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Genre et lutte contre la pauvreté dans la ville de Lubumbashi. Essai d'analyse des manifestations de l'autonomisation de la femme Lushoise à  travers le microcrédit.

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par Modeste DIKASA ENGONDO
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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3.4. Le travail des femmes et la survie des ménages

Malgré ses immenses ressources naturelles, la République Démocratique du Congo est l'un des pays les plus pauvres du Monde. Les populations vivent dans des conditions économiques et sanitaires déplorables. Près de 80% de la population congolaise survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de 1$ par personne par jour, moins de 20% ont accès régulier à l'électricité(1) . La pauvreté se manifeste par la malnutrition qui touche entre 30 et 50% des femmes et des enfants. Au total, 1,6 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire(2) .

Sur le marché du travail, la situation de chômage ou d'emploi précaire touchait la majorité de la population active en 2004. La part du travail informel est en constante augmentation et les salaires sont dérisoires. Aux termes des négociations de février 2004, un nouveau barème avait été fixé à 208$ le traitement mensuel du dernier fonctionnaire de l'Etat et à 2080$ celui du secrétaire général de l'administration publique. Cependant, cette grille n'est toujours pas appliquée(3). Un huissier touche 31.000 francs congolais (environ 34,4$).

L'étude portant sur le comportement des ménages en temps de crise peut nous aider à comprendre le lien entre la pauvreté des ménages et le travail des femmes. L'enquete menée en Tanzanie en 1998, à une époque de crise et de réforme économique montre que ces deux phénomènes conjugués ont provoqué une forte baisse des salaires réels dans le secteur formel et ont incité la population, surtout les

(1) Daniel MUKOKO SAMBA, Conflits armés en RDC. Le rôle des facteurs économiques et leçons pour la reconstruction, PNUD, Kinshasa, 2004, P. 11

(2) BAFD/OCDE, Perspectives économiques en Afrique, 2005, p. 209

(3) idem, p. 245

femmes, à se tourner vers les activités du secteur informel pour gagner un revenu ou compléter leurs revenus existants. Cette étude a constaté que 80% des femmes avaient mis sur pied leur entreprise dans les cinq ans précédent l'étude, contre 50% des hommes. Cet écart prouve que l'accroissement de la part des femmes dans le revenu constituait bien une réponse à la situation de crise. Par ailleurs, le nombre des travailleurs autonomes vivant en ville a augmenté, passant de 7% dans les années 1970 à plus de 60% au moment de l'enquete. Souvent, le capital de démarrage leur était fourni par leur mari. Dans toute la mesure du possible, les ménages maintenaient leurs liens avec le secteur formel du marché de l'emploi, mais plutôt pour la sécurité des revenus ainsi générés que pour leur montant. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de cumuler plusieurs types d'activités, le plus souvent la gestion d'une petite entreprise et l'agriculture urbaine (généralement pratiquée dans des lopins situés dans les zones périphériques).

Dans une étude menée précédemment par nous-mêmes (DIKASA Engondo) sur « la dépréciation continue du zaïre monnaie et l'effritement de pouvoir d'achat du fonctionnaire zaïrois. Cas de l'enseignant de l'université », nous avons eu a démontrer que face à une situation de crise due à l'effritement du pouvoir d'achat à cause des dépréciations continues de zaïre monnaie une situation de défense ou de refus de mourir à amener les fonctionnaires et leurs familles à multiplier les initiatives pour vivre et palier à l'insuffisance de revenus. Dans cet article, on peut lire : . . .le salaire du fonctionnaire congolais (ex Zairois) était et est encore, jusqu'à nouvel ordre, bien en-deçà du cout de la vie et envenime ses conditions sociales. Le fonctionnaire congolais s'épuise dans ses travaux et ses diverses initiatives sans pour autant parvenir vraiment à se prendre en charge. D'où le climat d'angoisse et d'inquiétude dans lequel il vit au jour le jour quant à l'obtention du minimum vital avec le pouvoir d'achat précaire(1) . Pour être beaucoup plus précis sur la position de la femme du fonctionnaire dans ce combat pour la survie, DIKASA écrit encore, « - perplexe et impuissant dans le combat pour la survie qu'il mène chaque jour, le fonctionnaire zaïrois (congolais) confronté à

(1) DIKASA Engondo, la dépréciation continue du zaïre monnaie et l?effritement du pouvoir d?achat du fonctionnaire Zaïrois. Cas de l?enseignant de l?université. Essai d?analyse des indices de décembre 1995 à mars 1997, In Les Annales de l?Institut Supáieur de Statistique, N°6, Aout 1999, p 67.

l'insuffisance de son salaire et l'amenuisement de son pouvoir d'achat, se voit obligé de combiner plus d'un emploi. Conséquences directes de ce cumul des fonctions : la détérioration de la qualité du travail et de sa santé, l'absentéisme, sinon les retards et les départs du service avant l'heure et l'éducation des enfants au rabais au sein des foyers où l'homme et la femme, en détresse, s'adonnent pour la survie à des activités économiques désordonnées ; - On assiste à la maximisation des activités des spéculation où, pour vivre, tout le monde devient commerçant. Pour la subsistance du foyer, le fonctionnaire pratique des activités commerciales contrairement aux statuts qui le régissent. En réalité, l'importance voire même la recrudescence du secteur informel est essentiellement due à cet état des choses. »(1)

En tout état de cause, le travail des femmes constitue de toute évidence un facteur incontournable de la survie et de la sécurité des ménages pauvres. Il s'avère en outre indispensable pour que la famille puisse espérer sortir de la pauvreté. Les femmes des ménages pauvres se consacrent à toutes sortes d'activités qui génèrent des revenus ou réduisent les dépenses. Dans certains cas, elles complètent l'apport masculin ; dans d'autres, elles assument l'essentiel ou l'intégralité des moyens d'existence du ménage.

Cependant, les liens entre le travail rémunéré des femmes et la pauvreté ne sont pas uniformes. Ils dépendent notamment des particularismes économiques locaux et du degré de patriarcat des structures sociales. Dans les régions qui pratiquent la réclusion féminine, le fait qu'une femme occupe un emploi rémunéré à l'extérieur de son domicile peut constituer en soi un indice révélateur de la pauvreté qui sévit dans son ménage. Dans d'autres régions, ce n'est pas le fait que les femmes travaillent qui témoigne de la pauvreté, mais plutôt le type de travail qu'elles (mais aussi les hommes) accomplissent. La pauvreté féminine n'induit pas toujours et partout aux mêmes types d'activités et d'emplois.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway