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Maintien de la paix et de la sécurité internationales

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par Nicanor Abraham MENDY
Université de Bamako - Maà®trise  2011
  

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PARAGRAPHE 1 : LE DROIT D'ASSISTANCE HUMANITAIRE OU DROIT

D'INGERENCE

Le droit d'assistance humanitaire est ce qui permet aux Etats d'intervenir auprès des populations en détresse lorsqu'elles ne peuvent être secourues par leur propre Etat. Ce droit devrait pouvoir s'appliquer en toute circonstance, de ce fait, il doit être un droit dissuasif (1) là où la sécurité (2) principale préoccupation du droit international occupe une place non moins importante car incontournable dans les relations internationales.

1- Le droit d'ingérence, un droit de dissuasion

Le droit d'ingérence est ce droit qui va dans le sens de la dissuasion des faiseurs de guerre. Par un processus dynamique, il oeuvre à l'interruption des conflits et par conséquent à la restauration de la paix. C'est pourquoi d'après P. Y. CHICOT, nous pouvons affirmer que << (...) On est davantage proche de la réalité en parlant d'une société internationale, qui agit, tantôt de manière parfaitement conforme au droit, et tantôt de manière illicite, sans toutefois renier l'existence de la règle de droit124 ». En effet, le droit d'ingérence doit permettre à la communauté internationale d'intervenir lorsqu'une situation l'exige. Parce que face à une situation de menace de la paix ou une situation de rupture de la paix, elle doit être en mesure de riposter et mettre un frein aux massacres s'il y a lieu et ainsi préserver la quiétude des citoyens mieux la stabilité et la paix de cet Etat.

Si la société internationale est considérée comme une << grande société » par Jean Jacques ROUSSEAU ou comme l'expression << de la volonté générale du genre humain » par DIDEROT, elle doit être en mesure de réagir à temps face une situation de menace ou de rupture de la paix. Le droit d'ingérence doit être un droit de total subordination, impliquant un élément d'autorité au-dessus des Etats et doté d'une force coercitive. Il doit être un moyen efficace de répression mais que ingérence ne signifie pas intervention dans les affaires politiques intérieures de l'Etat. Il doit juste être un secours à la population civile pour lui permettre de se protéger contre d'éventuels sévices des belligérants. C'est ainsi que nous avons plus ou moins comme exemple l'intervention de la France en Libye à la suite de l'insurrection de la population à Benghazi en demandant et en obtenant de la part du Conseil de sécurité des N.U. une résolution mettant en place une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen et empêchant ainsi l'armée libyenne de bombarder les insurgés. Ce qui lui a permis de détruire l'armement libyen.

L'application du droit d'ingérence remet en cause le principe de la souveraineté des Etats. Ce qui se traduit par le développement de nouvelles normes et mécanismes d'ingérence. Auparavant, le droit international humanitaire s'exerçait avec le consentement de l'Etat hôte, il est acquis, depuis 1991, qu'il puisse se transformer en droit d'ingérence humanitaire. Cela doit se faire si toutefois l'O.N.U. juge qu'il y a menace à la paix et à la sécurité internationale.

Toutefois, on peut être en présence du refus d'un Etat de voir un autre venir intervenir dans la bonne marche de sa politique. C'est ainsi que sous couvert de l'aide humanitaire les Etats occidentaux avaient voulu intervenir de l'un des pays les plus fermés au monde en 2008 à la suite d'un cyclone : le Myanmar (Birmanie). L'ancien ministre Français des affaires étrangères Bernard KOUCHNER était même allé jusqu'à suggérer que l'O.N.U. intervienne coûte que coûte afin d'acheminer l'aide humanitaire par la force s'il le faut.

Le droit d'assistance humanitaire doit être dissuasif afin de limiter les massacres de la population. Il doit être mis en oeuvre pour venir au secours de la population indépendamment de ce que pensent les autorités étatiques. Sa mise en oeuvre aussi doit protéger les humanitaires sur place au risque de voir les autorités employés la force. L'emploi de la force doit être subordonné à l'application du droit pénal international ; histoire de montrer à ceux qui risqueraient d'employer la force contre les humanitaires qu'ils pourront répondre de leurs actes devant une cour ou un tribunal international. Seulement, les humanitaires ne doivent pas être au solde des occidentaux pour les renseigner sur les différents points stratégiques des belligérants. Ils doivent jouir d'une immunité mais ne doivent pas être des espions.

Ainsi donc, le droit d'ingérence doit tout faire pour être dissuasif et permettre l'interruption des conflits quitte à employer la force contre des cibles stratégiques. C'est pourquoi avec P.Y. CHICOT, on peut affirmer sans risque de nous tromper qu' << on dénombre néanmoins des signes encourageants ». Alors, pour préserver la paix, le droit international a mis au centre de ses intérêts non seulement la paix, la justice mais aussi la sécurité pour le bon fonctionnement de la communauté.

2- La sécurité, notion clé du droit international

Pour B. WARUSFEL, l'aspect à considérer dans la notion de sécurité << est celui de l'harmonisation de notre terminologie juridique avec le contexte international, et plus particulièrement européen. Il est frappant de constater que, tant en droit international public que dans le droit communautaire et européen, la notion de « défense » est quasi-absente alors que la référence à la notion de « sécurité » (sous différentes appellations : sécurité publique, sécurité nationale) est systématique125 ». Cela s'explique par le fait la sécurité est l'une des principales préoccupations de nos gouvernants et pour la réaliser, ils emploient tous les moyens à leur disposition tout en oubliant la défense qui pourtant semble aller de pair avec la sécurité. Si la sécurité semble être une préoccupation majeure de nos dirigeants, il ne faudrait pas oublier que la défense doit en faire aussi partie d'autant plus qu'on parle souvent de la défense nationale du territoire.

Mais, le droit international n'a presque pas pris en considération cette notion de défense et cela se retrouve dans la Charte des N.U. où on entend parler de << Conseil de sécurité », de << sécurité internationale » là où le terme de défense n'apparaît qu'une seule fois dans l'art. 51 de ladite Charte << ... de légitime défense... ». En cela, nous pouvons affirmer que le droit international assimile la notion de défense en des règles générales du droit de la sécurité internationale.

B. WARUSFEL affirmait que << la défense demeure la préparation des forces à répondre à des agressions armées directes ou indirectes. Et si sa mise en oeuvre nécessite la réalisation d'importantes mesures non militaires parallèles ou préalables (...), toutes ces mesures demeurent gouvernées par l'ultima ratio militaire126 ». Il citait d'ailleurs en cela un des discours du Général de GAULLE en 1959 lorsqu'il affirmait que << l'action militaire, l'action sur les champs de bataille, est l'aboutissement de la défense. Mais il est aussi un

125 B. WARUSFEL, op cit

126 Ibidem

55

aboutissement dont, à son tour, tout dépend ». Il ajoutait en prenant position sur la sécurité en affirmant que << la sécurité est, dans le monde moderne, l'une des principales missions régaliennes des Etats et son champ d'intervention dépasse largement celui de la seule défense127 ». Ce phénomène trouve sa justification dans le fait que les Etats sont plus préoccupés par la sécurité de leurs ressortissants et mieux par la sécurité de son territoire au vu du contexte actuel dans lequel vit le monde à savoir le terrorisme, les guerres ethniques, etc. Toutefois, cela ne peut pas se réaliser tout seul car la sécurité va de pair avec la défense. Pour que l'une se réalise, il faut nécessairement la présence de l'autre c'est-à-dire la sécurité suppose une situation d'insécurité et trouve son répondant dans la défense, qui, elle, est mise en oeuvre pour défendre les citoyens et mieux le territoire. Ainsi pour plagier B. WARUSFEL, nous dirons que la << distinction formelle entre défense et sécurité aurait été là - plus qu'un scrupule de juriste - un instrument efficace pour faire jouer la subsidiarité entre les différents niveaux du système institutionnel » mondial. C'est pourquoi face aux dangers qui menacent le monde, il urge de tout mettre en oeuvre pour consolider la paix et la sécurité internationales.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry