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Genre et lutte contre la pauvreté dans la ville de Lubumbashi. Essai d'analyse des manifestations de l'autonomisation de la femme Lushoise à  travers le microcrédit.

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par Modeste DIKASA ENGONDO
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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1.3. L'approche conceptuelle et théorique de la pauvreté

La pauvreté se définit selon Larousse comme l'état d'une personne ou d'une chose pauvre. Alors que le pauvre désigne celui qui a peu de ressources, peu de biens, donc dépourvu de biens, de ressources.

En effet, comme le souligne Gaspar Fajth, la pauvreté - qui s'entend très souvent comme le manque grave de ressources - est un concept chargé de connotations négatives. C'est une question que bien des gouvernements, notamment les régimes autoritaires indétrônables, tendent à éluder le plus possible et n'ont guère envie d'évoquer et pourtant elle est un miroir, elle nous renvoie l'image des sociétés telles qu'elles sont et non pas telles qu'elles se prétendent être grace à des discours

(1) Maurice Godeber, « Les rapports hommes /femmes : le problème de la domination masculine », in La Condition Féminine, Paris, Ed. Sociales, 1978, P.17

(2) Nathalie Zemon Davis, «Women on top», in Society in early modern France, Standford, Calif, 1975, p124-151, cité dans Cahiers Genre et développement, N°1, 2000, P. 59

idéologiques et politiques(1). Il cite pour référence les anciens régimes communistes d'Europe orientale qui bien ayant un revenu national modeste, considéraient la pauvreté comme un sujet tabou et disaient officiellement qu'ils avaient éradiqué au moyen d'une stratégie combinant plein emploi et les services sociaux accessibles à tous.

L'analyse de la pauvreté est un bon moyen pour apprécier l'ampleur de la crise que traverse l'économie mondiale. Les approches de la pauvreté couvrent tout un éventail de concepts, des droits de l'homme au droit à la charité et à l'assistance sociale. Dans ces conditions, certaines de ces approches sont accusées de faire plus de mal que de bien en ouvrant la porte à des conceptions détournées du bien-être, ou en renforçant l'exclusion sociale parce que ciblées sur un trop étroit segment de la société et par conséquent ces programmes d'aide deviennent comme des filets de sécurité réservés aux individus se trouvant dans l'incapacité de s'en sortir par leurs propres moyens. C'est ainsi que dans le cadre de cette étude notre intérêt sera porté non seulement à la définition ou encore moins sa mesure mais à évaluer les projets et les politiques de lutte contre la pauvreté.

La difficulté essentielle que l'on rencontre dans la définition de la pauvreté provient du fait qu'elle présente deux caractéristiques fondamentales difficiles à formaliser : sa relativité dans l'espace et dans le temps ; son double niveau de responsabilité (individuel ou social). Ce qui poussera à parler de l'approche culturelle de la pauvreté afin de mieux aborder le phénomène et pose tout l'enjeu de l'efficacité des politiques de sa lutte.

Jean Jacques GOUGUET, maître de conférences en Sciences économiques à l'Université de Limoges, soutient que toutes les approches définitionnelles commencent très souvent par une présentation des critères utilisés pour définir et mesurer la pauvreté. La première tentative consiste à effectuer des estimations

(1) Gaspar Fajth, Op. Cit, http://www.unicef- cdc.org/publications/pdf/repcard1e.pdf

monétaires de besoins jugés comme essentiels : les seuils de pauvreté(1). Devant les insuffisances d'une telle définition en termes de flux, des estimations en termes de stock de capital humain ont été proposées. Nous montrerons le réductionnisme de ces analyses traditionnelles pour appréhender la pauvreté dans toute sa complexité, et nous présenterons la nécessité d'une approche culturelle qui posera tout l'enjeu de la gouvernance face à la pauvreté.

La définition de la pauvreté en termes de flux, du minimum physiologique et minimum social. Tout homme quel qu'il soit et où qu'il se trouve a besoin de manger et de boire pour vivre. C'est de cette notion élémentaire de minimum physiologique que sont partis les premiers chercheurs pour définir la pauvreté. On retenait ainsi comme critère de pauvreté le revenu monétaire correspondant à la satisfaction des besoins vitaux indispensables à la survie (essentiellement la nourriture). Cette conception de la pauvreté absolue étant néanmoins trop étroite, le concept de minimum physiologique au sens strict s'est peu à peu élargi pour inclure d'autres éléments que la seule nourriture : logement, habillement~.ce qui posait de nouveaux problèmes, pour savoir jusqu'où aller dans le nombre et le niveau de satisfaction des nouveaux besoins.

En effet, le minimum physiologique avait eu la faveur des premiers auteurs au début du 20ième siècle (comme Booth et Rowntree cités par Gouguet(2)) car on pouvait ainsi définir scientifiquement la pauvreté sur les bases de la science nutritionnelle. Or, la pauvreté contemporaine ne pouvant plus se limiter aux besoins vitaux, elle doit se définir par rapport aux normes couramment admises dans une société donnée à un moment donné. C'est ainsi que les chercheurs ont tenté de définir la notion de minimum social par opposition à la notion de minimum physiologique : quantité minimale de biens et services considérée comme normale par la société et dont devrait disposer n'importe lequel de ses membres. La difficulté est toujours de déterminer ensuite le revenu correspondant nécessaire pour couvrir ces besoins, ce que montre la très grande diversité des montants proposés traduisant une ambiguïté :

(1) Jean Jacques GOUGUET, Réflexions méthodologiques sur la connaissance de la pauvreté, Thèse d?Etat- Université de Bordeaux 1, 1978. p.118

(2) Jean Jacques GOUGUET, Op. Cit, p 118

· Dans la conception des besoins minima qui varient selon les instances qui calculent ces seuils,

· Dans le fait de savoir si les individus disposant d'un tel montant d'argent peuvent effectivement satisfaire les besoins précédents.

On peut s'interroger ainsi sur le seuil des 1$ ou 2$ par jour utilisé par la Banque Mondiale ou le PNUD. Si cela donne une image de la répartition géographique de la pauvreté la plus extreme et de son ampleur globale, un tel seuil n'est guère opérationnel.

Les seuils fixes de pauvreté présentent l'énorme inconvénient de ne pas refléter le caractère essentiel de relativité de la pauvreté. Voilà pourquoi des propositions ont été faites pour définir la pauvreté selon une base relative et non plus absolue. On prend par exemple (Union Européenne) un pourcentage (40% ou 50%) du revenu moyen disponible dans un Etat comme critère du montant dont devrait disposer tout individu pour s'intégrer normalement dans la société.

On voit donc ici commencer à se dessiner tous les débats qui auront lieu sur les inégalités de revenus. Le problème est de déterminer la dose d'inégalité qu'une société est prête à tolérer en son sein : quel écart est considéré comme acceptable entre les pauvres (ceux au bas de l'échelle des revenus) et les autres groupes sociaux, ou, à l'inverse, quel écart maximum entre les plus pauvres et les plus riches est tolérable pour correspondre à une certaine idée de la justice sociale ?

Il faut bien reconnaître à l'heure actuelle que l'ampleur des inégalités de richesse à l'intérieur des pays du Sud ou entre le Nord et le Sud est indécente (PNUD. 1998).Ce dernier rapport note par exemple que les trois personnes les plus riches du monde ont une fortune supérieure au PIB total des 48 pays en développement les plus pauvres de la planète ! Là encore, des indicateurs plus ou moins sophistiqués et composites sont utilisés pour dresser un état des lieux de la pauvreté planétaire et pour faire comprendre que ces inégalités sont structurelles. Néanmoins, pour comprendre l'origine même de la pauvreté et agir efficacement, d'autres indicateurs sont

nécessaires. En effet, étudier la pauvreté selon la seule référence monétaire revient à se priver de l'explication de l'origine de ces flux qui est déterminante dans l'élaboration d'une politique de lutte efficace.

C'est dans ce cadre que s'inscrivent les études sur l'égalité des chances des individus dans le processus de lutte contre la pauvreté. Il s'agit donc de déterminer le stock de capital humain (éducation, santé, qualification...) dont tout individu a besoin pour s'intégrer dans la société. Comme le souligne encore une fois J.J.GOUGUET, pour respecter la justice sociale, il suffirait ensuite d'améliorer la dotation en capital humain des plus démunis. C'est le sens profond du deuxième principe de la justice de J.Rawls : une société est juste si elle permet l'amélioration des aspirations de ceux qui sont au bas de l'échelle sociale. Lutter contre la pauvreté revient ainsi à promouvoir une politique d'égalité des chances, ce qui implique la connaissance de la relation entre capital humain et pauvreté : la pauvreté d'être ou de devenir pauvre dépend du fait de posséder ou non certaines caractéristiques sociodémographiques : sexe, age, localisation géographique, éducation....La corrélation établie entre ces caractéristiques et la pauvreté donne une mesure du risque de pauvreté et permet d'établir des profils de pauvres(1).

Ce genre de calcul peut être intéressant comme première approche mais la première critique qui peut être adressée à ce critère concerne le fait que les variables retenues (santé, éducation..) avaient une dimension individuelle. Cela présente l'avantage de personnaliser la pauvreté, de descendre au niveau microéconomique mais, à l'inverse, cela a l'inconvénient de masquer l'aspect macroéconomique de la pauvreté. Si le risque de pauvreté évite de considérer le pauvre comme véritablement responsable de sa situation, on en reste quand même aux causes individuelles de pauvreté, les facteurs extérieurs à l'individu sont négligés. Il est donc nécessaire de remonter aux causes macroéconomiques de la pauvreté : un individu peut être au chômage et cela va entraîner pour lui un risque de pauvreté mais le vrai problème est de savoir pourquoi il est au chômage, et de même qu'il existe un chômage involontaire,

(1) J .J. GOUGUET, Réflexions méthodologiques sur la connaissance de la pauvreté, Op. Cit. , p.120

il y a aussi une pauvreté involontaire. Une telle analyse macroéconomique se fera à travers l'étude des poches de pauvreté.

Le concept Poches de pauvreté que développe Jean-Jacques GOUGUET est né du constat que le risque de pauvreté varie dans l'espace : les individus qui naissent et vivent dans certaines zones ont un risque élevé de devenir pauvres. D'une certaine façon, leur pauvreté devient involontaire. A partir de cette constatation, on a pu définir les poches de pauvreté : ce sont les zones où le niveau de vie est particulièrement bas, où les possibilités d'emploi sont limitées, l'éducation précaire, les logements insalubres~C'est un véritable risque de pauvreté au niveau régional ou local.

Néanmoins, ce n'est pas la localisation géographique en soi de la pauvreté qui est importante. Il s'agit en fait d'analyser la relation entre certaines caractéristiques concentrées géographiquement (emploi, santé, éducation, logement...) et les caractéristiques personnelles correspondantes. Bien sûr il faut dépasser ce seul constat de la concentration géographique des pauvres en analysant la structure économique de ces zones ainsi repérées. En caractérisant les principales insuffisances en services de base (santé, éducation, logement, emploi...), le concept de poche de pauvreté acquiert une certaine opérationnalité. Néanmoins, une question importante se pose : l'efficacité du concept dépendra de la capacité à analyser la relation qui existe entre chaque élément de la structure économique de la zone et la pauvreté des individus qui y résident. Il faut connaître les relations particulières emploi - pauvreté, éducation - pauvreté~c'est-à-dire connaître les différents risques de pauvreté et leur cumul.

Dans cette perspective, il se pose généralement le problème de la hiérarchisation des objectifs à l'intérieur d'une poche de pauvreté, c'est-à-dire de savoir quel facteur vaut-il mieux privilégier :


· Une politique de création d'emploi peut s'avérer inefficace si les individus ne sont pas formés,


· Une politique d'éducation et de formation peut échouer si les débouchés n'existent pas.

Une telle analyse pose en fait la nécessité d'une approche globale, intégrée et dynamique de la pauvreté qui remet en cause les politiques sociales traditionnelles pensées sectoriellement. C'est dans ce cadre que nous aborderons l'autonomisation de la femme katangaise à travers le microcrédit comme mécanisme de lutte contre la pauvreté.

On évitera donc de procéder par une conception réductrice qui repose sur l'ignorance des populations étudiées en tant qu'acteurs, au profit d'une approche qui considère uniquement les pauvres comme objet d'étude. C'est dans la culture de pauvreté qu'il s'agit de pénétrer si l'on veut avoir quelque espoir de modifier les tendances actuelles de l'exclusion, notamment de la femme. Comment sortir la femme lushoise, frappée des préjugés idéologiques et culturels, de la misère, de la pauvreté. Nous allons constater que la culture de pauvreté remet ainsi en cause la plupart des politiques sociales contemporaines.

Dans le débat autour de la culture de pauvreté, on note que le risque de pauvreté ne faisait que constater froidement une certaine probabilité de devenir pauvre à un moment donné. Or, on peut penser a priori que ce risque est d'autant plus fort que l'on naît dans un milieu pauvre et qu'il y a transmission de la pauvreté de génération en génération. C'est ce qu'on a appelé la culture de pauvreté. Ce concept a soulevé de nombreuses polémiques puisque l'on suppose que le pauvre hérite de sa pauvreté et la transmet à ses propres enfants. Il y aurait un cercle vicieux dont on ne pourrait sortir, ce qui a heurté nombre de chercheurs et praticiens en sciences sociales. Nous disons pour notre part que la prise en compte de la pauvreté selon ses poches comme présentée par Jean Jacques GOUGUET est une négation d'une réalité sociale, combien de gens sont devenus riches à Lubumbashi parce que leurs parents étaient riches ? Combien d'enfants des pauvres et issue des milieux très pauvres et ayant étudiés dans les conditions les plus difficiles sont devenus riches ? Peut on alors croire que tous les

grands directeurs de sociétés, tous les grands commerçants de Lubumbashi ou d'ailleurs sont nécessairement les enfants des riches ? Non, croire à une telle théorie c'est vouloir plaquer des clichés à une société, c'est penser que la société n'évolue pas, elle stagnante, donc sans histoire.

C'est certainement Lewis (O) qui doit être considéré comme l'inventeur du concept : « réaction et adaptation des pauvres à leur situation marginale »(1). Latouche (S) dirait plus simplement que la culture est une réponse que les groupes humains apportent au problème de leur existence sociale(2). Mais le point intéressant chez Lewis est la tentative de généralisation qu'il a essayé de faire en comparant les pauvres de pays différents pour aboutir à la conclusion qu'ils se comportaient de la même façon, que l'on soit dans un bidonville de Mexico ou un ghetto de New York. La culture de pauvreté transcenderait les frontières pour caractériser la nature profonde d'un système économique qui ne prévoit rien pour les perdants dans la compétition. De façon générale cette théorie a été fortement contestée sur la base de deux éléments : son degré d'intériorisation par les individus ; le fait de savoir si l'on acquiert cette culture par héritage ou par basculement.

Pour le degré d'intériorisation, Il s'agit de savoir avec quelle intensité certaines normes de conduite persisteraient si certaines opportunités économiques se présentaient. L'approche de l'exclusion par la culture de pauvreté revient à essayer de découvrir :

· La rapidité avec laquelle les pauvres vont changer leur conduite si on leur offre de nouvelles opportunités économiques ;

· Le type d'opportunités qu'il faudrait éventuellement proposer pour que les pauvres, compte tenu de leur culture, puissent en profiter.

Dans le premier cas, on suppose que le degré d'intériorisation de la culture de pauvreté
n'est pas trop élevé et qu'il existe des possibilités réelles d'insertion sociale. Dans le
second cas, on suppose que les valeurs des plus pauvres ne sont pas modifiables à

(1) LEWIS (O), La vida, Paris, Gallimard, 1969, p.87

(2) LATOUCHE (S), La déraison de la raison économique, Du délire d?efficacité au principe de précaution, Paris, Albin Michel, 2001, cité par J.J GOUGUET, L?éradication de la pauvreté : de la nécessité d?une alternative, Op. Cit. Page 121

court terme. Il serait donc plus facile d'adapter des opportunités économiques à cette culture, ce qui n'est pas véritablement envisageable dans une société productiviste où chaque facteur de production doit être rentable.

Pour l'héritage ou basculement, il n'est pas simple de répondre à une telle question : pourquoi des individus sortent-ils de la pauvreté alors que d'autres n'y arrivent pas ? Voilà pourquoi la culture de pauvreté a soulevé de vives controverses dans la mesure où la thèse de la transmission intergénérationnelle de la pauvreté condamnait le pauvre à être exclu à tout jamais de la société. A l'inverse, les études en Europe sur les « nouveaux pauvres » soutenaient la thèse du basculement : des individus bien intégrés dans la société basculaient dans la pauvreté à la suite d'un événement personnel malheureux (perte d'emploi, divorce, mauvais placement des fonds...).

Il est difficile de trancher entre les deux thèses mais nous mentionnons cependant les conclusions du rapport WRESINSKI qui rappelait que la pauvreté ne frappait pas au hasard. Il apparaît clairement que, quand on remonte dans la lignée familiale des plus pauvres, on arrive à trouver des éléments de fragilisation sociale qui permettent de douter de la thèse du basculement. Cela ne veut pas dire que cette explication est dénuée de tout sens mais que, en règle générale, les éléments constitutifs de l'histoire des individus sont déterminants pour comprendre leur trajectoire sociale(1). Il souligne également que les politiques d'appui au secteur informel, dans les pays en voies de développement, rencontrent les difficultés liées au non respect des valeurs culturelles spécifiques, c'est-à-dire qu'il est toujours hasardeux de vouloir faire le bonheur des gens malgré eux, par rapport à des normes qui leur sont extérieures et étrangères. N'est-ce pas là que s'inscrit l'ambition de bon nombre d'organisations internationales de relire le phénomène de la pauvreté au travers du concept de gouvernance pour montrer l'inefficacité des politiques menées et la nécessité de les repenser en tenant compte des multiples acteurs concernés (institutions, ONG, ~et les pauvres eux - mêmes !). Cela impliquerait en particulier l'invention de nouvelles formes

de négociation collective pour éviter d'imposer des modèles inadaptés au contexte local. Nous y reviendrons.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein