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Souveraineté et intégration des états africains, cas des Etats-Unis d'Afrique

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par Confort BUINU BANGA
Université chrétienne Cardinal Malula - Licence 2009
  

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Section.3. Aspect économique de l'Afrique

Sur le plan économique, l'Afrique est l'un des continents les plus pauvres du monde. La conjugaison de plusieurs faits explique cette situation actuelle de l'Afrique.

La pauvreté et le retard de l'Afrique contrastent vivement avec la prospérité du monde développé. La marginalisation continue de l'Afrique du processus de mondialisation et l'exclusion sociale de la vaste majorité de ses peuples constituent une grave menace pour la stabilité mondiale.

En Afrique, 340 millions de personnes, soit la moitié de la population, vivent avec moins d'un dollar américain par jour. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans y est de 140 pour 1.000 et l'espérance de vie à la naissance de seulement 54 ans. 58% seulement de la population a accès à l'eau potable.

Le taux d'alphabétisation des personnes de plus de 15 ans est de 41%. Il n'y a que 18 lignes téléphoniques pour 1.000 personnes en Afrique, par rapport à 146 dans le monde entier et 567 dans les pays à revenus élevés((*)1).

· L'appauvrissement historique d'un continent

La dette constitue une part essentielle du budget de l'économie de la majeure partie des pays africains. Le service de la dette constitue par exemple sur les années 1992-1997, 35% du budget du Cameroun et de la Côte d'Ivoire, 40% de celui du Kenya et du Zambie, 46% de celui de la Tanzanie (dans le même temps, la part des services sociaux constitue moins de 15% du budget, 4% au Cameroun). Une partie essentielle de cette dette extérieure est constituée de la dette dite multilatérale, c'est-à-dire envers les institutions financières internationales où la représentation de ces pays n'a pratiquement aucun poids.

Selon le Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde en sigle « CADTM », la dette « est la conséquence de choix géopolitiques bien précis. Surtout, elle est un puissant mécanisme de subordination des pays du Sud ».

Nous pouvons distinguer trois grandes phases dans le développement de cette dette :

· Tout d'abord dans les années 1960-70, « la Banque mondiale incite les pays du Sud à emprunter dans l'espoir affiché de financer la modernisation de leur appareil d'exportation et les connecter au marché mondial. L'endettement est encore supportable pour les pays du Sud, car ces prêts leur permettent malgré tout de produire davantage ; donc, d'exporter plus et de récupérer des devises pour les remboursements et de nouveaux investissements. » ;

· À la fin de l'année 1979, les États-Unis amorcent un virage libéral, Paul Volcker, le directeur de la réserve fédérale américaine, décide une forte augmentation des ' taux d'intérêt américain dans le but d'attirer les capitaux. De l'ordre de 4-5 % dans les années 1970, ils passent à 16-18 % au moins, voire davantage au plus fort de la crise, car la prime de risque devient énorme. Par conséquent, le Sud doit rembourser trois fois plus d'intérêts. C'est la crise de la dette ;

· Dès qu'un pays est contraint de stopper ses remboursements, le Fonds Monétaire International (FMI)» accepte de prêter l'argent nécessaire au taux fort à condition que le pays concerné accepte de mener la politique décidée par ses experts : la politique économique de l'État endetté passe sous contrôle du FMI. Les mesures préconisées sont inscrites dans un Plan d'Ajustement Structurel (PAS), qui correspond au même schéma libéral :

o Abandon des subventions aux produits et services de première nécessité : pain, riz, lait, sucre, combustible... ;

o Austérité budgétaire et réduction des dépenses en général et baisse drastique des budgets sociaux « non - productifs » (santé, éducation, subventions aux produits de base) ;

o Dévaluation de la monnaie locale, taux d'intérêt élevés pour attirer les capitaux étrangers avec une rémunération élevée ; production agricole tout entière tournée vers l'exportation (café, coton, cacao, arachide, thé, etc.)

Pour faire rentrer des devises, donc réduction des cultures vivrières et déforestation pour gagner de nouvelles surfaces ; ouverture totale des marchés par la suppression des barrières douanières ; libéralisation de l'économie, notamment : abandon du contrôle des mouvements de capitaux et la suppression du contrôle des changes ; fiscalité aggravant encore les inégalités avec le principe d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la préservation des revenus du capital ; privatisations massives des entreprises publiques, donc un désengagement de l'État des secteurs de production concurrentielle.

Selon les chiffres du CADTM en 2009, le bilan des flux financiers montrent que, suite à la crise de la dette, les pays en voie de développement ont remboursé jusqu'en 2009 l'équivalent de 102 fois ce qu'ils devaient en 1970, dans le même temps, leur dette a été multipliée par 48.

Le remboursement de la dette extérieure entre 1986 et 2007 correspond ainsi à l'équivalent de 7.5 plans Marshall injectés vers les pays du Nord. Ainsi, selon le CADTM, « par l'intermédiaire de la dette, le transfert des richesses des peuples du Sud vers les classes dominantes du Nord avec la complicité de celles du Sud est à l'oeuvre sous nos yeux. » La dette extérieure publique de l'Afrique se chiffre à 130 milliards de dollars en 2009.

Le 10 juin 2009, deux collectifs d'associations françaises et belges réclament dans un rapport sur les «  fonds vautours » la mise en place d'un véritable tribunal international de la dette. Ces associations soulignent que ces fonds spéculatifs «rachètent les dettes des pays pauvres à un prix extrêmement bas en vue de les contraindre par voie judiciaire à les rembourser au prix fort, engendrant des plus-values colossales sur le dos des populations du Congo, de Zambie, du Pérou, d'Argentine ou du Nicaragua».

Elles pointent du doigt les responsabilités des pays riches, estimant notamment que « les justices française, anglaise ou américaine donnent systématiquement raison aux fonds vautours contre les pays pauvres » et que « l'argent que la France et les pays riches ont consacré aux allègements des dettes se voit confisqué par des fonds privés au lieu de financer les dépenses sociales, comme annoncé ».

* (1) BAD, « Le rapport de développement en Afrique, 2000 »

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote