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Impact des bons BRH (Banque de la République d'Haà¯ti) sur le crédit en Haà¯ti: une modélisation du Vecteur Auto Régressif (VAR) d'octobre 1996 à  septembre 2010

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par Albert Pierre Louis
Universite d'état d'Haiti - Licence en sciences économiques 2011
  

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2.4. Les théories sur la modélisation VAR

Pourquoi les modèles VAR ? D'où viennent-ils ?

Le corps principal de la plupart des ouvrages en économétrie est consacré aux modèles de régressions à équation unique et les méthodes de régression à équations simultanées. Pour illustrer le premier type de modèle, on peut imaginer la fonction de demande d'automobiles. Si l'on se base sur la théorie économique, on admet que la demande d'automobiles est une fonction de leur prix, des dépenses publicitaires, du revenu du consommateur, du taux d'intérêt et d'autres variables pertinentes (par exemple la taille de la famille, la distance du lieu de travail, etc.). À partir de séries chronologiques, on estime un modèle approprié de la demande d'automobiles, qui peut servir à la prévision de la demande d'automobiles pour le futur. Les seconds modèles, à leur

15 Professeur d'économie à l'Université Paris-Nord.

apogée pendant les années 60 et 70, des modèles élaborés de l'économie américaine basés sur les équations simultanées dominèrent la prévision économétrique. Depuis lors, la séduction de tels modèles s'est tassée en raison de leurs faibles performances, particulièrement depuis les chocs pétroliers de 1973 et 1979, dus aux embargos de l'OPEP et aussi en raison des critiques de Granger-Sims et de Lucas.

Les modèles à séries temporelles multivariées et plus particulièrement les modèles VAR (modèle autorégressif vectoriel : Vector Autoregressive)16 sont maintenant reconnus pour fournir une alternative aux modèles économiques structurels17. Il est aussi vrai que la théorie économique n'est pas toujours suffisante pour déterminer la spécification correcte entre les variables et dans ce cas, il faut en quelques sortes laisser les données, et non pas le théoricien, déterminer la structure dynamique du modèle, voir le nombre optimal des variables retardées. C'est exactement l'idée soutenue par les modèles VAR qui sont des modèles très utiles et ont été introduits par Sims (1980) comme formulation alternative aux modèles traditionnels structurels à plusieurs équations. Par contre, on entend par modèle structurel, une formalisation théorique du fonctionnement de l'économie où chaque équation du modèle permet de donner des interprétations causales et où le modèle, dans son ensemble, représente une version testable de la théorie économique (par exemple, les deux modèles évoqués plus haut). Cependant, comme nous l'avons déjà mentionné, les perturbations économiques des années 70 (crises pétrolières, récession mondiale, ...) ont invalidé les prévisions délivrées par les modèles macroéconométriques). Ceux-ci ont nécessité de perpétuelles ré-spécifications et ré-estimations. Ce phénomène s'est accompagné d'un nombre croissant de travaux qui montraient le faible pouvoir prédictif des modèles structurels par rapport à celui des modèles univariés.

Les trois plus célèbres articles qui ont rejeté l'approche conventionnelle des modèles structurels sont ceux de Granger (1969), Sims (1980) et Lucas (1976).

16

Les VAR sont souvent considérés comme des modélisations athéoriques dans lesquelles le modélisateur peut se passer de toute théorie économique pour modéliser le comportement dynamique de variables économiques.

17 Peu après leur apparition, certains (Sims, 1980) et Litterman (1979, 1986) pensaient que les VAR seraient plus performants pour faire de la prévision que les modèles à équations structurelles (Greene, 2005 ; p. 568)

Ces auteurs18 réfutaient l'idée que les relations économiques sont réellement gouvernées par la simultanéité. Ils refusaient d'introduire le concept de variables exogènes dans leurs travaux. Cette stratégie les amenait à n'utiliser essentiellement que des équations linéaires aux différences, à ne pas insister sur des tests d'hypothèses économiques et à s'intéresser plutôt aux problèmes de prévision.

2.4.1. La critique de Lucas (1976)

Les équations d'inspiration keynésienne décrivaient un modèle structurel de décisions (consommation, investissement...) qui ne reposaient pas sur des hypothèses réalistes de comportement individuel. L'inflation et le chômage très élevé des années 70 s'inséraient très mal dans un cadre théorique keynésien. Du point de vue du paradigme sous-jacent, la critique la plus gênante faite aux modèles structurels est celle de Lucas (1976), qui avance l'idée que les paramètres des « règles de décision » contenus dans les systèmes d'équations structurelles sont modifiées par un changement de politique économique, même-si les règles elles-mêmes sont parfaitement appropriées.

Selon la critique de Lucas (1976), les principales équations de comportement des modèles macroéconométriques ne sont en fait que des formes réduites, dont les paramètres ne sont pas invariants à la forme de la politique économique. Tant que ces modèles sont utilisés pour effectuer des exercices de prévision, leur utilisation n'est pas forcément remise en cause. En revanche, ils ne peuvent en aucun cas être utilisés pour analyser des multiplicateurs liés à la politique économique. Ainsi, pour Lucas et Sargent (1979), une telle analyse ne peut s'effectuer qu'en abandonnant ce cadre au profit d'une modélisation structurelle cohérente et de la détermination explicite des formes réduites compatibles avec un ensemble de restrictions associées aux conditions d'équilibre et aux schémas d'anticipation.

18

Mais Granger, Sims et Lucas ne sont que des successeurs d'économètres qui, dans les années 60-70, ont voulu développer « l'ingénierie sociale ». Déjà Kendall (1960) avait produit une sorte de manifeste prônant l'étude des systèmes de rétro-contrôle comme l'analyse la plus fructueuse des problèmes de politique économique. La justification de cette approche était l'analogie du fonctionnement de l'économie à un servo-mécanisme. Box et Jenkins (1976) ont largement représenté le point culminant de ce type de travaux sur les séries univariées. Le développement du contrôle optimal dans les années 60 a également orienté une génération d'économètres vers le concept de l'ingénierie pour qui l'estimation structurelle était une désillusion.

En clair, Lucas a mentionné que les relations existantes entre les variables économiques peuvent changer lorsque la politique économique varie, auquel cas les paramètres estimés d'un modèle de régression seront de peu d'utilité pour la prévision : les paramètres estimés d'un modèle économétrique dépendent de la politique appliquée au moment de l'estimation du modèle et se modifieront si la politique change. En bref, les paramètres ne sont pas stables lorsque la politique économique varie. Par exemple, en octobre 1979, le FED modifie spectaculairement sa politique monétaire. Au lieu d'avoir pour objectif principal la fixation du taux d'intérêt, il annonça que désormais il contrôlerait la croissance de la masse monétaire. Face à un changement si prononcé, un modèle économétrique estimé à partir de données passées n'aurait que peu de valeur face à la nouvelle politique.

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