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De la liberté à  la soumission de la vérité. Une lecture de l'encyclique "veritatis splendor" de Jean Paul II

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par Daniel KIBAMBA KAHYA
Université catholique du Congo (RDC) - Graduat 2009
  

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II. 3. LA NOTION DE LA VERITE

II. 3. 1. Définitions

Pour le Nouveau Petit Robert, la vérité est « ce à quoi l'esprit peut et doit donner son assentiment, par suite d'un rapport de conformité avec l'objet de pensée, d'une cohérence interne de la pensée, connaissance à laquelle on attribue la plus grande valeur »40(*).

Pour A. Lalande la vérité comporte plusieurs définitions. Ainsi donc, pour lui, elle est d'abord le « caractère de ce qui est vrai »41(*). Elle peut être aussi définie comme « ce qui a été effectivement éprouvé, fait ou constaté par un témoin qui le rapporte »42(*).

Et pour J. COTE, la vérité veut dire « enlever le voile qui cache quelque chose... et renvoie donc à un état de fait ou de choses qui, dans la mesure où il peut être vu, désigné ou exprimé, s'offre pleinement au regard, à la démonstration ou à l'explication »43(*).

Quant au C.E.C., « la vérité ou véracité est la vertu qui consiste à se montrer vrai en ses actes et à dire vrai en ses paroles, en se gardant de la duplicité, de la simulation et de l'hypocrisie »44(*).

II. 3. 2. Une vérité éthique et évangélique

La vérité parvient à l'homme comme une lumière que celui-ci doit accueillir par amour et obéissance, parce qu'elle vient de Dieu. Mais, cette obéissance n'est pas toujours accueillie chaleureusement à cause du péché qui rode aux alentours du coeur humain. Et ce péché, lorsqu'il persiste, il introduit petit à petit l'homme dans le mensonge, diminue sa quête et sa soumission à la vérité, et surtout l'entraîne dans une liberté illusoire en dehors de la vérité. Et pourtant, comme le dit J. Desclos, « la soif de la vérité demeure toujours en lui et se traduit dans les questions éthiques. La réponse vraie vient de la splendeur du Christ Vérité »45(*).

C'est ainsi que l'Eglise, se sentant investie de la mission de guider les hommes vers la Vérité toute entière, c'est-à-dire le Christ, propose à ces derniers la réponse qui vient du Christ même et de son Evangile. Et fidèle à sa mission, l'Eglise s'adresse à l'humanité entière sur toutes les questions morales qui touchent toute personne humaine. Car, en effet, aujourd'hui plus qu'hier, les hommes s'accordent en général pour reconnaître que notre époque, que nous avons coutume d'appeler l'époque postmoderne, se distingue des époques précédentes par le fait que nombre de nos certitudes se sont écroulées.

En effet, les grandes révolutions technologiques des avions, le développement de l'industrie, l'Internet, la découverte de nouveaux continents, d'autres façons de vivre, de croire, de penser, l'émergence de l'imprimerie et de nouveaux modes de communication, tous ces changements sont venus bouleverser notre conception traditionnelle du monde. Du coup, les anciens schémas de pensée, l'ancienne façon d'organiser les rapports sociaux, de croire en Dieu, tout cela ne fonctionne plus de manière évidente46(*). Nous sommes dès lors conduits à modifier notre ancienne vision du monde et à repenser les rapports entre la religion, l'économie, la politique, l'éthique, etc. Alors que par le passé ces différents domaines formaient entre eux un ensemble relativement cohérent. Et l'Eglise, face à tous ces bouleversements, se sent dans l'obligation de présenter l'ensemble de l'enseignement moral de l'Eglise pour rappeler certaines vérités fondamentales.

Au fait, le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui nous apparaît comme fragmenté. Il se compose d'une multitude de systèmes différents (le système économique, le système religieux, le système juridique, le système politique, etc.) qui fonctionnent chacun selon sa logique propre. Chaque domaine de la vie a ses propres règles, sa propre cohérence, ses propres critères d'organisation, bref sa propre vérité. La Vérité (Dieu - le Christ), autour de laquelle s'organisait les différents domaines de la vie et qui donnait une certaine cohérence à la vision du monde, n'est plus considérée que comme une invention de l'intelligence humaine. Et nous avons désormais à faire à une pluralité de vérités partielles (la vérité économique, la vérité éthique, la vérité religieuse, etc.).

Ce phénomène de fragmentation de la Vérité se poursuit et s'accentue de nos jours au point que chaque système tend à se subdiviser à son tour. Ainsi, le domaine de l'éthique se morcelle en une multitude de vérités éthiques. Chaque culture, chaque groupe social, chaque personne même possède sa vérité éthique. Il n'y a plus un seul comportement juste face à la question de l'avortement, de l'euthanasie par exemple.

Mais, comme tout le monde ou toutes les disciplines sont à la recherche de la vérité, l'Eglise propose à l'humanité une vérité éthique et évangélique, qui est au fait une éthique de la vie, de la croissance, du bien. L'Eglise, étant convaincue que Dieu est la fin ultime de l'homme, veut que ce dernier agisse pour que chacune de ses propres actions soit le reflet de la splendeur de Dieu. Ainsi, « l'homme qui reconnaît l'absolu de la transcendance parvient, par la foi ainsi rendue possible, à s'identifier au transcendant en recevant son amour »47(*).

* 40 NOUVEAU PETIT ROBERT DE LA LANGUE FRANCAISE 2007

* 41 A., LALANDE, Vocabulaire technique...  pp. 1197-1198.

* 42 Idem

* 43 J., COTE, Op. Cit., p. 453.

* 44 C.E.C., n° 2468

* 45 J. DESCLOS, Resplendir de vraie liberté, coll. Brèches théologiques, Médiaspaul, Montréal, 1994, p. 31.

* 46 Voir par exemple les idéologies nouvelles présentées sous les titres de la Nouvelle éthique mondiale, ou encore de l'Ethique minimale. Sur la première, lire M.A. PEETERS, La mondialisation de la révolution culturelle occidentale. Concepts clefs, mécanismes opérationnels, Institute For Intercultural Dialogue Dynamics (Asbl), s.l, 2007, 200p. ; La Nouvelle éthique mondiale. Défi pour l'Eglise, Kinshasa, Médiaspaul, 2007, 77p ; Préface à S. MUYENGO, Les Dix paroles pour mieux être. Perspectives pour une nouvelle évangélisation, Coll. « Nouvelle Evangélisation », Kinshasa, Ed. Paulines, 2008, 143 p.. sur la seconde : R. OGIEN, L'éthique aujourd'hui, Maximalistes et Minimalistes, Paris, Gallimard, 2007 ; lire aussi L'éthique minimale en discussion, dans l'Ethique minimale, Revue de Théologie et de Philosophie, Vol 140/2008, II-II, 99.

* 47 R., POLIN, Vérités et liberté, Coll. Questions, PUF, Paris, 2000, p. 43.

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