secteur primaire ivoirien sont l'exploitation forestière, qui malgré le fait qu'elle a baissé comparativement aux premieres heures de l'indépendance est toujours importante, et de la pêche/Élevage. L'atout principal de la pêche est la façade côtière de la Côte d'Ivoire (Golf de Guinée) qui lui permet grâce aux ports de pêche de San-Pedro et d'Abidjan, de développer son secteur halieutique. En dépit de tout cela, la Côte d'Ivoire n'est pas autosuffisante en produits de pêche donc en importe auprès de la Mauritanie, du Sénégal et a conclu un accord de coopération avec l'union européenne et la Guinée Bissau. Les importations portent spécifiquement sur le thon, des conserves, des maquereaux congelés et d'autres poissons vivants ou fumés.

Quant au secteur secondaire, caractérisé par un grand nombre de petites et moyennes entreprises (PME-PMI) et un très faible nombre de grandes entreprises, il est le plus diversifié de la sous région ouest africaine et représente 40% du potentiel industriel de

l'UEMOA16. Les biens de ce secteur de l'économie représentent 55,33% des importations. Il se compose des industries agroalimentaires qui sont principalement des entreprises de transformation de café/cacao, les oléagineux, de minoterie, de boissons, de production de sucre, des conserves de poissons, d'huiles essentielles et des rizeries. En outre, en plus de l'industrie agroalimentaire, on a la présence dans ce secteur des entreprises chimiques, des matériaux de construction, de transformation de bois, de textile, de bâtiments et travaux publiques.

Enfin, le secteur tertiaire représente près de 54% du FIB ivoirien. Cela peut s'expliquer par la mise en place de politique axée sur la culture de l'entreprenariat qui a permis de dénombrer près de 40 000 entreprises dans ce secteur. L'économie informelle est la plus importante de ce secteur avec un cinquième de la création de richesse et vu son abondance en main d'oeuvre, un important distributeur de revenu. Mais cette main d'oeuvre étant non qualifiée, elle se présente être à faible élasticité. Le secteur bancaire est le plus développé de l'Afrique de l'ouest et compte 19 établissements financiers et 2 établissements de crédits (2007). Enfin vient le secteur touristique qui est beaucoup moins important depuis l'éclatement de la crise politico-militaire en 2002.

Selon notre matrice de comptabilité sociale, le secteur des biens manufacturés et des services est le plus important en termes de répartition sectorielle au niveau de notre économie. Il représente à lui seul 70% de la production totale (XSi/XS), 59% de la valeur ajoutée (VAi/VA), 82% des importations (Mi/M) et 66% des exportations (EXi/EX). Ensuite vient le secteur des matières premières agricoles et extractives.

Le tableau ci-dessous représente les répartitions sectorielles dans l'économie ivoirienne :

Tableau 1 : Répartitions Sectorielles

Ex

les et 3 24

Source : Matrice de Comptabilité Sociale i 70

On constate aussi en analysant la répartition factorielle de l'économie ivoirienne que

0 0 00 1, 5

le capital est le plus important des facteurs de production dans la formation de la valeur ajoutée. Et que contrairement aux secteurs de biens manufacturés et de l'administration publique, le travail non qualifié est plus utilisé dans la formation de la valeur ajoutée que le travail qualifié :

16 Union Économique et Monétaire Ouest Africaine est une organisation sous régionale crée le 10 Janvier 1994 et comptant 8 états membres (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo).

15

Tableau 2 : Répartitions Factorielles.

Source : matrice de comptabilité sociale

Il ressort aussi qu'au niveau du travail qualifié en valeur (WqQLDi/WqQLD), le

Rpartition factorielle

secteur des biens manufacturés occupe la plus grande part avec 51,95% de la demande de

Kdci/Vai NQLD/Vai QLD/Vi WqQLDi/WqQLD WnqNQLDi/WnqNQLD

oles et extactives

travail qualifié total en valeur, ensuite vient l'administration publique avec 34,2% et enfin

713 2046 824 13,85 108

vices

la branche des matières premières agricoles et extractives avec 13,85%. Quant au niveau du

53,1 22 24,9 51,95 68,92

travail non qualifié en valeur (WnqNQLDi/WnqNQLD), qui n'est pas utilisé au niveau de
50,56 4944 34l'administration publique, la branche des biens manufacturés représente a elle seule 68,92%

de la demande de travail en valeur et la branche des matières premières agricoles et extractives le reste.

La branche de biens manufacturés contribue à elle seule, à environ 59,30% de la valeur ajoutée et représente 83,5% de la consommation intermédiaire totale, et enfin 66,3% de la masse salariale totale.

Tableau 3 : Contribution des branches à la formation de la valeur ajoutée totale et
leurs parts dans la consommation intermédiaire et la masse salariale.

 

Valeurommaion Ajoutée inteédiaire Consommation Masse intermédiaire salariale

Masse salariale

1èresBranches agricoles des Matières et Extractives 16res agricoles et Extractives 2880

11,40 28,80 0

19,70

nufacturésBranches des et biensservices manufactures et services

59,30

83,50 0

66,30

des services non marchands nonBranches marchands

11,90

5,10

14,00

Total

100,00

100,00 00

100,00

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

2. Les Ménages : Structure des revenus et des dépenses.

Nous allons analyser la structure des revenus des catégories de ménages que nous avons dans notre modéle et aussi la structure de leurs consommations. L'analyse de la Matrice de Comptabilité Sociale que nous avons utilisée montre que les ménages dit

indépendants travaillant à leur propre compte, donc n'ayant pas de revenu provenant des entreprises qu'elle soit public ou privé, ont l'essentiel de leur revenu provenant de la rémunération des facteurs de production mais avec une prépondérance pour le travail non qualifié (35,50%) et le travail qualifié (30,60%). Les transferts sont assez marginaux avec les transferts du gouvernement (4,90%) et ceux du reste du monde au titre d'envois de fonds (0,13%). Les employés du public et ceux du privé tirent la majeure partie de leurs revenus des rémunérations du travail qualifié et du capital. Il contribue pour 61,47% du revenu des employés du public et 49,02% de celui des employés du privé (formel et informel). Pour les employés du public, les autres transferts à ces ménages sont marginaux car ne contribue à leur revenu que pour un très faible pourcentage, les envois de fonds ne représentent que 0,11%, les transferts gouvernementaux (4,26%) et ceux des entreprises (3,21%). Quant aux employés du privé, les transferts des entreprises font 2,92% ensuite viennent ceux du gouvernement pour 3,85% et enfin pour un pourcentage très marginal les envois de fonds provenant du reste du monde (0,10%). Par ailleurs, les ouvriers agricoles qui sont généralement des immigrants des pays limitrophes (Burkina Faso) et ne jouissent pas d'une formation scolaire, tirent la quasi-totalité de leur revenu de la rémunération du travail non qualifié (92,28%). Le point commun entre ces ménages que nous venons de citer est qu'ils ne reçoivent pas de revenu de la terre. Contrairement à ces derniers, la terre contribue énormément à la formation des revenus des ménages agricoles. Elle contribue pour 51,50% au revenu des agriculteurs de café/cacao, 41,51% à celui des agriculteurs des autres produits de rente, 61,92% à celui des producteurs de féculents et pour 28,98% au revenu des agriculteurs d'autres produits vivriers. Ce dernier type de ménages agricoles tire un plus gros pourcentage du capital (63,86%). Pour l'ensemble des ménages agricoles tout comme les autres ménages cités plus haut, les transferts (des entreprises, du gouvernement et du reste du monde) ne représentent qu'une tres faible part de leur revenu. Le dernier type de ménages sont les Chômeurs et les inactifs qui tirent tout leur revenu des transferts du gouvernement (99,91%), les transferts venant du reste du monde ne représentant que 0,09%.

Tableau 4 : Structure et sources des revenus de chacun des ménages.

qualifié

tal

 

prise rneme e du m 0

4,35

3

51,5

1,0

6,1

2

41,5

0,8

4,7

3

61,9

0,5

4,97

6

28,9

0,5

2,

2

0,0

3,2

5,73

2

0,0

2,9

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

L'une des caractéristiques des ménages ivoiriens est qu'ils consacrent la majorité de leurs revenus à la consommation et épargnent très peu. Les pourcentages donnés par notre MCS, le témoignent. Pour l'ensemble des ménages, on a 75,15% du revenu qui va à la consommation et 12,91% à l'épargne.

Tableau 5: l'utilisation des revenus de chacun des ménages.

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

Au terme de cette sous section portée sur le revenu des ménages et leur consommation, nous pouvons dire que les ménages ivoiriens ne dépendent pas fortement des envois de fonds provenant du reste monde car ceux-ci ne représentent en moyenne que

Cmo Tfr RDM Iô Epagne Totl

0,18% de leur revenu et des transferts des entreprises (1,25%). Les revenus des facteurs de

C) 2 1 5 9

production fournissent les plus grandes parts à la formation des revenus dépendamment de

d nte (gPR)

quelle catégorie de ménages il s'agit.

Graphique 6: Structure de la composition du revenu globale des ménages (Données
agrégées des ménages).

Source : Matrice de Comptabilité Sociale

Les ménages allouent la plus grande partie de leur revenu à la consommation donc ont des budgets de consommation assez importants car représentant dans tous les cas plus de la moitié de leurs revenus.

Graphique 7 : Utilisation du revenu global des ménages (données agrégées des
ménages).

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

3. Le gouvernement : Structure des revenus et des dépenses.

Le gouvernement ivoirien a deux sources principales de revenu : non fiscale (rémunération du capital) et fiscale. La majorité de son revenu provient de la source fiscale qui est composée des taxes sur le commerce (exportations et importations) qui représentent 62,17% des recettes fiscales. Ensuite viennent les taxes sur les revenus des ménages (20,51%) et enfin les taxes sur la production (17,26%). Vu plus en détails, on note qu'au titre des taxes sur le commerce, les taxes sur les importations sont plus importantes pour les produits industriels qui contribuent à 90% des recettes. Les produits agricoles importés n'étant que tres peu taxés avec 2,1%. Quant aux taxes sur les produits exportés, on remarque que c'est carrément l'inverse car les produits agricoles (d'exportation) sont fortement taxés avec 92,5% des revenus de l'état et les produits industriels très faiblement avec un pourcentage de 5,5%. Comme nous pouvons le constater l'aide publique au développement ne constitue pas une part très importantes au niveau des recettes dans le budget du gouvernement.

Graphique 8 : Structure du revenu gouvernemental.

Source : Matrice de Comptabilité Sociale.

Le gouvernement utilise son revenu á majorité pour faire des dépenses publiques courantes nécéssaires au bon fonctionnement de l'appareil gouvernemental et les dépenses d'investissement c'est-á-dire entre autre la construction de centres de santé, d'écoles, d'hopitaux etc.., l'autre partie des dépenses est relative aux transferts que l'état fait aux autres agents économiques que sont les ménages, les firmes et le reste du monde.

Graphique 9 : Structure des dépenses gouvernementales.

Source : Matrice de comptablité sociale

4. Les firmes : Structure des revenus et des dépenses.

Quant aux firmes, elles tirent leur revenu de trois principales sources qui sont la rémunération du capital, les transferts du gouvernement et les transferts provenant du reste du monde considérés comme les investissements directs étrangers :

Graphique 10: Structure du revenu des firmes.

Source : Matrice de Comptabilité Sociale

Les firmes utilisent quant à elles leurs revenus en payant leurs impôts sur le revenus que leurs activités génèrent, et en faisant des transferts aux autres agents économiques que sont les ménages, et le reste du monde.

Graphique 11 : Structure des dépenses des firmes.

Source : Matrice de comptabilité sociale

5. Le reste du monde : Structure du revenu et des

dépenses

Le reste du monde tire son revenu principalement des recettes générées par leurs exportations c'est-à-dire dans notre cas les importations ivoiriennes et des transferts provenant des autres agents économiques.

Graphique 12 : Structure du revenu du reste du monde.

Source : Matrice de comptabilité sociale

Ce revenu, il le dépense en majeur partie en acquérant des biens exportations, en transferts de fonds vers les ménages, en investissement direct étranger et bien généralement en aide publique au développement.

Graphique 13 : Structure des dépenses du reste du monde.

Source : Matrice de comptabilité sociale

Il est à noter que l'aide publique au développment doit normalement faire partie de cette structure mais compte tenu de l'aspect négatif de cette dernière qui traduit plus des paiements du service de la dette (-45502) qu'autre chose, nous ne l'avons pas inscrite dans le graphique 13.

B. Présentation du modèle d'équilibre général
calculable
: Ivoire.

1. Structure du modèle

a. Principe du modèle

Ayant le souci de modéliser l'économie ivoirienne tout en évaluant les effets quantitatifs de la crise économique mondiale sur cette dernière d'un point de vu macroéconomique, nous avons utilisé la même Matrice de comptabilité Sociale publiée en 2005 par Souleymane Diallo dans « Ouverture commerciale et distribution des revenus en Côte d'Ivoire », qui tient compte d'un niveau de désagrégation assez fort des ménages (9), et des produits (17). Ensuite que nous avons regroupés pour notre analyse en trois grands blocs : Matières 1ères agricoles et extractives, Biens manufacturés et services, et les biens produits par l'administration publique. Concernant, le bloc du commerce extérieur, nous avons distingué deux catégories de biens d'exportations : les produits manufacturés et les matières premières. Ce découpage a permis une modélisation à deux niveaux : la première avec une élasticité prix de la demande finie et la seconde avec une élasticité prix de la demande infinie. Cela nous permettrait de répondre à l'argument selon lequel la crise affecte les matières premières agricoles spécifiquement en réduisant leurs prix internationaux, et affecte les biens manufacturés et services en réduisant leurs prix internationaux mais également leur demande mondiale de biens à exporter, cet argument a été développé dans le Griffith-Jones & Ocampo (2009) et a traduit les canaux par lequel la crise affectait de manière différente ces deux branches.

Simultanément, on a agrégé les différentes branches de l'économie ivoirienne afin d'obtenir une nomenclature cohérente aux choix des produits et permettant d'évaluer plus facilement les effets de la crise économique sur la côte d'ivoire sous l'angle macroéconomique.

La particularité du Modèle Ivoire est qu'il est une extension du modèle PEP 1-1 Base17 et est un mélange de plusieurs modèles théoriques dans sa conceptualisation. En ce sens qu'il s'inspire d'Exter 1 et aussi d'Exter 218.

17 Voir Decaluwe, Lemelin, Maisonnave, Robichaud (2009)

18 Voir le chapitre 9 du livre, « La politique économique du développement et les modèles d'équilibre général calculable » de Decaluwé B., Martens A., Savard L.

b. Ensembles et sous ensembles

L'ensemble des branches de production est noté j, jj J= {J1,. .,J16} et comprends dans notre modèle 16 branches de production qui sont : L'agriculture vivrière (AGR1), l'agriculture industrielle ou d'exportation (AGR2), Activités annexes à l'agriculture et à l'élevage (AGR3), Sylviculture et exploitation forestière (AGR4), Élevage et pêche (AGR5) qui constitue le bloc Agricole noté AGR(J). Ensuite, L' industrie extractive (IND1), Industrie alimentaire (IND2), Industrie du tabac (IND3), Industrie Textile et habillement (IND4), Industrie du bois (IND5), Industrie chimique (IND6), Industrie métallurgique (IND7), Production et distribution d'électricité et de gaz (IND8), Construction et activités immobilières (IND9)qui dans leur ensemble font le bloc Industriel. Enfin les services marchands (SER) et les services non-marchand (ADM) pour le bloc des services.

Les branches de production, ci-dessus, produisent 16 biens dont l'ensemble est noté : i,ij I={I1,. .,I16} et qui sont : L'agriculture vivrière (AGRC1), l'agriculture industrielle ou d'exportation (AGR), Activités annexes à l'agriculture et à l'élevage (AGRC3), Sylviculture et exploitation forestière (AGRC4), Élevage et pêche (AGRC5) qui constitue le bloc Agricole noté AGRC(I). Ensuite, L' industrie extractive (OTHIND1), Industrie alimentaire (FOOD), Industrie du tabac (OTHIND3), Industrie Textile et habillement (OTHIND4), Industrie du bois (OTHIND5), Industrie chimique (OTHIND6), Industrie métallurgique (OTHIND7), Production et distribution d'électricité et de gaz (OTHIND8), Construction et activités immobilières (OTHIND9) qui dans leur ensemble font le bloc Industriel. Enfin Services marchands (SER), Biens publics (ADM) pour le bloc des services.

Aux fins d'analyse, nous avons considéré les groupes suivants :

· L'ensemble des biens manufacturés: {FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8, SER}.

· L'ensemble des matières premieres : {AGRC1, AGR, AGRC3, AGRC4, AGRC5, OTHIND1}.

· L'Administration publique : ADM.

La plupart de ces biens font l'objet de transactions avec l'extérieur et sont donc échangeables, il devient alors important de définir des sous ensembles pour spécifier ces biens :

· L'ensemble des biens importés: m= {AGRC1, AGR, AGRC5, OTHIND1, FOOD, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, SER}.

· L'ensemble des biens non importés : nm= {AGRC3, AGRC4, OTHIND2, OTHIND7, OTHIND8}.

· L'ensemble des biens non exportés : NX= {AGRC3, ADM}.


· L'ensemble des biens exportés: X= {AGRC1, AGR, AGRC4, AGRC5, OTHIND1, FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8, SER}.

Il est à noter une subdivision au sein des biens exportés :

· L'ensemble des biens manufacturés exportés: IA= {FOOD, OTHIND2, OTHIND3, OTHIND4, OTHIND5, OTHIND6, OTHIND7, OTHIND8, SER}.

· L'ensemble des matières premieres exportées : IB= {AGRC1, AGR, AGRC4, AGRC5, OTHIND1}.

Les facteurs de productions utilisés par l'économie ivoirienne sont le travail et le capital. Le travail est composé du travail qualifié (l2) et du travail non qualifié (l1) et qui constitue l'ensemble : l L= {l1, l2}. En outre, le Capital indexé k est composé du capital (cap), de la terre (land) et constitue quant à lui l'ensemble : k K= {cap,land}.

Les facteurs de productions sont détenus par les agents économiques qui appartiennent à l'ensemble AG. Dans notre modèle, AG regroupe les 9 catégories de ménages H : h, hj H= {H1,....,H9} qui sont : Les agriculteurs de café-cacao, les agricultures des autres produits de rentes, les producteurs de féculents, les agriculteurs des autres produis vivriers, les employés du public, les employés du privé formel & informel, les indépendants (formel & informel), les ouvriers agricoles, les chômeurs & inactifs. Par ailleurs, il contient les entreprises F (Firmes), le gouvernement qui est l'institution publique (GVT), et le reste du monde (ROW).

2. Le processus économique du modèle. a. Les hypothèses du modèle

Le Modèle Ivoire que nous allons décrire, ci-dessous, est basé sur la théorie néoclassique d'équilibre générale, qui explicite l'impact sur la production, la consommation, les facteurs de production et les prix dans une économie où les agents adoptent un comportement de minimisation des couts et de maximisation de leur bien être. Le comportement des agents est donc rationnel, et dans l'esprit de Walras implique une séparation entre les décisions de production et de consommation. On fait aussi l'hypothèse de concurrence parfaite en ce sens où les prix sont déterminés par le marché et les firmes où les consommateurs prennent les prix comme donnés. Les producteurs maximisent les profits en considérant une constance des rendements d'échelles dans toutes les branches. Enfin, on fait l'hypothèse d'absence de rigidité monétaire dans le modèle, donc les quantités sont homogènes de degré zéro en tous les prix.

b. La modélisation des canaux de transmission de la Crise.

Considérant que le Modèle Ivoire (MI) s'inspire particulièrement des équations du

PE FOB ( IA ) :

modèles PEP 1-1 statique19, nous allons dans cette partie mettre l'accent sur la manière dont nous avons capté la modélisation des canaux de transmissions de la crise économique mondiale, c'est-à-dire : les échanges internationaux et les prix mondiaux, les investissements directs étrangers, les envois de fonds et pour finir l'aide publique au développement. On trouvera toutefois l'ensemble des équations en annexe et le Code GAMS est disponible auprès de l'auteur pour consultation éventuelle.

? Les échanges internationaux et les prix mondiaux

Comme nous l'avons signalé le MI distingue 2 grandes catégories d'exportations : les biens manufacturés et services pour la 1ère catégorie, les matières premières agricoles, minières et les ressources énergétiques en constituent la 2ème catégorie. De part certaines études20, il ressort que les exportateurs de la 1ère catégorie sont susceptibles de faire face à une baisse de la demande d'exportations en plus de celle des prix mondiaux. Quant aux exportateurs de la 2ème catégorie, ils feront face à une baisse uniquement des prix mondiaux les impacts d'une baisse de la demande mondiale pour ces produits étant considérés comme marginaux.

La modélisation de la 1ère catégorie introduit une fonction de demande d'exportation de l'étranger à élasticité prix de la demande finie. Impliquant de ce fait, que la quantité exportée des biens manufacturés locaux sur le marché international est fortement dépendante des conditions de demande à l'étranger. Par conséquent, la variation de la demande d'exportations par rapport à son niveau initial est conditionnée par le rapport des prix mondiaux de ces produits exportés sur les prix FOB des exportations, ainsi que par l'élasticité de la demande d'exportation des partenaires commerciaux à l'étranger :

21

Avec : La demande étrangère de biens manufacturés

La demande étrangère initiale de biens manufacturés Les prix mondiaux de biens manufacturés

Les prix franco à bord de biens manufacturés

19 Decaluwe, Lemelin, Maisonnave et Robichaud (2009). Le modèle ainsi que la documentation et le code GAMS est disponible sur le Web a l'adresse suivante : www.pep-net.org. .

20 Griffith-Jones and Ocampo (G&O 2009), World Bank.

21 L'élasticité prix de la demande mondiale de biens manufacturés est égale à 2 de même que Les élasticités des CET égales aussi à 2.

Les prix reçus par les exportateurs, de ce type de bien, sont alors exprimés en fonction des prix FOB des exportations ajustés par le taux de change extérieur et la taxe à l'exportation (ainsi qu'une éventuelle marge de transport ou de commerce):

Avec : Le taux de taxe à l'exportation de biens manufacturés

Prix reçu pour l'exportation de biens manufacturés excluant les

taxes

Prix composites des biens manufacturés

Taux de marge appliqué aux biens manufacturés exportés

Finalement, on a l'équilibre sur le marché des produits manufacturés, représenté par l'équation suivante :

Quant à la modélisation de la 2ème catégorie, on a considéré une élasticité prix de la demande infinie, c'est-à-dire que les exportateurs de matières premieres n'éprouvent aucunes contraintes à écouler leurs produits sur le marché mondial en respectant le prix international. Le prix FOB est donc remplacé ici par le prix international à l'exportation :

Avec : Prix reçu par les producteurs pour l'exportation de matières 1ères et

extractives.

Prix mondiaux à l'exportation des matières premières et extractives. Taux de taxe à l'exportation de matières premieres et extractives. Prix d'achat des matières premieres composites.

: Taux de marge appliqué aux matières premières exportées

Le prix à l'importation est égal au prix international à l'importation ajusté en prix domestique par le taux de change et les taxes à l'importation :

Avec Prix à l'importation des biens.

Prix mondiaux à l'importation des biens.

ttic(m) : Taux de taxe à la consommation sur les biens importés. ttim(m) : Taux de taxe sur les biens importés.

PC(i) : Prix d'achat des biens composites

tmrg(i, m) : Taux de marge i appliqué aux biens importés e : Taux de change

Les envois de fonds aux ménages

Dans notre modéle, les ménages tirent l'ensemble de leurs revenus du travail qualifié, du travail non qualifié ( ), de la rémunération du capital, des intérests et des dividendes, ( ) et aussi des transferts des autres ménages ( ), du gouvernement ( yvv ) et des envois

de fonds du reste du monde ( ymw ). Ces envois de fonds sont représentés dans notre modèle par les transferts du reste du monde vers les ménages.

Les investissements directs étrangers

Nous avons modélisé les investissements directs étrangers ici comme dans le modèle sud-africain en considérant les transferts venant du reste du monde aux firmes comme étant les IDE : Tr(f ," row") .


· Les aides publiques au développement

Le rôle du gouvernement est limité à réguler l'activité économique et à une redistribution, donc il a un rôle plutôt passif dans notre modèle. Il tire son revenu des taxes sur le revenu du capital versé, des taxes sur les revenus des ménages, des taxes sur les revenus des entreprises, des autres taxes sur la production, taxes sur les produits et les importations, des transferts des autres agents économiques. Et c'est dans ces transferts normalement que l'on tire l'aide publique. Contrairement aux autres matrices, les données que nous avons dans notre MCS sur ce type de transferts représentent des remboursements de dettes du gouvernement car il est inscrit avec une valeur négative : . En effet, le service de la dette constitue un élément important dans les dépenses de l'état, en période de crise mondiale comme nous connaissons, les créanciers qui sont à majorité des états, se font plus pressant à se faire rembourser. Pour nous et selon les données dont nous disposons, simuler une hausse du service de la dette paraît plus réaliste et plus évidente en période de crise surtout pour les pays comme la Côte d'ivoire voulant bénéficier de l'initiative PPTE.

c. La fermeture du modèle

Dans le processus de bouclage de notre modèle, nous avons rendu « carré » notre modèle c'est-à-dire qu'on a assuré une égalité entre nos variables endogenes (déterminées par le modèle) et le nombre d'équations de notre modèle. Compte tenu des canaux de transmission que nous avons choisis et aussi de l'hypothèse de petit pays que nous avons émise, les prix mondiaux c'est-à-dire les prix internationaux des importations et ceux des exportations sont fixes donc exogènes. Ensuite, les transferts provenant du reste du monde aux agents économiques domestiques sont aussi exogènes ce qui nous permet de fixer les envois de fonds des migrants, les investissements directs étrangers et l'aide publique au développement (mais dans notre cas les remboursements de dettes). En outre, nous avons fixé la balance courante ce qui ne permet pas de recourt à l'endettement extérieur, hypothèse jugée réaliste dans un cas de crise économique mondiale. La crise mondiale ayant affectée aussi l'économie de la plupart des pays en réduisant la demande de son volume initial de produits à élasticité prix de la demande finie, on a rendu donc exogène le volume initial d'exportation de ces biens. Enfin les variations de stock, l'offre de travail, le taux d'échange qui est le numéraire du modèle, la consommation minimum des ménages et le capital (non mobile) sont aussi exogènes.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry