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Impact de la composition du conseil d'administration sur le risque de crédit bancaire: cas des banques togolaises

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par Constant Patrice A. KODJA ADJOVI
ESG Paris en partenariat avec ESGIS Togo - MBA gestion des entreprises option management financier 2010
  

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CHAPITRE DEUXIEMECadre contextuel de l'étude

Ce chapitre aborde la présentation et la pratique de la gestion du risque de crédit dans le secteur bancaire du Togo de 2000 à 2009.

Section 1 : Présentation du secteur bancaire togolais

Le secteur bancaire togolais est composé de 11 banques au 31 décembre 2009 qui sont, selon l'ordre de classement de la Commission Bancaire et par taille de bilan, Ecobank Togo, La Banque Togolaise pour le Commerce et l'Industrie (BTCI), Union Togolaise de Banque (UTB), Banque Togolaise de Développement (BTD), la Banque Internationale pour l'Afrique au Togo (BIA TOGO), la Banque Atlantique Togo (BA TOGO), La Banque Populaire pour l'Epargne et le Crédit (BPEC), La Financial Bank Togo, Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce - Togo (BSIC Togo), La Société InterAfricaine de Banque (SIAB TOGO) et la Banque Régional de Solidarité du Togo (BRS). Pour les informations concernant le capital et sa répartition, le total bilan, les réseaux d'agences, le nombre de comptes et les effectifs, consultez l'annexe n°1. Les 6 premières banques représentent plus de 87% du total bilan du secteur avec 606 532 millions de F. CFA contre 703 783 millions de F. CFA pour le secteur. Parmi ces 6 banques nous avons :

§ Ecobank Togo, créée en 1988, elle est la première banque du groupe Ecobank (ETI) dont le siège se trouve à Lomé la capitale du Togo. Sur le plan financier, la banque a accru ses ressources totales de 36% passant de 105 231 millions de F. CFA en 2008 à 143 155 millions de F. CFA en 2009 grâce à l'accroissement des ressources à vue de la clientèle. La croissance des emplois clientèles est passée à 9% justifiant l'augmentation mesurée de la distribution des crédits en ligne avec une activité économique encore timide mais également en raison de la volonté de la banque de maintenir un portefeuille de crédits sain. Le total bilan s'est accru de 14% passant de 155 327 millions de F. CFA au 31 décembre 2008 à 176 988 millions de F. CFA au 31 décembre 2009 et le résultat après impôt s'est contracté et s'établit à 3 468 millions F. CFA en 2009 contre 4 956 millions F. CFA en 2008. Cette baisse s'explique également par le fait que d'importantes reprises de provisions avaient été comptabilisées en 2008, notamment suite à l'opération de titrisation par l'Etat, des créances compromises sur les sociétés publiques. La banque respecte désormais les ratios prudentiels en vigueur grâce à l'augmentation de son capital de 2 à 5 milliards de F. CFA en septembre 2009.

§ La BTCI société d'économie mixte de droit Togolais créée le 30 avril 1974 avec un capital de 300 millions de FCFA, succède au groupe d'agences de la Banque Nationale de Paris en activité au Togo. Connue en 1946 sous la dénomination de la Banque Nationale pour le Commerce et l'Industrie (BNCI), elle devient en 1967 une succursale de la Banque Nationale de Paris (BNP). Le capital de la BTCI s'élève aujourd'hui à 1, 700 milliards de F.CFA. Les 100% des actions sont détenues par les organismes publics ou privés nationaux, ainsi que des personnes physiques nationales. Aujourd'hui, outre l'agence centrale, la BTCI dispose de 9 agences qui sont opérationnelles sur l'ensemble du territoire national. Son total bilan s'établit à 130,236 milliards de F. CFA en 2009 soit une augmentation de 11,38% par rapport à 2008. Son PNB de 2009 est de 4,225 milliards de F. CFA, soit une augmentation de 35,9% par rapport à 2008.

§ L'UTB créée en juin 1964, Elle participe activement au financement de l'économie nationale en tant que banque universelle. Elle enregistre en 2009 des résultats satisfaisants en matière de crédit. Plusieurs secteurs de l'économie ont été financés à travers divers crédits ordinaires et les engagements par signature. Les crédits ordinaires sont en hausse en 2009 passant à 41 980 millions de F. CFA contre 31 589 millions de F. CFA en 2008 soit un accroissement de 32,9%. Leur décaissement effectif se chiffre à 35 624 millions de F. CFA en 2009 contre 31 212 millions de F. CFA en 2008, soit une progression de 14,1%. Les engagements par signature concernent les cautions et les avals (cautions de marchés administratifs, obligations cautionnées, cautions pour magasins et aires de dédouanement et les avals de traites) et les crédits documentaires. Leur montant autorisé à fin décembre 2009 s'élève à 23 266 millions de F. CFA contre 19 179 millions de F. CFA en 2008 soit une hausse de 21,3%. Au cours de l'exercice 2009, les efforts de la banque dans le recouvrement des créances normales ont été encourageants. Les résultats des créances douteuses et litigieuses ont connu une régression en raison de nouveaux déclassements de 3 063 millions de F. CFA. Les ressources financières de la banque au 31 décembre 2009 se chiffrent à 54 041 millions de F. CFA contre 45 043 millions de F. CFA pour l'exercice précédent, soit une augmentation de 20%. L'UTB affiche un résultat net de 711 millions de F. CFA en 2009 contre 619 millions de F. CFA en 2008 soit une progression de 14,9% avec un PNB s'établissant à 6 264 millions de F. CFA en 2009 contre 4 855 millions de F. CFA en 2008 avec une hausse de 29%.

§ La BTD, depuis sa création en 1967, la Banque Togolaise de Développement a toujours gardé sa vocation originelle qui est de prendre une part active dans le financement de l'économie. Toutes les catégories d'entreprise et tous les secteurs sont sollicités dans la politique de crédits de la Banque : de la grande entreprise à la micro finance en passant par les PME. De même, toutes les catégories socio professionnelles bénéficient des concours de BTD au niveau des crédits à l'habitat et pour l'équipement des ménages à travers les prêts personnels. Tout en jouant ce rôle de banque d'investissement et de soutien aux ménages, la BTD est devenue, suite aux réformes bancaires de 1977, résolument une banque universelle avec les produits bancaires classiques. Ces produits sont entre autres : les opérations de caisse, les dépôts, le financement du commerce international et les produits innovants tels que BTD VOCAL qui renseigne sur le solde et les mouvements de compte par téléphone, BTD Plus SMS qui informe le client par portable sur toutes les opérations ayant affecté son compte.

La BTD figure parmi quatre banques publiques en restructuration au Togo mais les Institutions de Bretton Woods ne recommandent pas son assainissement comme c'est le cas des autres banques publiques. La Banque distribue depuis 15 ans des dividendes aux actionnaires et a pu résister à diverses crises notamment économiques, sociopolitiques et financières. Les fonds propres de la BTD se chiffrent à 10,552 milliards de F. CFA au 31 décembre 2009 pour un minimum règlementaire de 5 milliards. En juin 2008, elle a porté son capital social à 6,130 milliards de F. CFA par incorporation d'une partie de ses réserves, pendant que la norme du capital social fixée dans l'espace UEMOA est de 5 milliards.

§ La BIA Togo a une très longue histoire passant de son origine à travers la banque du Sénégal créée par décret impérial de Napoléon en 1853, à la BIAO TOGO en 1965, à la reprise par la Bergolaise et enfin par l'Etat togolais en avril 1996 sous le nom de BIA TOGO. Elle a un budget de 4 352 millions de F. CFA en 2009 avec un PNB de l'exercice 2009 de 3 146 millions contre 2 718 millions de F. CFA en 2008 soit une progression de 16%. Pour les emplois, la trésorerie est en nette progression de 83,8% passant à 19 282 millions de F. CFA en 2009 contre 10 488 millions de F. CFA en 2008. Pour la clientèle, l'encours net des créances s'établit à 20 612 millions de F. CFA en 2009 contre 41 750 millions. En ressources, la trésorerie remonte à 7 804 millions F. CFA en 2009 contre 2 872 millions de F. CFA en 2008 et pour la clientèle, les ressources présentent un encours de 45 651 millions de F. CFA en 2009 contre 41 711 millions de F. CFA en 2008 soit une hausse de 9,4%. Le résultat net est de 961 millions de F. CFA pour l'année 2009 avec un résultat fiscal de 414 millions de F. CFA.

§ La BA Togo, a été créée en avril 2006 et intervient dans les principaux secteurs d'activités de l'économie du Togo où elle accompagne différentes entreprises et les PME/PMI dans le cadre de leur développement.

La situation financière du Togo s'étend aux finances publiques, au système bancaire et marché boursier ainsi qu'à l'évolution de la monnaie et du crédit.

L'assainissement des finances publiques à travers les reformes continue avec l'appui des bailleurs de fonds. Ces réformes ont lieu grâce à la mise en oeuvre effective d'une procédure d'exécution des dépenses suivant le Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP). A travers le programme de Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), les projets de redressement et des réformes visant à améliorer les performances, sont initiés et doivent permettre au Togo de devenir éligible aux programmes d'allègement de dette publique (PPTE) en 2010.

Le secteur bancaire fait face aussi à un vaste chantier d'assainissement et de redressement des banques publiques qui est toujours en cours. Il y a également en cours d'exécution un programme d'épurement de la dette intérieure. A ce jour la dette intérieure est évaluée à 33 milliards de F. CFA dont 23 milliards a été payés. Les 9 milliards restants le seront d'ici fin décembre 2011 selon le gouvernement. La crise financière internationale et la timide relance de l'économique ne favorisent pas un démarrage dynamique des activités économiques empêchant les opérateurs économiques d'honorer leurs engagements. Ces derniers continuent de traîner des créances impayées forçant les banques à continuer à les provisionner. La BCEAO continue à superviser ce secteur qui devient encore plus concurrentiel avec l'arrivée de la Bank Of Africa (BOA) et de la nigériane Diamond Bank. Avec ce tissu dense de banques, le programme de restructuration du gouvernement est justifié afin d'offrir un environnement sain propice aux affaires. Ceci justifie donc, le soutien donné en avril 2010 par la Banque Mondiale, à hauteur de 4,4 millions de dollars. Pour ce chantier il est prévu d'ouvrir au secteur privé les trois banques publiques que sont la BTCI, la BIA-Togo et l'UTB afin de réduire les interventions de l'Etat et de les rendre plus compétitives et efficaces.

Quant au marché boursier animé par les SGI, il annonce une activité bénéficiaire pour l'année 2009.

Au niveau de l'évolution du crédit et de la monnaie, il est à noter que la masse monétaire s'est accrue de 16% en 2009 contre 18% en 2008 ce qui s'explique par la hausse du niveau de crédit intérieur de 26% par rapport au 31 décembre 2008 grâce à la position nette du Gouvernement qui s'est passée de 78,6 milliards à 112,2 milliards de F.CFA et le crédit de l'économie qui a enregistré une hausse de 21% par rapport à 2008.

La perspective pour 2010 pour le Togo était de croître le PIB de 3,3% grâce à la relance des activités économiques. Nous attendons la publication des chiffres de 2010 pour s'assurer que cet objectif a été atteint.

Le tableau n°3 et les graphes qui suivent présentent quelques chiffres de l'évolution du secteur bancaire togolais de 1996 à 2009.

Tableau n° 3 : Evolution de quelques agrégats du secteur bancaire togolais sur la période 1996 à 2009

Années

Total actifs

Ratio de risque de crédit (Crédit à la clientèle/Total actif)

Résultat net

Fonds Propres

Coefficient de rentabilité financière

Crédit à la clientèle

Dette à l'égard de la clientèle

Ratio de Risque de crédit (Crédit à la clientèle/Dette à la clientèle)

1996

233

59,23

2,59

18,87

13,70

138

154

89,61

1997

258

61,63

3,95

20,71

19,06

159

175

90,86

1998

256

65,23

2,29

20,70

11,08

167

157

106,37

1999

231

64,50

-4,11

20,70

-19,86

149

156

95,51

2000

247

59,11

-6,28

22,35

-28,09

146

171

85,38

2001

237

61,18

-3,64

22,35

-16,29

145

173

83,82

2002

258

51,16

-1,83

22,35

-8,20

132

194

68,04

2003

301

56,15

-3,27

18,95

-17,26

169

235

71,91

2004

337

52,23

17,28

16,35

105,66

176

253

69,57

2005

264

82,95

2,81

19,85

14,13

219

273

80,22

2006

420

60,24

4,11

24,35

16,89

253

307

82,41

2007

513

59,84

6,7 

78,82 

8,50

307

365

84,11

2008

631

47,70

11 

86,61 

12,70

301

425

70,82

2009

704

43,61

5,5 

94,83 

5,80

307

434

70,74

TOTAL

4890

 

37,1

487,79

 

2768

3472

 

En milliards de F. CFA. Source différents rapports de la Commission Bancaire (UMOA)

Graphique n°1 :

En Milliards de F. CFA.

On remarque qu'après une période de stagnation entre 1996 et 2004 liée à la crise politique des années 90, la croissance de la taille des banques du secteur bancaire a repris sa croissance après les événements politiques du milieu des années 2000.

Graphique n° 2 : Rentabilité financière des banques togolaises sur la période d'étude

Donnée en % (Resultats nets/Fonds Propres)

L'effet de la crise politique et économique des années 90 se remarque beaucoup plus au niveau des rentabilités financières des banques avec des valeurs négatives de 1999 à 2001. La croissance amorcée en 2003 a été presque annulée par les nouveaux événements politiques de 2005. Depuis lors et toujours avec les effets de la crise économique les rentabilités semblent constantes à partir de 2005.

Graphique n°3 

En milliards de F. CFA

Pendant la période de 1996 à 2009 les crédits à la clientèle semblent suivre les mêmes tendances que les dépôts et les emprunts des banques avec une stagnation des crédits à partir de 2007 liée à l'environnement économique timide et à l'incapacité des opérateurs économiques à honorer leurs engagements.

Graphique n°4

Données en %

Le graphique n°4 et 5 (ci-dessous) confirment la précédente analyse du graphique n°3

Graphique n°5

Données en %

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