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Les forces armées camerounaises face aux enjeux militaires dans le golfe de Guinée: le cas du conflit de Bakassi

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par Ernest Claude MESSINGA
Université de Yaoundé II-SOA - Master en science politique 2007
  

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II.3- La coopération militaire internationale

Dans notre exercice d'évaluation des forces armées camerounaises, acteurs principaux du conflit étudié les opposant aux forces nigérianes, la coopération militaire sera considérée comme l'action d'aide militaire de la France aux pays sous développés de son pré-carré. Elle est représentative des accords de défense et d'assistance militaire, technique signés entre la France et les pays de son ex-empire colonial. Cette coopération peut aussi être assimilée à la volonté de la France de rester présente en Afrique malgré les indépendances. Synonyme de politique africaine de la France, elle apparaît comme un obstacle majeur pour l'amorce d'une autonomie politique et stratégique des anciennes colonies

françaises d'Afrique noire, voire un puissant instrument d'extraversion (Fogué Tédom 2006 : 47-48). La France utilise les accords de coopération militaire pour maintenir son influence dans ses anciennes colonies, ses militaires lui permettant de garantir les intérêts vitaux. L'Afrique se retrouve être pour la France une source minière stratégique inépuisable à préserver, un réservoir d'hommes. La coopération militaire rend ainsi dépendante l'Afrique et place la France au centre de toute mutation politique.

Et comme exemple de coopération militaire, il serait judicieux pour nous de parler de la coopération militaire franco-camerounaise portant sur les accords de défense et les accords d'assistance militaire technique.

II.3.1- Les accords de coopération miitaire franco-camerounais.

Dans le domaine militaire, l'établissement des rapports privilégiés entre la France et le Cameroun fut d'après Oyono (2000), la rencontre de deux choix. Pour la France, il s'agissait de préserver un territoire qui depuis quatre décennies, faisait partie de son dispositif stratégique. En contre partie, le gouvernement camerounais recherchait les garanties d'une protection qu'il était encore incapable d'assurer lui-même, du fait de la guerre civile. L'assistance militaire française apparaissait ainsi comme le principal rempart de l'Union des Populations du Cameroun (U.P.C.) en attendant la constitution d'une armée nationale. Pour ces fins, le Cameroun signa deux types d'accords militaires avec la France : Les accords de défense et les accords d'assistance militaire technique (Oyono 2000 : 39-44).

II.3.2- Les accords de défense

Ces accords furent signés par Ahmadou Ahidjo, président de la République du Cameroun en novembre 1960 (Dumoulin 1997 : 26). Ces accords de défense visaient à la fois la défense intérieure et la défense extérieure du Cameroun. Ils offraient au Cameroun la possibilité de faire appel aux forces françaises pour assurer sa défense. Ces accords furent placés sous le sceau du

secret officiel. Cependant, leur existence expliquait sans doute l'intervention des militaires français au Cameroun de 1960 à 1964, afin d'aider le gouvernement de Yaoundé à réduire l'opposition armée (Oyono 2000 : 39-40).

Pour le Général Lafourcade, commandant de l'opération Turquoise, « cette capacité d'intervention ne peut que rassurer les pays qui ont des accords avec la France... » (Dumoulin 1997 : 26). Les unités françaises peuvent ainsi, selon les situations et les critères du moment définis à Paris, servir à rétablir l'ordre si l'action conjuguée de la police, de la gendarmerie et de l'armée du Cameroun ne suffisent pas, en cas de crise impliquant indirectement des actions extérieures ou en cas de conflit impliquant une agression extérieure directe (Dumoulin 1997 : 27). A travers ces accords de défense s'établissaient des relations très étroites entre le gouvernement d'Ahidjo et la France. « Plus qu'une alliance militaire, ils vont de paire avec une certaine harmonisation de la vie diplomatique et même avec l'existence d'institutions politiques communes ». (Kounou 2003 : 163). Abel Eyenga, dans son ouvrage Introduction à la politique Camerounaise, dira qu'au lieu de parler de la coopération Franco-camerounaise, il serait réfléchi de parler de la coopération franco-Ahidjo ou tout simplement de la coopération de la France avec son ombre ; comme pour dire qu'Ahidjo était instrumentalisé par la politique française, ouvrant ainsi la voie aux accords secrets dont on ignore le contenu (Bangoura 1992).

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