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Approfondissement financier et croissance économique dans les pays de la C. E. P. G. L

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par Pà˘ques Germain MUKANIRE IZUBA
Université catholique de Bukavu (UCB) - Diplôme de licence en sciences de gestion 2008
  

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III.2 INTERPRETATION DES RESULTATS

A ce niveau, l`idée est d`interpréter les résultats trouvés en tenant compte des réalités économiques de la région des grands lacs et/ou de chaque pays.

D?emblée, notons qu`une relation peut être mise en évidence entre le développement financier et la croissance économique.

III.2.1 Le taux de liquidité

Les résultats du test de causalité laissent apparaître dans des deux cas sur trois un lien de causalité univoque au sens de Granger entre le développement financier (mesuré le plus souvent par le ratio M2/PIB) et la croissance économique (Joseph, Raffinot et Venet, 1998).

En RDC et au Burundi, le taux de liquidité exerce une influence sur le PIB réel par habitant au regard des résultats obtenus. Autrement dit dans ces pays, c?est la masse monétaire qui cause le développement économique et non l?inverse, soutenant ainsi la thèse qui voudrait que c?est le niveau de la monnaie en circulation qui détermine l?expansion économique.

En d?autres termes, le respect de missions de la Banque centrale et une amélioration de ses services sont bénéfique sur l?activité économique. En effet, la banque centrale en tant qu?une institution indépendante et en tant banque des banque joue comme rôle celui de maintenir la stabilité des prix par une politique monétaire rigoureuse. Il faudrait donc un contrôle rigoureux de la masse monétaire en vue d?observer ses effets bénéfiques sur l?activité économique car trop de liquidités sont source de régression économique. Tout comme, une économie moins liquide a des conséquences néfastes sur les investissements productifs provoquant ainsi le sous emploi.

Par ailleurs, ce constat découle du précédent, à savoir que l?activité économique qui dépend ici de la masse monétaire engendrerait par la même occasion l?expansion économique et par ricochet des services offerts par les institutions financières bancaires et même non bancaires pourraient être améliorés.

Par contre, le résultat du Rwanda ne présente aucun lien de causalité unidirectionnelle pour la paire des variables le taux de liquidité ou le ratio M2/PIB et le PIB réel par habitant. Mais un tel constat n?implique pas l?absence de lien économique entre les paires des variables20 Ce résultat rejoint celui de Joseph, Raffinot et Venet (1998) qui soutiennent que le Niger n?exhibe aucun lien de causalité significatif.

III.2.2 Le ratio M2/M1

La mesure du développement financier par le ratio M2/M1 montre l?existence d?une relation unidirectionnelle entre le ratio M2/M1 et le PIB réel par habitant.

En effet, ce test éclaire la réflexion dans l?ensemble de l?échantillon. En RDC et Rwanda, toujours au seuil de 5%, le test de Granger indique une causalité unidirectionnelle allant du PIB réel par habitant vers les dépôts à terme et à vue, d?une part. Ce constat corrobore ainsi avec celui soulevé par Joseph, Raffinot et Venet (1998). Ce résultat suggère qu?en RDC et au Rwanda, ce sont les périodes de croissance qui attirent les agents économiques à recourir aux services financiers et non le contraire. En d?autres termes, ces résultats montrent qu?un accroissement de l?activité économique se traduit par une forte bancarisation. D?où la nécessité d?atteindre un minimum de développement économique pour permettre aux banques et d?autres de bénéficier des effets d?entraînement de cette croissance.

20 Raffinot et alii estiment que le test de causalité au sens de Granger ne met en lumière qu?une relation de causalité statistique et c?est pour cette raison qu?il a fait l?objet de plusieurs critiques.

Il convient cependant de souligner que pallier au phénomène de sous bancarisation 21chez les populations n?ayant pas accès aux services financiers est une option envisageable. Les pays des Grands Lacs doivent développer des mécanismes en vue de prévenir les conséquences néfastes liées à la non consommation des services financiers. Cela pourrait contribuer à réduire non seulement la pauvreté, mais aussi améliorer le niveau de vie des populations.

D?autre part, une direction de causalité inverse pour le cas du Burundi. Elle va des dépôts à l?économie vers le PIB réel par habitant. Autrement dit, c?est les dépôts à l?économie sont source d?accroissement du PIB réel par habitant. Toutes choses restant égales par ailleurs, les stocks de dépôts sont injectés dans l?économie en vue de financer les investissements productifs, et par conséquent la production. Le résultat de Burundi soutient l?étude de Spears montrant ainsi que l?intermédiation financière (mesurée par les dépôts) cause la croissance économique. Cette thèse est souvent valide pour les pays à faible revenu, conformément à la thèse de Patrick de « demand following ».

En effet, les dépôts à l?économie (dépôts à terme et à vue) constituent l?indicateur permettant les institutions financières à jouer leur rôle d?intermédiaire entre les agents à capacité de financement et ceux à besoin de financement. Par conséquent, les dépôts ainsi constitués favorisent le moyen de financement des investissements productifs et l?impact de croissance demeure plus remarquable.

D?ailleurs King et Levine (1993) font voir l?effet du développement financier sur la croissance est positif en Afrique22. Ils estiment qu?un niveau de développement financier plus élevé est significativement corrélé avec le taux de croissance économique, le taux d?accumulation du capital physique et l?amélioration des performances économiques.

21 En 2005, il a été démontré qu?en RDC la BCC fonctionnait avec seulement 14% de la masse monétaire en FC ; 86% soit 106,22 milliards de FC étant hors du circuit bancaire. Ce phénomène était lié à la sous bancarisation du pays ; il existait un seul guichet pour 1,5 million d?habitants et pour une superficie de 26.000 kilomètres carrés.

22 Cité par Raffinot et alii (1998).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo